FleurOccitane Rang: Administrateur
Nombre de messages : 5959 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: Gaz lacrymogènes : des gaz toxiques Mer 17 Mai à 21:10 | |
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Gaz lacrymogènes : des gaz toxiques
Des tonnes de ces gaz se déversent chaque jour en Algérie, ce qui dans l'opinion était un simple gaz pour disperser les gens, devient un gaz mortel. Eu fait ce sont des gaz toxiques qui ont vu les Nations Unis (ONU) initier une action pour bannir ces toxiques dans le protocole de Genève, mais sans succès. Nous allons présenter ces toxiques afin de permettre aux personnes de bien connaître ces gaz toxiques et donc de mieux se prémunir.
Un peu de Chimie : 3 agents sont principalement utilisés : le 1-chloroacétophénone (CN), le 2-chlorobenzylidenemalononitrile (CS) et le dibenz[b,f]-1,4-oxapine (CR). Ces gaz, sous forme de poudre, sont combinés à une base pyrotechnique qui les fait volatiliser sous forme d'un aérosol au contact de l'air frais. A l'état naturel ils sont sous forme solide et au contact de l'eau, ils subissent une hydrolyse.
L'eau est donc l'ami des manifestants.
Toxicité mortelle : Plusieurs études démontrent la toxicité importante de ces gaz dans un espace confiné. Plusieurs études ont rapporté des décès dus à ces gaz. Ainsi, lorsque une personne reçoit des bombes à gaz lacrymogènes à l'intérieur de son domicile et qu'elle n'arrive pas à se sauver à l'extérieur (cas des personnes âgées et des bébés), elle risque de perdre la vie assez rapidement. Cette issue fatale, lors d'expertise médico-légale, est due soit à une atteinte pulmonaire et/ou une asphyxie.
Toxicocinétique et physiopathologie : Nous nous excusons pour ces termes scientifiques, mais il faut être précis. Les gaz toxiques sont de puissants irritants des muqueuses et des activateurs des glandes lacrymales. Le CN et le CS sont des agents alkylants, c'est-à-dire réagissent avec les protéines et autres molécules comme l'ADN et les enzymes. L'effet immédiat est la nécrose tissulaire, l'inactivation de plusieurs enzymes. Les effets à long terme sont de 3 types : l'effet mutagène et donc cancérigène de produits. l'effet tératogène : les femmes enceintes risquent donc d'avoir des enfants avec des malformations. l'effet nécrosant : une pneumopathologie chronique peut malheureusement s'installer et devenir irréversible.
Ces gaz toxiques sont rapidement absorbés par voie pulmonaire. Une grande partie est hydrolysée puis éliminée par les reins dans les urines. ce qui explique que les insuffisants sont très sensibles à ces gaz toxiques.
Tableau Clinique :
Yeux : On voit apparaître rapidement des érythèmes de la conjonctive, une douleur, une lacrymation, une augmentation de la pression intra-oculaire .Les symptômes diminuent 30 minutes après exposition. Parmi les atteintes oculaires qui risquent de s'installer, on notera : une conjonctivite irritante, un ecchymose, un oedème de la cornée, une kératite nécrosante avec perte de substance, une nécrose coagulante, une iridocyclitite et une déformation de l'angle de la chambre antérieure.
Voies respiratoires hautes : On note une rhinorhée, une irritation et congestion nasale, une bronchorhée, une toux, des éternuements, un goût amer. La brûlure de la langue a lieu rapidement.
Poumons : Laryngeotrachéobronchite est observée lorsque l'exposition à ces gaz se prolonge. Un enfant développe des râles persistants avec ou sans sifflement, une toux et des sécrétions bronchiques durant 3 à 4 jours après seulement 2 heures d'exposition à ces gaz .les bébés et jeunes enfants avec les personnes âgées sont une population fragile et très sensible à ces gaz toxiques, ainsi que les insuffisants rénaux. Ils peuvent développer une syndrome de dysfonctionnement respiratoire réactif. ce syndrome ainsi que la bronchopneumonie et un oedème pulmonaire peuvent s'installer définitivement. On peut assister aussi à une fièvre persistante.
Système digestif : On assiste à des douleurs de crampes abdominales et à des diarrhées. Le foie peut subir une atteinte nécrosante importante de type stéatose.
Système cérébral : Un oedème cérébral peut s'observer.
Peau : Brûlures et érythèmes pouvant donner lieu, si exposition prolongée, à l'installation d'un prurit, d'un rash papulovésiculaire et une allergie sensitive à ces gaz. Ces effets chroniques se voient en général quelques jours après exposition répétées.
Sur un plan médico-légal Vu qu'il y a eu des morts suite à ces gaz toxiques, des enquêtes judiciaires peuvent être ouvertes avec comme partie de dossier des expertises toxicologiques pour asseoir la cause toxique de ces décès. La méthodologie scientifique passe par la recherche de ces gaz et de leurs métabolites dans les urines, le sang et certains organes comme le rein et le foie. Mais un milieu biologique est aussi à privilégier c'est l'humeur vitrée. La technique d'analyse est la chromatographie gazeuse couplée à la spectromètrie de masse.
Traitement : Si une bombe lacrymogène est jetée à l'intérieur d'un domicile, on doit quitter rapidement cet espace confiné. Le vinaigre (acide acétique), le citron (acide citrique) permettent de diminuer la toxicité de ces gaz en réagissant avec eux. Il est donc conseillé d'imbiber les mouchoirs avec du vinaigre ou du citron pour respirer moins ces toxiques. L'eau rajoutée à du savon liquide, à défaut à une lessive permet de laver la peau et donc de diminuer l'effet irritant de ces gaz. Si irritation des yeux, laver abondamment avec de l'eau physiologique (se prépare en faisant dissoudre 9 grammes de sel de table NaCl dans 1 litre d'eau bouillie), ou à défaut de l'eau courante. Atteinte pulmonaire avec toux, traiter avec de l'ampicilline durant 1 semaine et associer une corticothérapie et des antalgiques. Pour les bébés, la corticothérapie ne doit pas dépasser 3 jours. Pour les cas graves avec détresse respiratoire, prise en charge immédiate en réanimation avec suivi des gaz du sang, monitorage cardiaque et ventilation avec oxygénothérapie et les bronchospasmes traités à l'aminophylline et au salbutamol. Il est conseillé aux femmes enceintes d'augmenter la surveillance médicale de leur grossesse et pour les personnes ayant présenté des atteintes pulmonaire, il leur est conseillé de faire des radio pulmonaires à distance de l'exposition à ces gaz toxiques.
anonyme article:59259 yopla le vendredi 21 avril 2006 à 17h05 http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=59259 | |
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