Discutaction
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

 

 Avenance dégaine le bazooka contre le droit de grève

Aller en bas 
AuteurMessage
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Avenance dégaine le bazooka contre le droit de grève Empty
MessageSujet: Avenance dégaine le bazooka contre le droit de grève   Avenance dégaine le bazooka contre le droit de grève EmptyVen 29 Juil à 12:54

humanite-Article paru dans l'édition du 28 juillet 2005.
Avenance dégaine le bazooka contre le droit de grève

L’entreprise de restauration collective licencie avec mise à pied quatre salariés pour avoir participé, avec une trentaine d’autres, au blocage de leur site pendant un débrayage.

Citation :
Lyon (Rhône),

envoyée spéciale

« Depuis que j’ai reçu ma mise à pied, j’ai une boule là, et je ne dors plus. » Karim Meradj a tiré un trait sur ses vacances. Djamel Mehamha aussi, dont la femme et la fille, parties sans lui pour l’Algérie, l’appellent tous les deux jours pour prendre de ses nouvelles. « Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de ma fille, l’autre jour, c’était celui de ma femme, et je ne suis pas avec elles. C’est inhumain, ce qu’ils font là », dit-il, la voix étranglée par l’émotion. La famille de Ludovic Tifourki est à la mer, et la situation financière de Farid Touati est « critique ».

Les quatre hommes ont été mis à pied début juillet sans salaire dans l’attente d’un licenciement pour faute grave par leur employeur, l’entreprise de restauration collective Avenance. Leur faute ? Avoir participé avec une trentaine de leurs collègues à une grève à la cuisine centrale de Lyon, où ils travaillent comme chauffeurs-livreurs et cuisinier, et qui prépare et expédie 16 000 repas par jour aux cantines des écoles maternelles et primaires de la ville. Les licenciements de Farid Touati et de Karim Meradj ont déjà été prononcés. Pour ceux de Djamel Mehamha, délégué du personnel CGT, et Ludovic Tifourki, délégué syndical CGT, la direction doit demander l’autorisation à l’inspection du travail.

Les salariés de la cuisine centrale, prestataire de - services pour la mairie de Lyon, ont cessé le travail le 4 juin dernier à l’appel de Force ouvrière, majoritaire, pour satisfaire des revendications salariales : le paiement de la journée de solidarité, celui des jours de carence en cas d’arrêt maladie et une hausse de salaire, dans une entreprise où le salaire mensuel ne - dépasse pas 1 000 euros. La CGT soutient la grève. Le 9 juin, la direction refusant de négocier, les 37 grévistes décident de bloquer les camions de livraison de la cuisine centrale. Le lendemain, la direction assigne les grévistes en référé pour faire évacuer le site, et propose de sortir du conflit, sans avoir rien lâché. Les grévistes finissent par signer à contrecoeur un protocole de fin de conflit qui fixe les modalités de retenue des jours de grève. « Je m’en veux d’avoir signé, explique Djamel Mehamha. On nous avait expliqué, à tort, que le protocole ne serait pas - valable sans les signatures de la CGT, et j’étais persuadé qu’ils allaient passer l’éponge. » Dans - l’accord, la direction accepte d’abandonner les poursuites en référé devant le TGI de Lyon, mais pas d’éventuelles sanctions individuelles. Selon les grévistes, Yves Fournel, adjoint au maire de Lyon, avait assuré qu’il n’y aurait pas de sanctions si les salariés reprenaient le travail. Contacté hier, le service de presse de la mairie s’empresse de nuancer : il n’avait pas « assuré », mais « vivement souhaité ».

Le 13 juin, reprise du travail. La CGT envisage de « recréer une base syndicale », explique Amar Lagha, animateur de l’Union syndicale du commerce. Il a suivi le mouvement, et propose à Ludovic Tifourki de devenir délégué syndical, et à Karim Meradj et Farid Touati de prendre des responsabilités aux prochaines élections. Le 30 juin, Karim Meradj, Farid Touati et Djamel Mehamha tombent des nues en découvrant une convocation à un entretien préalable au licenciement assortie d’une mise à pied conservatoire. Le 8 juillet, c’est au tour de Ludovic Tifourki, trois jours après sa désignation comme délégué syndical. Une désignation qu’Avenance a contestée en vain devant le tribunal d’instance.

