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 L'autogestion ... réussites et échecs ...

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3 participants
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FleurOccitane
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Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: L'autogestion ... réussites et échecs ...   L'autogestion ... réussites et échecs ... EmptyLun 2 Mai à 3:55

Petit guide de l’autogestion clef en main

Citation :

Un exemple de statuts applicables à une structure associative de type 1901, qui ne nécessitent pas de réunir des convaincus de l’autogestion. Ceux-ci permettent de plus aux individus sensibles aux problèmes que génèrent une organisation hiérarchisée (gestion par une élite, autoritarisme, frustration des soumis et exploités) de trouver une manière de faire plus appropriée à leurs désirs.



ASSOCIATION AUTOGEREE

TITRE 1 : CONSTITUTION - BUTS - SIEGE SOCIAL – DUREE


Article 1 : Constitution : il est fondé entre les adhérents aux présents statuts, une association régie par la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901, ayant pour titre :


Article 2 : Buts :


Article 3 : Le siège social est fixé à l’adresse suivante :.
Article 4 : Durée :



TITRE 2 : COMPOSITION


Article 5 : Composition : l’association se compose de membres actifs ayant adhérés aux présents statuts.


Article 6 : Cotisation : (peut-être de zéro)


Article 7 : Perte de la qualité de membre : La qualité de membre se perd : -par démission (adressée par écrit à l’Assemblée Générale Ordinaire Souveraine ) -par radiation prononcée par l’Assemblée Générale Ordinaire Souveraine , pour non paiement de la cotisation (s’il y en a une) , pour motifs graves ou pour non respect de la charte. L'intéressé ayant été invité aux préalable à fournir des explications à l’Assemblée Générale Ordinaire Souveraine.



TITRE 3 : ADMINISTRATION – FONCTIONNEMENT


Article 8 : Assemblées Générales : Les Assemblées Générales Souveraines se composent de tous les membres de l’association. Les décisions se prennent à l’unanimité des membres présents . L’ordre du jour est constitué par tous les membres en début d’ Assemblée Générale.


Article 9 : L’Assemblée Générale Ordinaire Souveraine se réunit une fois par (jour, semaine, mois…) (date et heures), dans les conditions fixées à l’article 8 des présents statuts. L’Assemblée Générale Ordinaire Souveraine se prononce sur : - le rapport d’activités. -les orientations. -la situation financière (s’il y a des sous) (compte de résultat de l’exercice écoulé et budget prévisionnel). Les décisions sur les différents rapports se prennent à l’unanimité des membres présents


Article 10 : Assemblées Générales Extraordinaires Souveraines : Elle est tenue pour les questions importantes ne pouvant attendre une Assemblée Générale Ordinaire Souveraine et se tient dans les conditions fixées à l’article 8 des présents statuts ou à la demande du tiers au moins des membres de l’association. L’Assemblée Générale Extraordinaire Souveraine est seule compétente pour décider des modifications à apporter aux présents statuts. Dans ce cas les délibérations sont prises à l’unanimité des membres présents.


Article 11 : Le Bureau : L’ Assemblée Générale Ordinaire Souveraine mandate un Bureau , selon les conditions fixées dans l’article 8 des présents statuts, comprenant au minimum un Trésorier et un Président.
Ces derniers sont les responsables légaux de l’association mais ne disposent pas d’un pouvoir de décision différent ni supérieur de celui des autres membres de l’association.
Le Bureau doit être renouvelé une fois par an lors de l’ Assemblée Générale Ordinaire du mois de janvier. Les membres du Bureau sont révocables à n’importe quel moment sur décision de l’ Assemblée Générale Ordinaire Souveraine ou de l’Assemblée Générale Extraordinaire Souveraine selon les conditions fixées dans l’article 8 des présents statuts et sur proposition de n’importe quel membre.
En cas de proposition de révocation, les membres du Bureau concernés ne prennent pas part à la décision. Ils doivent avoir atteint la majorité légale. Les membres mandatés à cette tâche peuvent être mandatés à nouveau l’année suivantes dans le cadre de l’ Assemblée Générale Ordinaire Souveraine du mois de janvier et selon les conditions fixées dans l’article 8 des présents statuts.



TITRE 4 : RESSOURCES


Article 12 : Ressources : Les ressources de l’association se composent :
_du produit des cotisations,
_des produits des manifestations,
_de soutiens éventuels.
L’association ne peut bénéficier d’ aucunes subventions, c’est la garantie de son indépendance.



TITRE 5 : DISSOLUTION


Article 13 : Dissolution : La dissolution est prononcée à la demande de n’importe quel membre par une Assemblée Générale Extraordinaire Souveraine convoquée à cet effet, selon les conditions fixées dans l’article 10 des présents statuts. En cas de dissolution, l’ Assemblée Générale Extraordinaire Souveraine mandate des liquidateurs qui seront chargés de la liquidation des biens de l’association conformément à l’article 9 de la loi du 1er juillet 1901 et à l’article 15 du décret du 16 août 1901.



TITRE 6 : CHARTE


Article 14 : Charte : Une charte est établie par l’Assemblée Générale Ordinaire Souveraine. Cette charte est la garantie d’un fonctionnement en accord avec les présents statuts. Celle-ci vient en complément de ces derniers afin de préciser le mode d’organisation interne.



Fait à le ,


Le Président Le Trésorier



---------------------------------------------------------------------------------------

Quelques exemples de points importants à aborder dans l’établissement d’une charte pour la structure.



Charte de (nom de l’asso)



Ce que nous faisons
L’association *********** a pour buts de *************************** dans un cadre convivial et égalitaire.



Comment se joindre à nous
Toute personne peut adhérer à (nom de l’asso) dès le moment où son adhésion a été validée par l’AG, que cette personne se déclare en accord avec la présente charte et les statuts, et se mette à jour de cotisation (s’il y en a). Cependant, pour permettre aux adhérents potentiels de se faire une idée de l’association, de ses activités, de ses sociétaires et de son fonctionnement, ils sont invités à une période d’essai expirant par décision d’AG. Si une personne est refusée d’adhésion, elle ne pourra se représenter à (nom de l’asso) que X (jours, semaines, mois) après la décision d’AG.



Comment nous nous organisons
Soucieuse de prendre en compte la parole de chacun, l’association s’organise de manière spécifique. L’assemblée générale est dite souveraine car elle seule est habilitée à prendre des décisions. Elle se réunit une fois tous les X (jours, semaines, mois), le (jour) à (horaire). Elle se compose des adhérents présents. Les décisions se prennent à l’unanimité ou par défaut au consensus c’est à dire sans opposition argumentée par au moins un adhérent (il est préférable au moment de la décision sur une proposition de demander « y a-t-il une opposition ? » plutôt que de demander qui est d’accord et qui ne l’est pas, ce qui reviendrait à faire un vote implicite).
L’association s’est dotée de commissions mandatées en assemblée générale pour sa gestion et son organisation. Ces commissions sont ouvertes à tous les adhérents désirant y prendre une part active. Ces commissions rendent compte clairement de leurs activités à chaque AG.



Mandat des commissions
-Commission administration : (nombre de mandatés). Elles a en charge le contact avec l’ensemble des adhérents de l’association et le contact avec les intervenants extérieurs.

-Commission trésorerie : (nombre de mandatés). Elle a en charge la tenue claire de la comptabilité de l’association et en rend compte à chaque AG.


- Autre commission : (nombre de mandatés). (Tâche pour laquelle la commission est mandatée, ex : logistique, gestion du matériel, des locaux, communication…)



Nulle commission ne détient de pouvoir de décision supérieur à l’AG qui peut décider sur simple demande d’au moins un adhérent du retrait d’un mandat. Ceci est aussi valable pour les postes de président et de trésorier, qui n’ont ici aucune autorité.

Usage des locaux (s’il y en a)


L’occupation de l’espace se fait selon le calendrier des activités établit en AG. L’usage privatif des locaux, c’est à dire en dehors des activités prévues ou pour des activités sortant du cadre de l’association, est interdit (ou a discuter en AG).
Pour chaque activité, les personnes à l’initiative de celle-ci, auront toutes latitudes quant à la gestion de cette activité ( nombre de participants, horaires …). Un jeu de clefs sera attribué à chaque commission et d’autres pourront être mis à disposition des responsables d’activités.



