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 Les négationnistes de la lutte de classe

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FleurOccitane
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MessageSujet: Les négationnistes de la lutte de classe   Les négationnistes de la lutte de classe EmptyDim 5 Mar à 1:16

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Les négationnistes de la lutte de classe

1 - La nature profonde du syndicalisme rassemblé


Le 3 novembre 2004, s’est tenu un important et décisif rassemblement de la CGT des secteurs financiers (banques et assurances) : 351 participants représentant 351 syndicats sont venus pour débattre du « syndicalisme rassemblé », en présence du secrétaire général de la confédération, Bernard Thibault. L’objet de cette réunion était de favoriser l’unification par le bas de la CGT et de la CFDT sur la base des « trahisons » successives d’une CFDT qui n’est plus à même de faire passer les plans de régression sociale élaborés par la CES (Centrale européenne syndicale). Si l’on s’en tient à l’évolution historique, l’assurance, puis la banque ont été depuis une vingtaine d’années le terrain d’essai de toutes les attaques contre les droits sociaux, comme la dénonciation des conventions collectives. La fédération des secteurs financiers de l’assurance, particulièrement réformiste, a adhéré à l’association Attacet fait partie d’une instance de « dialogue social », Uni-Europa (inconnue des adhérents de base), dont les orientations exclusivement sociétales et gestionnaires définissent en fait un syndicalisme d’accompagnement au langage radical, candidat à une gestion forte et verticale, embryon d’un syndicalisme mondialisé. Et le 17 juin 2004, la commission exécutive de la CGT se prononçait en faveur d’une « nouvelle internationale syndicale ». Soyez tranquille, il ne s’agit pas d’une « internationale syndicale rouge ». Mais, sur le principe que la CGT s’associe au processus de réflexion engagé par la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) et la Confédération mondiale du travail (CMT) sur la création d’une nouvelle internationale syndicale. On peut se demander, pourquoi même au niveau international il est question de « syndicalisme rassemblé ». Lors de son XVIIIe congrès mondial, la CISL (148 millions de syndiqués) a lancé un processus d’unification avec la CMT (26 millions de membres). Un tel processus regrouperait le courant social-démocrate de la CISL et le courant démocrate-chrétien de la CMT. Compte tenu du passé contre-révolutionnaire des deux confédérations, il faut s’attendre à un resserrement du contrôle social dans les entreprises de la planète. Il nous semble important, de souligner que la stratégie d’alliance CFDT-CGT par le haut du 46e Congrès de la CGT à Strasbourg, en février 1999, ayant échoué (Nicole Notat s’étant fait siffler par la salle). une stratégie d’alliance par le bas passera mieux auprès de la base cégétiste, surtout si elle se présente comme en rupture avec la réforme des retraites et autres. Ainsi, donc la désagrégation de la CFDT va se produire, permettant un recentrage de la CGT vers le « syndicalisme rassemblé ». Après le recentrage de la CFDT de 1979, il était parfaitement clair que la centrale autogestionnaire allait commencer sa « longue marche » d’accompagnement et de démontage des réformes sociales : de réformiste, la CFDT devenait anti-réformiste. Il faudra attendre le grand mouvement de 1995, pour que sous la pression de la lutte de classe (1) une fraction de la CFDT (5 000 adhérents) quitte la centrale pour rejoindre Sud (2). Ensuite progressivement, la CFDT va perdre des militants qui vont se répartir entre Sud et l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA). La centrale devient hémophile. Pour le patronat, il semble que la CFDT soit définitivement grillée aux yeux des travailleurs, et le pantin Chérèque, dans sa dernière représentation au Guignol de la réforme des retraites, achèvera de la déconsidérer.

