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 Prolétaires de tous pays, unissez vous !

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wapasha
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wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: Prolétaires de tous pays, unissez vous !   Prolétaires de tous pays, unissez vous ! EmptySam 21 Mai à 0:47

oulala-vendredi 20 mai 2005, par Pam
PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS !
La lutte des sans-papiers
UN FRONT DE LUTTE ESSENTIEL POUR LA RÉSISTANCE À LA GUERRE SOCIALE


Citation :
l y a quelques jours, un militant de la solidarité à Lyon nous interpellait avec vigueur après le décès de Flore, sans papiers qui n’avait pas pu être logée malgré le "plan froid" et les actions des associations.

Il insistait avec raison. C’est l’action qui compte, pas les discours. Et les milliers de sans-papiers, de déboutés du droit d’asil, de sans droits ou sans domicile que cette société génère chaque jour ont d’abord besoin d’un sursaut, d’un refus exprimé concrètement en multipliant les comités de soutiens dans les écoles, les quartiers, les entreprises, les clubs de sport... partout ou des liens sont tissés entre des êtres humains qui se reconnaissent sans se demander leurs papiers...

Je me permets cependant de relier cette urgence a une question politique qui mérite confrontation pour comprendre et être plus efficace dans le développement de l’action.

Les luttes des "sans" ne sont pas nouvelles. Elles ont connues par moment une forte médiatisation, des soutiens massifs de personnalité. Mais elles sont restées, comme presque toutes les luttes sociales en France depuis des années, des luttes minoritaires, parfois avec un fort "soutien d’estime" populaire... mais ne débouchant que très partiellement ou momentanément sur des succès.

Et les années passant ont vues une victoire dans les faits de la "France Sarkozy", violente, inégale, antipopulaire, raciste, policière et répressive, jusqu’à ce retour du refoulé colonialiste avec une loi honorant les vertus de l’oeuvre civilisatrice de la France dans ses colonies...Les militants, les forces organisées qui agissent contre tel ou tel aspect de cette véritable guerre sociale s’interrogent donc sur les causes de ce rapport des forces défavorables.

Une des causes importantes est une guerre idéologique de forte intensité qui vise à détruire toute représentation d’une utopie commune aux victimes de cette guerre sociale dans leur diversité. Les représentations "unifiantes", comme "travailleurs", "exploités", "prolétaires" permettaient de désigner il y a 40 ans toutes les victimes, du nord au sud, de l’est à l’ouest. Depuis déja longtemps, le vocabulaire politique a isolé des catégories toujours plus diverses, les RMIstes, les SDF, les immigrés, les musulmans, les banlieusards, les recalculés, les restructurés,es sans-papiers... et les forces de résistances elles-mêmes se sont adaptées a ce vocabulaire, chaque catégorie, chaque sujet justifiant son groupe, son association. Ce qui fait qu’un problème est toujours celui des autres. La réalité de cette guerre sociale est qu’il s’agit d’une guerre contre tous, qui devrait donc unir toutes ses victimes, mais qu’elle se mène toujours en présentant ses victimes comme à la marge de la société, comme une catégorie particulière qu’il est alors possible de stigmatiser, d’isoler.

La répression des sans papiers joue un rôle particulier dans cette construction idéologique. Elle est symptomatique de la nécessité de désigner cet "autre" comme un cas particulier, anormal, dangereux, qui ne peut pas être le "nous" de la société et que la société doit logiquement réprimer car il n’est pas possible "d’accueillir la misère du monde".

La répression sauvage contre les sans-papiers n’est d’ailleurs pas un cas particulier. Elle est au contraire le révélateur d’une pratique policière au service d’un système toujours plus arrogant, toujours plus exigeant pour écraser le travail et casser toutes les résistances. Les témoignagnes se multiplient, comme celle symbolique de ce manifestant condamné lourdement pour avoir "insulté" Sarkozy.

On peut s’interroger par exemple sur l’insistance de l’état Français à expulser des roms de nationalité roumaine, qui seront membres dans un an de l’union européenne, et donc pourront circuler à leur guise en France ! Et pourtant un peu partout, ils sont encore pourchassés, interpellés, refoulés, comme si le plus important était de montrer que les victimes doivent se tenir tranquille ! La "défense des frontières" dont la violence est sobrement montrée dans le film "la blessure" n’est-elle pas d’abord à vocation idéologique, pour renforcer cette représentation opposant "eux" et "nous" au moment même ou le capitalisme supprime toute frontière à la mise en concurrence du travail ?

Comment alors faire converger les luttes existantes, comment aider à reconstruire une utopie commune, une représentation d’un avenir commun que les luttes au Sud, au nord, à l’est et à l’ouest pourraient construire ? Il faut bien sûr des rencontres concrètes, des relations humaines, des expériences partagées ; Mais ce "agir ensemble" n’est pas seulement une question de pratiques quotidiennes, mais aussi de représentations idéologiques, politiques.