Quelques principes et règles de vie en bonne intelligence


Tout adhérent à (nom de l’asso) s’engage à respecter autrui et à prendre soin du matériel. Les propos, comportements et pratiques sexistes, homophobes, xénophobes, racistes, sectaires, violents, injurieux, diffamatoires, calomnieux, d’intimidation et autoritaires ne seront pas tolérés au sein de l’association.


L’exclusion pourra être décidée lors d’une Assemblée Générale, si il y a manquements délibérés et répétés à la charte édictées ci-dessus et aux statuts.



Pour finir
Il va sans dire que cette charte ne constitue pas une table de la loi et que chaque point, chaque règle, chaque phrase ou mot peut être débattu, modifié selon les besoins, par l’association réunie en Assemblée Générale souveraine.

--------------------------------------------------------------------------------------

IMPORTANT : encore une fois ces statuts et cette charte d’association ne sont qu’un exemple. Néanmoins, contrairement à ce que l’on entend souvent, il n’y a pas 36 000 manières d’autogérer une structure, puisque les possibilités de répartition égalitaire du pouvoir et des richesses suit la même logique quelque soit la structure.



Pour les structures de production de type entreprise, il existe déjà les SCOP, mais celles-ci ne sont pas strictement égalitaires puisque l’on y vote en assemblées générales des associés/salariés et que l’on y élit un PDG pour une durée de 4 ans. Néanmoins cela constitue déjà un pas vers un partage des richesses produites par l’entreprise et chaque salarié est détenteur de l’ outil de travail. Plus d’infos sur : www.scop.coop
Même si les SCOP s’intègrent à l’économie de marché il semble que la prolifération de ce type de structure soit une possibilité d’apprentissage à l’autogestion pour une grande part de la population et une préparation à un changement, sans heurts, de système économique et politique. La lutte économique peut prendre cette forme afin de faire, des patrons d’entreprises, des perdants à un jeu duquel ils ont accepté les règles, celui de la conquête de parts de marchés. Dans cette lutte économique, les SCOP ne résolvent pas le problème de l’exploitation, puisqu’on peut y trouver une certaine forme d’auto-exploitation, mais elles sont un palliatif à la condition de salarié soumis à un patron.



D’autres types de structures autogestionnaires existent, plus frontales, plus visibles, il s’agit essentiellement d’écovillages ou de squats autogérés.
Ces structures ont souvent pour objectif l’autonomie par rapport à la société capitaliste. Ce sont des lieux d’expérimentation de l’autogestion, soit d’habitat, soit de production culturelle ou artistique. Les squats sont aussi une expression de la contestation du système capitaliste de par leur illégalité, en tant que tentative d’abolition de la propriété privée. La pérennisation de l’expérience autogestionnaire en squat est difficile car sans cesse confrontée à la répression et à l’expulsion par les forces de l’ordre.
Les écovillages regroupent aussi des individus désirant s’autonomiser, par l’expérimentation de modes de production agricoles et énergétiques écologiques.
On peut soulever, pour certaines de ces structures, des problèmes de replie communautaire et une certaine précarité des moyens d’existence. Ces expériences ne sont pas non plus à l’abri de l’auto-exploitation et l’autogestion peut de plus s’y transformer en auto-démerde.
Néanmoins ces lieux constituent un vivier d’idées, de réflexion, de critiques, d’informations sur la société capitaliste et son caractère oppressif et répressif.



FAITES VOTRE CHOIX
Chacune de ces structures présentes des avantages et des défauts.
L’association permet l’organisation autogestionnaire d’activités mais celles-ci ne sont pas rémunératrices et n’offrent pas la possibilité de vivre d’elles.
La SCOP permet de vivre d’une activité en autogérant, mais n’échappe pas à l’économie de marché.
Ces deux premières structures peuvent être réalisées dans le cadre légal actuel.

Le squat et l’écovillage tendent vers l’autonomie et la confrontation directe avec le système capitaliste, mais ont un faible impact sur la société et restent précaires. De ces deux dernières structures, seul l’écovillage peut être réalisé dans le cadre légal actuel.



POUR FINIR
Ces possibilités ne sont certainement pas les seules, mais sont les plus répandues à l’heure actuelle. Il existe aussi des structures d’apprentissage et de partage du savoir organisés selon des modèles autogestionnaires . Néanmoins elles sont peu nombreuses et sont encore loin de possibles centres d’autodidactie, véritables lieux d’études ouverts à tous les âges et tous les domaines du savoir, intellectuel et manuel.


http://rakshasa.joueb.com/news/41.shtml


Dernière édition par le Lun 2 Mai à 5:58, édité 1 fois
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FleurOccitane
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MessageSujet: Re: L'autogestion ... réussites et échecs ...   L'autogestion ... réussites et échecs ... EmptyLun 2 Mai à 3:59

Aperçu d'une expérience de vie autogérée en Allemagne.

Citation :

Lorsque l'on parle d'autogestion autour de soi , les réactions de l'entourage vont de l'indifférence au rejet en passant par des remarques telles que « Vivre autogéré ? C'est bien joli votre truc mais c'est une utopie. Ouvrez les yeux et cherchez du boulot comme tout un chacun ! » Mais oui, bien sur que c'est une utopie ! Mais pourquoi avoir honte de ses utopies ? Pourquoi disserter des heures sans jamais se lancer ? ? C'est pas facile d'abandonner son confort personnel pour une aventure plutôt incertaine, pour vivre autrement… L'écolo bobo qui parle beaucoup avec des grandes phrases … a bien du mal à passer à l'action. Mais concrètement, ça marche l'autogestion ? Les belles phrase (pas de chef, droit à la paresse etc…) ça donne quoi dans la pratique ?

Tous les projets ne peuvent pas être menés à bout, c'est souvent à force d'essayer, en multipliant les expériences que l'on obtient quelque chose de viable qui fonctionne. Je vais vous parler ici d'un projet particulier qui marche, du centre autogéré de Saasen-Giessen dans le nord ouest de l'Allemagne (Land de Hessen). J'y ai séjourné quelques temps récemment et donne ici un petit aperçu (subjectif et incomplet, sûrement) de comment ça marche ! ! ! Dans les années 80 le mouvement écolo était en pleine expansion en Allemagne : 100 000 personnes dans la rue contre le nucléaire, contre la guerre… A cette époque, les associations écologistes ont acheté des vielles fermes pour y mener des projets alternatifs. A la fin des années 80 une scission s'est opérée au sein même du mouvement écologiste. D'un côté les associations citoyennistes environnementalistes et les partis politiques tels que les verts qui adoptent une structure hiérarchiques et de l'autre les associations plus libertaires. Ce sont ces dernières qui vont créer ce qui est devenu un réseau de « Projektwerkstatt » ou « ateliers-usines d'idées ». La plupart se sont installées dans les anciennes fermes.


L'ancienne ferme de Saasen

Le projet né en 1993 dans l'ancienne ferme de Saasen près de Giessen est un de ceux-là. Les débuts ont été difficiles, il fallait rénover, s'organiser… Aujourd'hui environ six personnes y habitent à l'année. Le lieu peu accueillir des séminaires (vingtaine de personnes), il y a une grande bibliothèque avec de nombreuses archives sur les mouvements politiques de gauche et ou anarchistes… Pour l'électricité des panneaux solaires sont installés sur le toit. Il y a un jardin avec plein de bonnes choses à manger, les habitants du lieu sont des adeptes de la récup' ! récupération de meubles, nourriture, vêtements… Bien sur il n'y a pas de chef, pas de propriété sur les objets ; même les vêtement n'ont pas de propriétaire ! on s'échange vraiment tout ! ! ! Cela fonctionne parce que le groupe à l'initiative du projet est très soudé. Alors… le droit à la paresse ? ? ? Ben oui oui oui c'est possible ! Les habitants de la Projektwerkstatt ne travaillent pas… du moins pas au sens classique du terme. Ils n'ont pas d'activité salariée, ne sont pas à leur compte non plus. Mais ils sont aussi bien capable de réparer les prises électriques ou le toit que de faire le jardin ou la cuisine, pour permettre le bon fonctionnement du lieu. Ils écrivent aussi pas mal de brochures et livres pour s'autofinancer et faire connaître leur idées. Ils tiennent un stand d'information au centre ville de la ville la plus proche, Giessen, à 20 kilomètres en vélo (pour garder la forme, héhé !). Le plus gros problème réside dans le fait que le voisinage (à la campagne très conservatrice, dans le village il y a même des croix gammées sur des murs, des néo-nazis ? ?…) n'accepte pas la présence de ces gens qui ne rentrent pas dans un moule et ne correspondent pas aux normes. Des individus ont tenté de mettre le feu au bâtiment à plusieurs reprises sans que les autorité s'en émeuvent… Par contre les autorités s'intéressent énormément à la projektwerkstatt…et à ses activités politiques. Un employé des services de police est personnellement responsable des dossiers, de nombreux procès ont lieu.


