Bruno Gollnisch définit l'antiracisme comme un "sida me

LEMONDE.FR | 31.08.05 | 17h12 •
Bruno Gollnisch définit l'antiracisme comme un "sida mental"

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Alors que le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, avait réussi à apaiser les fortes tensions animant son parti lors de l'université d'été, du 26 au 28 août à Bordeaux, en lançant sa campagne de 2007, le FN fait de nouveau parler de lui. M. Le Pen avait réussi à rallier derrière lui l'ensemble du parti, reportant à plus tard la question de sa succession. Mais l'apparence de retenue qu'il tentait d'afficher jusqu'alors n'a pas survécu au week-end bordelais. Le numéro un du FN a conservé son discours sur l'immigration, et Bruno Gollnisch, délégué général du parti, a encore dérapé, qualifiant l'antiracisme de "sida mental" dimanche, lors de la clôture de l'université d'été.

Le président du FN s'était réjoui, samedi, de l'ambiance d'apaisement qui régnait dans son parti après de longs mois de tensions suscitées par sa possible succession. Vendredi, à l'ouverture de l'université d'été, M. Le Pen avait évoqué l'hypothèse d'un report après l'élection présidentielle de 2007 - à laquelle il se présentera - du prochain congrès interne de son mouvement, initialement prévu au printemps 2006. Du coup, la question de sa succession à la tête du FN, qui avait motivé les tensions des derniers mois, se trouverait reportée de deux ans. Marine Le Pen s'était félicitée de cette possibilité : la tenue du congrès "en 2006 serait susceptible de mettre une ambiance pas utile au moment d'une campagne présidentielle".

PAS "XÉNOPHOBE" MAIS "FRANCOPHILE"

Comparant l'antiracisme à "une religion" avec "ses dogmes", "ses prêtres, ses inquisiteurs, ses procès en sorcellerie", M. Gollnisch a estimé que "c'est cette fausse religion qui est aujourd'hui le véritable 'opium des peuples'". "Elle vise à affaiblir leurs défenses immunitaires, et mérite donc pleinement le nom de 'sida mental'", a ajouté le numéro deux du parti d'extrême droite. "L'histoire condamnera sévèrement les protagonistes du prétendu antiracisme, comme elle a condamné les responsables de la décadence de Rome, les collaborateurs des occupations étrangères, les complices de l'internationalisme marxiste. Mais en attendant, c'est vrai, ils règnent en maîtres", a-t-il déclaré.

M. Gollnisch a ensuite défendu "la préférence nationale" estimant que son refus aboutissait "dans de nombreux cas, à l'instauration de facto d'une véritable préférence étrangère dont nos compatriotes les plus démunis sont les premières victimes". "Le Front national n'est pas xénophobe ; il est simplement francophile", a-t-il conclu.

Le Parti socialiste a dénoncé "la haine et la provocation" du FN et "condamne fermement" les propos tenus M. Gollnisch. Dans un communiqué signé d'Adeline Hazan, secrétaire nationale aux droits de l'homme et aux libertés, le PS s'indigne également des déclarations de M. Gollnisch qui "juge utile de souligner que le FN ne serait pas 'xénophobe' mais 'francophile'". M. Gollnisch, "élève de Jean-Marie Le Pen, tente d'égaler son maître dans l'abomination", ironise Mme Hazan qui assure que "la lutte contre l'extrême droite reste l'une des priorités" du PS.

Avec AFP et Reuters

source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-684325,0.html

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