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 Bolivie : le capitalisme andin-amazonien

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FleurOccitane
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MessageSujet: Bolivie : le capitalisme andin-amazonien   Bolivie : le capitalisme andin-amazonien EmptyDim 26 Fév à 7:19

Citation :

Bolivie : le "capitalisme andin-amazonien"

Par Alvaro Garcia Linera, vice-président de Bolivie.

Le triomphe électoral du Mouvement au Socialisme (MAS) et d’Evo Morales représente une nouvelle page dans l’histoire bolivienne chargée d’injustices et de ségrégation de ses peuples indigènes originaires : la décolonisation de l’État et la mise en place d’un nouveau modèle économique marqueront, depuis le premier jour, le gouvernement de la gauche indigène qui vient de commencer un procesus de changement irréversible pour le prochain demi-siècle.

La marée de voix obtenue par le MAS permet d’avancer, avec plus de force et de rapidité que nous le rêvions, dans la fermeture des deux dernières décennies néfastes et terribles qui ont laissé le pays maltraité, qui ont détruit notre économie et ont affaibli jusqu’à des limites jamais vues l’État bolivien.

Pour nous qui avons accompagné les mouvements sociaux émergents depuis 200 depuis l’académie et les luttes, la victoire du 18 décembre dernier signifit l’entrée dans une nouvelle étape : l’exercice du pouvoir d’Etat. Les défis de la gauche dans la gestion des affaires publiques seront nombreux et complexes mais, comme nous l’avons signalé tout au long de la campagne électorale, nos forces seront fondamentalement consacrées à la mise en marche d’un nouveau modèle économique que j’ai dénomé, provisoirement, "capitalisme andin-amazonien". C’est-à-dire, la construction d’un Etat fort, qui régule l’expansion de l’économie industrielle, extrait ses excédents et les transfère à l’enceinte communautaire pour renforcer des formes d’auto-organisation et de dévelloppement mercantile proprement andin et amazonien.

Dans les 50 prochaines années prédominera en Bolivie l’économie familiale structurelle, base des dernières rebellions sociales ; le défi est de savoir quoi en faire. Le nationalisme révolutionnaire des années 50 pensait que la communauté disparaîtrait et que tous deviendraient ouvriers industriels, modernes, capitalistes et salariés, mais cela ne s’est pas produit et, actuellement, le monde moderne représente seulement entre 7 % et 15 % de l’économie et de la population économiquement active (PEA). Aujourd’hui nous pensons que, au moins, nous pouvons imaginer un modèle pour que le communautaire cesse d’être soumis de manière brutale à l’économie industrielle, en évitant que le moderne exprime et enlève toutes ses énergies au communautaire, en renforçant son dévelloppement autonome. Pour cela nous comptons sur l’État et sur l’excédent des hydrocarbures nationalisés.

Le triomphe du MAS ouvre une possibilité de transformation radicale de la société et de l’État, mais non dans une perspective socialiste (au moins à court terme), comme le propose une partie de la gauche. Il y a actuellement deux raisons qui ne permettent pas de visualiser la possibilité d’un régime socialiste dans notre pays. D’un côté il existe un prolétariat démografiquement minoritaire et inexistant politiquement ; et il ne se construit pas un socialisme sans prolétariat. Deuxièmement, le potentiel communitariste agraire et urbain est très affaibli. Les 60 dernières années ont été marquées par un recul de l’activité communautaire productive et par une érosion des liens communautaires. Il continue d’y avoir une communauté, mais celle-ci a implosé internement en structures familiales.

Le potentiel communautaire qui permettrait la possibilité d’un régime comunitariste socialiste passe, dans tous les cas, par renforcer les petits réseaux comunitaristes qui survivent encore et les enrichir. Cela permettra, dans 20 ou 30 ans, de pouvoir penser à une utopie socialite.

Lénine proposait de rêver les yeux ouverts, ce qui signifie avoir la capacité de regarder l’horizon stratégique, mais savoir manier la tactique. Le capitalisme andin-amazonien est la manière qui, je crois, s’adapte le mieux à notre réalité pour améliorer les possibilités des forces d’émancipation ouvrière et communautaire à moyen terme. Pour cela, nous le concevons comme un mécanisme temporaire et transitoire.

Alvaro Garcia Linera, vice-président de Bolivie.
Le Monde Diplomatique, édition Cône Sud (Amérique du Sud), janvier 2005.
Traduction : Fab, santelmo@no-log.org


Mis en ligne le dimanche 5 février 2006, par fab

http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=7725
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