FleurOccitane
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 | | Sujet: Et maintenant ? Sam 13 Mai à 0:57 | |
| - Citation :
Et maintenant ?
Le CPE est supprimé, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
Bon, ok, c'est super, le CPE a été supprimé, bravo, belle victoire de la rue et des syndicats qui d'ailleurs se sont empressés de récupérer la "victoire". En plus, il a été retiré juste avant les vacances, tout le monde va pouvoir rentrer chez papa maman et raconter coment il a gagné la bataille héroïque contre le gouvernement, puis se plonger dans ses cours et reprendre une vie normale.
Mais, tout d'abord, le CNE existe toujours, lui. Et la loi sur l'égalité des chances ? Je vous signale que les syndicats étudiants appellent déjà ce matin à tous les déblocages... Alors qu'est ce que vous voulez faire ? Continuer à vous battre ou bachoter tranquillement pour vos exams, pendant que le gouvernement concocte un plan spécial "jeunes en difficulté" ? N'oubliez pas que tous ces contrats et plans "spéciaux", visant des publics "en difficulté" et très ciblés sont bien souvent très merdiques et particulèrement précaires...
On s'est tous réjouis de la solidarité affichée par les syndicats de travailleurs à l'égard du mouvement étudiant. Il serait dommage que la solidarité ne joue que dans un sens et que nous laissions les autres trimer en CNE ou avec des contrats "spécial jeunes en difficulté" pendant qu'on occupera des emplois peinards et bien payés. De plus, même si ces revendications n'étaient pas partagées - loin de là - par la majorité des manifestants, on était quand même nombreux à mettre en cause deux phénomènes concomitants et indissociables : la percée du néolibéralisme et le discours sécuritaire. Parfois on a pu avoir l'impression que même si on n'allait pas gagner la guerre, on remporterait au moins une belle bataille contre le gouvernement. On ne peut pas dire que le triomphe soit éclatant dans cette histoire de CPE. Ce n'est que le début. Cette première victoire ( ?) ne doit être que le début d'une remise en cause de nos pseudo-gouvernants.
Préparons l'avenir. 2007 : présidentielles. Montrons à la gauche que nous voulons beaucoup plus qu'un simple aménagement face au libéralisme. Nous voulons un programme sérieux et constructif, et pas comme elle nous y a habitué précédemment, des séries de mesurettes comme autant de pansements ridicules sur les plaies béantes ouvertes par le néolibéralisme. Montrons leur qu'on veut un candidat crédible. Et montrons à la droite qu'on l'emmerde !
Le mouvement entamé en France, de plus, a suscité de nombreux espoirs à l'étranger (En Angleterre, Italie, Espagne, Nouvelle-Zélande, USA, Canada, Danemark, Belgique, Pays-Bas, Allemagne au moins à ma connaissance). Ne les décevons pas et continuons à être le fer de lance de la bataille contre le libéralisme.
Un dernier point : durant cette bataille des centaines de nos camarades ont été arrêtés (le plus souvent de manière arbitraire) et s'ils n'ont pas encore été jugés, risquent des peines de prison ferme ou avec sursis. Ne les décevons pas non plus : continuons la lutte pour eux et efforçons nous de soutenir nos prisonniers politiques ! Montrons que la solidarité affichée n'était pas un vain mot ! Seule la lutte paie !
PS : je sais, on me dira que ce type de discours est utopiste qu'on n'y arrivera pas. Je suis tout à fait conscient du fait qu'il sera extrêmement difficile d'arrêter le mouvement de la globalisation économique néolibérale. Mais je propose à la manière de P. Bourdieu d'adopter une posture "désespérément optimiste" et d'agir, de lutter, de nous mobiliser tant que nous sommes vivants. Même si le Grand Soir n'arrive pas, nous remporterons peut-être de petites victoires, comme autant de grains de sable dans les rouages de la machine, et nous aurons su moins la satisfaction d'avoir essayé.
anonyme article:58149 Georg Seppuku
le lundi 10 avril 2006 à 15h50 http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=58149 | |
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