Un projet à la ville : Begrenzt

Le projet à un peu plus de dix ans à présent et il fait quand même des émules…au sein des groupes militants… en 2003 un nouveau projet (en lien direct avec celui de Saasen, les gens se connaissent bien et militent ensemble) a vu le jour. C'est à Giessen, en ville, que se sont installés les quatre personnes de « Begrenzt ». Ils louent une grande maison. Ils ont chacun une chambre, mais bien entendu il n'y pas de clef, même la porte d'entrée reste ouverte ! Le mode de financement est certes aléatoire, mais cela semble fonctionner. Toujours des brochures et stand d'informations au centre ville. La nourriture provient des containers poubelle des supermarchés (surplus de la société de sur-consommation). Il y a même de quoi faire des repas de rue gratuits pour tous ! ! ! Et les « opérations récup dans les poubelles, donnent lieu à de grosses crises de fou-rire parfois…. On en trouve des choses ! ! ! Bien sur il y a aussi des problèmes d'organisation : chauffage pas en état de marche en plein hiver… Au rez-de-chaussée, il y a une grande pièce où tout le monde peut se réunir pour discuter, visionner un film, préparer des actions… Quelques clochards sont aussi des habitués des lieux. Ils viennent pour discuter ou passer la nuit. Il y a parfois des situations difficiles à gérer car ils sont souvent ivres et agressifs. Mais en prenant le temps de discuter, on peut les aider énormément. Il ne faut pas exiger d'eux d'être « normaux », ils sont un peu fous, dans leur monde mais il est toujours bon d'apporter un peu de chaleur humaine à ces grands solitaires de la rue… Imaginez vous en train de discuter du mythe de la caverne de Platon avec un sans abris… Mais si, c'est possible ! ! Je me souviens de Norbert qui passait son temps à déclamer des poèmes… C'est une expérience unique. Pas forcément facile à gérer, d'où l'intérêt de faire cela à petite échelle. Cet engagement aide beaucoup plus les gens qui vivent à la rue que n'importe quels services sociaux…


La répression

Tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes, évidemment. Tout ne fonctionne pas comme on veut, parce que c'est pas si facile que ça de s'organiser ! Mais la réussite des projets repose sur la cohésion du groupe. De plus, j'ai été impressionnée par l'ouverture de celui-ci sur l'extérieur. On ne m'a pas demandé d'où je venais, qui j'étais ou autre. Chacun est libre de prendre des initiatives. Bien sur, c'est un groupe de militants très actifs ! ! ! Le jour c'est le théâtre de rue, les stands d'informations, les manifs plus ou moins spontanées, les occupations de lieux, les street parties et lectures de poèmes en public… La nuit c'est le temps de l'expression « artistique » dans la rue… Ce que l'on appelle l'action directe ! Ils organisent régulièrement des semaines d'action à thème (hiérarchie et autorité, autogestion, nucléaire et guerres…). Récemment c'était sur le thème de « abolir la prison ? ? ».

Des gens qui ne travaillent pas comme tout le monde, qui ne vivent pas comme tout le monde, qui remettent l'autorité en question et font de l'activisme politique… Les autorités et en particulier la police et la justice s'y intéressent. On peut pour le cas de Giessen parler de répression. Ecoutes téléphoniques, perquisitions répétées, falsifications (de signature), espions (oui oui, comme dans les films)… Tentatives de faire fermer la maison à Saasen. Des procès on déjà eu lieu, d'autre sont en cours pour des raisons aussi anodines que des dessins à la craie ( ce qui donne « dégradation de… »), « vol » de nourriture dans les poubelles, non respect de la loi sur les manifestations… La liste est longue. Pour un exemple de manif et d'arrestation pour ces motifs voir sur Indymedia Paris l'article Les procès sont l'occasion de faire du théâtre à l'interieur de la salle d'audience, d'en faire une plate forme politique dédiée à l'action directe en public... une spécialité locale... "kreative Gestaltung von Gerichtsprozessen" L'assistance commente les réflexions du juge ou d'autres intervenants... et refuse la soumission à l'autorité... Jets de confetis sur les policiers qui sortent les gens... Difficile à expliquer en quelques mots, mais c'est très efficace.

Mais parfois l'accusation est plus sérieuse : « organisation terroriste » accusation qui est tombée lors du procès. Et puis récemment (décembre 2003) une personne a été condamnée à neuf mois de prison ferme. Les observateurs extérieurs telle que la Humanistische Union (organisation de défense des Droits de l'Homme) dénoncent un procès politique. Le procès en appel aura lieu fin juin 2004. Que cela ne tienne, les gens de la Projekwerkstatt gardent leur bonne humeur…et continuent à croire en leurs utopies, à les réaliser malgré les difficultés. Leur motivation et joie de vivre m'ont bouleversée ! !

http://www.chicheweb.org/article.php3?id_article=283
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FleurOccitane
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MessageSujet: Re: L'autogestion ... réussites et échecs ...   L'autogestion ... réussites et échecs ... EmptyLun 2 Mai à 4:19

Alternatives et autogestion à Grenoble.

Citation :

Un four à pain collectif

Un four à pain a été construit au printemps 2003 dans le square de la traverse des 400 couverts. C'est un four en briques maçonnées à la terre, recouvert d'une isolation terre-paille-crottin de cheval.
Construire ce four à pain en plein centre ville de Grenoble c'était, à leur échelle, pour celles et ceux qui l'ont construit, un acte politique qui s'inscrit dans une démarche d'autonomie et de reprise en main de nos quotidiens. L'idée était aussi d'en faire un four à pain collectif, et il est utilisable par toutes celles et ceux qui veulent faire du pain, des pizzas, des gratins…Seules conditions : que cela se passe dans une logique non-marchande et que la nourriture soit végétarienne .

Pourquoi nous avons construit un four à pain ?
Pour manger des pizzas bien sûr, mais aussi parce que cela nous semblait passionnant sous pleins d'aspects.
- Pour commencer à être moins dépendants des industries capitalistes et mortifères, en utilisant des matériaux gratuits, facile à mettre en œuvre et écologiques telle que la terre ou le crottin de cheval. Cela est d'autant plus significatif dans un milieu urbain bétonné, plastifié, à plastiquer ?...
-Pour construire un objet utile et collectif d'utilisation gratuite dans une ville qui favorise l'individualisme et le rapport marchand, ou les objets les plus courants sont les panneaux de publicité et les horodateurs.
- Pour lutter contre la domestication humaine et la dépossession culturelle des individues qui s'en remettent aux institutions et aux spécialistes pour assurer leur survie, en se réappropriant des savoirs faire autonomisants (construire en terre, faire du pain). Dans notre société occidentale d'ultra spécialisation et d'automatisation, nous ne maitrisons pas le processus de fabrication de la plupart des objets qui nous entoure. Ainsi nous rentrons donc dans des sytèmes de dépendances qui dépassent la simple question financière, puisqu'on a plus de réel choix sur comment et en quoi sont fabriqué les objets que nous utilisons. Maitriser certaines techniques nous permet de prendre du pouvoir, pouvoir de comprendre donc de choisir (choisir quelle farine , quelle forme ect…), pouvoir d'inventer et de dépasser le statut de consomateur-trice .
-Pour mettre en place des moments de création collective : faire du pain ensemble, partager un repas de quartier, c'est entretenir un lien à l'autre qui passe par l'echange de savoir plutot que par l'échange marchand, principal lien social de notre société.

