FleurOccitane Rang: Administrateur
Nombre de messages : 5959 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: Le karcher à visage humain Mar 28 Fév à 18:13 | |
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LE KARCHER A VISAGE HUMAIN
tract distribué lors du compte-rendu de mandat de Delanoé le 23 janvier au gymnase Laumière dans le 19ème arrdt et de l'occupation de la permanence de Vaillant le 6 février au 13 rue Cavé dans le 18ème arrdt
Le kärcher à visage humain
ou comment l'expulsion des locataires du 117, avenue Jean Jaurès, le 30 septembre 2005, marque l'inauguration de l'« Espace civilisé » Jaurès.
Les locataires du 117, avenue Jean Jaurès n'ont pas été expulsés par hasard, ni par la simple volonté d'un vilain promoteur.
Ils ont été expulsés parce qu'ils habitaient dans une zone de restructuration municipale. L'avenue Jaurès est devenue un « Espace civilisé » : les vieux du 117 n'ont vraiment pas leur place dans ce décor. Il s'agit d'une restructuration dans son schéma le plus classique : la mairie réaménage un quartier, un promoteur achète. La spéculation et la hausse des prix sont accélérées. Le propriétaire obtient l'expulsion puis vend les logements beaucoup plus chers. Au passage, la mairie encaisse un impôt sur la promotion immobilière, qui lui a rapporté 800 millions d'euros en 2005. On comprend mieux l'intérêt des autorités à restructurer en permanence le territoire.
Pour qui participe à ce business, s'opposer à la spéculation est idiot. Il faut donc relativiser les engagements des autorités auprès des mal-logés. Et prendre les larmes de crocodiles des élus, ou l'héroïsme de Roger Madec (maire du 19è) - courageusement levé pour la photo à 6 h du mat, pour une expulsion qui n'a pas eu lieu, passage de la Brie - pour ce qu'ils sont : de simples opérations de marketing.
Trois mois plus tard, plusieurs personnes expulsées du 117, avenue Jaurès galèrent dans des hôtels, avec toutes les contraintes que ça suppose (interdiction de cuisiner, pas de visite…) et sont menacées d'être mis à la rue à tout moment. Ajoutez à cela qu'un ex-locataire a été expulsé de France (un logement de moins !), sans que la mairie, pourtant prévenue, n'intervienne.
Cette situation n'est pas particulière : malgré les engagements, les expulsés du 117 sont dans la même galère que les autres mal-logés, qu'ils soient dans des logements pourris du 18è, dans des hôtels d'Etat (comme au Richemont de la rue Fontaine, et de la rue Paul-Albert) ou dans des squats (comme au 12, rue Caillié).
Aujourd'hui, tous les pauvres du nord-parisien sont en sursis. La restructuration promet d'être totale, à la Goutte d'Or, à La Chapelle, à La Villette, etc. Partout, l'habitat populaire est détruit, sans que très peu de véritables HLM ne soient construits à la place (400 PLAI - logements accessibles aux pauvres - construits par an pour 75000 demandeurs). Et partout, l'objectif est le même : éloigner et séparer les pauvres, casser les liens de solidarité, resserrer le contrôle social pour maintenir l'exploitation et accroître les profits.
Mais déjà des mal-logés et des chômeurs s'organisent, pour s'opposer à ces logiques, qu'elles soient municipales ou préfectorales.
Arrêt des expulsions !
Relogement de tous les mal-logés en lutte, avec ou sans papiers !
resist.paris@no-log.org
anonyme article:50777 des mal-logés en lutte le lundi 6 février 2006 à 22h01 http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=50777 | |
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