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 Wikipédia, l’encyclopédie du vertige

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FleurOccitane
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MessageSujet: Wikipédia, l’encyclopédie du vertige   Wikipédia, l’encyclopédie du vertige EmptyJeu 16 Fév à 21:59

Citation :

Wikipédia, l’encyclopédie du vertige

Née il y a cinq ans, la bible du savoir universel sur Internet vient de connaître un rude accident.

Wikipédia, l’encyclopédie du vertige Wikipedia

de Alain Campiotti, New York

Jorge Luis Borges en rêvait dans le noir : Babel, la bibliothèque de tous les savoirs. Elle est là, non pas figée pour toujours, comme chez l’Argentin, mais proliférant sous le doigt qui fait cliquer la souris. Wikipédia, en cinq ans, est devenue l’une des entreprises les plus étonnantes d’Internet, qui fascine et fait peur à la fois.

Présentation rapide pour ceux qui débarquent. Wikipedia.org est une encyclopédie écrite collectivement, par tous ceux qui le veulent, en évolution constante, mise à jour très rapidement.

Elle fonctionne grâce à un logiciel, le wiki (vite, en hawaïen), qui permet à n’importe qui de créer une page sur le site ou d’intervenir sur une page existante. Wikipédia contient déjà plus de 3,7 millions d’articles, en dix langues principales, mais elle existe, à l’état d’ébauche, dans 200 autres. La version anglaise approche du million d’entrées, la française en est à 230000.

Le foutoir habituel d’Internet? C’est ce qu’on se dit d’abord. Mais il suffit d’aller voir. Tapez « Hamas » dans la recherche. Impossible d’obtenir ailleurs, en une fraction de seconde, une information aussi complète sur le vainqueur des élections palestiniennes. Avec mise à jour, et en vingt-quatre langues.

Foutoir utile, donc. Mais suspect. La Chine a bouclé le site depuis le 19 octobre : il contenait, sur le Tibet et Taïwan, des informations que Pékin n’aime pas. En Allemagne, la justice s’en mêle (voir ci-dessous). Surtout, dans les sphères de l’expertise universitaire, Wikipédia est regardée de haut. Les savants font les encyclopédies, signent leurs articles : ce monstre anonyme ne peut être sérieux, disent les facultés.

Quand l’affaire Seigenthaler a éclaté à la fin de l’an dernier, cette antipathie vexée a bien cru que l’heure de sa revanche avait sonné. John Seigenthaler est un journaliste connu aux Etats-Unis. Il avait commencé sa carrière comme assistant de Robert Kennedy, ministre de la Justice sous la présidence de John Fitzgerald. Pas étonnant que Wikipédia ait une entrée à son nom. Mais quand il a lu sur son écran ce que la jeune encyclopédie disait de lui, John Seigenthaler n’en a pas cru ses yeux : il avait passé treize ans en URSS après avoir été soupçonné de complicité dans l’assassinat des frères Kennedy.

C’était totalement aberrant, et le journaliste s’est fâché très fort contre cette publication « irresponsable », qui propageait dans le monde entier sur son compte une diffamation sans le moindre fondement. Son indignation a été encore plus grande quand il a découvert qu’il ne pouvait rien, selon le droit américain, contre l’encyclopédie qui s’était faite le vecteur de cette agression anonyme. Pour Wikipédia, c’était une catastrophe. L’accident semblait donner raison à ses critiques : des vandales pouvaient s’emparer de son instrument pour désinformer, nuire et détruire.

Le plus connu de ces adversaires, Daniel Brandt, qui a créé un site de surveillance hostile de Wikipédia, s’est mis en chasse pour fouailler un peu dans cette plaie. Il a découvert l’Internet Protocol de l’ordinateur d’où étaient partis les mensonges introduits dans l’encyclopédie. La machine était dans les locaux d’une entreprise de livraison, à Nashville. C’est la ville des Seigenthaler. Quelques jours après, un employé honteux a avoué qu’il avait voulu faire, par ce moyen bizarre, une farce à un collègue en lui révélant un épisode extravagant - et inventé - de la vie d’une grande famille de Nashville. Il a dû donner sa démission, mais John Seigenthaler, bon prince, a plaidé pour le maintien de son emploi. Par contre, il ne pardonne pas à Wikipédia.

A Saint Petersburg, en Floride, où l’encyclopédie a son centre nerveux, le début d’année a été difficile. Jimmy Wales, le cofondateur et inspirateur, a décidé de resserrer les contrôles des entrées qui arrivent par milliers chaque semaine. Les nouvelles pages et les pages nouvellement modifiées seront d’abord placées dans une sorte de quarantaine, le temps que les New Pages Patrols aient fait leurs contrôles. Mais le succès de l’encyclopédie est tel que les patrouilles sont débordées. Les flux ont été ralentis. L’obligation de s’enregistrer, éventuellement sous un pseudonyme, a été introduite pour les nouveaux auteurs, mais pas la fin de l’anonymat : Wales veut que les correspondants chinois, nord-coréens ou iraniens puissent encore protéger leur identité. Il envisage aussi d’introduire à terme une version stable - contrôlée de près - de Wikipédia, à côté de la version où un peu d’anarchie aura encore sa part.

L’incident Seigenthaler a été une rude secousse. Mais pas aussi forte que les nombreux détracteurs de l’encyclopédie l’ont cru. Jimmy Wales reconnaît volontiers que sa structure même met l’entreprise à la merci des vandales, des provocateurs, des manipulateurs. Les attaques contre la page de George Bush ont été si nombreuses que la possibilité de la modifier a été suspendue. Mais la défense que présente Wales de l’autorégulation de Wikipédia est convaincante. Si l’entrée diffamatoire Seigenthaler est restée 132 jours dans l’encyclopédie sans être corrigée, c’est que le journaliste n’est pas une grande célébrité aux Etats-Unis. Pour les parties plus « chaudes » de l’instrument, la correction d’une erreur ou d’une information biaisée a lieu en quelques heures, quelques minutes parfois, en raison du nombre énorme de lecteurs (2,5 milliards de pages consultées par mois), et de l’effectif (des dizaines de milliers) des administrateurs et des auteurs volontaires de Wikipédia, dont les compétences sont évaluées et classées.

Au milieu de cette tempête, Jimmy Wales a reçu un cadeau qui est un véritable baume. La revue scientifique Nature a établi un test comparatif à l’aveugle de Wikipédia et de la prestigieuse Encyclopædia Britannica. Quarante-deux articles de chacune des deux sources, sur des sujets extraordinairement pointus, ont été soumis à autant d’experts. Résultat : trois imprécisions en moyenne pour l’ancêtre, et quatre Wikipédia. Pas mal pour un enfant de cinq ans !

http://www.letemps.ch/template/temp...

De : Marc
lundi 30 janvier 2006

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=22715
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