Bure: manifestation anti-nucléaire; échauffourées...

france2- Publié le 31/07 à 16:01
Bure: manifestation anti-nucléaire

Des échauffourées ont eu lieu à Bure entre forces de l'ordre et manifestants anti-nucléaires

Citation :: Le site du laboratoire de Bure

Les incidents se sont déroulés dans la nuit de samedi à dimanche, devant le laboratoire de recherches sur l'enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse).

A l'appel de collectifs anti-nucléaires, des manifestants sont rassemblés depuis vendredi sur ce site et certains d'entre eux ont tenté de rentrer dans l'enceinte du laboratoire.

Dimanche en milieu de journée, la manifestation se déroulait de manière "bon enfant", ont indiqué les gendarmes et les écologistes. "Nous formons des chaînes humaines pour amener des pierres sur place et construire symboliquement un mur contre l'enfouissement des déchets", a expliqué Mme François, porte-parole des collectifs
d'associations "Bure Stop".

En marge de cette action symbolique, les manifestants - un millier selon les organisateurs, 500 à 600 selon les gendarmes - pouvaient assister à des concerts ou à des conférences-débats.

Les recherches menées par l'Andra à Bure, à près de 450 mètres de profondeur, visent à vérifier la faisabilité d'un éventuel stockage sous-terrain des déchets hautement radioactifs et à "vie longue" (HAVL) - stockage, qui, s'il était décidé, n'interviendrait pas avant 2025.

L'agence, chargée par la loi du 30 décembre 1991 de mener ces études, a conclu à la "faisabilité de principe" de ce type de stockage "avec une confiance raisonnable" dans un pré-rapport remis le 30 juin dernier au gouvernement.

source : http://info.france2.fr/france/12598794-fr.php

@+

Citation :: Retour sur le festival antinucléaire de Bure

Lu sur Hacktivist news service : "Le contexte en très bref : Le nucléaire produits en quantité des déchets radioactifs, dangereux pour l'homme des milliers d'années durant. Les nucléocrates qui on lancé cette industrie civilitaire ne se sont pas trop souciés du problème : « la science nous apportera des solutions ». En 1991, la loi Bataille donnait quinze un ans pour régler le problème. Les « experts » affirment aujourd'hui que la solution est d'enfouir ces déchets dans les profondeurs de la terre. Enfouir pour mieux oublier ? Qu'en diront les générations futures ? Merci pour l'héritage !

Il était prévu de faire des recherches dans différents terrains géologiques pour déterminer lequel recevrait les déchets. Pour ce qui est du Granit, l'ANDRA (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) s'est fait reconduire par les militants aux frontières des départements concernés. Elle s'est repliée sur Bure (Lorraine) pour y installer son « laboratoire de recherches » dans l'argile, dont on sait bien depuis le début que les autorités veulent en faire un site d'enfouissement irréversible des déchets hautement radioactifs. La décision parlementaire est pour 2006, alors l'ANDRA s'empresse de venter les vertus de l'argile de Bure qui serait un site de stockage idéal.

Un site idéal ? Scientifiquement, il y a beaucoup à critiquer : présence de failles, aucun terrain ne peut être stable sur les milliers d'années, etc... La décision sera avant tout politique. En effet, Bure intéresse les nucléocrates parce que la résistance est faible dans la région : campagne avec entre 6 et 8 habitants au Km2, une population dans l'ensemble âgée et conservatrice, ...

Alors les antinucléaires tentent de résister et de « faire bloc »...

Quelques jours à la maison de la résistance Bure Zone Libre (BZL) :

L'association Bure Zone Libre a acquis une vieille maison dans le village de Bure. Elle a été inaugurée pendant le festival en présence de quelques centaines de personnes. Il y a encore beaucoup de travaux de rénovation à faire. A terme, ce doit être un lieu d'information alternative, en réponse à la propagande de l'ANDRA. Plus d'informations sur BZL (il y a aussi des photos du festival) L'ambiance était conviviale et chaleureuse, de nombreux volontaires ont profité de l'été pour prêter main forte et participer aux travaux dans la maison ( votre aide est encore et toujours bienvenue !) et à la préparation du festival. Il va de soit que les militantEs se sont octroyé quelques pauses pour aller manifester devant le site de l'ANDRA.

