L'Analyse du cycle de vie : T-shirt en coton, plus noir que

Citation :: L'Analyse du cycle de vie : T-shirt en coton, plus noir que noir ?

Mois de mai, le soleil est de retour ! Enfin les terrasses et juste sur soi, pour vous sentir léger, un petit bout de tissu. Pas si petit que cela en fait. Vous portez sur vos épaules quelques mètres carré de terre, des centaines de litres d'eau, beaucoup d'énergie, de la pollution atmosphérique, des maladies cardiaques et respiratoires. Alors, vous vous sentez toujours aussi léger ?

Pour obtenir un T-shirt (environ 200 gr.), 240 grammes de fibres de coton sont nécessaires. Et pour obtenir ces 240 grammes, c'est coton… La production d'un T-shirt monopolise ainsi environ 35 mètres carrés de champs de coton. Plante fragile, le cotonnier est un très gros consommateur d'eau, d'engrais et de pesticides. 1270 litres d'eau seront mobilisés pour la production du T-shirt. Environ 57 grammes d'engrais et 16 grammes de pesticides auront été saupoudrés sur votre vêtement favori. Au niveau environnemental et en termes de santé, la production et l'usage des pesticides et engrais génèrent une consommation d'énergie, une pollution et toxicité considérable. Par exemple, l'arsenic, couramment utilisé comme défoliant, ne se dégrade pas dans la nature.

Par ailleurs, au niveau de la santé, il y a un danger pour l'humain de la fabrication des engrais au filage du coton. Et ces risques explosent quand la production est confiée à des pays en voie de développement…Au niveau environnemental, si le simple fait de retourner la terre émet 74 grammes de CO2 par T-shirt (à savoir 40,9 kilos de carbone par hectare), votre fringue améliore cependant son empreinte écologique en absorbant 396 gr. de CO2 grâce à ses cotonniers. Un argument de poids pour alléger sa conscience ? Pas vraiment si on totalise la consommation énergétique en diesel, gaz, essence, et électricité nécessaires pour produire et transporter engrais, pesticides, et in fine fibre de coton. Sans même tenir compte des substances toxiques sortantes de cette production, 1724 litres d'eau et 76 MJ d'énergie entrent dans la composition du vêtement.

Mais constat capital pour nous, consommateur : c'est l'étape d'utilisation du T-shirt qui est la plus énergivore. Et de loin ! Avoir un T-shirt repassé plus blanc que blanc mobilise 79 % de l'énergie totale de la vie dudit vêtement ! Production des détergents comprise, mais tout de même… neuf dixièmes de ces 79 % d'énergie sont dévolus à la machine à laver. Comment dès lors s'habiller sans se dévêtir de sa conscience écologique ? Ne plus nettoyer ses vêtements ? Ou encore plus simple, se promener nu ? Ces solutions offrent des désavantages et attraits certains…Cependant, opter pour des électroménagers peu énergivores, rationaliser vos lessives, et pendre votre linge plutôt qu'utiliser un séchoir peuvent constituer des options moins radicales et plus pudiques. Autre possibilité d'action, les T-shirts produits avec du coton bio entraînent une réduction de l'utilisation (et donc l'impact) de pesticides, d'engrais et d'eau. A défait d'être plus blanc que blanc, votre vêtement sera au moins un peu plus vert.

Olivier Bailly

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Rédacteur article:61063 caro
le mercredi 17 mai 2006 à 21h09

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