2 - Des jeux bien réglés

Pourtant, les jeux du cirque avaient été préalablement bien ajustés entre Chérèque et Thibault. « En janvier, en effet, ils s’étaient partagés les rôles. Ils feraient front commun le plus longtemps possible. Et à l’arrière, si la CFDT obtenait des contreparties significatives, la CGT, qui ne pouvait signer l’accord en raison des sacrifices demandés aux fonctionnaires, aurait reconnu que la négociation avait permis des avancées, insuffisantes mais réelles » (Libération du 14 septembre 2003). La CFDT, après ses honteuses négociations, subira de nouvelles et importantes défections. Quant à Chérèque, il recevait les félicitations de la droite et de Raffarin. Et, pour faire bonne mesure, le ministre Fillon avait tenu à saluer « l’attitude responsable » et « l’opposition raisonnable » de la CGT. A partir de 2003, la CFDT est aux prises avec ses délégués de base qui sentent le sol se dérober sous leurs pieds et qui ne peuvent plus circuler dans les entreprises sans avoir de problème avec la base. Il va donc de nouveau y avoir de nombreux départs de la centrale, plus ou moins chaotiques. A la SNCF, sur les 11 000 adhérents de la CFDT, plus de la moitié décident de rejoindre la CGT, Sud ou l’UNSA. Joël le Coq, nouveau secrétaire général de la fédération générale du transport et de l’équipement CFDT (55 000 adhérents) et opposant à Chérèque, estime à 10 000 les départs, dont la moitié chez les cheminots et le reste chez les routiers. En Haute-Loire, 3 500 cédétistes passent à la CGT locale, qui ne comptait que 2 500 adhérents A la Banque de France, 66 délégués régionaux ne veulent plus rester à la CFDT. Ils seront bientôt suivis par de nombreux autres délégués de la Banque. Cet afflux de nouveaux adhérents, passés dans le moule CFDT, permet aux structures de la CGT de faire le ménage parmi leurs contestataires (3). Les liquidations de responsables d’unions départementales ou locales, de représentants syndicaux, se sont multipliées depuis l’intronisation de Bernard Thibault à la tête de la CGT. En fait, on assiste à un curieux chassé-croisé dont le but est, à n’en plus douter, la constitution d’un regroupement syndical unifié au sein de la CES. Celui-ci serait constitué dans un premier temps de la CGT et de pans entiers sortis de la CFDT, auxquels pourraient ensuite se joindre FO, la CGC, l’UNSA, la FSU, voire des morceaux significatifs du groupe des 10 (dit G10), dont Sud fait partie (4).# Est-ce un hasard si ce même G 10 tente en vain depuis d’être reconnu comme organisation représentative en France, tout comme l’UNSA. Il pourrai ainsi participer à toutes les négociations et rencontres officielles avec le gouvernement ou le patronat au niveau central et permettre ainsi un accès direct à tous les modes de financement. Le rejet de ses demandes par le Conseil d’Etat va aussi dans le sens du regroupement syndical autour de la CES.