Un des regrets que nous avons face à cette expérience c'est que nous n'arrivons pas à mettre en place une utilisation réellement collective de ce four, hors de moments précis comme les repas de quartier. N'hesitez pas à nous contacter si vous désirez l'utiliser. Tout ce discours peut paraître long pour parler d'un four à pain. Néanmoins, il nous apparaît important de nommer les implications des nos actes pour mettre en lumière les mécanismes d'un système que l'on peut appeller capitaliste, même si c'est un peut court, et qui est surtout totalitaire (il touche tous les territoires de nos vies) et diffus (dans le sens ou l'en ne s'en rend plus compte).


Citation :

Les 400 Couverts

epuis novembre 2001, un collectif occupe plusieurs bâtiments de la traverse autogérée des 400 couverts. Leur propriétaire, la Métro (communauté de communes), les laisse vides en vue d’y réaliser un lointain projet d’habitat normalisé.
C’est là que le chapitonom’, autoconstruit à la main et à la perceuse, abrite spectacles, débats et ateliers.
Dans un milieu urbain soumis à l’idéologie et l’esthétique des promoteurs, les squateuses et les squateurs des 400 couverts tentent de proposer des moments conviviaux et créatifs hors de toute logique marchande.


Citation :

Pharmacie alternative à base de plantes

L'idée est d'avoir une pharmacie collective avec des préparations à base
de plantes, des tisanes, mais aussi de l'homéopathie, de l'argile, des
fleurs de Bach etc.
Cette pharmacie ne sera pas attachée aux habitantes et habitants d'un lieu précis mais ouverte à qui en a besoin , à qui veut y participer. Elle
servira aussi à alimenter différentes pharmacies individuelles ou
collectives . Nous aimerions qu'elle fonctionne de façon autogérée (pour
les cueillettes, les préparations, l'utilisation). Des fiches explicatives
sont prévues sur le lieu de stockage.
Notre motivation est:
- de prendre en mains notre santé et d'être plus autonomes sur ce sujet
- de ne pas financer les industries pharmaceutiques
- de sortir de la ville pour cueillir et suivre le rythme des saisons,
d'échanger des savoirs et des savoirs-faire, des expériences, anecdotes...
Le projet débute tout juste!

Citation :

La zone de gratuité ? Encore moins cher !

(présentation de la zone de gratuité des 400 couverts, septembre 2002)

Ce matin encore, en ouvrant votre placard, vous tombez nez à nez avec cette vieille chemise à rayures vertes qu’on vous avait offerte pour vos 16 ans.
Vous la dévisagez un instant. Bon, elle n’est pas si moche, c’est vrai.
Mais il faut vous rendre à l’évidence :
Vous ne la mettez plus.
Elle ne vous sert plus.

Jeter ?
Mouais.
Ce serait le plus simple, non ?
Mais ce matin, votre poubelle déborde et vous explique en vomissant une peau de banane que la terre croule déjà sous vos déchets et ceux des autres.
Que quand ils ne polluent pas, ils coûtent des tonnes de moyens et d’énergies à être détruits, broyés, incinérés, transformés en nourriture pour bestiaux.
Qu’il faudrait songer un jour à cesser de gaspiller.

Thésauriser ?
Une autre solution simple :
Plier votre chemise en quatre et la ranger au fond de votre tiroir en bas à droite, là où vous stockez vos babioles poussiéreuses.
L’oublier bien confortablement là-bas, en vous laissant la possibilité de la ressortir si d’aventure l’occasion se présente.
Mais cette fois, c’est votre placard qui s’insurge, et proteste en grinçant qu’il est déjà lourd d’objets stagnants.
Pourquoi garder des biens dont on ne se sert pas, quand d’autres personnes, elles, en auraient grand besoin et s’en serviraient à ravir ?
« Proprio ! » vous lance le placard en brandissant le poing.
« Donne les objets que tu n’utilises pas ! Propriété d’usage »

Donner ?
Vous vous empressez de sonner chez le voisin, la chemise à la main. Mais il ne la veut pas, elle ne lui plaît pas.
La voisine d’en face n’est pas là.
Le voisin du dessous ?
Il a déjà trop de chemises à rayures vertes, il en cherche à losanges mauves.
Compliqué de donner un objet.
Souvent la personne à qui on le donne n’est pas celle qui en a le plus besoin, souvent elle le range dans son tiroir du bas à droite.
A bas les tiroirs du bas à droite !

Zone de gratuité ?
C’est alors que subitement et sans crier gare, vos yeux s’arrêtent sur ce papier froissé dans votre cage d’escalier. On y vante les mérites d’une zone de gratuité, où l’on peut déposer ou prendre tout ce que l’on veut, sans aucun échange d’argent.
Vous y amenez votre chemise et l’accrochez le cœur tranquille.
Vous savez maintenant que son avenir est assuré : la personne qui la prendra en fera peut-être l’abat-jour artisanal dont elle a toujours rêvé.

Donner et prendre ?
Mais là, dans la zone de gratuité : surprise.
Plusieurs objets qui vous faisaient cruellement défaut sont là, à votre disposition – un manteau, un jeu d’échecs, un roman, une paire de chaussures qui vous sied à merveille.
Rien ne vous empêche de les prendre.
« Mais comment ? » dites-vous.
« Je n’ai apporté qu’une chemise à rayures vertes et je peux emporter tout ça en échange ? »
Tout-à-fait.
Il n’y a pas d’échange : on ne compte pas ce que vous amenez, ni ce que vous prenez ; Vous pouvez amener des biens et ne rien prendre, vous pouvez en prendre sans rien amener. Dans la zone de gratuité il n’y a ni fric ni troc.
Il n’y a que la gratuité.

Mais… gratuité ?
Oui, oui, oui ! Ca peut paraître étrange. Vous étiez habitué-e à voir des prix partout, dans les magasins, dans les bars, les gares, à la radio, dans la rue sur les écriteaux, vous étiez cerné-e de prix. Quand on vous parlait de gratuité, ce n’était souvent que de la soi-disant gratuité, destinée à vous appâter, à vous faire payer un prix tôt ou tard ; il vous semblait qu’un nombre croissant de biens et de services prenaient un prix…
Le monde devient une marchandise ! qu’on vous faisait remarquer.

Gratuité !
Mais justement, les gratuitaires, les zoneuses de gratuité et les gratuitozonodaïdales sont marchandophobes. Elles et ils cherchent à créer des flux de biens qui échappent au marché et à l’argent ; elles et ils veulent vous faire perdre l’habitude d’ouvrir votre porte-monnaie, de lécher les vitrines, de chiffrer vos besoins.
Jeter – acheter : c’est le mécanisme absurde, aberrant, ravageur, qui fait vivre le capitalisme.
Découvrez les joies du circuit adverse : donner – récupérer.

Créer votre zone de gratuité ?
Trouvez un espace vacant esseulé, un angle mort, sur votre palier, dans votre MJC ou votre bibliothèque de quartier, sur votre lieu de travail si vous avez le malheur d’en avoir un.
Délimitez-le avec de la craie ou du scotch orange : le voilà à l’abri des rapports marchands.
Garnissez-le des premiers objets gratuits dont vous voulez vous débarrasser.
Couronnez-le d’un joli panneau qui annonce l’esprit et le fonctionnement de l’espace : peinture sur carton, facile et joli comme tout.
Laissez mijoter.
Regardez fleurir.
Multiplions les espaces et les moments de gratuité !

