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 L’apocalypse néolibérale

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wapasha
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wapasha


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MessageSujet: L’apocalypse néolibérale   L’apocalypse néolibérale EmptyVen 20 Mai à 14:34

altermonde.levillage-COMMUNIQUÉ PAR LEILA SALEM-vendredi 20 mai 2005, Michel 1955
L’apocalypse néolibérale

Militante comme moi d’Attac Toulouse, Leila nous explique très clairement, les liens entre l’idéologie néolibérale, le traité constitutionnel, et les événements mondiaux qui ont frappé la planète ces dernières années.

Après cette description plutot noire, sa conclusion "L’espoir dans un battement d’aile d’un papillon" est bien plus optimiste.

"Le météorologue Edward Lorenz démontre qu’une variation infinitésimale d’un paramètre insignifiant peut provoquer à plus ou moins longue échéance des changements incommensurables ; pour imager son explication, il dit qu’un battement d’aile de papillon à un point quelconque de la planète peut provoquer plus tard un ouragan à l’autre bout de la terre( ...)

Les mouvements sociaux appuyés d’un NON français au référendum sur le projet de traité constitutionnel sera-t-il le battement d’aile de papillon qui balayera le néolibéralisme ? "

Le cauchemar peut grâce à nous militant-e-s du NON se terminer en rêve... celui d’un fol espoir pour nos enfants et nos petits enfants.

BRAVO LEILA

Michel


Citation :
L’Apocalypse Néolibérale

Je dédie ce texte à Tali Fahim [1]

« Permettre au mécanisme du marché d’être l’unique directeur du sort des êtres humains et de leur environnement naturel aurait pour résultat la démolition de la société » Karl Polanyi, La grande transformation, 1944.

Le libéralisme est né au dix-huitième siècle. L’idée de son père fondateur, Adam Smith, repose sur le fait qu’en suivant son seul intérêt égoïste, on contribue au bien collectif « [...] Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il [l’homme] travaille souvent d’une manière bien plus efficace pour l’intérêt de la société, que s’il avait réellement pour but d’y travailler » écrivait-il.

Aucune planification, aucun contrôle et aucune organisation ne sont nécessaires ; de façon spontanée, l’ordre du marché trouve son équilibre optimal et s’autorégule comme si une « main invisible » organisait les échanges et harmonisait les intérêts individuels et collectifs. Cette règle, selon Adam Smith est invariable et universelle car de par sa nature l’homme, à travers l’espace et le temps, est un animal éternellement avide et calculateur. La concurrence parfaite est un moyen qu’on utilise ou qu’on rejette selon qu’il engendre ou non le bien commun ; l’intervention de l’Etat est nécessaire quand le marché ne sert plus la collectivité ou devient féroce pour les hommes.

Après une période de gloire, le début de l’agonie du libéralisme classique coïncida avec la naissance de Friedrich Hayek en 1899. Puis au déclin du libéralisme, succéda le marxisme et l’interventionnisme étatique que Hayek honnissait.

La haine viscérale du socialisme et du Keynésianisme poussa Friedrich Hayek de reconstruire ce qu’il appelle le « vrai libéralisme », une forme radicale du libéralisme. En 1947 il fonda avec une poignée d’économistes ultralibéraux (dont Milton Friedman) « La société du Mont-Pèlerin », une sorte de confrérie néolibérale. L’objectif de cette société était d’établir les fondements théoriques de l’idéologie néolibérale et de mener une croisade acharnée contre le socialisme et le Keynésianisme.

Pendant plus de vingt cinq ans, les néolibéraux prêchaient dans le désert. Il a fallu attendre la récession de 1973-1974 pour voir surgir l’ultralibéralisme. Depuis, il n’a cessé de gagner du terrain et aujourd’hui, le néolibéralisme apparaît comme une condition naturelle et normale de l’homme ; il est devenu un dogme planétaire et pour beaucoup c’est le seul horizon possible pour l’humanité.

