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 La force des comités locaux, un exemple à suivre

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wapasha
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wapasha


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Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: La force des comités locaux, un exemple à suivre   La force des comités locaux, un exemple à suivre EmptyLun 13 Juin à 17:36

altermonde.levillage-REÇU DE JEAN-MARIE-lundi 13 juin 2005
La campagne du Non en Aquitaine : la force des comités locaux, un exemple à suivre.

Mercredi 8 juin, à Bordeaux place de l’Europe (sic !) s’est tenue une assemblée générale des collectifs et comités unitaires pour le Non en Gironde, afin de tirer un premier bilan des scores du référendum et des forces militantes qui se sont engagées.


Citation :
La salle, contenant 200 places, était totalement pleine avec de nombreuses personnes debout : la totalité des 35 collectifs locaux de Gironde étaient présents, certains s’étant même déjà fédérés par zones pour déléguer des porte-parole : Hauts-de-Garonne, Nord-Bassin, Sud-Gironde, etc... Ce niveau de mobilisation et d’organisation dans un seul département, certes vaste et peuplé, facilement centralisé par une très grande ville est, je crois, unique en France et mérite d’être cité en exemple.

Sur les 35 collectifs locaux, qui étaient libres ou non de se référer à l’appel Copernic, on peut estimer que 1500 à 2000 personnes ont pris part activement à la compagne référendaire c’est-à-dire cinq fois plus que les forces militantes combinées du PCF, de la LCR, des Verts ( pour le Non ) et des courants républicains sociaux. Cela signifie que le retour à la politique du citoyen lambda, du "peuple de gauche" souvent composé d’une masse d’ex-adhérents du PC et du PS est une réalité que nous n’avons pas le droit de décevoir une fois de plus.

Ce qui apparaît nettement aussi, et c’est très encourageant, c’est le retour des travailleurs, des banlieues ouvrières dans le champ politique : les comités les plus actifs furent ceux de la ceinture industrielle de Bordeaux, du Bec d’Ambès à Saint-Médard-en Jalles, c’est-à-dire des vieilles industries aux nouveaux pôles de haute technologie. Le grand meeting régional du 26 mai dans la commune de Cenon ( la bien-nommée ) a mis en évidence cette réalité. Signalons au passage que les Alternatifs ont pu s’exprimer en tant que tels à la tribune et ainsi apparaître à Bordeaux pour la première fois depuis... bien longtemps.

Le public était très majoritairement composé des travailleurs des communes de banlieue du Nord bordelais, venus en famille et leurs réflexes étaient dans la meilleure tradition ouvrière : ainsi les grévistes de Caballito de Vitoria-Gasteiz venus en délégation ont-ils recueilli à leur grand étonnement 4000 euros pour soutenir leur grève et sont repartis les larmes aux yeux convaincus que l’internationalisme existait encore... Et des salopards vendus au groupe Rothschild appellent cela dans leurs éditoriaux une "masse animée de sentiments xénophobes"...

Comment expliquer un tel succès ? Comme toujours, la réussite ne tombe pas du ciel, elle est le produit d’un travail unitaire en amont effectué depuis deux ans par le collectif PAG 33 ( pour une Alternative à Gauche ) lui-même inspiré par les succès de l’Alternative en Midi-Pyrénées (dite LAMP). Michel Cahen et d’autres camarades de la LCR, des Verts, de la Ligue des Droits de l’Homme qui animaient ce collectif PAG 33 ont réussi à créer une ambiance de confiance mutuelle, et ont développé un travail en commun avec le PCF qui était un peu méfiant au départ. Mais cela n’aurait pas suffi si n’étaient venus se greffer sur PAG 33 des collectifs citoyens comme la Coorcital de Talence ou le comité Circulons de Bordeaux : c’est-à-dire que d’emblée la démarche unitaire de la campagne du Non a pu s’appuyer sur des structures locales pré-existantes.

Signalons aussi que l’utilisation d’Internet s’est faite de la façon la plus intelligente qui soit, non pas pour échanger des arguments ou des scoops entre "gens informés" mais pour communiquer horizontalement d’un comité à l’autre. Ainsi des communes voisines ont pu s’épauler mutuellement, échanger leurs projets de tracts, s’informer des réunions par quartier, des apparitions sur les marchés, etc... Ajoutons qu’un journal en ligne, l’Hebdo du Non, réalisé par Mamadou Niang, centralisait toutes les informations et rendait compte dans les 48 heures de tous les débats et décisions de la coordination du 33. Car centralisation ne rime pas forcément avec manipulation et cela aussi a contribué à créer cet extraordinaire climat de confiance entre les comités locaux et la coordination départementale qui a toujours su faire leur place aux interventions des courants politiques ( PCF , LCR, PRS, MRC ) sans jamais apparaître comme un cartel et sans tomber dans des marchandages de boutique.