Révolution ?
Mmmmh… oui. La zone de gratuité n’est pas un palliatif aux sauvageries du système. Elle n’est pas une nouvelle œuvre de sauvagerie chrétienne, chargée des habituels paternalismes et réformismes. Nous ne revendiquons pas un quota de zones de gratuité par département, nous ne demandons rien aux autorités et aux représentant-e-s.
Nous nous auto-organisons pour répondre à nos besoins, pour créer des espaces d’épanouissement, pour déserter collectivement le système marchand. La zone de gratuité est un espace d’expérimentation, de recherche, de construction, pour des mentalités, pour des comportements, des us et des coutumes progressivement et radicalement différents. Notre cible, ce sont les valeurs et les cultures du capitalisme, système destructeur et utopique, qui a prouvé et qui prouve chaque jour son incapacité à satisfaire les besoins de l’humanité.
Révolution ?

http://www.inventati.org/nebuleuse/
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MessageSujet: Re: L'autogestion ... réussites et échecs ...   L'autogestion ... réussites et échecs ... EmptyLun 2 Mai à 4:28

Un petit exemple d'hébergeur internet autogéré : L'Autre Net

http://lautre.net/site.html?page=accueil
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MessageSujet: Re: L'autogestion ... réussites et échecs ...   L'autogestion ... réussites et échecs ... EmptyLun 2 Mai à 4:34

Les réussites de l'économie sociale et solidaire

Citation :


Société de capitaux La Péniche ou l'autogestion en SARL

L'économie sociale peut aussi se pratiquer dans le cadre d'une société de capitaux. La preuve avec une entreprise de rédacteurs parisienne.

A l'entrée, une grande table ronde, et des postes informatiques disséminés tout autour; au fond, un coin cuisine, et, au sous-sol, une salle de réunion... Inutile de rechercher dans ce petit local de l'Est parisien un vaste et confortable bureau de directeur: il n'existe pas. La Péniche est une entreprise autogérée. Pas même une coopérative: les fondateurs de cette société de rédaction, en 1996, ont choisi de se constituer en Société à responsabilité limitée (SARL). Voilà donc une entreprise capitaliste qui relève pourtant de l'économie sociale. Ainsi, les neuf salariés possèdent à parts égales le capital investi - le minimum requis pour une SARL, soit 7500 euros. Et quelle que soit leur ancienneté, les employés bénéficient tous du même salaire - soit un peu plus de 12 euros nets de l'heure - et de la même mutuelle de santé. Quant à la direction, elle est donc collective.

« Chaque lundi, nous nous réunissons pour nous répartir les tâches de la semaine », précise Alain Détolle, l'un des rédacteurs de la Péniche. « Nous sommes tous assez polyvalents, mais nous travaillons d'abord selon nos affinités : par exemple, Hélène et Christian préfèrent la rédaction, tandis qu'Olivier aime bien la comptabilité... » Et qui tranche donc les points de désaccord ? « On discute ensemble, on essaie d'être dans le consensus... Oui, parfois, les décisions prises sont frustrantes pour certains. Mais au moins, tout le monde a son mot à dire ; et la pression des responsabilités ne s'exerce pas sur une seule personne. »

Et en sept ans d'autogestion, la Péniche a su trouver son rythme de croisière... Au total, seuls cinq salariés ont fini par quitter le navire, notamment pour des raisons salariales. La gestion est rigoureuse, avec des comptes de résultats établis jusqu'à quatre fois par an, et déjà plus de 60 000 euros de fonds propres accumulés. Un tirage au sort désigne pourtant chaque année l'heureux salarié gérant à titre honorifique pour les douze mois à venir... Quant à l'activité, elle ne manque pas les rédacteurs œuvrent pour deux revues, Associations mode d'emploi, et la toute nouvelle Travailler dans l'économie sociale et solidaire. La Péniche travaille également pour la communication d'entreprises du tiers secteur, telles que le Crédit agricole, ou les Ménages prévoyants. La société a même atteint une envergure nationale, avec deux salariés implantés à Grenoble et à Lyon...

Reste une énigme: pourquoi cette jeune entreprise de l'économie sociale a-t-elle donc opté pour ce très libéral statut de SARL ? « Nous nous revendiquons très fortement comme membres de l'économie sociale, opine Alain Détolle; mais le statut de Scop (Société coopérative de production), par exemple, entraverait notre autonomie, avec des contrôles réguliers du mouvement coopératif et des exonérations sous conditions. Avec la SARL, nous sommes dans un régime de droit commun. Et au passage, nous montrons que nous pouvons faire mieux que les libéraux, sur leur propre terrain... »

http://www.groupe-sos.org/ecosol/peniche.php
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MessageSujet: Re: L'autogestion ... réussites et échecs ...   L'autogestion ... réussites et échecs ... EmptyLun 2 Mai à 5:15

Les exemples d'entreprises récupérées par leurs salariés se multiplient en Argentine

Citation :

Quelque 90 entreprises fonctionnent déjà ainsi et 15 autres sont en formation. Quelques unes sont des marques connues, comme Durax et Coventry. La majorité d'entre elles peuvent être économiquement viables. Cela concerne en tout 3000 salariés.

Par Pablo Novillo

Au début, cela surprenait. Les entreprises récupérées par leurs travailleurs avaient cet esprit hérité du coopérativisme, une valeur tombée en désuétude, alors que la globalisation était en plein essor. Peut-être , c'est pourquoi certains ont pensé qu'entre les problèmes légaux et les imprévus, elles ne pourraient pas prospérer dans le temps. Aujourd'hui, cette certitude paraît avoir perdu de sa force : malgré les inconvénients, sur Buenos Aires et sa banlieue quelque 90 entreprises administrées par leurs employés fonctionnent, dont 20 sont nées en 2003.

Il n'y pas que cela : la majorité des coopératives ont pu s'en sortir économiquement et même certaines sont allées jusqu'à embaucher des travailleurs (dans beaucoup de cas, les enfants des employés). En outre, au moins 15 entreprises fermées ou en processus de faillite pourraient aussi passer cette année dans des mains de leurs salariés. Au total, quelque 3.000 personnes sur Buenos Aires et sa banlieue travaillent déjà dans ce type d'entreprises.

Le fonctionnement est le même dans presque toutes. Une fois obtenue l'autorisation judiciaire pour se charger de l'entreprise, les travailleurs sont organisés et distribuent les tâches sur la base de l'expérience du travail. Au moment de percevoir les salaires, certains distribuent les profits en parts égales et d'autres ont des niveaux par tâche ou responsabilité. La majorité des salaires va de 400 à 700 pesos (3 $ pesos = 1 € euro).

Aux créanciers revient ce que payent les employés pour acheter les machines et louer le bâtiment qu'ils utilisent pour travailler. Les délais de ces paiements varient selon le cas, bien qu'on donnent aux travailleurs généralement une ou deux années de grâce. Eduardo Murúa, président du Mouvement National d'Entreprises Récupérées, explique : "Bien que les premieres expériences de ce type ont été enregistrées vers le milieu des années 80, avec les industries Mosconi et Adabor, de Quilmes et de Florencio Varela, le phénomène a commencé avec force vers la fin des années 90, quand beaucoup d'entreprises ont commencé à faire faillite."

Les premiers exemples de la nouvelle vague ont été, en 1996, l'entreprise frigorifique Yaguané (la Matanza), avec 480 travailleurs/propriétaires, et en 1998 la métallurgique IMPA (Almagro), qui compte aujourd'hui 172 employés.

Les travailleurs de ces entreprises assurent qu'ils ont trouvé dans cette méthode la seule façon de soutenir leur source de travail, au lieu d'accepter la fermeture de l'entreprise et d'attendre que la Justice leur restitue au moins une partie de leurs salaires et de leurs retraites.

Il est évident que le processus n'est pas facile : récupérer une entreprise implique de négocier avec les créanciers et avec la Justice et faire face au double défi de rassembler de l'argent pour acquérir le bâtiment et les machines, d'une part, et d'autre part d'être ouvrier et chef d'entreprise en même temps.

Le chemin est compliqué parce qu'il n'y a pas de deux cas similaires dans ce type d'entreprises. Alors, les droits et les devoirs de chaque partie engagée doivent être étudiés et être décidés à chaque occasion.

Il y a actuellement quatre organisations qui regroupent des entreprises récupérées. D'une part, les mouvements nationaux d' "Entreprises Récupérées" (rassemble environ 40 entreprises) et d' "Usines Récupérées" (35).

