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 La guerre US contre le terrorisme est une farce

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FleurOccitane
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MessageSujet: La guerre US contre le terrorisme est une farce   La guerre US contre le terrorisme est une farce EmptyJeu 20 Juil à 0:30

Citation :

La guerre US contre le terrorisme est une farce
Noam Chomsky

publié le vendredi 19 mai 2006.

" Le célèbre intellectuel américain Noam Chomsky vient d’achever une visite de dix jours au Liban, au cours de laquelle il a rencontré des personnalités politiques et intellectuelles libanaises, ainsi que nombre d’étudiants à l’occasion de plusieurs conférences organisées à Beyrouth. "

L’intellectuel américain rencontre L’Orient-Le Jour. Pour L’Orient-Le Jour, il revient sur les grands enjeux qui agitent la région.

Q : Vous avez parlé lors de votre conférence à l’AUB la semaine dernière des obligations des intellectuels. Qu’en est-il du rôle des médias ?

R : Parlons essentiellement des médias en Occident où le contrôle du gouvernement est inexistant sinon très limité. Ces médias sont censés êtres libres, comme c’est le cas aux États-Unis et dans la plupart des pays européens. Une situation similaire à celle des intellectuels en général.

Mais aux États-Unis, par exemple, les médias sont de grandes entreprises, faisant partie d’autres entreprises géantes dans le domaine du divertissement, de la consommation ou de la politique. Ces entreprises appartiennent généralement à une minorité influente. C’est la vraie définition des médias de masse.

Or ceux qui sont orientés vers les intellectuels sont plutôt dirigés vers la tranche éduquée de la société qui n’est pas la masse populaire. Les Américains en général ne lisent pas le New York Times ou le Washington Post dont le lectorat se trouve plutôt parmi les classes politiques ou économiques. Ce genre de presse présente ainsi une vue du monde adaptée à ceux qui les lisent, à savoir les riches, les intellectuels ou les dirigeants étatiques. Ils sont d’excellents journalistes qui font leur boulot d’une façon très honnête. Mais leur travail est façonné dans un cadre très limité, qui exclut les questions cruciales. Les critiques sont ainsi largement acceptées, mais dans un cadre bien déterminé. Nous avons dès lors l’impression qu’ils sont des médias libres, indépendants et courageux, puisqu’il y a débat réel à l’intérieur de ces limites, alors que ce n’est pas réellement le cas.

La guerre en Irak illustre parfaitement cette situation : le débat oppose deux extrêmes, d’une part, les “faucons” qui appellent à poursuivre le combat pour gagner la guerre et atteindre son but qui est de bâtir une démocratie, d’autre part, les “colombes” qui affirment que le coût d’une telle guerre est exorbitant et qu’on ne peut imposer la démocratie par la force. Le même débat existait au sein de la Pravda dans les années 80 en Union soviétique. L’aile dure encourageait la poursuite de la guerre en Afghanistan pour apporter les bienfaits du communisme à la population, alors que les modérés dénonçaient le coût trop élevé d’un conflit inutile. Ce débat avait lieu sous la censure et la peur, tandis qu’aujourd’hui la même logique prévaut, avec la peur en moins.

Parallèlement, le monde occidental décrivait l’invasion de l’Afghanistan plus objectivement, la qualifiant d’agression, de crime, de guerre dont le but était d’installer un gouvernement allié et d’avoir accès aux ressources du Moyen-Orient. Les Américains pouvaient ainsi critiquer les Soviets, mais, aujourd’hui, on interdit aux autres de critiquer la politique américaine et on occulte délibérément toute autocritique appelant une invasion par son nom. »

Q : Comment jugez-vous la stratégie américaine contre le terrorisme ?

R : La guerre contre le terrorisme a été déclarée en 1981 par Ronald Reagan lors de son arrivée au pouvoir. Il mettait ainsi en place une nouvelle politique étrangère américaine par opposition à celle que menait Jimmy Carter avant lui, qui consistait à défendre les droits de l’homme dans le monde. Le terrorisme international fut donc qualifié de “peste des temps modernes”. Depuis, les États-Unis n’ont fait que mener une guerre brutale, vicieuse et terroriste qui a tué des milliers de personnes en Amérique latine, au Nicaragua, au Salvador, etc.

Les États-Unis ont quand même trouvé approprié de soutenir le gouvernement de l’apartheid en Afrique du sud. Il en est de même en Indonésie, un pays qui a également reçu l’appui de Washington dans sa guerre contre le terrorisme, mais qui a commis un génocide au Timor-Oriental.

L’actuelle guerre contre le terrorisme est une farce. La politique américaine ne fait qu’encourager le terrorisme, et le gouvernement américain le sait très bien. Tous les pronostics prédisaient l’aggravation de la menace terroriste en cas de guerre en Irak, et c’est exactement ce qui se passe.

Par ailleurs, Saddam Hussein est accusé aujourd’hui de crimes qu’il a commis a Doujail en 1982. Or savez-vous que cette année est cruciale dans les relations américano-irakiennes ? En 1982, Ronald Reagan a rayé l’Irak de la liste des pays terroristes afin de pouvoir fournir au régime de Bagdad une aide substantielle, notamment en matière d’armement. Et ce fut Donald Rumsfeld qui fut envoyé plus tard pour mettre en œuvre ce programme d’aide qui se poursuivra durant des années, malgré le fait que le régime de Saddam Hussein avait commis d’autres massacres. Qui doit être aujourd’hui aux côtés du président irakien ? N’est-ce pas également ceux qui lui ont permis de commettre ces crimes ?

D’autre part, le bombardement américain à Khartoum contre une usine pharmaceutique, dans le cadre de la guerre contre le terrorisme durant le mandat de Bill Clinton, a entraîné la mort de plusieurs milliers de pauvres Africains par suite du manque de médicaments, selon plusieurs rapports. Évidemment, l’Administration américaine n’a pas enquêté sur les conséquences de cette attaque “mineure”. »

Q : Après dix jours au Liban, comment évaluez-vous votre visite ?

R : C’est trop compliqué pour moi d’essayer d’évaluer la situation au Liban. J’ai écouté différents points de vue et analyses de la part d’une large panoplie de personnalités libanaises comme Hassan Nasrallah et Walid Joumblatt, entre autres. La société libanaise est trop complexe pour être évaluée en quelques mots, mais j’ai appris beaucoup de choses. Ce fut très instructif pour moi.
Mercredi 17 Mai 2006 | Beyrouth - L’interview recueillie par Antoine AJOURY
http://www.lorient-lejour.com.lb/pa...

http://www.protection-palestine.org/impression2683.html
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