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 On a assisté à une berlusconisation des esprits

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FleurOccitane
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Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: On a assisté à une berlusconisation des esprits   On a assisté à une berlusconisation des esprits EmptyVen 12 Mai à 23:00

Citation :

Luciana Castellini "On a assisté à une berlusconisation des esprits"
Forte personnalité de la gauche italienne, la fondatrice du journal communiste Il Manifesto constate la « régression culturelle » de son pays.


Entretien réalisé par Paul Falzon

L’Italie qui s’apprête à voter en 2006 est-elle différente de celle de 2001 ?

Luciana Castellini. Quelque chose de très grave s’est passé dans ce pays. Berlusconi est arrivé à en changer les valeurs et la culture, il a promu des mythes comme celui de l’entrepreneur triomphant et, ainsi, a rabaissé le niveau des débats. Le pays est revenu des années en arrière - on reparle par exemple de savoir s’il faut limiter le droit à l’avortement. Et du coup Berlusconi a aussi réussi à changer la gauche. Quand il se livre à des charges anticommunistes primaires (1), on voit les communistes se sentir obligés de répondre. On a assisté à une vraie « berlusconisation » des esprits. Et ce qui m’agace le plus, c’est de penser que 47 ou 48 % des Italiens vont encore voter pour lui !

Berlusconi représente-t-il pour vous une menace pour la démocratie ?

Luciana Castellini. Partons du film que Nanni Moretti vient de consacrer à Silvio Berlusconi, le Caïman. Moretti a su, à mon avis, très bien interpréter le phénomène politique Berlusconi en montrant que cet homme n’est pas drôle, qu’il n’est pas un clown mais au contraire un homme dangereux. À la fin du film, Morretti montre son personnage adoptant une attitude fascisante ; c’est exactement ce qui est en train de se passer avec Berlusconi. Il a beaucoup changé ces temps derniers, ses réactions sont révélatrices. Par exemple, lorsqu’il est intervenu à la tribune de la Confindustria, le syndicat patronal, en méprisant les règles qui avaient été fixées à tous les intervenants, dont Prodi, et en s’emparant du micro pour en appeler directement aux PME et jouer sur leurs sentiments populistes.

Des patrons qui ont pris position pour Romano Prodi aux artistes qui ont critiqué les attaques contre la liberté d’expression comme Sabina Guzzanti (2), on sent pourtant que Berlusconi est fragilisé.

Luciana Castellini. Oui, après des années de régression culturelle, il y a enfin une réaction du monde intellectuel, économique ou encore des médias - le fait que le journal conservateur Il Corriere della Sera soutienne l’Unione est révélateur. Le mythe Berlusconi s’est dégradé. Et l’Italie n’a jamais cessé d’être ce pays complexe avec ses grands syndicats, ses mobilisations de rue, son bouillonnement associatif et culturel. Mais le mal est fait. Je pense que l’Unione va gagner ces élections mais que sa tâche ne sera pas facile. La gauche ne pourra pas se contenter de tourner la page et de dire « on repart de zéro », elle devra réfléchir aux moyens de reconstruire la société sur des bases démocratiques.

Pensez-vous que l’Unione de Romano Prodi est à la hauteur des défis que vous décrivez ?

Luciana Castellini. Cette gauche-là ne me plaît pas tellement. Elle me semble avoir très peu d’idées, et perd trop de temps et d’énergie à reculer et à se défendre. Ses dirigeants se sentent toujours obligés d’être modérés - par exemple en se disant croyants alors que l’Église mène ces dernières années une grave offensive sur les questions politiques et de société. Ce qui est positif tout de même, c’est d’avoir su recréer l’unité - quand on voit l’état de la gauche en France, on se rend compte que c’est un atout. L’Unione a su réunir des gens très différents, des communistes au centre droit, mener de nombreux débats entre toutes ces composantes et en sortir un programme, même si je le trouve tout de même très vague... Ce qui m’inquiète, c’est que les engagements programmatiques et le choix des candidats ont été décidés pour la plupart au plus haut niveau des partis. L’implication de la société civile et de la base militante a été faible.

(1) La dernière consiste à clamer haut et fort que les communistes chinois faisaient bouillir les petits enfants.

(2) Auteur du film documentaire Viva Zapatero.

http://www.humanite.fr/journal/2006-04-08/2006-04-08-827807

De : Paul Falzon
lundi 10 avril 2006

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=26041
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FleurOccitane
Rang: Administrateur



Nombre de messages : 5959
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: Re: On a assisté à une berlusconisation des esprits   On a assisté à une berlusconisation des esprits EmptyVen 12 Mai à 23:01

Citation :

Ciao Berlusconi ?