La nébuleuse néolibérale avec ses bras droits (la Banque Mondiale, le FMI, l’OMC, L’OCDE), ses think tanks, ses instituts de géostratégie, ses chercheurs et ses prosélytes (médias, politiques, intellectuels...) est un réseau international puissant.

Michel Rocard avoue « le drame qu’ont du mal à admettre certains de mes camarades de gauche, c’est que le capitalisme a gagné. Nous sommes en économie mondialement ouverte. Il n’y a ni régulation, ni limite à la violence de concurrence. Nous ne construisons pas la société de nos rêves. Nous nous défendons. [...] Nous avons acceptés une dérégulation générale du système avec des règles de jeu de plus en plus brutales et cruelles. Depuis un quart de siècle se sont imposés les lois de Friedman visant à maximiser le profit sur le champ de l’économie mondiale. Cela donne un peu de croissance, mais les inégalités sociales s’accroissent de façon vertigineuse, avec du chômage, une pression terrible sur la qualité des services publics, sur la protection sociale, l’assurance maladie en particulier.1 ».

D’après notre socialiste, nous sommes des vaincus et nous n’avons d’autres alternatives que de capituler devant la forme la plus radicale du capitalisme et d’accepter le monde rêvé de Hayek et de ses acolytes.

Dans ce monde, Hayek et Friedman préconisent de remplacer le modèle de production organisé, réglementé et prévisible par un autre modèle où :

- La justice sociale est un mirage et une revendication chimérique ; ses objectifs sont parfois sordides car souvent, elle a pour but de dépouiller les riches et de les déposséder de leurs biens.

- Les baisses de revenus et les pertes d’emplois ne peuvent être qualifiées d’injustes. La hausse du chômage est un mécanisme naturel et nécessaire pour l’efficacité du marché. Une armée de réserve de mains d’oeuvre (bataillon de chômeurs) sera toujours disponible. Le chantage à la délocalisation et la menace permanente du chômage serviront à domestiquer les salariés et à annihiler les syndicats.

- Les inégalités sont des valeurs positives indispensables et dont les sociétés libérales ont besoin. Les hommes sont inégaux par nature et tant mieux. Il ne faut surtout pas s’interposer aux plus riches car leurs contributions profitera à la collectivité. Bien au contraire, il faut diminuer leurs impôts et baisser les revenus des plus bas de l’échelle. Pour les miséreux qui resteront bloqués au fond de la corbeille, selon le concept du Basket case cher à Kissinger : aucun espoir n’est permis à leur égard et toute intervention de l’État ne fera que perturber l’ordre social universel et parfait déterminé par le marché libre ; il faut donc le « laisser-faire, laisser-aller ». Cependant, comme les réactions des miséreux sont imprévisibles et peuvent perturber ce marché, il faut leur assurer un minimum vital « ne serait-ce que dans l’intérêt de ceux qui entendent être protégés contre les réactions de désespoir des nécessiteux [2] » écrivait Hayek.

- La démocratie n’est pas une valeur centrale et peut devenir inconciliable avec la liberté. Si la majorité décide d’imposer ses lois aux minorités, entre autre en les spoliant de leurs biens, la démocratie peut dégénérer en démocratie totalitaire comme ce fut le cas lors de la révolution française.

- La concurrence est une vertu « c’est notre travail de vanter l’inégalité et de faire en sorte qu’on laisse cours aux talents et aux compétences pour s’exprimer, pour le bénéfice de nous tous [3] » affirme Margaret Thatcher, fervente militante du néolibéralisme. Grâce à la concurrence de tous contre tous, le marché s’organise spontanément et une sélection naturelle de type Darwinienne permet aux plus robustes de résister et provoque l’élimination des perdants.

« Entre rois, entre peuples, entre particuliers, le plus fort se donne des droits sur le plus faible, et la même règle est suivie par les animaux, par la matière, par les éléments etc. de sorte que tout s’exécute dans l’univers par la violence ; et cet ordre, que nous blâmons avec quelque apparence de justice, est la loi la plus générale, la plus absolue et la plus ancienne de la nature [4] », c’est la loi de la jungle.