3 - L’exemple de la fédération de la Métallurgie

L’avant-dernier congrès, en 2002, de la Fédération CGT de la métallurgie, fut plutôt houleux. Des contestataires d’extrême-gauche proches des organisations trotskystes mêlant leurs voix à quelques orthodoxes, à l’époque en dehors du PC, et ce fut la bronca. La direction fédérale sortante devant faire voter plusieurs fois les congressistes pour qu’une motion contre les 35 heures Jospin-Aubry ne passe pas ; ce vote, obtenu à l’arraché, étant plus « conforme » à la nouvelle orientation CES-CFDT. Depuis le dernier congrès de mai 2004, plus aucun problème de majorité : des participants triés sur le volet, plutôt jeunes, adhérents bombardés s’il le faut à des postes importants, comme l’ex-responsable CGT de Cellatex. Des contestataires marginalisés, qui après les mouvements et grèves du printemps 2003 sur les retraites, auraient dû avoir le vent en poupe mais qui au contraire ont pratiquement tous été écartés et débarqués au moment du vote pour l’élection de la nouvelle commission exécutive. Certains membres connus pour leur opposition à la ligne confédérale ont même préféré démissionner, vu leur sous-représentation dans la commission exécutive fédérale. Le nettoyage évoqué plus haut prend tout son sens ! Une étape supplémentaire dans la remise en ligne vient d’avoir lieu avec la signature par la CGT-Métaux et d’autres de l’accord de branche sur la formation professionnelle du 20 juillet 2004. Une réunion préparatoire a eu lieu en septembre 2004 dernier à Montreuil avec plusieurs dizaines d’élus et responsables CGT sans qu’il y ait une seule voix discordante contre cette signature. Cet accord prévoit que la plupart des formations auront lieu hors temps de travail payé à 50 %. Des notions telles que les « compétences » et l’« employabilité » (voir Echanges n° 109), sont de fait avalisées par la CGT alors que viennent de s’ouvrir des « négociations » pour nettoyer de fond en comble la convention collective nationale ( comme cela fut fait en 1992 dans l’assurance). Notions chères à la CES, au Bureau international du travail (BIT) ou à l’Unice (patronat européen). Il s’agit ainsi de faire disparaître le principe même du métier et des grilles de classifications dites Parodi (héritées de l’union PC-MRP-De Gaulle en 1945) avec la mise en place d’un système d’exploitation où chacun sera individualisé à l’extrême sans aucune référence commune à un métier ou un diplôme professionnel. C’est la remise en cause de l’évolution basée sur l’ancienneté ou l’expérience acquise au profit de notions plus subjectives comme les « compétences ». On parlera dorénavant d’emploi, de niveau d’emploi, de compétences mais plus de métiers au sens traditionnel du terme. C’est l’atomisation du salarié moderne dont le travail sera entièrement contrôlé et dirigé par le patron intégrant des critères de soumission et de comportement formatés.

[...]

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FleurOccitane
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MessageSujet: Re: Les négationnistes de la lutte de classe   Les négationnistes de la lutte de classe EmptyDim 5 Mar à 1:17

(suite)

Citation :

