wapasha Langue pendue
Nombre de messages : 4560 Localisation : Pays des Abers Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: LA CRISE EN EQUATEUR Dim 28 Aoû à 21:55 | |
| altermonde.levillage-PAR ONCLE DE LA PAMPA-dimanche 28 août 2005 LA CRISE EN EQUATEUR - Citation :
- Aux causes conjoncturelles (luttes pour le pouvoir), il faut rajouter les raisons structurelles.
1) L’explosion démographique (encouragée par l’Eglise Catholique !) dans des pays incapables de contrôler l’usage de leurs ressources naturelles et donc de créer des emplois. Résultat : 30 % d’emplois, le reste en sous-emploi : cireurs de chaussures, vendeurs à la sauvette et de plus en plus de délinquance, surtout trafic de drogue, blanchiment, enlèvements, toute une activitée ; économique rentable, pour une classe moyenne,mais pas pour les plus pauvres. Les pauvres n’ont aucun pouvoir face à la justice (voir plus bas) et ne peuvent devenir délinquants professionnels qu’à travers les gangs (pandillas).
2) La corruption : les autorités détournent une part trop importante de toutes les ressources en salaires (un maire d’un village de merde peut engranger plus de US $ 100.000 l’année, plus une voiture de US $ 40.000 (un gros 4x4), plus les gardes de corps, puisqu’il a peur d’être enlevé ou assassiné, quand avec cette même somme on peut installer l’eau potable pour tout le village. Les ministres se promènent dans des gros 4x4, avec une ou deux patrouilles, tous frais payés, avec des dizaines de conseillers (de préférence de la famille) tous bien payés et il n’y a pas d’argent pour mobiliser les machines de travaux publics. La justice est une vrai MERDE ou rien ne marche sans argent et donc le pauvre est surtout un pauvre con aux yeux des juges. Les autorités jouissent d’une juridiction spéciale, la Cour Suprême, mais cela fait six mois que nous n’avons pas de Cour Suprême.
3) L’injustice conséquence directe de la structure féodale de la République, structure qui depuis son origine a reconnu des privilèges à quelques groupes sociaux, et les mêmes privilèges se sont maintenus et aggravés durant les quelques 180 ans de vie dite républicaine. On a même un parti politique basé sur un critère racial : Pachakutic, parti des indiens de race, suivant ses statuts.
4) L’ignorance dispensée par une éducation nationale complètement dominée par une espèce de parti communiste (Movimiento Popular Democratico) à travers un syndicat unique et obligatoire (Union Nacional de Educadores) avec des exemples de corruption comme suit : ce ne sont pas les établissements qui reçoivent les fonds pour payer les prof, c’est le ministère qui paye directement les profs, normal, pas tellement si l’on sait que le prof peut partir à n’importe quel moment dans un autre établissement, avec son budget. Ils partent même en Espagne et continuent à recevoir leur salaire, diminué de la commission pour le syndicat et le parti. Résultat, un enseignement nul. Des formations intellectuelles et professionnelles inutiles. On peut être avocat en deux jours, et ce n’est pas une blague, on peut être ingénieur sans avoir fait le moindre stage. Heureusement, les universités sont mieux et quelques unes vraiment bonnes. Mais il y a, un peu comme en France, un manque de cohérence entre la formation professionnelle et le marché du travail.
5) La nullitée de la classe politique, (phénomène universel aujourd’hui) toujours tentée par le populisme, à l’image de tous les dictateurs ou apprentis dictateurs sud-américains. Populisme corrompu jusqu’à la moelle, avant même d’arriver au pouvoir !
6) Le sous-développement voulu plus par les classes dominantes locales que par les américains par exemple. Cette situation permet de dominer une masse maintenue dans l’ignorance par tous les acteurs.
7) Les ONG qui ont vu dans cette série de facteurs, et bien d’autres encore, une chance incroyable de mener leur lutte de classe. Comme les pouvoirs publics ne sont pas capables d’assurer le bien-être des populations, on les lance contre les entreprises. Depuis trente ans environ, l’arrivée du pétrole, les personnels des ONG ne cessent de faire la charité, avec de bons salaires et de très bonnes conditions de vie, avec les fonds reçus du Nord.
Il n’y a pas d’Etat : le colonel Gutierrez a complèté la politisation des forces armées, à coup de privilèges et de corruption. La Police et la Justice bénéficient d’un budget parallèle alimenté par le chantage et l’extorsion. Il n’y a plus d’institution capable de faire respecter les lois. source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3499 @+ | |
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