FleurOccitane Rang: Administrateur
Nombre de messages : 5959 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: Le Clemenceau sera rapatrié mais la situation reste critique Dim 12 Mar à 2:11 | |
| - Citation :
Le Clemenceau sera rapatrié mais la situation reste critique pour la santé et la sécurité des travailleurs
La décision du Président français Jacques Chirac, le 15 février dernier, de rapatrier le porte-avions Clemenceau en territoire français souligne la gravité de la crise que traverse l’industrie mondiale du démantèlement de navires. L’ex-porte-avions soupçonné de contenir plusieurs centaines de tonnes d’amiante et de nombreuses autres substances toxiques à son bord aurait dû être démantelé dans le chantier d’Alang en Inde. Des documents fournis par les autorités judiciaires indiennes et françaises ont cependant obligé le gouvernement français à revenir sur sa décision.
« Cette affaire montre à quel point l’industrie de démantèlement de navires est affectée par l’absence de normes globales adéquates », a déclaré Marcello Malentacchi, secrétaire général de la Fédération internationale des ouvriers du métal (FIOM), avant d’ajouter : « Des milliers de travailleurs en Inde, au Bangladesh, au Pakistan et ailleurs se trouvent systématiquement sous le joug de l’exploitation et sont exposés à des dangers mortels, parce que le système international se montre incapable d’établir et de faire appliquer des normes. »
La FIOM et la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) ont sévèrement critiqué la décision de l’Organisation maritime internationale (OMI) de bloquer le processus d’harmonisation des directives sur le démantèlement de navires, processus auquel participaient l’OMI, l’Organisation internationale du travail et la Convention de Bâle. Selon la FIOM, cette volte-face de l’OMI lors de la réunion sur l’harmonisation en décembre 2005 aurait fait reculer le processus d’au moins cinq ans.
« De graves doutes ont été émis quant à la capacité technique du chantier d’Alang à traiter l’amiante et les autres substances toxiques présentes à bord du Clemenceau ; il n’en reste pas moins qu’il ne constitue que la pointe de l’iceberg. Si le démantèlement de navires est le gagne-pain de milliers de travailleurs à Alang et dans d’autres chantiers similaires à travers le monde, aucune mesure tangible n’a été prise à ce jour pour leur garantir des conditions de vie dignes et un lieu de travail sûr et sain », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CISL. « Il incombe aux gouvernements, aux agences internationales et à l’industrie mondiale du démantèlement de navires en particulier, de régler cette situation, » a-t-il ajouté.
Une part considérable de la main-d’œuvre au chantier d’Alang touche moins de un dollar par jour, alors que l’immense majorité de ces travailleurs sont embauchés à la journée, voire mensuellement. Les syndicats locaux oeuvrent avec les travailleurs -majoritairement des migrants venus d’autres régions de l’Inde- pour les aider à s’organiser en vue d’améliorer leurs conditions de travail et leur revenu. Leur travail est cependant mis à mal en raison de la résistance des patrons et le non-respect systématique du code du travail.
La FIOM continuera à soutenir les syndicats locaux dans leurs efforts visant à organiser les travailleurs. Elle lutte aux côtés de la CISL, de l’ITF et des autres partenaires des Global Unions pour redoubler la pression vis-à-vis des gouvernements, des agences internationales et des entreprises impliquées afin d’instaurer des normes acceptables dans l’industrie de démantèlement de navires. Ceci, aussi bien en matière d’emploi, de santé, de sécurité, que de la protection de l’environnement.
Bruxelles, le 17 février 2006 CISL En Ligne
Source/auteur : cislenligne Mis en ligne le samedi 18 février 2006, par hella http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=7796 | |
|