Air France : bénéfices record en 2005 et suppression d’emplo

Citation :: Air France : bénéfices record en 2005 et suppression d’emplois programmée

Le masque est tombé le 15 février dernier au cours de la 6ème réunion de « négociation » sur le nouvel accord triennal d’entreprise : alors que plus d’un quart des personnels au sol ont plus de 50 ans, et que 3000 à 5000 d’entre eux vont partir en retraite d’ici 2008, la direction a annoncé qu’elle n’avait pas l’intention de remplacer les départs par des embauches équivalentes. Seules quelques dizaines d’embauches, principalement chez les navigants, seraient programmées.

Elle affiche de plus la volonté de mettre en place un programme de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) qui se traduirait par des déplacements de milliers de salariés d’un métier et/ou d’un site géographique à un autre.

Simultanément, les programmes de « synergies » avec KLM et de restructurations par grandes familles de métiers, lancées en 2004, se poursuivent et font apparaître, en plus des départs non remplacés, une accélération de la décrue des effectifs Air France entamée depuis 2002. A l’horizon 2008, le solde des départs et des embauches pourrait faire apparaître un déficit supérieur à 5000 emplois.

Ainsi, dans les métiers de l’escale et du commercial, principaux gisements d’embauches ces dernières années, représentant prés de 50 % des 40.000 personnels au sol, le déploiement de nouvelles technologies d’automatisation des tâches (Le Billet Electronique, Bornes Libre Service, Internet, Biométrie etc...) et l’externalisation croissante du marché domestique et européen, au profit d’un pôle régional constitué de filiales, préfigurent la fin des embauches.

Le directeur des escales déclarait ainsi à la presse en décembre 2005 : « Même si nous reconvertissons les personnels vers le service et l’assistance au passager, il est évident que cela se traduira par des économies d’effectifs avec la réduction du nombre d’embauches ».

La sous-traitance s’intensifie : les recettes commerciales sont externalisées au Mexique, une partie du service client est délocalisée à Prague. A l’informatique, des activités stratégiques sont externalisées à AMADEUS. A l’industriel, la sous-traitance touche tous les hangars, et Air France vient de racheter une entreprise chinoise d’entretien aéronautique avec à la clé un programme de transfert du savoir-faire technologique. A l’escale, Bruxelles s’en mêle et s’apprête à sortir une nouvelle directive sur l’assistance aéroportuaire qui conduirait à la sous-traitance de TOUTES les activités d’assistance en escale.

La « vitrine sociale » de la compagnie nationale Air France n’aura pas fait long feu sous le talon de fer du marché.

Pourtant, le chiffre d’affaires d’Air France est en pleine expansion. A l’issue de son huitième exercice annuel bénéficiaire, elle devrait annoncer un profit historique de plus de 900 millions d’euros. L’activité devrait croître de + 5 % par an jusqu’en 2010. Les gains de productivité se poursuivent au rythme de + 5 % par an.

Le ratio d’endettement et la trésorerie immédiatement disponible sont parmi les meilleurs du marché.

Dans ce contexte, ces suppressions massives d’emplois, accompagnées d’externalisations et sous-traitance pourraient remettre en cause, à terme, la sécurité des passagers et des salariés d’Air France.

Le Syndicat CGT Air France dénonce cette politique et propose que tous les départs soient remplacés pour coller à la charge croissante de travail, et que tous les vols Air France soient assurés par des salariés Air France. Les entreprises qui, comme Air France, sont en pleine croissance doivent contribuer à la relance de l’économie, laquelle passe nécessairement par la reconnaissance et le paiement des qualifications, la hausse des salaires et par un plan prévisionnel d’embauches à la hauteur des ambitions sociales et économiques affichées.

Source/auteur : Communiqué CGT AIR FRANCE
Mis en ligne le jeudi 23 février 2006, par CGT Air France

http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=7833