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 Antiterrorisme à géométrie variable

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FleurOccitane
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MessageSujet: Antiterrorisme à géométrie variable   Antiterrorisme à géométrie variable EmptySam 29 Avr à 23:10

Citation :

Antiterrorisme à géométrie variable, par Isabelle Hachey.

21 mars 2006

RÉSISTER

La Presse, La Havane, 19 mars 2006.

Les États-Unis n’agissent pas toujours avec la même fermeté dans leur guerre contre le terrorisme. En fait, ils se montrent beaucoup plus conciliants lorsque les terroristes en question luttent contre leur vieil ennemi Fidel Castro. Quand la superpuissance adopte la politique des deux poids, deux mesures.

Dès son arrivée à l’hôtel Copacabana, Giustino Di Celmo insiste pour réorganiser la disposition des chaises du lobby. L’homme de 86 ans veut commencer l’interview, dit-il, en me faisant revivre l’attentat. Au bout d’un moment, il m’invite à m’asseoir et plonge son regard dans le mien, l’air grave. « Vous êtes assise à l’endroit exact où mon fils se trouvait lors de l’explosion, à 12h20, le 4 septembre 1997. »

C’est à ce moment précis que la vie du vieil homme a basculé. Fabio Di Celmo avait 32 ans. Montréalais d’origine italienne, il avait suivi son père à La Havane pour l’aider dans sa petite affaire d’import-export. La bombe était cachée dans un cendrier du lobby. Quand elle a explosé, un morceau de métal coupant lui a tranché la gorge. Il est mort sur le coup.

Hanté par le drame, Giustino Di Celmo n’a plus jamais quitté La Havane. « Parce qu’un bon père n’abandonne pas son fils. » Le reste du monde a fini par oublier. Mais voilà que, des années plus tard, l’affaire resurgit et plonge Washington dans l’embarras, démontrant la géométrie toute variable de sa lutte antiterroriste.

C’est que le cerveau de l’attentat était un anticastriste bien connu, Luis Posada Carriles. Dans une entrevue accordée au New York Times en 1998, cet ancien collaborateur de la CIA a admis « avec orgueil » être l’auteur de la série d’attentats perpétrés l’année précédente contre des hôtels de La Havane. Des attentats qui devaient, selon lui, « semer le doute à l’étranger au sujet de la stabilité du régime ». Mais qui n’auront réussi qu’à tuer un homme.


Un long passé terroriste

Né à Cuba et citoyen du Venezuela, Carriles est entré clandestinement aux États-Unis au printemps 2005, dans l’espoir d’obtenir l’asile politique. Il venait de purger quatre ans de prison au Panama, où il avait comploté pour assassiner Fidel Castro lors d’un sommet réunissant les leaders d’Amérique latine, en 2000.

Ce n’est qu’un de ses nombreux faits d’armes. À 77 ans, l’exilé anticastriste traîne un long passé terroriste. La CIA lui impute notamment un attentat à la bombe contre un avion de Cubana, en 1976, au large de la Barbade. Les 73 passagers avaient péri, dont tous les membres de l’équipe olympique cubaine d’escrime.

Malgré son entrée illégale aux États-Unis, Carriles a passé plusieurs semaines en Floride sans être inquiété. Sous la pression des médias, il a finalement été arrêté, mais seulement pour violation de la loi sur l’immigration. Caracas a réclamé son extradition pour juger les crimes de celui que les Cubains considèrent comme leur Oussama ben Laden.

En septembre 2005, toutefois, un juge a estimé que M. Carriles risquait la torture s’il était extradé au Venezuela. Depuis, le vieil homme est détenu dans un centre d’immigration du Texas. La Havane et Caracas continuent de faire pression pour obtenir son extradition. Mais plusieurs exilés cubains de Miami le considèrent comme un héros.

Dans son entrevue au New York Times, Carriles affirmait avoir la conscience tranquille à propos de Fabio Di Celmo, qui était simplement assis, selon lui, au mauvais endroit au mauvais moment. « Je dors comme un bébé », avait-il déclaré.

« Quand j’ai lu cela, j’ai perdu confiance en l’humanité », raconte le père de la victime, dont le malheur est exploité à fond par la propagande cubaine. Le vieil homme est devenu une personnalité dans l’île, partageant la tribune avec Fidel Castro. Le régime a même ouvert un restaurant italien d’État et inauguré une clinique médicale au nom de Fabio.

M. Di Celmo y trouve son compte, bien sûr, mais demeure l’homme d’une seule cause - et ce n’est pas celle de la révolution. « Je vois Fabio tous les jours, il marche dans ce hall d’hôtel, dans les rues de La Havane. Tant que je vivrai, je lutterai sans relâche pour que les responsables soient punis pour leur crime. »

Isabelle Hachey


- Source : www.cyberpresse.ca

http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=3446
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