FleurOccitane Rang: Administrateur
Nombre de messages : 5959 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: Les cuves de la mort de la guerre d'Algérie Dim 2 Juil à 10:43 | |
| - Citation :
Les cuves de la mort ou les "chambres à gaz" de la guerre d'Algérie Un peuple garde toujours sa mémoire .
La mort d'Algériens par asphyxie est elle aussi devenue une pratique qui remonte aux premiers temps de la conquête. Sur ordre du général Bugeaud, qui se trouvait à Orléansville (El-Asnam puis Chlef), le colonel Pélissier pourchasse un millier de personnes (femmes, enfants et vieillards) qui espéraient se réfugier dans des grottes avec leurs bêtes domestiques et objets hypothétiques qu'elles avaient emporter pendant leur fuite devant les envahisseurs hommes et bêtes mourront asphyxies.
Le 19 juin 1845, un immense brasier entretenu par les soldats de Pélissier dégageait à l'intérieur de la grotte du Dahra (région de Mostaganem) une épaisse fumée, mille être vivront leur nuit fatale, l'ultime, la plus infernale, de toute leur existence. Dehors, Pelissier et ses hommes, quiets, alimentaient le feu pendant 36 heures, insensibles aux cris, aux gémissements et à la longue agonie des membres de la tribu des Ouled Riah. Cent douze ans après, pendant la Guerre d'Algérie (1954-1962), l'armée française innove de nouvelle chambres à gaz. Il s'agit cette fois-ci des cuves à vin utilisées, une fois vidées, en guise de cellules à l'intérieur desquelles on jetait des Algériens jugés suspects et appartenant aux réseaux FLN ou soutenant l'ALN.
Dans plusieurs cas, on retirait de ces sinistres lieux des corps sans vie, asphyxiés par dépôt de gaz nocifs dégagés après le stockage des vins. Ainsi par exemple « dans la luit du 14 au 15 mai 1957, 41 prisonniers algériens sont morts asphyxiés dans des cuves à vin à Aïn-Isser (Tlemcen). Seize détenus subissent le même sort à Mercier-Lacombe (Sidi Bel-Abbès), le 16 avril 1957, le 27 juin 1957 à Mouzaïa-ville (Blida) 21 autres Algériens périssent dans les mêmes conditions » cité par Pierre-Vidal Naquet dans Les crimes de l'armée française, Ed-Maspéro-1975.
La plupart des fermes de colons, notamment dans les régions vinicoles, se transforment en lieux de torture, où l'on improvisait des cuves à vin en geôle d'internement. Pour le cas de Sfisef (Mercier-Lacombe) dans la région de Sidi Bel-Abbès, le général Salam précisait dans son rapport que « la population du douar, qui est soupçonnée d'avoir abrité des rebelles, est l'objet d'une opération de contrôle au cours de laquelle 23 suspects ont été appréhendés par la gendarmerie. Les suspects ayant une attitude arrogante sont enfermés dans une cuve à vin. A trois heure du matin, le sous-officier de ronde ne signale rien d'anormal. Au matin (17 avril), on constate l'asphyxie par émanation de SO2 de 16 des 23 suspects ». (La torture et l'armée pendant la guerre d'Algérie - R. Branche P.158).
Comme à l'accoutumée, les militaires français auteurs de ce mépris de l'espèce humaine ne seront jamais inquiétés ni punis par la justice de leur corps. Ils feront tout juste l'objet de quelques jours d'arrêts de rigueur. (1)
Amar Belkhodja (journaliste-auteur) (1) Le sujet a été abordé par notre confrère Amar Belkhodja et le cinéaste-photographe Abderrahmane Mostefa. Ils ont réalisé un documentaire de 30 mn (cassette vidéo) sur les cuves de la mort, avec comme lieu-témoin la ferme de Jeanson à Hadjadj (ex-Bosquet) dans la région de Mostaganem. Faute de moyens, la diffusion de ce documentaire demeure restreinte.
anonyme article:60255 le vendredi 5 mai 2006 à 18h27 http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=60255 | |
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