Sans papiers : conditions de rétention

Citation :: Sans papiers : conditions de rétention
TEMOIGNAGE D'UNE PERSONNE PLACEE EN RETENTION AU CENTRE DE RETENTION DE ROUEN

Monsieur X a été placé en rétention administrative le 16 février 2006, cette mesure a fait l'objet d'une prolongation de quinze jours le 17 février. Un recours contre l'arrêté de reconduite à la frontière pris à son encontre le 16 février a été déposé devant le Tribunal administratif de RENNES le 18 février. Monsieur X a été transféré au centre de rétention de ROUEN après l'audience devant le juge des libertés et de la détention, le 17 février. Ne parlant pas le français, et ne disposant pas d'interprète sur place, il lui a été de ce fait impossible de communiquer avec son avocat pour préparer l'audience. L'audience devant le Tribunal administratif a eu lieu le 23 février 2006. Lorsque nous nous sommes retrouvés un peu avant l'audience, j'ai retrouvé Monsieur X malade : fièvre, inflammation de la gorge etc…il grelottait. Je lui ai demandé comment il était tombé malade, il m'a alors expliqué quelles avaient été les conditions de sa rétention depuis le 17 février, je vous en restitue le témoignage, avec l'accord de la personne concernée.

A son arrivée et pendant les jours qui ont suivi, les locaux de rétention n'étaient pas chauffés. Il n'y avait pas d'eau chaude non plus. Les personnes en rétention portaient toutes leurs deux couvertures sur le dos pour se réchauffer, mais cela ne suffisait pas. Presque toutes sont tombées malades. Leurs mains étaient bleues. D'après Monsieur X, la température était inférieure à 8 °C. Elles ont alors décidé de se réunir pour demander collectivement que les radiateurs soient allumés. Chaque pièce de six places étaient en effet toutes équipées d'un radiateur. Lorsqu'elles ont demandé que le chauffage soit allumé, il leur a été répondu que c'était impossible à cause de travaux. Puis, quelques heures après, les radiateurs se sont mis à fonctionner, au minimum. Monsieur X était encore frigorifié lorsque je l'ai retrouvé à RENNES avant l'audience, alors que ROUEN se situe à 3 heures de route. La plupart des personnes placées en rétention sont tombées malades. Elles ont demandé la consultation d'un médecin, mais cela leur a été refusé, sous prétexte qu'une infirmière était présente dans les locaux et qu'elle pouvait distribuer des médicaments. L'absence d'eau chaude pendant cette période a aussi empêché les personnes de se laver, les plaçant dans une situation indigne. J'ai demandé des précisions à Monsieur X sur les locaux eux-mêmes. Il m'a dit que les pièces où ils dormaient avaient des barreaux aux fenêtres, ce qui normalement ne devrait pas être le cas dans un local de rétention.

Peut être avez-vous reçu d'autres témoignages confirmant celui-ci ?
anonyme article:53293 x
le dimanche 12 mars 2006 à 12h34

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=53293

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