Le siècle passé avait construit cette représentation largement autour de la perspective du socialisme, du communisme, porteur d’une utopie pour l’ensemble des "prolétaires", permettant une solidarité massive et naturelle avec les luttes politiques sur toute la planète (même si cette solidarité pouvait être limitée parfois par d’autrs représentations, et par la réalité du colonialisme).

Or, si le monde d’aujourd’hui a la solidarité a la bouche, organise jour après jour des téléthons, solidarité tsunami ou autre sidaction, si des milliards sont apparemments récoltés et répartis dans des projets concrets sur toute la planète, on ne peut que constater que très massivement, cette aide ne repose ni sur un engagement militant de ceux qui donnent, ni sur un engagement militant de ceux qui recoivent... Ce sont les salariés des ONG, des structures internationales, très fortement liées aux états, aux institutions, et parfois même aux armées qui collectent, planifient, décident et organisent. (Le résultat est d’ailleurs qu’un pays comme Haiti est encore plus pauvre, violent et ingouvernable après 15 ans d’aides internationales et des milliers "d’humanitaires" sur place... a un point tel que les mêmes institutions internationales annoncent être contraintes d’y envoyer une force militaire... pour expulser un président et stabiliser quelques villes et activités économiques concernant des intérêts... occidentaux.)

De même au niveau local, des associations récoltent de fortes sommes pour servir des repas aux pauvres, proposer des hébergements d’urgence.... souvent à partir de fonds étatiques, d’exécdents communautaires, de "mécénats" publicitaires ou médiatiques... Mais les luttes des sans-papiers pour la régularisation, des déboutés du droit d’asile contre les expulsions, et aussi les luttes défensives de salariés contre les licenciements, la pression contre les salaires et les conditions de travail restent le plus souvent isolées. Ceux qui ont vécus une telle expérience constatent que l’ambiance est au mieux à négocier les conditions de licenciement. Quelques contre-exemples, comme la victoire des salariés d’ALCATEL après des années de procès montrent qu’il ne faut rien lacher, mais ne règlent pas la difficulté principale. L’affaire Perrier le montre avec des salariés qui ont gagné en justice mais ont été contraints de céder malgré tout après la médiatisation politique et l’intervention de l’état.

Il me semble que deux "interdits" idéologiques doivent être levés pour libérer les luttes des représentations, des peurs, des doutes qui en limitent la portée et la détermination, et pour réouvrir la perspective commune qui fait défaut et qui permettrait de faire réapparaitre un "nous" de luttes, capables d’unir toutes les victimes..

- On ne peut pas gagner contre le capitalisme sans le mettre en cause, et il faut désigner clairement cette mise en cause comme la construction d’une autre société, le socialisme. Tout "altercapitalisme" est encore un capitalisme qui laisse aux bourgeoisies le droit d’écraser, de réprimer. Il faut clairement désigner notre projet comme la construction du socialisme, d’un "altersocialisme" tenant compte des drames du 20ème siècle.

- Derrière la mondialisation, se cache une force essentielle du capitalisme, la surexploitation des pays les moins développés par une domination économique sans pitié qui constitue à la fois l’extraction de richesse la plus facile, et l’outil de la concurrence contre les salariés de toute la planète. Il faut mettre en cause cette domination, cette surexploitation pour défendre les travailleurs des pays dominés ET ceux des pays dominants.

Les sans papiers sont effectivement utilisés par le patronat pour aggraver la concurrence entre les salariés en France. Mais si les sans papiers ont quitté leur pays, souvent dans les drames et les répressions, ceux qui sont restés dans leur pays sont tout autant utilisés par les capitalistes pour mettre en concurrence les salariés du monde. C’est le rôle des délocalisations ! Les grands bourgeois ont toujours fait leur fortune d’abord par le pillage colonial, la domination militaire pour imposer des prix bas de matières premières... Pour résister à cette concurrence du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, les salariés de tous les pays ont un beoin vital de se serrer les coudes, quelquesoit leur statut ! Laisser Sarokozy et consors expusler des travailleurs immigrés, c’est renforcer cette concurrence généralisée, cette guerre sociale que les patrons tournent contre nous tous !

De ce point de vue, la lutte pour la défense des sans-papiers, pour l’accueil des migrants dans la dignité des personnes et la recherche de relations d’égalité et de coopérations entre pays, est une lutte centrale pour défaire cette division du peuple en catégorie, pour montrer l’unité profonde des victimes de toutes origines dans cette guerre sociale.

Et pour reprendre un vieux slogan de la première internationale des travailleurs... sans papiers ou pas : prolétaires de tous les pays, unissons-nous !

pam

http://utopies.org

http://internationalistes.org
source : http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=1802

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