FleurOccitane Rang: Administrateur
Nombre de messages : 5959 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: Le stage, torpille du Code du Travail... Lun 22 Mai à 9:09 | |
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Le stage, torpille du Code du Travail...
* 1978 : Invention du stage à 25% du SMIC... * 1986 : Invention du travail gratuit. Un décret autorise en effet les entreprises à ne pas rémunérer les stagiaires. * 2006 : 800.000 stages par an en dehors de toute régulation, un quart des jeunes actifs au chômage. Devant ce "succès", le gouvernement propose... une charte non-contraignante !
Génération-Précaire a refusé de signer la charte sur les stages, pour renouveler son attachement à une vraie réforme. Une charte, non-contraignante, ne peut en aucun cas prétendre à régler / encadrer le problème des stages abusifs.
Tant que les stages ne seront pas véritablement encadrés voici l’équation qui prévaudra 1 stage de 6 mois à 360€ (= 2160€) >>>>> 1 CDD de 6 mois au SMIC avec charges (= environ 12.000€)
Si 2% des revendications martelées par Génération Précaire depuis 6 mois ont été entendues par le gouvernement (enin un suivi statistique du nombre de stagiaires !), la charte présentée ce matin ressemble plus à une opération de communication qu’à une vraie volonté de réfomer les stages
Aujourd’hui, le stage devient légalement une variable d’ajustement pour les entreprises : période d’essai indéfinie (et reconductible), « gratuite » (gratification laissée à la discrétion de l’employeur), ou inférieure au RMI, et en dehors du code du travail.
Mercredi, le gouvernement utilisait le terme fort d’« abus » et souhaitait l’élaboration d’un « statut » et d’une « réglementation » incluant une rémunération obligatoire. Il reconnaissait par là que la solution à un problème de société comme celui des stages relèvait du domaine réglementaire. Pourquoi dés lors se contenter d’une charte, non-contraignante et sans effet par nature ?
Pourquoi d’ailleurs l’Etat n’est-il pas signataire de sa propre charte ? Pourquoi continuer de permettre les stages longue durée, post-diplômes, ceux qui sont les plus propices à l’emploi déguisé ? L’Etat et les universités gagnent-elles tellement au travers des inscriptions fictives ? Pourquoi permettre aux entreprises de ne pas rémunérer les stagiaires de moins de trois mois ? Au nom de quel principe ? Où est l’égalité des chances ? Et comment vivre sans salaire ou avec encore moins que le RMI ? Et pourquoi refuser aux jeunes le droit de cotiser au financement citoyen de la protection sociale ?
Génération Précaire porte la question des stages depuis 6 mois et s’est fait entendre de tous les interlocuteurs. Mais après avoir fait miroiter une rémunération obligatoire pour les stages de plus de trois mois, le ministère du Travail a remis "à plus tard" la fixation par décret du minimum obligatoire.
Sous prétexte de ne pas "pénaliser" les entreprises, faut-il continuer à pénaliser la jeunesse ?
Depuis 6 mois, nous proposons au gouvernement des pistes de réforme pragmatiques et mesurées :
* Inscription du stage dans le code du travail * Rémunération obligatoire minimum fixée à 50% du SMIC, progressive avec la durée du stage, assujettie aux cotisations sociales. * Renforcement de la vocation pédagogique du stage : responsabilisation des parties prenantes avec notamment interdiction des inscriptions fictives, instauration de délais de carence entre deux stagiaires sur un même poste et d’un quota de stagiaires par entreprise..
Génération-Précaire regrette le manque d’ambition du gouvernement en matière d’emploi des jeunes. Nous continuerons donc la mobilisation pour faire en sorte que les stages ne jouent plus contre l’insertion professionnelle de la jeunesse.
C’est pourquoi Génération Précaire invite les stagiaires et les autres à se retrouver à l’Euro May Day le 1er mai à 18H, métro blanche pour une parade « Faites du travail !!! »
Source/auteur : Mayday mailing list Mis en ligne le samedi 29 avril 2006, par Ludo http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=8374 | |
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