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 Nouveau soulèvement populaire en Equateur

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FleurOccitane
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MessageSujet: Nouveau soulèvement populaire en Equateur   Nouveau soulèvement populaire en Equateur EmptySam 13 Mai à 0:26

Citation :

Nouveau soulèvement populaire en Equateur
lundi 10 avril 2006 par Jean paul Damaggio .

Les manifestations en Ukraine ou Biélorussie sont toujours plus médiatiques que celles des latinos-américains... Aussi entend-on peu les médias français raconter les évènements qui se déroulent dans cette région du monde, en l’occurrence en Equateur. Voila une bonne raison pour faire le point ici des soubresauts qui agitent cette région du monde.

20 Avril 2005, le président de l’Equateur, Lucio Gutiérez, est emprisonné dans son propre palais car la foule le cerne sur la place centrale de Quito. Au petit matin, il va réussir à fuir par une porte dérobée, en sortant masqué dans une voiture, pour se réfugier à l’Ambassade du Brésil. Après les classiques tractations diplomatiques, le nouveau président, son suppléant Alfredo Palacios, le laisse partir pour Brasilia.

Etrange révolte que celle qui chasse une fois de plus, dans ce pays, un président démocratiquement élu. Il n’y a pas si longtemps, c’était des militaires qui conduisaient de telles opérations. Cette fois, c’est justement un militaire élu depuis trois ans, et par les forces de gauche, qui doit conclure si piètrement son mandat. Plus étrange encore : la modeste station de radio, Radio Luna (soutenue semble-t-il par le maire de Quito Paco Moncayo) fut l’organisatrice de la chute du président ! On ne dira jamais assez l’importance des radios communautaires en Amérique latine. Précédemment, le mouvement indigène était à la base de tels bouleversements mais, en 2005, Radio Luna mobilisa la population de Quito, car le président avait perdu sur deux fronts : il avait déçu les couches populaires, et les classes moyennes ne lui pardonnaient toujours pas son engagement antérieur à gauche. L’évocation de la corruption de la famille présidentielle fut le détonateur.

Avril 2006, une nouvelle révolte va-t-elle chasser Alfredo Palacios ? D’énormes mouvements (blocage de routes) viennent de se produire et les Indigènes de la CONAIE, qui semblent avoir retrouvés les forces perdues, ont décidés de lancer, le mardi 21 mars, le début d’un soulèvement exceptionnel, si le président persiste dans sa volonté de signer le traité de libre-échange avec les USA. C’est dans ce contexte, que Lucio Gutiérez revient à la Une des médias, tout comme un de ses prédécesseurs, Abdala Bucaram, le fit en avril 2005. Il rentra au pays en venant de Miami alors qu’il était lui aussi sous le coup d’accusations de corruption.

Un journaliste de Hoy vient de s’étonner que la télévision puisse dérouler le tapis rouge devant les pas d’un personnage aussi peu digne de respect que Lucio Gutiérez. Celui-ci, après son séjour au Brésil, décida de rentrer au pays, en prévision des élections présidentielles, et fut donc arrêté. Le président Palacios vient de le libérer sans jugement, d’où ses multiples déclarations télévisées pour annoncer son retour sur la scène politique. Il considère que le peuple lui reste fidèle. Or l’Equateur, un des laboratoires politiques cher aux USA, traverse une grave tourmente. Il faut se souvenir de deux choses : le dollar est devenu monnaie nationale en 2001, et au même moment l’armée des USA faisait sienne une partie du territoire équatorien, l’île de Manta, pour y implanter une base militaire capable d’intervenir en Colombie. Lucio a été élu en promettant de rendre Manta à son pays, mais il a cédé aussitôt face à Washington. Palacios a annoncé dès sa prise de pouvoir qu’il rendrait Manta à son pays, mais il a cédé lui aussi. Le bras de fer porte également sur le pétrole. L’Equateur qui produit du brut mais importe des produits dérivés, est une victime de l’augmentation du prix du baril ! (1995 : 40% des recettes de l’Etat venaient du pétrole contre 21% aujourd’hui). En 1989 est né Petroecuador qui importe le galon de diesel 2,13 dollars mais ne peut le vendre que 0,90 dollar (elle utilise les bénéfices de la vente du brut pour maintenir le prix du gas oil à un tarif correspondant au niveau de vie équatorien). Cette entreprise nationalisée est aujourd’hui coincé entre les ordres des multinationales et les nécessités du pays. Dans le même temps, les promesses des multinationales en matière d’environnement ne sont pas tenues, et des affrontements viennent de se produire entre l’armée et les manifestants qui demandent l’expulsion du pays de la Compagnie nord-américaine Occidental.

Le retour sur la scène médiatique de Lucio Gutiérez vise donc à masquer les luttes sociales cruciales qui se déroulent. Cet homme permet de troubler le jeu politique : tout en ayant gardé des amitiés à gauche (y compris avec Chavez, par l’intermédiaire de l’ambassadeur du Venezuela à Quito), il est devenu l’homme de Bush. En soutenant un ancien responsable de la CONAIE, Antonio Vargas, Gutiérez avait réussi à diviser cette puissante et originale organisation indigène, par l’intermédiaire des évangélistes. Aujourd’hui, tout est mis en place pour discréditer son leader actuel Luis Macas. En conséquence, que se passera-t-il dans les prochains jours ? Les USA semblent prêts à laisser pourrir la situation jusqu’à faire de l’Equateur un nouveau Haïti.

Hoy et La Hora , les deux quotidiens de centre-gauche sont prudents ( Hoy dénonce le manque de démocratie des indigènes alors qu’ils luttent pour la tenue d’un référendum sur le TLC ! ) mais Radio Luna garde son franc parler, donne la parole aux leaders syndicaux et tout se prépare pour l’épreuve de force (qui n’aura pas lieu seulement à Quito mais dans tout le pays). Kintto Lucas est également un journaliste exceptionnel qui se bat avec son journal Quintaji . Les luttes des peuples des Amériques contre les traités bilatéraux (que les dirigeants des USA préfèrent aujourd’hui aux grandes messes des sommets de l’OMC) sont gigantesques, et cependant, jamais évoqués en France. Au Costa Rica, au Salvador, au Pérou, au Guatemala et ici en Equateur l’affrontement entre les hommes du pouvoir et les mouvements sociaux sont constants. Ces luttes entraînent un virage à gauche de l’électorat (la Colombie étant un cas à part). Au cours des prochains jours, à Quito, nous devrions découvrir si Gutiérez tire les marrons du feu, en vue des élections d’octobre, ou si le mouvement social évite les embrouilles et va jusqu’à la victoire à savoir le renvoi aux calendes grecques de la signature du TCE. La signature d’un TCE Pérou-USA en décembre suscite de l’impatience du côté des forces économiques équatoriennes car si l’accord en discussion ne se conclut pas rapidement, la campagne électorale risque de compliquer la situation.
Jean-Paul Damaggio

P.S. : Pour Ollanta Humala le Péruvien les derniers sondages, à quinze jours du scrutin, lui sont favorables : 28% pour Lourdes Flores, 27% pour lui et 20% pour Alan Garcia. Il reste en course pour le second tour alors que sa concurrente perd des soutiens tous les jours. Mais les surprises électorales étant le propre des Péruviens, rendez-vous le 9 avril.

http://www.info-impartiale.net/article.php3?id_article=347
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