Le festival : « Ne pas laisser faire »

Un fermier de Bure a prêté son champ pour le festival qui a duré trois jours. Trois jours ponctués par des débats sur des sujets liés au nucléaire, par des concerts jusqu'à deux heures matin. La musique était dans l'ensemble très variée et de qualité. Il y avait quelques stands associatifs. Le collectif hollandais Rampenplan assurait la délicieuse restauration végétarienne à prix libre pour environ un millier de personnes. L'organisation du festival se voulait aussi écolo que possible : toilettes sèches, café à l'eau chaude solaire, verres consignés à la buvette, etc...

Résister et « faire bloc »

La culture est une forme de résistance. Les nombreux groupes de musique présents sur le festival ont affirmé leur opposition au nucléaire. La musique donne de l'entrain, donne envie d'agir.

Bien sur, de nombreuses formes de résistance se sont exprimées au cours de ces journées et de ces longues nuits étoilées... Les militantEs venaient d'horizons politiques divers, venaient en partie d'autres pays (Allemagne, Suisse, ...). ChacunE a sa façon de résister, de dire NON à cette industrie qui nie l'être humain. Cette diversité est enrichissante, la créativité est une arme de résistance efficace.

A Bure il y a des pierres et encore des pierres. Alors tous les jours, le petit rituel : faire barrage (symbolique) au nucléaire à l'aide d'un muret de pierre en travers de la route d'accès ou bien par des cairns (petites pyramides de pierres qui servent à indiquer le chemin en montagne). Le dernier jour un millier de personnes à contribué à l'édification du mur ( renforcé cette fois par un peu de ciment) dans le cadre de la manifestation de clôture haute en couleurs dont le mot d'ordre était « faisons Bloc ». Les pierres ont servi aussi a certainEs de moyens d'expression aux grilles de l'ANDRA : des dizaines de militantEs venaient taper (plus ou moins en rythme, aïe les oreilles !) sur le portail de clôture du site. Une façon de manifester sa présence, de dire non, de faire sortir aussi un peu de cette énergie, de cette révolte que l'on a en soi. En début de semaine, l'atmosphère était détendue, il y avait peu de gendarmes sur place. Les militantEs se mettaient en travers du passage pour empêcher les ouvriers de rentrer creuser le trou de Bure... Les vigiles de la société Sécuritas qui gardent le site toute l'année n'étaient pas très dégourdis et ne savaient que faire des militantEs qui se mettaient en travers ! Imaginez un vigile maigrelet comme tout qui essaie de vous porter seul ! ! ! Ca ne marche pas... hé hé !

[...]

http://endehors.org/news/8297.shtml

(suite)

Citation :: La répression

Pour le week-end, les gardes mobiles ont été mobilisés. Ils ont passé 3 jours derrières les grilles, la plupart du temps assis dans leurs bus. Imaginez leur agressivité, lorsqu'ils avaient enfin l'autorisation de sortir... Le vendredi soir l'ambiance était déjà plus tendue qu'en début de semaine mais les gardes mobiles se contentaient de se montrer derrière les gilles et intervenaient calmement (ils portaient par exemple les gens assis en travers) pour faire passer les travailleurs qui voulaient rentrer...

Le samedi soir, le tension est montée d'un cran. Dès le début de la soirée, les gardes mobiles ont fait apparition derrière les grilles habillés à la robocop avec toute leur attirail. Comme tous les soirs, les militantEs construisaient le muret de pierres et faisaient du bruit sur la grille.

En milieu de nuit, les gardes mobiles ont chargé au lacrymogène une bonne heure durant pour faire reculer les 50-100 manifestantEs présentEs. Ils semblerait que l'ordre de tirer aie été donné car des militantEs ont réussi à ouvrir la première grille(il y en a deux). Mais je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé car je n'était pas là au moment des faits. J'étais partie faire le tour du site de l'ANDRA. Quand on fait le tour, on peut grimper un peu sur les grilles ou simplement les toucher. Un câble détecte les vibrations et déclenche une alarme, les vigiles (et les gardes mobiles) rappliquent en vitesse. J'étais avec un ami et on s'amusait à disparaître dans les bosquets puis à toucher la grille, re-disparaître... rien de bien méchant, mais l'opération dure une bonne heure !

Entre temps les gardes mobiles avaient attaqué. Je suis revenue devant au mauvais moment... J'avais un peu d'avance sur mon camarade et me retrouvait seule à cet instant. En quelques instants j'ai senti l'odeur de lacrymogène et j'ai décidé de rester cachée dans les fourrés en attendant que cela se calme... mais les gardes mobiles m'avaient repérée.

