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 Aux Républiques, "et caetera" !

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FleurOccitane
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Nombre de messages : 5959
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: Aux Républiques, "et caetera" !   Aux Républiques, "et caetera" ! EmptyLun 7 Nov à 18:31

Citation :

Aux Républiques, "et caetera" !

La République s’est beaucoup battue, la République a souffert, la République a eut ses victoires mais a aussi connu des défaites. Celle d’Ivry en est à la charnière des décisions. Irrévocables ou de consentement, elles détermineront une certaine conception de la prise en charge des problèmes sociologiques qui surgissent (ou restent à couvert) des cités. Construites sur les ruines ou les espoirs de cette même République, sans passer par le lien historique qui les unissent à son lot de sans-culottes, ni vouloir les identifier à une canaille transformée en racaille - tous les superlatifs sont bons pour marquer du sceau de la dépréciation les « indésirables » ou borner les paramètres de la définition du paria à la mode n.... (....) - les sévères suites qui découleront de ces dernières nuits d’émeutes prouveront, par la seule solidification qu’elles prétendront apporter, une nouvelle fois l’échec de la démocratie, l’essor des nouveaux systèmes inégalitaires ainsi que l’adoption - en fait, il s’agirait plutôt du retour - d’un langage spécifique « réservé » à l’opinion et à la catégorie de population suscitée.

La langue fourchue de Nicolas Sarkozy, qui d’une inflexibilité presque touchante lancée aux balcons et aux loggias de ces barres immobilières d’une cité dont personne n’éprouve nécessairement le besoin d’en parler et dont un certain pouvoir politique attend avec hâte qu’ils n’ont qu’à se taire, ne fut rien de mieux qu’un slogan tout juste bon à mettre le feu aux poudres. Hélas, la gravité de la situation est sans appel et provient d’un pourrissement politique dont on aurait tort de lancer à la cantonade en parfait droitier véreux « vous voyez, c’est là le résultat des derniers bastions communistes » alors que ces dits « derniers » cantons communistes sont voués à l’appauvrissement, à la bonne parole ou à la démerde provisoire...

Le Brésil de Luiz Inácio Lula da Silva (dit Lula) lors de la poussée socialiste des élections qui le conduisirent au pouvoir ne se doutait pas que l’avenir serait moins clément qu’il n’y paraissait, ou peut-être faisait-il semblant de l’ignorer pour ne rien enlever à la liesse populaire et à l’engouement civique qui accueillaient le changement non pas seulement d’une forme de politique, mais aussi d’un régime fermement décidé à trouver sa propre voie au développement tout en cherchant à affirmer son indépendance par rapport aux dollars et aux euros... Hélas, la corruption les a rattrapé et toute la bandelette de l’Amérique du Sud risque de n’échapper que très difficilement aux faces cachées de ces prétendues « meilleures politiques » d’aide au développement possibles économiquement, surtout destinées à améliorer la croissance des pays « financeurs » joyeusement emmenés là pour asseoir leur monnaie empire.

Les 30000 démocrates abattus en Argentine et les « Dames en Blanc » qui témoignent des massacres offerts à une économie plus que discutable et les cubains qui ne dénombrent que 4 morts après le passage d’un cyclone alors qu’en France 14000 personnes décédées d’une chaleur estivale ne diront pas le contraire et tenteront d’établir les liens qui unissent les économies fortes aux conquêtes militaires et mettront plus qu’en doute la panoplie qu’elles trimbalent avec elles sous la forme d’une réclame pour un « modèle » à suivre... Les hordes d’insurgés qui défiaient la politique de Chavez du côté du Venezuela ne contesteront certainement pas cette autre manière de concevoir les équilibres sociopolitiques. Et pourtant une guigne noire s’empare chaque fois de ces économies dites « faibles ». Qu’elles soient issues d’un ancien bloc de l’Est, de pays émergents d’Afrique ou d’un islamisme asiatique soudé à d’autres prérogatives, c’est chaque fois le même processus de société qui pousse une fraction misérable de la population, laissée à l’abandon monter aux pugilats sous l’effet de principes économiques de mauvaise répartition qui les conduisent à la révolte, aux insurrections, aux barricades ; à l’Histoire.

Et que penser encore de ces indiens du Chiapas dont l’existence s’est trop souvent close par un débat sans saveur où ils sont remisés à une forme d’entêtement, d’obstination culturelle qui les pousse à refuser leur immersion dans les programmes économiques qualifiés de « modernisation » ce qui aurait pour effet de les priver en retour de tous les bienfaits prétendus qui vont avec, mais après tout en sont-ils vraiment ?

Partout sur la planète le serpentin des Républiques construit les termes de l’échange comme l’irrévocable nécessité de définir des relations avec des pays en développement dont les caractéristiques économiques les prédisposeraient à apparaître comme suffisamment exploitables pour être qualitativement intéressants. Alors on aura beau l’aménager comme on voudra le libéralisme pour ces pays qui gardent dans le discours officiel l’obole des pays « à la traîne », coincés entre un dialogue Nord - Sud dont la donne est scellée d’avance et une quasi opposition entre l’Ouest et l’Est qui est passée du culturel à l’œuvre civilisatrice ; cela ne les empêchera pas de garder le goût amer des promesses mal tenues, des déclarations protocolaires qui leur font passer l’accession à la richesse sous l’arcane des échéances remises à des dates ultérieures et l’espoir de conditions de vie meilleures à de pâles illusions. Ne cultivant plus que les déceptions les peuples, en masse ou en portions, ne voient plus que l’échappatoire des révoltes qui charpentent l’histoire, nourrissent les Révolutions ! Car c’est bien là la supercherie majestueuse qu’a dressé le libéralisme aux encolures de ces zones commercialisables dénommées antérieurement et passablement de Pays en voie de développement à savoir une manière bien rhétorique de remettre les échéances à plus tard, histoire de s’en remettre à une improbable providence. Et quand bien même ce libéralisme adepte de toutes les dévotions permettrait à quelques uns de s’enrichir, c’est aussi en retour d’une population globale vouée à la misère la plus affligeante.

Neuf communes de la banlieue parisienne en proie aux émeutes sporadiques - l’évolution est essentiellement nocturne - mais néanmoins spectaculaires (il s’agit quand même la plupart du temps d’incendies de véhicules) pour la septième nuit de violence que connaissent ces banlieues françaises et les pauvres d’Afrique (du Nord et du Sud) ou d’Amérique latine n’ont peut être pas grand-chose de commun géographiquement cependant un lien les uni quant à leur niveau de vie par rapport à des moyennes et à l’établissement d’un seuil de pauvreté (un peu plus de 500 € en France) allant même les démarquer jusqu’à leur espérance de vie. De ce fait, quelque part, ils partagent le même désespoir...

De : ichlo
vendredi 4 novembre 2005

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=20210
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