La suite en dessous :
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wapasha
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MessageSujet: Re: L’apocalypse néolibérale   L’apocalypse néolibérale EmptyVen 20 Mai à 14:35

La suite :

Citation :
- L’Etat-providence est l’ennemi du marché libre, il doit être démantelé. Ce n’est pas la tâche du gouvernement de redistribuer les revenus et de diminuer les inégalités sociales. Pour les ultralibéraux modérés, l’Etat doit rester un Etat minimal jouant le rôle de protecteur de l’ordre spontané du marché et assurant l’armée, la police et la justice. Pour les autres (David Friedman, fils de Milton Friedman par exemple) mêmes les fonctions - armée, police et justice- sont retirées à l’Etat et privatisées et, à long terme, de faire disparaître complètement cet Etat qui n’est autre qu’une organisation fondamentalement répressive.

- Il faut privatiser, transférer les richesse de l’état vers le privé, déréglementer, réduire et simplifier les programmes de sécurité sociale, diminuer voire abolir la protection contre le chômage et la précarité, supprimer les programmes de subventions au logement et le contrôle de loyer et anéantir le pouvoir syndical, l’une des plus grandes conquêtes de la révolution française.

Quel cauchemar !

La concrétisation du monde rêvé de Hayek

La crise du keynésianisme, la faillite du communisme et l’implosion du socialisme ont entraîné dans leur sillage le démantèlement de la droite traditionnelle. Débarrassé de ses principaux adversaires, aidé par la révolution informatique et bénéficiant d’un travail idéologique préalable qui a détruit toutes les solutions alternatives pour n’en laisser que celle du marché, le néolibéralisme a su s’imposer avec arrogance sur la planète entière comme modèle de pensée unique.

Des personnalités politiques, des grands chefs d’entreprise, des journalistes, des patrons de presse et des chercheurs se sont convertis à la free trade faith [5] (la foi dans le libre-échange). Ils ont réussi, grâce aux soutiens financiers des marchands, des industriels et des banquiers et à la complicité des médias, à imposer le modèle libéral et à le diffuser à l’échelle planétaire.

Ces militants ont crée des réseaux d’influence - La société du Mont Pèlerin, l’Institut for Economic Affair, le Centre for Policy Studies, l’Adam Smith Institut, l’Heritage Fondation, Groupe Bilderberg, la Fondation Saint-Simon, la Rand Corporation, Transparency International ...- qui servent leur propagande, le lobbying, l’infiltration et la manipulation des gouvernements, des parlements, de la presse et de l’opinion publique.

Ces mêmes individus ont réussi à s’implanter dans les organisations intergouvernementales (le FMI, la Banque Mondiale, La BERD, le GATT, l’OMC, le G8, l’OCDE) et dans le conseil et commissions européennes, ce qui a conduit à « permettre de multiplier leurs recommandations puis leurs injonction tant auprès des pays en voie de développement que dans des pays industrialisés. [6] ».

L’expansion planétaire

Le virus néolibéral se répand sur tous les continents de la planète ; son programme est appliqué avec brutalité aux Etats Unis, en Europe, en Australie, en Nouvelle Zélande, en Afrique, en Asie et en Amérique Latine.

Les prédateurs, les bâtisseurs de l’empire des cannibales, ces multinationales privées de l’industrie, de la banque, des services et du commerce ont lancée une guerre totale pour s’accaparer les territoires, les richesses et la main d’œuvre abondante répartis à travers le monde entier « Les seigneurs de la guerre économique ont mis en coupe réglée la planète. Ils attaquent les états et leur pouvoir normatif, ils contestent la souveraineté populaire, ils subvertissent la démocratie, ils ravagent la nature et détruisent les hommes et leurs libertés. [7] ». Leur seul moteur est l’accumulation des gains rapides et élevés, l’extension continuelle de leur pouvoir et l’élimination de tout obstacle social s’opposant à eux.