4 - L’épine du « non » à la Constitution européenne

La récente déconvenue de Bernard Thibault (le Comité confédéral national [CCN] de la CGT a voté en février à une écrasante majorité pour le rejet du traité constitutionnel européen) n’est pas pour autant une défaite pour le secrétaire général. Ceci étant, le « non » à la constitution européenne n’est qu’une épine dans le pied des cégétistes pro-CES. La décision adoptée par le CCN - en partie reflet des votes des militants de base - dans les instances de leur syndicat représente, selon le mot de Jean-Christophe Le Duigou, « une défaite pour la direction, ce n’est pas la peine de le cacher ; c’est une prise de position qui revient sur les dix ou quinze dernières années de l’évolution engagée par Louis Viannet et continuée par Bernard Thibault ». Encore que le mot « défaite » soit à relativiser fortement. La présence massive d’un cortège CGT (15 000 participants, autant que les syndicats belges) à la manifestation européenne convoquée par la CES le 19 mars à Bruxelles (avec des manifestants CGT arborant ostensiblement des badges et banderoles appelant à voter « non » au référendum du 29 mai) indique plutôt que Thibaut entend rebondir sur le « non » afin de ne pas provoquer un changement de rythme préjudiciable et handicapant pour l’évolution future de la CGT. On peut même se demander dans quelle mesure l’appareil n’a pas laissé filer la contestation sur le « non » - laissant par exemple se faire la montée en cars et toute la préparation de Bruxelles - afin de mieux en contrôler à terme les retombées. Anticiper, ne pas s’opposer frontalement à la base tout en œuvrant en coulisses pour en récupérer les fruits semble être la voie choisie par Thibault. Les sondages en faveur du « non » vont dans ce sens ! En parallèle, autour de la question liée au référendum, un axe se dessine regroupant la CGT mais aussi FO, qui dit : « La CGT-Force ouvrière réaffirme qu’elle ne se considère pas engagée par les prises de positions publiques de la CES en faveur du projet de " traité établissant une constitution pour l’Europe" ». Incluons-y aussi la CGC, qui parle à propos de la directive Bolkestein de « haute trahison par rapport à l’idéal européen de Robert Schuman et Jean Monnet », voire l’UNSA et le groupe des 10. Seule la CFDT, de plus en plus isolée, appelle à voter « oui » ! D’autres, comme Edmond Maire de la CDFT, en arrivent à ouvertement renier la lutte des classes. La boucle est bouclée et chacun joue son rôle et sa propre partition dans le paysage syndical ! Le syndicalisme rassemblé peut donc utiliser aussi le « non » à la constitution européenne et la lutte contre la directive Bolkestein. Comment opérer un grand tournant à droite pour la CGT tout faisant apparaître le tout comme une grande opération de « gauche » ? Comment faire avaliser dans les faits et en douceur de futures alliances de haut en bas avec les syndicats les plus ouvertement alignés sur les positions de la CES en matière de régression sociale ? Comment ne pas voir que cette future alliance servira aussi le moment venu dans la CGT pour mater les derniers récalcitrants, les équipes syndicales arc-boutées sur les positions traditionnelles d’une CGT contre tout compromis, signatures ou alliances ? Il n’y a qu’à voir que c’est Thibault lui-même qui a évoqué un congrès extraordinaire en septembre 2005 voire la remise en cause de son poste et pas ses soi-disant opposants. Ces derniers n’entendent pas remettre en cause sur le fond l’évolution actuelle de la CGT. La menace directe de retirer des postes de permanents syndicaux dans un contexte où il y a de moins en moins de possibilité de se recaser ailleurs suffit à refroidir les ardeurs de certains. La composition actuelle de la CCN a déjà été l’objet d’un tri sélectif lors des précédents congrès pour qu’elle ne soit pas acquise aux dirigeants actuels de la CGT. Il n’en va de même pour des commissions exécutives fédérales au fur et à mesure des congrès à venir (Chimie, Transports, Energie, etc.). Quant au rythme de l’évolution, il risque au contraire de s’accélérer au lieu de ralentir. Evidemment, Thibault ne veut pas être lié aux résultats à venir du référendum ; il a suffisamment d’espace politique pour imposer son point de vue sur les négociations à venir avec le patronat autant que sur les suites à donner à l’après-5 février et 10 mars. C’est sur ce terrain-là qu’il va donner un peu de la voix, question de refaire l’unité autour de lui ! L’évolution de la CGT doit aussi trancher un débat avec le PC sur son évolution. Celle-ci aurait été plus rapide si le PCF, comme son homologue italien, avait évolué voilà vingt ans vers le libéralisme. En Italie, cela a largement facilité l’alignement syndical de la CGIL. Le PCF, en concurrence avec l’extrême gauche et le PS sur le plan électoral, a encore besoin d’un vernis pseudo-radical, ne serait-ce que pour mieux faire son OPA sur Sud et Attac ! Ceci ne facilite pas toujours les choses pour les tenants de la nouvelle CGT mais il leur faudra passer outre et forcer le changement coûte que coûte ! C’est aujourd’hui la seule alternative possible pour les adeptes de la CGT new look, une CGT devenue la clé de voûte du syndicalisme rassemblé !

