wapasha
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Localisation : Pays des Abers
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 | | Sujet: INFO OGM - 10/09/05 Sam 10 Sep à 12:39 | |
| - Citation :
- A Nonette, les OGM empoisonnent la vie
Les habitants du village auvergnat subissent « le zèle » des gendarmes qui surveillent une parcelle de 6 ha. Il est minuit à Nonette. Les 300 habitants de ce village du Puy-de-Dôme dorment, même Chez Gina ou à la Clef des champs, les deux cafés-auberges du bourg et uniques commerces. Une immense lueur éclaire la nuit. Les habitants disent : c’est « le mirador », visible à des kilomètres à la ronde. En fait, deux puissants projecteurs dirigés sur une parcelle de six hectares, dont la moindre feuille de maïs OGM est ainsi éclairée. Cultivés pour le compte de la société Meristem Therapeutics dans le cadre de la recherche sur la mucoviscidose, ces hectares sont fermement gardés. Depuis que 400 faucheurs ont détruit deux hectares le 27 août (1), Nonette a le sentiment d’être un camp retranché.
Hélicoptère. « On ne peut plus approcher du village sans être contrôlé par les gendarmes. Le week-end dernier, ils étaient postés à chaque entrée », explique Rémi. Et chacun y va de son couplet. « Ma fille a été arrêtée deux fois sur un kilomètre, samedi », explique une retraitée. Une autre habitante raconte que sa nounou a été déviée de ses chemins habituels, comme certains joggeurs, « poursuivis par l’hélico de la gendarmerie ». Madie, la patronne de la Clef des champs, interpellée un soir de resto plein alors qu’elle allait acheter en vitesse un pot de cornichons, se serait vu répondre à son impatience : « Si on veut, on peut vous garder jusqu’à 9 heures... »
« C’est vrai qu’on leur demande leurs papiers à tout bout de champ », admet le maire, Max Thomas. Lui, dès le départ, était méfiant : « La direction régionale de l’agriculture m’a prévenu de l’implantation, mais elle a refusé de me dire où se trouve la parcelle. Meristem, eux, m’ont envoyé une plaquette en anglais avec un topo très édulcoré. » Il prendra finalement un arrêté d’interdiction d’implantation. « Deux jours après, le sous-préfet m’appelle pour me dire que mon arrêté est illégal. Que vouliez-vous que je fasse ? »
Les positions se radicalisent. Dans ce département qui compte 21 parcelles d’OGM sur les 23 recensés sur le site du gouvernement (2), il y a ceux qui sont revenus un peu perplexes de réunions d’information sur cette science « bien compliquée ». Il y a Madie, qui dit que ses clients se décommandent, découragés par les hommes en bleu postés, jumelles à la main. Il y a surtout Gilbert, frappé par deux gendarmes alors qu’il venait « faire un tour pour voir le champ en revenant de dîner chez des amis », le soir qui a suivi le raid des faucheurs. « Ils ne m’ont même pas demandé mon nom ou mes papiers. Ils m’ont sorti de la voiture et traîné par terre jusqu’au fossé, où ils m’ont matraqué. » Des habitants disent avoir vu le lendemain « le bras tout bleu » de ce brocanteur qui a, depuis, porté plainte, « 35 éléments contusionnels » ayant été médicalement constatés. Le parquet a ouvert une enquête.
« Surveillance accrue ». Thierry Dumergue, l’agriculteur à qui appartiennent ces six hectares d’OGM, lui, se sent « en sécurité ». Le capitaine Riethmüller, à la tête de la gendarmerie locale, confirme avoir « envoyé des gens en renfort pour une surveillance accrue ». « Quand est-ce que ça va finir ? », s’interrogent les villageois. « Quand tout le village sera bleu », répond ironiquement Jean.
(1) Quinze comparaîtront devant le tribunal correctionnel le 16 septembre. (2) www.ogm.gouv.fr
Par Annik FAUROT
Clermont-Ferrand correspondance source : http://www.infogm.org/ @+ | |
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