Ils se sont rués sur moi en tapant fort dans leurs boucliers. J'ai levé haut les mains en signe de non violence, mais rien n'y a fait. Un garde m'a tenue pendant que l'autre (ou les autres, je ne sais plus combien ils étaient) a tapé avec sa matraque dans le dos - violence gratuite, je ne sais pas combien de temps ils ont frappé, heureusement que j'avais trois pulls sur moi, je m'en suis sortie avec de gros hématomes, j'ai eu mal au dos et aux jambes pendant deux bonnes semaines.... Ils m'ont ensuite traînée sur 50 mètres jusque devant la grille où j'ai été menottée puis embarquée à l'intérieur des locaux de l'ANDRA.

Un autre jeune a été arrêté, je ne sais pas où exactement, mais il a été frappé aussi, il avait le nez en sang. Le chef de gendarmerie nous à brièvement interrogés, mais les raisons de notre arrestation ne nous ont pas été données. Le chef à dit « bon vous reconnaissez les faits » et j'ai répondu « quels faits ? » Aucune réponse claire n'est venue. « oui vous appartenez à un groupe qui ... ». J'ai refusé toute déclaration comme j'en avais le droit et j'ai passé mon temps à chanter des chansons militantes en allemand. Ca réconforte intérieurement et ça détend l'atmosphère. C'est ce que j'appelle de l'anti-répression créative. Nous sommes ressortis au bout d'une heure environ.

Ce qui m'est arrivé n'est pas unique, cela se passe souvent ainsi, hélas. Je pense que témoigner est important. Important pour la personne qui vit ces évènements et a besoin d'extérioriser ses sentiments, important aussi pour les autres, pour mieux se protéger face à la répression. Le but de cette répression est d'intimider, de faire peur.

Mais je serai là à la prochaine manifestation ! ! Cette violence étatique ne fait que me renforcer dans ma position : si l'Etat réagit ainsi, c'est qu'il a peur de notre résistance, que cela vaut le coup de continuer la lutte. l'Etat nucléaire n'accorde aucune importance à nos vies (en témoigne aussi la mort d'un militant renversé par un train nucléaire en novembre 2004), il faut en être conscient. État nucléaire = État totalitaire - Société nucléaire = société policière : ces slogans sont toujours d'actualité...

Quant aux médias...

La presse a retransmis ces évènements auxquels elle n'a même pas assisté de façon lamentable ! Elle repris les déclarations des forces de l'ordre : « des contrôles d'identité ont été effectués. » ; drôles de contrôles d'identité : on tabasse et on réfléchit ensuite. ; « Cet incident a duré une heure et demie. Un laps de temps au cours duquel aucun blessé n'a été relevé, seulement quelques hématomes de part et d'autre. ». Le certificat médical établit par le médecin au lendemain de mon interpellation constate plus que des hématomes... Et le nez en sang du camarade arrêté le même soir, ce n'est pas non plus un simple hématome. « Des contacts m'ont parlé d'éléments incontrôlables. » (l'Est Républicain cite le directeur de cabinet du préfet... quelle source d'informations objective ! ! !) Il est vrai qu'une militante qui se trouve seule sur un côté est un élément incontrôlable... je vous laisse juger par vous même de la dangerosité de ces « éléments »...

Comme toujours, on criminalise les militantEs pour donner le moins de crédit possible à leur message politique.

[...]

http://endehors.org/news/8297.shtml

(suite)

Citation :: Ôte ton pied de cette merde....

C'est le texte d'une des chansons d'Achile (stop Bure Brother en Sister).

Le dimanche soir, un petit groupe a décidé d'apporter de la merde à L'ANDRA, puisque celle-ci veut en enfouir dans le trou de Bure. Trois personnes ont ramassé la merde des toilettes sèches du camp et sont allées en déverser le contenu odorant sur les gilles de l'ANDRA, tout en précisant que cette merde, à la différence des déchets radioactifs était bio-dégradable et contribuait à la vie, non à la mort (c'est de l'engrais)...

La résistance continue ! ! Le 24 septembre 2005 à Bar Le Duc (Meuse) c'est la manif nationale contre l'enfouissement des déchets : « Déchets nucléaires : n'empoisonnez pas la terre. » Rendez-vous 13h au Hall des Expositions. Pour savoir si un départ groupé est organisé à partir de votre ville, regardez sur le site du Rézo

Source/auteur : Ne pas laisser faire !

Mis en ligne par libertad, le Mardi 16 Août 2005, 23:39 dans la rubrique "Ecologie".

http://endehors.org/news/8297.shtml

» Buenos Aires : 50.000 personnes, manifestation anti Bush