5 - Les préparatifs du syndicalisme rassemblé

La CGT de Bernard Thibault, soutenue par le secteur financier pro-européen et regroupé autour de Confrontations Europe (5) qui tient ses réunions dans les locaux du groupe AXA, a décidé, nous l’avons vu, que la fédération des secteurs financiers serait à la pointe du combat pour un syndicalisme rassemblé avec la convocation, entre le 31 mai et le 3 juin 2005, d’un Congrès constitutif de la Fédération des syndicats de la banque et de l’assurance CGT. Tous les militants et adhérents de la CGT ont été surpris de voir qu’en un laps de temps très réduit, un site Internet était monté avec la parution d’un journal, L’Hebdo, alors que précédemment il fallait quémander l’information. Cet arrivage de la CFDT au sein de la CGT semble de plus en plus orchestré. En effet, dans son n° 7, L’Hebdo du 17 février 2005 sous le titre « nettoyage au Karscher » dénonce une CFDT devenue folle et qui liquide à tour de bras ses militants (au Crédit lyonnais et ailleurs) et à la fin de l’article un appel à rejoindre le syndicalisme rassemblé. On est ici en droit de se demander si la CFDT elle-même ne pousse pas ses militants dans les bras de la CGT du secteur financier pour lui donner plus de poids. Un processus identique se trame avec la FSU, où trois positions s’affrontent : transformer la FSU en confédération, faire adhérer la FSU au G10-Solidaires, faire adhérer la FSU à la CGT. Selon la Confédération du syndicalisme révolutionnaire (CSR, interne à la CGT), qui semble bien informée, l’Union syndicale G10 serait au bord de l’éclatement : « Si l’US (6) a toujours eu pour vocation première de renforcer la représentativité institutionnelle de ses syndicats auprès de leur employeur, beaucoup de militants avaient espéré qu’à la longue le militantisme interprofessionnel se développerait en ouvrant alors la voie à une confédération dominée par les syndicats Sud. Pour notre part, nous pensions que cette cohabitation déboucherait au contraire sur une crise inévitable. Celle-ci vient de se produire au moment où les militants de l’US s’y attendaient le moins. Ce n’est pas pour rien si cette crise s’est développée en dehors des luttes. Ses causes sont à rechercher dans une tactique d’appareil initiée par le Bureau national de Sud-PTT. En octobre ce dernier diffuse aux syndicats membres de l’US un texte intitulé "Contre l’éparpillement faisons un pas en avant dans la recomposition syndicale". Le texte offre une vision bureaucratique de cette recomposition, en ne proposant qu’une perspective de restructuration des appareils nationaux. Le BN de Sud-PTT propose en fait une union entre l’US et la FSU ce qui dans les faits signifie l’élargissement de l’US à la FSU. Les militants de la CGT, de FO de la CNT et les opposants de la CFDT sont donc exclus de cette recomposition. Les directions de Sud-PTT et de la FSU sont très pressées puisque le congrès de la FSU doit intervenir en janvier afin d’avaliser cette proposition et comme la FSU n’existe réellement que pendant ce congrès il faut mettre les bouchées doubles. C’est ce qui explique les déclarations de dirigeants à la presse sans que ces derniers ne soient mandatés par leur structure syndicale respective. Retarder ce projet de plusieurs années poserait de graves problèmes car la FSU est en train de jouer sa survie. Survie institutionnelle d’abord puisqu’elle doit élargir sa représentativité à l’échelle de toute la fonction publique si elle veut participer à tous les organismes paritaires (et a leur financement). Survie politique suite au départ annoncé du SNETAA (profs des LP), des tensions entre ses syndicats enseignants et à la chute électorale évidente dans deux ans. L’état de santé de Sud-PTT n’est pas forcément très reluisant. La victoire électorale récente cache de graves défaites (35 heures, privatisations, restructuration, développement de la précarité), une démoralisation des militants et une stagnation des forces ainsi que l’absence d’une réelle stratégie tournée vers le secteur privé. La représentativité institutionnelle ainsi que le spectacle d’une belle union avec la FSU peuvent cacher, pour un temps, une crise de développement. Il a souvent été dit que derrière cette recomposition se cache une manœuvre entre la LCR et des courants rénovateurs du PCF. Si des forces politiques ont pu aider à cette alliance, les raisons profondes sont à rechercher dans la stratégie d’apparatchiks qui défendent leurs intérêts matériels et moraux, à savoir un appareil syndical qui leur garantit leur condition sociale de "cadres syndicaux". Les méthodes antidémocratiques ont pour le moins choqué au sein de l’US. Une majorité de syndicats s’est même constituée au sein du conseil fédéral de Sud-PTT pour réorienter la recomposition proposée. Il en est de même au sien des instances du G10 où plusieurs syndicats ont vivement critiqué le diktat de la direction de Sud-PTT. Le projet adopté par le G10 est donc la création d’un pôle intersyndical ouvert à toutes les organisations syndicales qui s’opposent au libéralisme. La plate-forme de débat proposée sera forcément très vague pour que l’appareil de l’US, très influencé par Sud -PTT et le SNUI Impôt, puisse confirmer leur stratégie d’ouverture la FSU. Cette perspective est dramatique car la pesanteur de la FSU va venir s’ajouter à celle du SNUI et des autres syndicats corporatistes de l’US. Il est évident que cette construction au sommet va bloquer toute dynamique de militantisme interprofessionnel. Le CSR soutient l’appel lancé par certains militants qui proposent d’engager le débat sur la construction d’une confédération dans le cadre des luttes à mener en commun dans les entreprises. »