A coté, il y a deux fédérations. Entre ces groupes, les accusations des uns sur "les autres" selon les quelles ils utilisent ce mouvement à des fins politiques, ne manquent pas. Mais ils s'accordent pour dire à quel point il s'avère difficile de calculer combien d'argent gèrent aujourd'hui ces usines.

Parmi les entreprises récupérées, les plus nombreuses sont celles ayant des activités classiques, comme la métallurgique ou l'agroalimentaire. Sont aussi gérées par leurs salariés des marques connues - comme Coventry ou Durax. Mais il y a aussi des cas plus particuliers comme des flottes de taxis administrées par ses chauffeurs et jusqu'aux maternelles à la charge des enseignants.

http://www.elcorreo.eu.org/article.php3?id_article=461
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MessageSujet: Re: L'autogestion ... réussites et échecs ...   L'autogestion ... réussites et échecs ... EmptyLun 2 Mai à 5:31

Un espace culturel autogéré à Nancy

Citation :

vendredi 29 octobre 2004, catherine gourieux

Jeudi 28 octobre une drôle d’invitation a commencé à circuler : tracts, mails, oreilles, bouches... Elle conviait à un rendez vous place Maginot à Nancy le vendredi 29 octobre à 20 h pour se rendre à l’inauguration d’un espace culturel autogéré.

20 heures : cinq, six personnes attroupées et déjà la présence des médias. On se regarde l’air interrogatif, on ne se connaît pas forcément et on a entendu un bon nombre de fois la phrase clé de la soirée : vous êtes là pour l’inauguration ? Les médias n’ont de cesse de chercher le chef, l’organisateur, le coordinateur : ce qui amuse beaucoup les gens qui commencent à arriver par petites poignées... On discute de l’actualité, de Kamel et des trois ans de prison retenu contre lui pour l’incendie de Daewoo qu’il n’a pas commis (on y reviendra), de la morosité, de la chorale des sans nom,... 20h30 une centaine de personnes part à travers les rues de Nancy pour se rendre à l’ouverture de la Cristallerie. C’est plutôt jeune, bon enfant, responsable... Arrivée 20h45 au croisement du Boulevard Jean Jaurès et de l’avenue de Garenne : un ancien atelier d’art de l’école de Nancy (Gallé ?) à l’abandon. Mais plutôt que de faire de la littérature je vous livre le texte d’intention du nouveau lieu culturel autogéré de Nancy. La cristallerie c’est : un espace culturel, un espace de rencontre, d’échange et de don, un espace d’habitation, des activités et des ateliers, un infokiosk. Pourquoi l’autogestion : pour que chacunE puisse prendre des initiatives, pour favoriser l’autonomie et la démocratie (directe) et pour retrouver davantage de contrôle de nos vies

L’auto-organisation c’est un fonctionnement interne basé sur des règles de vie simples et respectueuses de chacunE, choisies par toutes et tous, et modifiables. L’autogestion c’est une alternative égalitaire à la société de consommation (qui va droit dans le mur) avec ses conséquences que nous connaissons : environnement, précarité, etc... Pourquoi l’occupation de ce lieu : parce que cet ancien atelier d’art est un lieu de création, abandonné par la ville de Nancy qui n’a aucun projet à court ou long terme pour celui-ci. Pour développer un lieu de culture populaire et véritablement accessible à tous et toutes sur Nancy sans intermédiaires ni marchandisation. Pour être présent sur le processus culturel dans son intégralité (de la création à la diffusion). Dans ce lieu seront organisés des ateliers et des activités ouverts à toutes et tous, pour des échanges favorisant les liens sociaux, le partage de connaissances, l’entraide, l’expérimentation d’autres modes d’organisation et de vie ici et maintenant. Pourquoi l’habitation : Face à l’urbanisation et surtout à sa marchandisation, la parcellisation de nos existences, nous souhaitons retrouver une certaine unité et trouver des solutions qui s’appuient sur le collectif. Ce qu’il va s’y passer : un atelier vélo (bricolage, réparation), un atelier informatique libre (Linux...), un infokiosk, un espace de gratuité, un atelier peinture, un atelier danse, une cuisine collective, des repas de quartier, une coopérative d’achat de produit végétarien/végétalien, bio et local, des concerts, théâtre, expos, videoprojection, débats, contes... Si vous avez des idées, des envies, des projets, n’hésitez pas à contacter le collectif, à venir nous voir pour démarrer de nouvelles choses. La Cristallerie s’ouvre pour que chacunE puisse s’emparer de ce qui se passe ou de ce qu’il/elle aurait envie qu’il se passe dans sa ville. Un tel espace ne peut exister que par l’initiative et l’investissement personnels des gens qui participent aux activités et à la vie du lieu, et non pas en étant un lieu de "consommation alternative". Venez les soutenir, rendez leur visite, investissez vous...

http://nancy-luttes.net/laRueQuiGouverne/article.php3?id_article=28
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MessageSujet: Re: L'autogestion ... réussites et échecs ...   L'autogestion ... réussites et échecs ... EmptyLun 2 Mai à 5:35

Expulsion d’un village autogéré

Citation :

Une histoire, des choix de vie, une envie profonde de créer une alternative au risque de tout perdre, de s’épuiser et pour finir se plier aux dures lois du plus fort.

Nombreuses sont les revendications entendues toutes ces années à Baluet. Nous voulions vivre sur un lieu digne de nos exigences politiques et sociales. Tant que l’on est en opposition théorique, que l’on manifeste, refaisons le monde entre amis, gueulons devant la télé ou dans les journaux, il est facile de croire que l’on a raison, que les "autres sont les méchants". Mais là, nous avions l’outil entre les mains. Des propriétaires, bien que très changeant dans leurs positions, apparemment conciliant, 55 hectares non souillés par les lois du marché, un hameau à reconstruire, un groupe de chercheurs et chercheuses motivés(es) et un mouvement plus global appréciant notre démarche.

Il est difficile, lorsque nous sommes en réaction à des fonctionnements auxquels la plus grosse partie de notre société est soumise, de ne pas être "étiqueté" et donc réduit à une image négative. Nous ne sommes aux yeux de celles et ceux qui ne nous connaissent pas que des "anarchistes, des punks, des babas, des squatters..." Tant de dénominateurs très utile pour un dénigrement rapide. Notre action de plusieurs années a permis aux personnes passant à Baluet de se faire reconnaître d’une manière différente. Partant de rien, nous avons nettoyé des friches, ouvert 4000m² de jardin, clôturé 55 ha, reconstruit trois maisons, expérimenté des systèmes de fonctionnement collectifs pour l’épanouissement de chaque individu, élever des animaux, ouvert des ateliers communs etc. Tout ceci rien que dans l’espoir de voir par nous même si nous étions capables de créer des alternatives à des fonctionnements plus classiques que nous trouvions critiquables. Nous avions aussi le mince espoir d’obtenir une reconnaissance afin de pouvoir rester sur ce lieu pour continuer notre expérience. Finalement aujourd’hui ce n’est pas la qualité de notre action qui est jugée. Nous avons obtenu suffisamment de temps pur construire une histoire qui fonctionne avec le respect de nos engagements face aux soutiens moraux que nous avons demandé à l’ouverture du lieu. Les services sociaux sont prêts à prendre au sérieux notre expérience et les voisins nous jugent plutôt positivement.

En fait, c’est la "chance" qui va nous permettre ou non de rester. Le droit humain, reconnu par les écoles de droit comme un droit subjectif, nous amène aujourd’hui à faire peser dans la balance de la justice : le "droit à vivre" face au droit de propriété.

La subjectivité de ces droits est facile à démontrer.