Quels critères la direction a-t-elle appliqués pour choisir quatre personnes parmi les 37 salariés qui avaient collectivement bloqué le site pendant la grève ? « Des critères politiques ? Raciaux ? J’ai posé la question, on ne m’a pas répondu », note Jacques Chambon, secrétaire du syndicat FO Avenance. Les responsables de sites et DRH susceptibles de répondre à nos questions étaient hier indisponibles, tous en vacances.

Officiellement, la direction reproche aux quatre hommes d’avoir « délibérément bloqué l’accès au site en interdisant le passage des camions de livraison », des faits qui portent « une entrave intolérable à la liberté du travail » et à la « libre circulation des biens et des personnes », et qui caractérisent une « véritable intention de nuire ». Le directeur de la cuisine a pourtant admis plus tard devant le CE qu’il n’y avait « jamais eu de violence et d’insulte », et que tout s’était passé « de façon correcte » pendant la grève. En bonus, pour Ludovic Tifoutki, Avenance ajoute une histoire, vieille de plusieurs mois, d’abus de téléphone portable professionnel, un appareil qu’Avenance n’a pourtant pas jugé utile de lui retirer. Et pour Djamel Mehamha, le blocage d’un camion de livraison, le 10 juin, « qui a nécessité l’intervention de la police ». La police est bien intervenue ce jour-là pour demander le déplacement de la voiture du syndicaliste, mais uniquement parce qu’elle gênait la circulation. Dans sa main courante, le gardien de la paix note : « Intervention sans suite (absence de faits en cours ou passés). »

À la Ville de Lyon, donneur d’ordre d’Avenance, on se réfugie derrière un « no comment » prudent, en attendant qu’une « décision officielle » et « définitive » ait été prononcée, sans en préciser la nature. « Nous ne pouvons interférer dans les affaires d’Avenance, qui est une société privée », indique l’attachée de presse, qui oublie qu’il s’agit d’un prestataire de services de la mairie. « Il faut que la mairie se mouille, prévient Amar Lagha. On a bousillé les vacances de quatre salariés, ce qui se passe est grave. » Jacques Chambon, délégué syndical FO, a interpellé le maire de Lyon, Gérard Collomb, « qui délègue des services publics à des sociétés qui ne respectent pas le dialogue social ».

« Ils ont chargé la mule dans le seul but de casser la mobilisation, estime Amar Lagha. Le message aux salariés, c’est : voyez ce qu’on fait à des salariés protégés, réfléchissez la prochaine fois avant de cesser le travail... C’est une atteinte directe au droit de grève. » « C’est sans précédent chez Avenance, insiste Jacques Chambon. On a joué le jeu en signant le protocole de fin de conflit, mais si on avait su, on aurait poursuivi le blocus et attendu la décision du TGI. La direction sait que les actions qu’elle a entreprises sont illégales, mais elle continue quand même. Son seul but est de terroriser les salariés, pour éviter que la rentrée soit chaude, en s’attaquant à quelques salariés dont elle sait qu’ils ont l’habitude de défendre leur bifteck. » Jacques Chambon, qui revendique sa participation aux actions de blocage du site, n’a jamais été inquiété par Avenance. Les quatre salariés ont recueilli plusieurs dizaines de signatures sur une pétition en leur faveur. Ils comptent bien participer à la rentrée à des actions pour lesquelles la CGT et FO aiguisent actuellement des mots d’ordre.

Lucy Bateman
source : http://www.humanite.fr/journal/2005-07-28/2005-07-28-811196

@+
Revenir en haut Aller en bas
 
Avenance dégaine le bazooka contre le droit de grève
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Droit de Greve (meme sans syndicat ds l'Entreprise)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Discutaction :: Parlons-en ... actualité et dossiers de fond :: Société :: De la relativité des droits et de la liberté :: Droit d'expression, droit de manifestation, censure ...-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser