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 Historique de l’Euromayday

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FleurOccitane
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Date d'inscription : 30/04/2005

Historique de l’Euromayday Empty
MessageSujet: Historique de l’Euromayday   Historique de l’Euromayday EmptyMar 23 Mai à 9:12

Citation :

Historique de l’Euromayday : "une journée européenne pour de nouveaux droits "

Depuis cinq ans, une journée de mobilisation annuelle des précaires rend visibles nos nouvelles réalités de travail, d’emploi, de vies. Parti d’Italie, l’idée a rapidement essaimé dans de nombreuses villes européennes. Des réseaux, des collectifs, des associations, parfois des syndicats, des individus se sont rencontrés ou retrouvés pour organiser un Premier mai entendu comme une journée de mobilisation et d’expression de tout le précariat européen.
Un défilé alternatif à la traditionnelle « fête du travail » exprime la volonté de se réapproprier le sens de cette journée à forte valeur symbolique et historique, d’en faire une journée d’action festive et revendicative pour la conquête de nouveaux droits sociaux, une journée d’expression qui mette en avant les nouvelles situations de vies marquées par la précarisation croissante du marché du travail, notamment à travers l’explosion des contrats dits « atypiques » (intérim, temps partiel, CDD...). Au centre de l’économie actuelle, ces formes d’emploi flexibles et mobiles restent pourtant aujourd’hui privées de réelle protection sociale et sans représentation politique ou syndicale significative. C’est pour répondre à ce vide et construire ses propres formes politiques que la parade auto-organisée des précaires s’est créée.

Au fil des années, cette mobilisation a reçu le soutien de certains syndicats et a vu ainsi la jonction entre deux générations de travailleurs : les nouveaux travailleurs précaires des services, de la grande distribution, de la culture... et ceux qui depuis les années 1970, en lien déjà avec les premiers collectifs de chômeurs et précaires italiens, ont organisé une riposte dans les entreprises publiques ou la grande industrie au syndicalisme de concertation.

À cet élan s’est ajoutée la mobilisation des travailleurs migrants, encore davantage précarisés et discriminés dans leur quotidien par la multiplication des contrôles, les ouvertures de centres de rétention et d’enfermement, les expulsions et les restrictions au droit d’asile. Cette politique d’immigration concertée au plan européen prévoit partout la création d’une main d’œuvre toujours plus fragilisée, en prévoyant la subordination du droit de séjour au contrat de travail, comme on le voit dans l’actuel projet de loi sur l’immigration CESEDA.

5 000 personnes ont défilé dans les rues de Milan la première année, 50 000 en 2003, 80 000 en 2004, 100 000 en 2005...

L’année dernière, la Mayday parade a eu lieu dans une vingtaine de villes européennes : Amsterdam, Barcelona, Copenhaguen, Hamburg, Helsinki, L’Aquila, Leon, Liège, London, Maribor, Marseille, Milano, Napoli, Palermo, Paris, Sévilla, Stockholm, Wien... Cette année, on peut également compter Berlin, Limoges, Torino et Tornio.

Dans le cadre de cette dynamique, nous invitons tous les collectifs, réseaux, mouvements sociaux et précaires de tout poil à rejoindre le processus EuroMayDay, qui ne se limite pas à la parade du 1e mai, à investir et à réinventer cet espace d’échanges et de mobilisation à partir de toutes les particularités de nos différents terrains de lutte.

Au niveau européen, plusieurs rendez-vous nous permettent de nous rencontrer chaque année et une mailing-list rythme nos échanges au quotidien. À Paris, au gré de l’actualité et des envies, des réunions ont lieu tout au long de l’année avec un crescendo intense à partir du mois de février...

L’année dernière à Paris la parade du MayDay avait été amorcée dès le 1er avril par l’occupation de l’OIM (organisation internationale pour les migrations) dans le cadre d’une journée européenne sur la liberté de circulation et d’installation. Une semaine d’action avait précédé la parade du premier mai : occupation d’Assedic, d’une CAPI (cellule d’appui pour l’insertion), de deux hôtels du groupe Accor, du siège de la CFDT. Pour la première Mayday parade à Paris nous étions 3000 à traverser les quartiers populaires en partant de la place Pigalle - batucadas, fanfares, char « Alice la précaire au pays de la refondation sociale », agit-prop, recouvrement publicitaire, irruption dans les fast-food et boîtes d’interim...- pour finir par un concert place de la République.

Cette année le compte à rebours a été lancé à un niveau européen, le 14 avril à Bruxelles : nous étions 150 participants au réseau EuroMayDay (Liège, Helsinki, Berlin, Paris, Milano, Amsterdam) à investir cette capitale de l’Europe institutionnelle, lieu stratégique des lobbies des multinationales, pour présenter publiquement le processus du Mayday lors d’une conférence de presse internationale, mais aussi à travers une « manifestation sauvage » au coeur de cette ville militarisée où les pratiques activistes sont devenues rares et fortement réprimées. Ce fut l’occasion d’agir ensemble et de partager nos pratiques dans cette ville occupée par ceux qui décident pour nous, ceux pour qui nous sommes des quantités négligeables, des variables ajustables, des paresseux, des fraudeurs qui ont mérité leur sort et les inégalités qu’ils subissent.

Mais le printemps français a surtout été marqué par la mobilisation contre la LEC et le CNE, et le réseau Mayday Paris a naturellement pris part à ce puissant mouvement de refus de la précarisation, dans les assemblées, les manifestations, les blocages, les occupations... Quelque temps auparavant, nous avions décidé d’organiser deux journées de rencontres-débats-assemblées-ateliers intitulées « Fier-es d’être précaires !? » (voir page centrale) qui se sont tenues en plein mouvement début avril. Nous écrivions alors : « Ces rencontres nous semblent d’autant plus nécessaires qu’on se déclare partout hostile à la précarité en étouffant la voix des premiers concernés. Le surgissement collectif en cours est de fait à la croisée des chemins : demain, peut-être, le CPE sera retiré, laissant intact le reste des dispositifs de mise au travail, de précarisation, d’éviction et de contrôle. »

Cette année, la Mayday parade est aussi la parade de ceux qui veulent continuer.
À l’appel d’étudiants parisiens et italiens, une AG européenne des étudiants et précaires se tiendra à Censier mardi 2 mai à partir de 10h, nous y serons.

Source/auteur : Dossier de presse Mayday Paris 2006
Mis en ligne le samedi 29 avril 2006, par Ludo

http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=8383
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