En conclusion, nous voyons que le « syndicalisme rassemblé » est un mouvement complètement organisé par les structures syndicales et certaines associations, comme Attac et autres regroupements politiques défenseurs d’un capitalisme à visage humain. Le syndicalisme rassemblé n’est pas un mouvement purement français, il agit aussi dans toute l’Europe et, nous l’avons vu aussi, à l’échelle mondiale.

La CISL et la CMT sont les joyaux bourgeois du « gestionnisme » de la force de travail. La CISL notamment a trempé dans de nombreux coups fourrés contre la classe ouvrière, et aucune confiance ne doit être donnée au compactage syndical qui se prépare. Progressivement nous commençons à voir comment les différentes strates du réformisme et du « réformisme radical » (altermondialistes et autres) convergent vers le même objectif : se rassembler pour endiguer les mouvements sociaux qui spontanément explosent et qu’un syndicalisme émietté n’est plus capable de contrôler.

G. B. et N. J.

NOTES

(1) Le thuriféraire Edmond Maire (à l’époque secrétaire général de la CFDT) pensait que la grève était du passé. (2) Sud, créé en 1989 (premières élections professionnelles aux PTT) atteindra le millier d’adhérents et militants à La Poste en 1992.

(3) Dans son livre Le Marché des mots. Les Mots du marché (éd. Les Nuits rouges), Raoul Valette présente ainsi le contestataire : « Opposant modéré parfois factice ; c’est à la fois un esprit fort et un velléitaire qui sait où il ne veut pas aller sans pour autant savoir où il veut aller. »

(4) La fédération des services CGT et les ex-CFDT de la banque (Union des syndicats du personnel des banques) ont lancé un appel dans ce sens aux autres syndicats. Pour le moment seul le syndicat FO a rejeté la proposition.

(5) Confrontations, dont le directeur de publication est Philippe Herzog. Bernard Thibault et Jean-Christophe. Le Duigou aiment à vanter l’« indépendance » de cette publication, mais que penser de l’engagement de Le Duigou dans une association qui, sur le modèle du Comité des Forges en 1914, regroupe syndicalistes et patrons (Francis Mer, Jean Peyrelevade, Jean Gandois ...) ?

(6) Union syndicale, groupe des 10.

A lire aussi

u Dans Courant alternatif n° 146 (février 2005) : « La Confédération européenne des syndicats (CES) et le traité de constitution européenne. » u « Recomposition syndicale ou manœuvre d’appareil ? », dans Syndicaliste (CSR) n° 23 (mai 2004).

(12 février 2006)

http://www.mondialisme.org/article.php3?id_article=553

De : lc
dimanche 12 février 2006

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=23127
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