Élections en Italie. À l’issue d’une campagne détestable, les électeurs choisiront dimanche et lundi entre leur très contesté premier ministre et le centre gauche de Romano Prodi.


On a assisté à une berlusconisation des esprits Ciao_berlusconi

de Paul Falzon

La campagne pour les législatives italiennes s’est achevée dans un climat de tension et de bassesse inédit dans l’histoire récente du pays. Avant de voter dimanche ou lundi, avant 15 heures, les 42 millions d’électeurs auront vu le premier ministre sortant Silvio Berlusconi, à nouveau chef de la droite, pourrir systématiquement la campagne de son rival de centre gauche Romano Prodi. Traité au mieux de « prête-nom », au pire d’« idiot » manipulé par ses alliés, accusé de vouloir préparer un régime « contre la liberté » en cas de victoire, l’ex-président de la Commission européenne aura eu le mérite de ne jamais répliquer sur le même niveau de haine et de mensonge - il aura tout de même dénoncé l’attitude de « délinquants politiques » de ses adversaires.

Cette dernière semaine de campagne a été sans doute la pire. Lundi, Silvio Berlusconi jouait son va-tout en promettant de supprimer la taxe foncière ; mardi, il traitait de « couillons » les électeurs de gauche ; mercredi, il tentait en vain une manoeuvre « éclair » pour s’exprimer sur l’une de ses trois chaînes de télévision, lesquelles ont toutes été condamnées par les autorités électorales pour lui avoir consacré trop de temps d’antenne ; jeudi, il dénonçait dans un délire paranoïaque un « complot » conjugué des juges, des médias et des patrons pour empêcher sa réélection.

Visiblement sous tension, le premier ministre a sans doute perdu en partie son sang-froid. Il a aussi conscience qu’il ne peut gagner la bataille en se basant sur le bilan objectif de ses cinq années de gouvernement. L’Italie de 2006 est en moins bonne santé économique que celle de 2001 (voir ci-dessous). La « Maison des libertés », la coalition que Berlusconi reconduit à l’identique cette année, a offert le spectacle permanent de luttes intestines entre Forza Italia (libérale), les populistes xénophobes de la Ligue du Nord, les conservateurs de l’Alliance nationale (AN, post-fasciste) et les centristes de l’UDC. L’activité du Parlement s’est concentrée sur des lois profitant personnellement à Silvio Berlusconi et sur des réformes clientélistes (régionalisation pour la Ligue du Nord, lois sécuritaires pour l’AN). Beaucoup d’Italiens sentent aussi que leur pays a régressé dans le domaine culturel et des libertés d’expression : une « berlusconisation » des esprits (voir ci-contre) que dénoncent nombre d’intellectuels dont récemment le cinéaste Nanni Moretti et la comique Sabina Guzzanti.

Pour une « société plus juste »

Ce recul général du débat public est sans doute le meilleur atout de Silvio Berlusconi pour inverser les sondages qui donnent à la droite 3 à 5 points de retard. Favorite, la coalition de l’Unione est issue d’un patient travail de dialogue entre communistes, écologistes, centristes de gauche et centristes tout court, sous la direction d’un Romano Prodi consacré par une mobilisation inespérée de quatre millions de sympathisants lors des primaires de novembre dernier. Son programme est un épais document de près de 300 pages qui, s’il manque parfois de propositions claires, se démarque sur tous les plans ou presque de l’action de la droite : relance des politiques de santé et d’aide sociale, taxation renforcée des revenus du capital, lutte contre la précarité, retrait d’Irak : le centre gauche veut offrir une « société plus juste », voire un autre « projet de civilisation » selon une expression chère au leader de Refondation communiste Fausto Bertinotti.

Reste à espérer que les électeurs usés par les cinq années de gestion Berlusconi se rendront aux urnes. Jamais le taux de personnes qui ne savent pas si elles vont aller voter, et pour qui, n’a été aussi fort dans un pays passionné de politique : jusqu’à un quart du corps électoral.

le « plus nocif » des dirigeants

Le dégoût de la politique se double d’un retour au scrutin proportionnel voulu par la droite pour limiter les frais d’une défaite attendue : le nouveau système a bloqué les listes - ce qui n’a pas incité les candidats non éligibles à se mobiliser - et mis un terme aux votes de « préférence » que les Italiens adoraient parce qu’il leur permet de privilégier leur candidat favori. Terne sur le terrain, détestable au plus haut niveau de la droite, cette campagne électorale s’achève dans le soulagement général. Et avec - l’espoir, à gauche, de renverser le dirigeant décrit comme « le plus nocif » pour l’Italie depuis le renversement du - fascisme.

http://www.humanite.fr/journal/2006-04-08/2006-04-08-827807

De : Paul Falzon
lundi 10 avril 2006

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=26040
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On a assisté à une berlusconisation des esprits
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