Posséder du foncier ne peut être résumé par l’article 544 du code civil français spécifiant : "La propriété est le droit de jouir et disposer de biens de la manière la plus absolue, pourvu qu’on n’en fasse "pas un usage prohibé par les lois et les règlements." Certes, la propriété, antérieure à l’Etat, est absolue. Mais, les individus ayant convenu de former une société, toute loi est une émanation de leur consentement, une expression de leur volonté. Aussi la restriction est-elle légitime. Bonaparte tenait à sauvegarder la surveillance générale que devait exercer l’Etat sur les biens des particuliers. Portalis, fort réaliste, ne craignait pas de déclarer : "Il n’est pas question d’examiner ce qui est le plus conforme au droit naturel, mais ce qui est le plus utile à la société." Encore convient-il de s’entendre sur le mot "loi". Les artisans du Code civil ont-ils suivi Pothier, pour qui le terme comprenait aussi bien les lois naturelles que les lois civiles ? Ce n’est pas l’opinion du législateur de l’an IV, qui joint au terme "loi", celui de "règlements". Ainsi pour Robespierre, la propriété était-elle "le droit qu’a chaque individu de jouir et de disposer de la portion de biens qui lui est garantie par la loi", non pas un droit sacré. C’est bien ainsi que l’entendirent les tribunaux auxquels fut soumis le projet de l’an IV. Et voilà comment fut établie, et adoptée, la distinction entre le droit subjectif "le plus absolu", et l’usage de ce droit, limité, dès sa reconnaissance, par l’utilité commune, dont l’expression se trouve dans les lois et règlements. On voit que l’expression restrictive de l’article 544 du Code civil, tout en reprenant, pour partie, une proposition romaine, n’a pu être forgé que sur un contresens. Dans l’article 17 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789 on parlait de « propriétés privées » au pluriel. Sous entendu, trois droits clairement définis :
- Droit d’usus(d’usage).
- Droit de fructus(de produire un profit).
- Droit d’abusus (de spéculer sur la valeur vénale).

Dans l’exercice du droit de propriété, la notion d’intérêt général prime sur la notion de droit et d’intérêt personnel. Le droit "immuable et sacré" devient un droit délégué par la société à l’individu capable de l’exercer dans l’intérêt de la collectivité et qui peut lui être retiré s’il se révèle incapable d’un tel exercice. Seul l’intérêt de la collectivité étant "sacré" et non l’arbitraire de l’individu.

Prenons maintenant la subjectivité du "droit à vivre". Il est compliqué voir impossible d’avoir un jugement objectif lorsque l’on parle d’utilité publique. Les intérêts individuels étant aussi divers qu’il y a d’individus, nous sommes réduits dans notre fonctionnement actuel à ne parler que de majorité ou de minorité. Comme l’information, la diffusion sont maîtrisés par une minorité, la majorité devient elle-même subjective. Comment connaître où est l’intérêt collectif lorsque nous ne sommes que des individus ? Pour ne pas nous égarer dans les diverses propositions de fonctionnements tels que la démocratie participative ou la démocratie directe, nous résumerons par le fait qu’il va de soit qu’il faille tenir compte des minorités et leur permettre de vivre leurs choix tant que ceux-ci ne nuisent pas à la collectivité (notion subjective).

Lorsque l’on aperçoit dans de nombreux pays l’injustice criante que permet le droit de propriété. Au point d’entretenir des populations entières dans la misère au profit de quelques propriétaires terriens de l’âge de la colonisation. Lorsque l’on voit les décideurs actuels transformer nos campagnes en déserts et permettre les propriétaires terriens de polluer de manière irréversible. Lorsque l’on voit qu’il n’est pas possible d’obtenir de l’espace pour des projets pluriactifs qui dynamiseraient les campagnes. On est en droit de se demander quelle place a le "droit à vivre" face au droit d’aliénation (de spéculation).

A Baluet, le 21 mars 2003

http://www.monde-solidaire.org/spip/article.php3?id_article=580
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MessageSujet: Re: L'autogestion ... réussites et échecs ...   L'autogestion ... réussites et échecs ... EmptyLun 2 Mai à 5:47

Ouvaton ... l'hébergement coopératif ...

http://www.ouvaton.coop/index.htm?id=1
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MessageSujet: Re: L'autogestion ... réussites et échecs ...   L'autogestion ... réussites et échecs ... EmptyLun 2 Mai à 5:53

Pas si facile l'autogestion dans un monde capitaliste ....

Citation :

L'ancienne annexe du collège Clémence Isaure, située 5 rue du pont de Tounis, aura été , pendant un peu plus de deux mois, la première tentative de création d'un CSOA (Centre Social Ouvert et Autogéré) à Toulouse.
Nous avons été expulsés le jeudi 13 mai dernier dès six heures du matin par les forces de l'ordre.

Le CSOA n'est pas mort pour autant. L'association (type loi 1901) que nous avons formée existe toujours. Forts de cette première expérience, nous allons continuer à la faire vivre, consolider les liens que nous avons noués, poursuivre la construction de nos projets, investir d'autres lieux inoccupés pour mieux les rendre à toutes et tous.

Notre site web est en cours de reconstruction. Vous y trouverez bientôt à la fois le bilan du premier CSOA et nos actions à venir.
En attendant, vous pouvez toujours vous rendre sur les pages de l'ancien site.

A très bientôt.

http://csoatoulouse.squat.net/
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MessageSujet: Re: L'autogestion ... réussites et échecs ...   L'autogestion ... réussites et échecs ... EmptyLun 2 Mai à 6:14

Manifestaction "pour une ville autogérée" des Tanneries à Dijon

Citation :

Dans le cadre des journées portes-ouvertes de l'espace autogéré des
Tanneries de Dijon, s'est tenue une manifestation "pour une ville
autogérée" ce samedi 14 juin 2003. En voici un compte-rendu, suivi du
tract explicatif distribué tout le long de la manifestation.

A 14h, partie de la zone de gratuité des Tanneries fut transportée place
du Bareuzai, pour taquiner un centre ville dominé par les commerces et
éveiller les passant-e-s à la possibilité de court-circuiter le système
capitalisme par le don et le recyclage. Pour accompagner les nombreux
vêtements proposés par la zone de gratuité, des tables de presses
contenant littérature alternative et tracts d'information divers furent
installées.

Aux alentours de 15h, les stands furent rembalés pour faire place à la
manifestation. Malgré l'orage violent s'abbatant soudainement sur le
rassemblement, quelques 50 personnes sont restées pour entâmer un défilé
festif, coloré et déguisé, derrière une banderole "pour une ville
autogérée", rythmée par une samba de combat.

La manifestation se voulait singulière, car "active" et "participative".
Active, pour rompre avec l'habituelle passivité des manifs-défilés, en
agissant directement sur l'objet de notre mécontentement. Participative,
pour permettre à toutes les personnes présentes de vivre l'action et d'y
contribuer directement. Notons également que la plupart des
participant-e-s étaient masqué-e-s de rose, en référence aux pink-blocs
ayant émaillé les manifestations anticapitalistes de ces dernières
années, et pour afficher une unité festive dans le refus du fichage
policier.

Le cortège a d'abord fait halte devant un hôtel IBIS, propriété du
groupe ACCOR. Alors qu'étaient exposés au mégaphone l'implication de la
société dans la politique d'expulsion des sans-papier-e-s, ainsi que son
exploitation des travailleuses d'ARCADE, des affiches dénonciatrices
étaient collées sur les murs de l'hôtel et des bombages effectués sur le
sol.

La manifestation a ensuite visité plusieurs espaces verts, qui purent
gouter les joies de la guérilla jardinière: plate-bandes de fleurs et
étendues de gazon furent agrémentées de plants de tomates, concombres,
courges et autres potirons, accompagnés d'un panneau explicatif incitant
les intéressé-e-s à prendre soin des pousses pour ensuite partager le
fruit de la récolte.

Les publicités jonchant le parcours ne furent pas épargnées,
systématiquement recouvertes par diverses affiches titrant "la pub,
c'est comme la voiture, ça tue, ça pue et ça pollue", "la publicité est
une pollution mentale", "les publicitaires pourrissent notre imaginaire,
pourrisons leurs pubs", "la publicité enferme les femmes dans des
stéréotypes de beauté, dans des situations de soumission - ras-le-bol!",
"la publicité, c'est la dictature de la normalité et du marché", et "la
publicité prend les femmes pour des objets de consommation - halte au
sexisme, dans les pubs comme ailleurs!".