Partout le même scénarios : privatisation, déréglementation financière favorisant l’investissement spéculatif au détriment de l’investissement productif, explosion des inégalités, de la pauvreté et du chômage, démantèlement du secteur public, dégradation de l’environnement...

a - En Europe

Le travail de sape des nervis néolibéraux a donné ses fruits et la pandémie néolibérale a démarré en Europe en 1979 lorsque Margaret Thatcher, une disciple zélée de Hayek et néolibérale convaincue, accéda au pouvoir. Puis c’est presque l’ensemble de tous les pays du Nord de l’Europe occidentale qui a fait le même virage à droite et s’est mis à appliquer le programme néo-libéral.

Epargnée pour une courte durée, l’Europe du sud, sous des gouvernements de gauche, a appuyé le mouvement ouvrier et s’est opposé aux modèles thatchérien et Reaganien avant de basculer à son tour dans le néolibéralisme « Aujourd’hui les socialiste au pouvoir dans la plupart des pays d’Europe mènent une politique de démantèlement social qui détruit tout ce qu’il y avait de socialiste justement dans les pays capitalistes. [8] » assure Alexandre Zinoviev .

Au début et jusqu’en 1982, le gouvernement socialiste français a appliqué une politique de protection sociale et de lutte contre le chômage ; puis, il changea complètement son orientation économique et sociale et s’engagea à fond sur la voie néolibérale « Le mérite essentiel du gouvernement de gauche est de nous avoir débarrassés de l’idéologie socialiste. [9] » déclare Alain Touraine sur RTL en 1983.

En France, des Thinks tanks publics et privés ont joué le rôle de prosélytes de l’idéologie néo-libérale et ont servi de pont entre la droite et la gauche. Ils ont établi des réseaux d’amis et de connaissances et ont pu influencer l’intelligentsia et les médias qui sont devenus à leur tour de nouveaux adeptes. Ainsi la fondation Saint Simon [10] - qui a infiltré la gauche française et qui a réussi à en convertir une grande partie d’elle au libéralisme économique et à la globalisation-, a joué un rôle non négligeable dans la progression de la pensée unique en France.

La gauche libérale embourgeoisée a investi des postes de commandement dans la politique, l’industrie, la finance et les médias. Aujourd’hui, elle rivalise avec la droite dans sa ferveur néolibérale « le libre-échange est une bonne chose, même quand il provoque des licenciements, pourvu que cela se fasse selon certaines règles [11] » affirme le « socialiste » Pascal Lamy « L’OMC doit élargir ses attributions pour englober des questions de sociétés telles que l’environnement, la culture, la santé et la nourriture, qui à l’instar de la concurrence et de l’investissement, ne peuvent plus être tenues à l’écart du commerce. [12] » rajoute le chantre de la libéralisation des services (AGCS) .

Graver la Politique Néolibérale dans un Traité Constitutionnel

Malgré la manipulation, la propagande, le mensonge et la censure, le travail idéologique des promoteurs du néolibéralisme n’a malheureusement pas réussi à avoir le consentement et l’adhésion de la France. Ils ont découvert avec stupéfaction que la France, pas la coloniale et xénophobe, celle de Massu et de Le Pen mais l’autre, celle de Jean Jaurès, de George Clemenceau, la France des objecteurs de conscience, la France qui résiste et qui dit NON quand l’être de droit est menacé, est encore vivante.


« Dans les chemins que nul n’a foulés risque tes pas, dans les pensées que nul n’a pensées risque ta tête » slogan mural, Odéon en mai 1968.

