wapasha Langue pendue
Nombre de messages : 4560 Localisation : Pays des Abers Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: « Fermer les squats ne résoudra pas le problème » Ven 2 Sep à 15:18 | |
| humanite-Article paru dans l'édition du 1er septembre 2005. « Fermer les squats ne résoudra pas le problème » Michel Chevalier, de la CNL Paris, plaide pour une répartition plus équitable des logements sociaux. - Citation :
- Comment réagissez-vous face à l’évacuation massive entreprise par la préfecture ?
Michel Chevalier. Je suis complètement opposé à ces évacuations par autorité. Ce n’est pas en fermant ces squats et en faisant évacuer les résidents qu’on va régler le problème. Tous les lieux d’accueil sur Paris sont pleins et ils refusent des personnes tous les jours. On va en faire des nouveaux sans domicile fixe. Le discours de Nicolas Sarkozy tient du simplisme politique. On attend de mettre les gens à la rue, et ensuite on se demande ce qu’il y a à faire. Quand des immeubles insalubres seront investis par les forces de sécurité, nul doute que tous ceux qui seront en situation irrégulière seront embarqués manu militari dans les centres de rétention. Ce discours est très proche du Front national.
Quelles solutions d’urgence existent pour les logements insalubres ?
Michel Chevalier. D’a- bord, il faut les recenser officiellement. Il existe des listes très fines établies par la préfecture de Paris, qui peut croiser ses fichiers avec ceux de la Mission saturnisme, par exemple. Ensuite, il faut être plus sévère à l’égard des propriétaires qui refusent d’engager les travaux. Les services de la Ville et de la préfecture doivent être plus autoritaires. Il faut accélérer les procédures à l’encontre des propriétaires défaillants, ceux qui refusent de faire les travaux nécessaires. Aujourd’hui, une loi impose aux bailleurs de faire des travaux sous peine de ponctionner les loyers. En général, les bailleurs réagissent très vite quand on menace de toucher à leurs profits.
Quel est votre diagnostic quant à la crise du logement social à Paris ?
Michel Chevalier. Le problème ne date pas d’aujourd’hui. Les municipalités précédentes (à la fois de Jacques Chirac et de Jean Tiberi) ont leur part de responsabilité dans l’absence de construction de logements sociaux. La gauche plurielle aussi. Ainsi, 38 000 logements ont été construits en 2000. Ça a été le chiffre le plus bas de ces dernières années. On ne peut pas continuer à rester dans le principe des trois tiers - un tiers de logements chers, les « PLS » (prêt locatif social), un tiers de logements sociaux, les « PLA + » (prêt locatif aidé très social) et un tiers de « PLAI » (prêt locatif aidé d’insertion), qui ne sont d’ailleurs pas financés par l’État. Il faut aller vers deux tiers de « PLA + » et un tiers de « PLAI » pour résorber le nombre de demandeurs et reloger des familles en attente depuis plusieurs années.
Entretien réalisé par Julien Brygo source : http://www.humanite.fr/journal/2005-09-01/2005-09-01-813185 @+ | |
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