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 CPE - 140 interpellations arbitraires le 23 mars

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FleurOccitane
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Nombre de messages : 5959
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: CPE - 140 interpellations arbitraires le 23 mars   CPE - 140 interpellations arbitraires le 23 mars EmptyLun 1 Mai à 2:44

Citation :

CPE - 140 interpellations arbitraires le 23 mars

Nous avons été 140 à être encerclés par les CRS, hier, aux invalides, puis privés de liberté pendant 5h pour le simple motif de ne pas avoir dégagé les lieux immédiatement en fin de manifestation. Mais que fait la police ? ? ?

Juste un petit témoignage, dérisoire surement, mais significatif. Je suis choquée par les évènements d’hier et je pense qu’il est temps d’essayer d’analyser un peu la situation.

Pour ceux qui était à la manif hier à Paris, vous avez vu comme moi ce qui s’est passé. Des bandes de jeunes ont fait monter la tension pendant tout le défilé en pratiquant des vols à l’arrachée et en s’attaquant à tout ce qui se trouvait sur leur chemin, manifestants, passants... Puis ont saboté la fin de la manif qui à priori devait se terminer à l’assemblée nationale, mais a dû se disperser suite aux violents affrontements qui avaient lieu entre manifestants et ces « jeunes. »

Qui étaient-ils : « laskars », « jeunes de cité », « classes populaires », comme je les ai vus désignés dans divers articles publiés sur ce site ? je ne sais pas et je pense qu’aucun de nous n’a le recul nécessaire pour le savoir ou pour connaitre les motivations qui les ont poussé à ce type d’actions..

Toujours est-il que, comme nous l’avons tous vu, les forces de l’ordre n’ont pas levé le petit doigt pour intervenir face à ces débordements violents, soit disant pour ne pas casser la manif, selon le chef du syndicat de police (france info). Première constation.

Deuxième constatation : vers 18h, alors que j’allais quitter les lieux, je m’attardais un peu sur la place, en marge des débordements, pour voir si éventuellement la manif allait continuer malgré ce sabotage. Les lignes de CRS se sont alors resserrées, empêchant de sortir toutes les personnes qui se trouvaient dans le même périmètre que moi. (en marge, j’insiste, des affrontements qui avaient lieu). Certains ont réussi à « s’échapper » en sautant d’un parapet d’environ 5m de hauteur (assez dangereux pour se casser un membre). Puis les CRS nous ont resséré et maintenu « enfermés » pendant environ deux heures, embarquant un à un des manifestants qui avaient commis, comme seul délit, de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Pendant ces deux heures les journalistes et photographes porteurs d’une carte de presse pouvaient entrer et sortir du « périmètre de sécurité » comme ils le voulaient. Ces mêmes photographes ont photographié la plupart des gens qui se faisaient emmener un à un par les CRS.

Ils nous ont ensuite emmenés dans des camions où nous sommes restés enfermés pendant plus d’une heure, puis transportés au commissariat de barbes, ds le 18° où ils nous ont parqués dans des cellules pendant environ deux heures, fouillés, relevé notre identité et fait signer une main courante attestant que « oui » nous avions bien participé à la manifestation et que « non » nous n’avions pas troublé l’ordre public, nous expliquant qu’ils devaient nous faire signer cette déclaration pour justifier notre présence au commissariat.

Le policier qui m’a fait signer la main courante m’a dit que nous étions 140 interpellés dans le commissariat. Ce matin, le journal le Monde faisait état de 141 interpellations à paris. Le hic : cette information figurait en dessous d’une photo où l’on voyait un mec foutre le feu à une voiture, assimilant donc les interpellations aux actes de violence commis pendant la manifestation. Question : pourquoi le vrai motif de ces interpellations (c-a-d, aucun) ne figurait ce matin ni dans Le Monde, ni dans Libé, ni dans l’Huma ? ni à la radio ? alors qu’une dizaine de journalistes ont été témoins de cette mascarade ?

Pourquoi les CRS ont-ils laissé des manifestants se faire tabasser par d’autres jeunes sans bouger d’un cil et ont ensuite procédé à 140 interpellations arbitraires sur des gens n’ayant commis aucune violence ? Avons-nous été privés de liberté pendant 5 heures que pour faire du chiffre et faire croire à l’opinion publique que « la police fait son boulot » face aux prétendus « casseurs » ?

Pour moi la réponse est que la police dirigée par Mr sarkosy a délibéremment laissé libre cours aux violences, pour affaiblir, diviser le mouvement.

Aujourd’hui je me sens impuissante face à l’hypocrisie du gouvernement, aux non-dits des médias, et à la violence de ces jeunes aux capuches blanches qui feraient mieux d’unir leurs forces à celles des manifestants plutot que de jouer le jeu du gouvernement et de ses pions (les CRS).

Que faire face à ces stratégies de déstabilisation de l’Etat policier ? Une chose est sure, la résistance doit continuer, ne nous laissons pas abattre, réunissons-nous, débattons, réfléchissons à la construction d’une autre société.. que la lutte continue ! ! !

EG
24 mars 2006

De : Paris
lundi 27 mars 2006

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=24942
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