Aujourd’hui cette France dit NON au traité constitutionnel qui va graver dans la roche les politiques ultralibérales. Même si ce texte est enrobé d’un verbiage socio-humanito-charitable, il présente clairement et explicitement les principes de l’idéologie néolibérale. Il place la concurrence libre au dessus du progrès social laissant la porte ouverte au dumping social et fiscal ; de plus cette concurrence doit être libre et non faussée ce qui est une attaque directe au service public. La baisse des impôts sur les bénéfices va réduire les recettes de nos Etats déjà surendettées et qui auront encore plus de mal à financer la recherche, l’éducation, les retraites et la santé. Le traité interdit l’harmonisation des lois sociales : pas de salaire minimum dans tous les états membres, ni une politique d’harmonisation des salaires vers le haut. Par contre les salaires peuvent être fixés en deçà du seuil de pauvreté.

Il sape les héritages de 1789 et sacrifie la souveraineté populaire, l’un des précieux acquis de la Révolution française pour la redonner au nouveau pouvoir féodal : les multinationales.

Ce traité propose une guerre économique permanente sans fin. Nous devons rester en état d’alerte continu. Au premier fléchissement, nos concurrents profiteront pour nous détruire « L’Union a pour but de promouvoir la paix » est un mensonge, c’est une jungle qu’on nous propose où le monopole de la violence (économique ou autre) n’appartient et ne peut appartenir qu’au plus fort.

Penser que l’Europe qu’on nous propose sera une force d’équilibre qui s’opposera à l’hégémonie américaine et qui fera barrage à l’orientation libérale et guerrière de la mondialisation est un leurre. Au contraire, elle ne fera qu’accélérer l’américanisation des sociétés européennes et institutionnalisera la marchandisation de l’Europe.

b - Dans le monde Arabo-musulman

Décidé à transformer le Moyen-orient et l’Afrique du Nord et à imposer aux pays musulmans le modèle néolibéral, l’empire américain conjugue son pouvoir coercitif (hard power) contre l’Irak et les autres pays de l’ « axe du mal » et son pouvoir attractif (soft power) envers les autres pays arabes vassalisés dits modérés.

En Palestine emmurée et dans l’Irak détruit

Michel Warchawski, activiste et pacifiste israélien se pose la question : « Pourquoi la Palestine est si importante aux yeux de millions d’activistes de la société civile et politique. Pourquoi dans chaque manifestation contre le néo-libéralisme ou contre la guerre, le drapeau palestinien est omniprésent, bien plus que le drapeau irakien ou tout autre drapeau ? [13] »
- « Serait-ce parce que l’occupation israélienne est la plus barbare, la plus meurtrière ? » NON !
- « Est-ce parce que le mouvement national palestinien est une source d’inspiration pour les peuples du monde ? » Encore NON !
- « Est-ce alors la confirmation de l’antisémitisme des militants anti-guerre et anti globalisation comme l’affirme les « amis d’Israël » ? » Toujours NON !

La réponse exacte est :

La question palestinienne est un laboratoire de la guerre néocapitaliste.

Et le mur construit par Israël est un mur d’apartheid universel qui sépare le monde en deux : A l’est « la barbarie » et à l’ouest « la civilisation ».
Les mêmes groupes de politiques, d’experts, d’officiers et d’hommes d’affaires américains, israéliens et européens, élaborent une stratégie globale pour Bush et Sharon. Cette stratégie est basée sur la recolonisation du monde et sur la façon d’imposer l’hégémonie néocapitaliste.
A l’instar des néo-libéraux, les néo-conservateurs - qui entourent Bush et dont plusieurs d’entre eux ont des relations avec le « Likoud israélien » - vouent une haine viscérale au communisme et à l’Etat-providence. Ils abhorrent le multiculturalisme et le relativisme, prônent la démocratie libérale et le « droit naturel » et sont favorables au pouvoir des entreprises et des individus. Ces derniers ont entrepris une expérience inédite du néolibéralisme radical : anéantir totalement une nation pour qu’elle renaisse « pure », d’où leur surnom de « le camp de l’année zéro ».