Après plus d'une heure de joyeuse déambulation et d'actions,
accompagnées par des explicitations au mégaphone et la samba, la
manifestation prit fin place Wilson, les participant-e-s réquisitionnant
un bus pour rentrer, revendiquant des transports gratuits et la libre
circulation pour tou-te-s, indissociables de la volonté d'une ville
autogérée.

Ci-dessous, le tract distribué lors de l'action:

QUELQUES IDÉES POUR UNE VILLE AUTOGÉRÉE

Nous habitons la ville au quotidien, et pourtant, peut-on dire qu'elle
nous appartient? Nous y sentons-nous tou-te-s à notre aise, pouvons nous
y créer librement, s'y exprimer, l'investir de nos idées? Peut-on la
faire évoluer au rythme de nos envies partagées?

Il semblerait que non. Que chaque mètre carré soit réservé à un
"propriétaire", que les murs soient muets et déserts, que les rues ne
soient pas trop agitées et colorées, que toute action nécessite
l'approbation d'une municipalité.

Nous avons l'audace de penser qu'une autre ville est possible,
construite et gérée collectivement par tous les gens qui se sentent
concernés. Une ville répondant à d'autres critères que ceux de la
rentabilité et de l'autorité. Aujourd'hui, nous vous proposons quelques
premières pistes à explorer pour la réaliser, au travers d'actions
ludiques et concrètes, allant du détournement publicitaire à la guérilla
jardinière, en passant par le collage festif et la samba revendicative!

> CONTRE LES EXPULSIONS, LA LIBERTÉ DE CIRCULATION!

Notre société a décrété des frontières, selon lesquelles un individu est
désirable ou ne l'est pas, sur la base de critères arbitraires. Les
sans-papier-e-s sont de ces gens auxquels on interdit l'entrée à un
territoire, car illes ont le malheur d'être né-e-s "au mauvais endroit".
Souvent pauvres et condamné-e-s à la clandestinité, victimes de guerres
ou réprimé-e-s dans leur pays, illes sont de plus victimes d'une
véritable chasse à l'homme menée par la police.

Diverses structures y collaborent, et c'est notamment le cas des hôtels
IBIS, propriété du groupe ACCOR, qui n'hésitent pas à transformer leurs
locaux en centres de rétention à l'occasion d'expulsions. Nous ne
voulons pas d'une telle ville-frontière, quadrillée par les flics et
accessible aux seul-e-s privilégié-e-s. Montrons à ACCOR et autres
expulseurs notre désaccord, et pratiquons la solidarité!

> CONTRE LA PUBLICITÉ, LA LIBRE EXPRESSION!

Le paysage urbain est envahi par la pub. A chaque angle de rue, celle-ci
nous persuade qu'elle détient ce que nous désirons, que c'est par la
consommation et la conformité au modèle social dominant que nous nous
réaliserons. La pub apprend aux femmes la soumission, s'approprie leur
corps et dicte d'absurdes règles de séduction. Elle fait baver les
pauvres et conforte les privilégié-e-s dans leur position. Elle
transforme tout en produit de consommation, et sait rendre désirables
passivité et résignation.

La pub est omniprésente, et ne laisse aucune place à d'autres formes
d'expression et à la contestation: quantité d'affiches sont ainsi
méthodiquement retirées des murs, pendant que les rares graffitis sont
effacés. Ne voulant pas d'une ville ainsi asceptisée, nous proposons de
dépolluer les panneaux publicitaires, de se les réapproprier en y
collant nos propres idées!

> CONTRE LES SUPERMARCHÉS, LA GUERILLA-JARDINIÈRE!

Notre alimentation dépend essentiellement des multinationales de
l'agro-alimentaire. Celles-ci jouent aux apprentis-sorciers par la
dissémination aveugle d'organismes génétiquement modifiés, réduisent en
esclavage des sans-papier-e-s dans de nombreux payx européens et
affament le tiers-monde par l'éradication des cultures vivrières, au
profit de leurs semances propriétaires. En tant qu'habitant-e-s des
villes, nous sommes particulièrement dépendant-e-s de ces entreprises,
car nous sommes le plus souvent complètement coupé-e-s de la production
de ce que nous mangeons. Et si la ville pouvait aussi se faire espace
d'autonomie alimentaire?

C'est dans ce sens que s'inscrit la guerilla-jardinière, par la pratique
collective de petites cultures sauvages, éparpillées, subversives.
Pourquoi ne pas égayer de quelques tomates votre trajet de vélo
quotidien, veiller sur les courgettes que vous aurez planté au pied d'un
arbre du quartier, puis les partager? Armé-e-s de semances diverses et
variées, nous proposons d'investir les plates-bandes et autres espaces
verts abandonnés!

Sur ce, à vous, à nous de jouer! Si ces idées vous interpellent, passez
donc en discuter à l'espace autogéré, et découvrir dans le même temps
notre zone de gratuité et ses vêtements à prendre ou à donner, son
infokiosk et sa foultitude d'idées, son espace d'informatique rebelle et
son libre accès à internet sur machines récupérées (les mercredis et
samedis de 16 à 20h).

juin 2003
des gens de l'espace autogéré des tanneries
(13-15-17, bd de chicago, 21000 dijon)
tanneries@squat.net

http://www.chez.com/maloka/infos/CR-Manif-JPO-140603.txt
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MessageSujet: Re: L'autogestion ... réussites et échecs ...   L'autogestion ... réussites et échecs ... EmptyVen 6 Mai à 15:17

des gens essayent de créer une coopérative de service autogérée par Internet.
c'est sur cette adresse:
www.reclaimyourwork.org
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wapasha
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MessageSujet: Re: L'autogestion ... réussites et échecs ...   L'autogestion ... réussites et échecs ... EmptyVen 6 Mai à 15:55

j'y ai fait un tour, cela revient pour un francais qui adhererait a faire du black avec moins d'avantage et + d'inconvenients (selon moi).

je m'efforce depuis de longues années de vivre en marge du systeme de "l'argent roi", alors c'est pas en me parlant de paradis fiscaux qu'on risque de m'attirer la bas. je serais plutot pour suivre une initiative comme le SEL (http://www.selidaire.org/spip/) ou le profit n'est pas la finalité tout en assurant ma survie d'une manière moins "capitaliste"

@+
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MessageSujet: Re: L'autogestion ... réussites et échecs ...   L'autogestion ... réussites et échecs ... EmptyVen 6 Mai à 18:06

salut,
ce n'est pas du travail au black puisque le but est de créer une société légale, sauf qu'on n'y paie moins d'impôts. un français y perd peut être certains avantages (le confort du smic par exemple) mais c'est uniquement parceque c'est pas quelquechose de soutenable à l'echelle mondiale. c'est remplacé par un système de redistribution égalitaire des revenus, mais sans minimum (car ya pas de patrons, ni de fonds cachés!). Et aller dans un paradis fiscal, c'est pour éviter de financer l'armement dès qu'on fait quelquechose qui rapporte un ptit peu.

c'est forcément moins pur qu'une SEL, mais je verais ça plutôt comme un système complémentaire. les SEL sont par essence locales, tandis que ce réseau est par essence mondial. de plus, si ce réseau utilise toujours en partie l'argent pour les echanges, c'est parcequ'on ne peut pas tout échanger dans les SEL. par exemple, dans la pratique, il faut toujours payer le loyer, et un SEL pourra pas t'aider à ça. mais par contre ce réseau sera incapable de te fournir en legumes bio, alors qu'un SEL pour ça c'est l'idéal.

le but de ce réseau n'est pas de se substituer au capitalisme, c'est plus une alternative à moyen terme, dont l'objectif est de disparaitre avec l'argent.
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wapasha
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MessageSujet: Re: L'autogestion ... réussites et échecs ...   L'autogestion ... réussites et échecs ... EmptyVen 6 Mai à 18:36

j'avais pas tout lu n'on plus. on verra avec le temps car c'est tout nouveau apparement, mais j'irais zieuter de plus près, promis.

sinon le sel a deja permis a des personne d'etre loger contre travail, comme quoi... j'ai moi meme travaillé 70 heures par semaine simplement pour le gite, la nourriture et quelques indispensables (vetement, etc...) pendant + de 2 ans, ce fut la plus belle experience de travaille de ma vie.

@+
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