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 La paysannerie, classe sociale non agréée par les medias

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FleurOccitane
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La paysannerie, classe sociale non agréée par les medias Empty
MessageSujet: La paysannerie, classe sociale non agréée par les medias   La paysannerie, classe sociale non agréée par les medias EmptyMer 18 Jan à 17:23

Citation :

LA PAYSANNERIE, CLASSE SOCIALE NON AGREEE PAR LES MEDIAS
lundi 9 janvier 2006 par pierre delvaux.


Après les grévistes de cet automne, c’est sur nos agriculteurs que se sont abattues les furies médiatiques. Auraient ils paralysé le pays, rationné nos magasins ? Que nenni. Leur faiblesse est d’avoir été pointés d’un doigt accusateur par les principaux acteurs des derniers sommets de l’Union Européenne et de l’OMC. Non seulement par les négociateurs mais aussi par leurs invités prétendument surprises : les ONG altermondialistes.

L’invite faite aux médias était claire : l’angle éditorial de la couverture des deux sommets devait être un angle d’attaque contre les agriculteurs européens et, plus particulièrement, les agriculteurs français. Parfaitement rodés à ce genre d’exercice depuis Maastricht, les commentateurs en vue pouvaient entonner la complainte indignée sur ces groupes sociaux nationaux dont l’égoïsme paralyse l’économie mondiale et affame les pays « du sud ».

Puisque Pascal et José vous le disent...

L’un des arguments fétiches de nos journalistes indignés était le suivant : L’agriculture ne représente que 5% des exportations européennes. Comment, donc, des Etats européens osent ils encore défendre des aides pour un aussi petit secteur alors que celui des services nous promet un avenir radieux ! Mais qu’ils sont bêtes ces paysans de rester ainsi attachés à leur terre alors qu’ils pourraient travailler dans des centres d’appel téléphonique (à New-Delhi par exemple...).

On mesure dans cet axiome la profondeur d’analyse et l’indépendance d’esprit des nombreux journalistes qui y ont souscrit. Souvent, d’ailleurs, des journalistes-économistes.... Ces spécialistes se sont ils seulement interrogés sur ce que recouvre ce chiffre de 5% des exportations ? Chiffre qui vaut, bien évidemment, pour les marchés financiers. Et fut il, même, spécialisé dans l’économie, un journaliste capable d’aller au-delà d’une stricte logique financière ne mettrait il pas en balance ce chiffre officiel avec le nombre d’exploitations agricoles qu’il met en jeu et le nombre de personnes qu’il fait vivre dans et autour de ces exploitations ? Et peut-être pourrait il songer à un détail insignifiant : l’indépendance alimentaire des Etats (dont Pascal Lamy, directeur général de l’OMC et membre du PS déclarait récemment sur LCI qu’il s’agissait de « vieilles lunes du siècle dernier ») ?

Mais, comme dans un grand mouvement d’empathie idéologique, tous nos commentateurs semblent penser que l’agriculture doive devenir le domaine réservé des pays « du sud », qu’elle serait définitivement anachronique en Europe au regard des emplois qu’induiraient les miraculeux services. S’ajoute à cela une autre certitude médiatiquement partagée : nos paysans surproduisent et polluent. Et si on en garde quelques uns, ils devront réduire leur production (qui devra être « bio ») et suivre des formations de paysagistes et d’hôtellerie-restauration. Ils doivent devenir des « ruraux » ou disparaître. Discours que s’emploient à légitimer les ONG.

Ignorer pour mieux condamner

De la même manière que, lors des derniers mouvements sociaux, les médias ne cherchaient pas à en comprendre le contenu, leur discours univoque sur l’agriculture manifeste ignorance et mépris du monde agricole. Tous ceux qui ont vécu à la campagne savent l’attachement des paysans à leur vrai métier. Et leur difficulté à s’y maintenir, écartelés entre les quotas de production et l’écrasement des prix de revient par la libéralisation européenne. Je parle, bien sûr, des petits exploitants, les plus nombreux. Mais les médias ne s’intéressent à ceux-là que sous l’angle du tourisme vert, de la même manière qu’ils promettaient un avenir de schtroumpf aux sidérurgistes des années 80. Relayant les grandes orientations de la technocratie mondialiste, les médias prétendent sceller le sort des agriculteurs avec un aplomb incroyable. Mais comment des journalistes dont le métier est la recherche de la vérité peuvent ils ainsi vouer à la disparition tout un groupe social ? Qui plus est un groupe social aussi nécessaire. Car, qui peut croire que la France se sauvera en sacrifiant son indépendance alimentaire tout comme elle a sacrifié l’essentiel de son industrie ? Il en est de ce sujet comme de tous les autres : seuls des médias réellement indépendants pourraient nous éviter des campagnes de propagande aussi méprisantes pour les peuples.

Pierre Delvaux

http://www.info-impartiale.net/article.php3?id_article=205
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