Et maintenant ? Michel Cahen le 8 juin s’appuyait sur l’exemple girondin pour démontrer qu’une "gauche de gauche" unie sur des objectifs simples pouvait gagner sur le terrain électoral. La majorité des intervenants des comités ne semblaient pas pressés de constituer un mouvement politique nouveau, et en même temps voulaient tracer un clivage assez net avec ceux qui ont appelé à voter Oui, la conciliation ne posant pas de problème avec les militants et adhérents de gauche qui se sont laissé abuser par les arguments de Hollande, Mamère et consorts. On se proposa même dans un élan d’enthousiasme de faire gagner "la gauche de gauche" en 2007 tout en reconnaissant qu’il n’y avait pour l’instant ni les outils, ni la stratégie pour cela. Il fallait simplement éviter de se polariser sur la crise interne du PS et ne rien attendre de ce côté-là au risque de décourager tous ceux et celles qui ont vu renaître une autre gauche dans cette campagne référendaire : la recomposition ne passe pas par la rue de Solférino à Paris VIIème !

Car on a pu voir les effets délétères de cette hégémonie du PS dans les départements voisins de la Gironde. A Bordeaux, la coalition oui-ouiste ( PS notables + Verts ) s’est sentie un peu encerclée, mais ailleurs les résultats ont été plus mitigés. Dans les Landes le Collectif constitué sur la base de l’appel des 200 a eu du mal à vaincre les réticences des politiques, qui avaient les yeux fixés sur Emmanuelli. Il a fini par constituer une instance de coordination entre les campagnes d’ATTAC et du PCF et réussi in extremis à être reconnu comme partenaire par les comités socialistes pour le Non, c’est-à-dire les Emmanuellistes. Ceux-ci, même à Bordeaux, ont tenu mordicus à mener leur campagne autonome pour ne pas se mélanger avec des "infréquentables gauchistes" tout en tressant des lauriers à ATTAC.

Le résultat, c’est qu’il n’y a pas eu de campagne vraiment unitaire avec les socialistes dans les Landes, sauf une manifestation commune à Dax en fin de campagne, et seuls quelques adhérents du PS ayant finalement rejoint le collectif départemental. Il semblait à beaucoup de socialistes que ce référendum était une affaire intérieure de leur parti, d’où des divisions et clivages un peu surprenants, certains appelant à voter Oui pour régler des comptes avec Emmanuelli... Les Landes ont voté Non à 58 % mais ce résultat est en-deça de ce que l’on pouvait attendre.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, la coupure Béarn-Pays basque est venue se surimposer à un champ politique très divisé : les occitanistes d’Anaram au Patac ont fait campagne pour le Non, comme Abertzaleen Batasuna, mais sans se mélanger avec les forces politiques "françaises". Le PS aussi était très divisé, Pau la bourgeoise pour le Oui, Mourenx l’ouvrière pour le Non. Seul ATTAC Pays Basque a tenté de faire une campagne unitaire et a même fait l’objet d’une contre-attaque en règle de Verts oui-ouistes très agressifs qui ont perturbé un meeting à Bayonne.

En Dordogne comme dans le Lot-et-Garonne, la campagne unitaire a été là aussi limitée aux villes-centres et a été freinée par nombre d’arrières-pensées, de vieux conflits et de réflexes de méfiance. Cependant la grande percée politique, celle des comités de village qui se sont constitués spontanément dans des petites ou très petites communes autour d’un débat citoyen, n’a pas encore produit ses effets. Echappant totalement aux partis et associations, ces comités de village ont eu grand’mal à se coordonner en zone rurale, où l’esprit de clocher et les distances n’aident pas les contacts. Vont-ils survivre et continuer à débattre ? Vont-ils créer les bases d’un nouvel esprit démocratique et autogéré à gauche ? C’est un des enjeux des semaines qui viennent. Nous devons tout faire pour aller chercher toutes ces structures locales, ne pas les effaroucher par des discours politiciens et les fédérer aux collectifs départementaux ou sub-régionaux qui sont encore à construire( Béarn par exemple ).

Nous devons aussi dans ce cadre unitaire, reposer les grandes questions politiques. Il ne suffit pas de dire" Respectez la volonté du peuple" ou "Nous voulons une autre Europe". Il nous faut recomposer la gauche non sur des appareils (plus ou moins en crise ou en porte-à-faux, même au PCF ) mais sur des courants d’idées. Pour cela, nous devons passer par-dessus la tête des partis, des tendances du PS ou des Verts et créer des structures de débat et d’initiative autonomes. Les Alternatifs des Landes viennent donc de prendre part ce dimanche 12 juin à la création d’une Convergence ( ou Coordination ? c’est en débat ) pour l’Ecologie Politique en Aquitaine, avec des militants associatifs, d’ATTAC, des Verts pour le Non, des adhérents de la Confédération paysanne.

Le but ? Sortir l’écologie du marécage politicien où l’a enfoncée le parti Vert, lui redonner un contenu ( que faire face à la crise énergétique et climatique qui vient ? ) qui ne soit pas un produit dérivé d’Ushuaïa, permettre aux écologistes et aux alternatifs (au sens large) de peser en tant que courant d’idées dans le chamboulement politique qui s’annonce... Nous disons souvent aux Alternatifs qu’il va falloir changer de civilisation. Mais en attendant, il va sans doute falloir changer de République et il ne serait pas raisonnable d’en confier la conception au seul monsieur Montebourg... si honorable soit-il pour avoir murmuré un Non très courtois à monsieur Hollande.

Patrick Donati.
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=2986

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