wapasha Langue pendue
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| Sujet: En sous-sol du ministère de l'Intérieur, le "tripot&quo Dim 18 Sep à 17:12 | |
| linternaute-Samedi 17 septembre 2005, 11h02 En sous-sol du ministère de l'Intérieur, le "tripot" des RG - Citation :
- En sous-sol du ministère de l'Intérieur, deux roulettes, une table de black-jack, deux bandits manchots: c'est le "tripot" des Renseignements généraux, où s'entraînent, dans un décor plus vrai que nature, les fonctionnaires de la sous-direction "courses et jeux".
Formation des fonctionnaires aux jeux, le 13 septembre 2005 au ministère de l'Intérieur à Paris. (Photo Jack Guez/AFP)
Cette salle de formation peut se visiter samedi et dimanche lors des Journées du patrimoine.
Pour bien surveiller les 190 casinos français et repérer les tricheurs, encore faut-il connaître précisément les règles, explique leur chef, Michel Roland. Et la formation se fait dans le respect des détails puisque le matériel est prêté par une entreprise spécialisée et que les jetons sont siglés "Palais de la Méditerranée, Nice".
Ce service et ses 260 fonctionnaires (70 à Paris, 190 en province) sont également chargés de donner un avis, le plus souvent suivi par le ministre, avant l'ouverture d'un casino : ils enquêtent sur les candidats avant toute embauche et s'assurent que ceux qui se sont fait interdire ne se rendent pas dans les établissements.
Leur mission est d'apporter "la garantie de l'Etat" à un secteur, qui, pour le citoyen lambda, trimballe une réputation aussi romanesque que sulfureuse.
Le chef du "tripot" des Renseignements généraux, Michel Roland, le 13 septembre 2005 au ministère de l'Intérieur à Paris. (Photo Jack Guez/AFP)
Pourtant, selon Michel Roland, les casinos, et notamment les machines à sous qui représentent désormais 95% de leur chiffre d'affaire, sont "une des plus mauvaises banchisseries (d'argent sale) qui existe".
"L'identité de tout joueur qui échange plus de 1.000 euros de jetons est vérifiée et consignée dans un registre et ce sont des endroits surveillés en permanence par des fonctionnaires de l'Intérieur et des Finances".
L'enjeu est d'importance: l'Etat encaisse 56% des quelque 2 milliards d'euros annuels du produit brut des établissements de jeu, les communes raflant 15% du magot.
Les possibilités de fraudes sont multiples: de l'indélicat qui travaille à l'ancienne, décrit par Dostoievski dans "Le Joueur", et qui profite de l'agitation de fin de partie pour rafler indûment des jetons sur le tapis, à la bande organisée qui utilise des moyens techniques très sophistiqués.
"Dès qu'on constate une anomalie comptable, qu'on a une suspicion de vol ou d'irrégularité, il y a contrôle et enquête judiciaire", explique Michel Roland. La sous-direction des "courses et jeux" est la seule section des Renseignements généraux à compter dans ses rangs des officiers de police judiciaire.
Trois fois par an, l'Ecole nationale de la magistrature envoie des élèves se former auprès de la sous-direction "courses et jeux". Outre un rappel du cadre législatif et une visite sur un champ de course, ils passent aussi par le "tripot".
Michel Roland assure qu'une fois le travail terminé, la salle de formation n'est jamais détournée à des fins plus ludiques. Selon le contrôleur général, ses hommes sont vaccinés contre le démon du jeu: "Ils sont bien placés pour savoir qu'il y a un gros gagnant, l'Etat, et qu'il y en a un autre qui se débrouille pas mal, le propriétaire. A votre avis qui perd?" source @+ | |
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