Après l’attaque meurtrière américaine et la destruction totale de l’Irak, la machine néolibérale s’est mise aussitôt en marche : le service public irakien a été démantelé, les frontières ont été ouvertes sans restriction aux importations étrangères, plus d’un demi million de salariés licenciés sans aucune indemnisation, explosion du chômage, importation d’une main d’œuvre bon marché du Népal et des Philippines par les multinationales américaines, italiennes, britanniques, privatisation de la sécurité (on s’est étonné d’apprendre l’activisme de plusieurs officines de mercenaires dans le domaine de sécurité en Irak)...

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MessageSujet: Re: L’apocalypse néolibérale   L’apocalypse néolibérale EmptyVen 20 Mai à 14:36

La suite :

Citation :
L’Irak en sang, l’Irak en feu mais l’Irak résiste.

La Palestine occupée, la Palestine emmurée mais la Palestine résiste.

Dans les pays arabo-musulmans dits « modérés »

Les dirigeants américains sont persuadés que les « peuplades » arabes et musulmanes sous-développés et non-démocrates n’aiment pas l’Amérique et commettent des actes terroristes parce qu’ils sont tout simplement jaloux de son mode de vie. Ainsi pour mettre fin au terrorisme, il suffira à l’Amérique de séduire ces « peuplades » et de les persuader à adopter l’ « american way of life ».

Depuis, les programmes de séduction ne cessent de se multiplier. Après l’échec du programme « Grand Moyen Orient » (GMO), Bush s’entête et revient sur le programme alternatif l’« Initiative de Partenariat du Moyen-Orient » (MEPI) (Middle East Partnership Initiative) et enclenche son exécution.

Les pays réformateurs seront récompensés : ils deviendront alors membres de l’OMC et entreront dans la « démocratie du marché » !

L’universalisation de la démocratie libérale que l’empire veut imposer au monde arabe n’est pas celle du droit, de l’égalité, de la justice et du pouvoir au peuple. C’est une démocratie qui favorise la globalisation et permet à l’ogre Américain de s’assurer d’un approvisionnement régulier en pétrole et de consommer encore plus ce que les autres n’en peuvent produire. La démocratie à l’américaine est une « démocratie du consentement » basée sur la communication, l’argent, la propagande, le spectacle, la publicité et la consommation. Dans sa croisade néolibérale, le cannibale américain achète les dirigeants, finance les associations pro-états-uniennes et les médias de propagande pour vendre son produit d’ingérence démocratique. L’ogre oublie cependant que le monde arabo-musulman, même s’il traverse une période noire de son histoire, est ancré dans une histoire millénaire, possède une civilisation prestigieuse, des langues multiples et diverses, des peuples et des terres et qu’il résistera au nouvel ordre mondial.

c- En Amérique Latine

L’Amérique latine a été le premier laboratoire d’expérimentation où a été appliquée de façon systématique les politiques néolibérales. Cela a commencé au Chili sous la dictature de Pinochet, suivi de la Bolivie avant de se propager une décennie plus tard au reste de l’Amérique latine : Mexique, Argentine, Venezuela, Pérou, Brésil....

L’Argentine

Le 24 mars 1976, une dictature militaire soutenue par les Etats-unis s’empare du pouvoir en Argentine. Vite, cette dernière devient un très bon élève du FMI et met en œuvre un plan de libéralisation de l’économie et d’ouverture au marché mondial. Le néolibéralisme s’y installe et durera même après la chute de la dictature.

L’Argentine sous l’égide du FMI a libéralisé, privatisé, baissé les impôts et a bloqué les salaires. La défiscalisation a condamné le pays au déficit permanent : faute de ressources fiscales suffisantes, l’état doit s’endetter pour payer les intérêts de la dette extérieure.
Le but étant d’arriver à un déficit zéro, le gouvernement a alors reporté tout le fardeau sur le peuple ce qui a débouché sur une grande catastrophe sociale. La classe capitaliste qui a tiré le maximum de profit faisait fuir ses capitaux et n’a consacré aucun projet de développement de l’économie nationale.

Au début, le néolibéralisme profitait à une classe moyenne. Heureuse d’avoir le dollar à bon marché, elle ferma alors les yeux sur les millions de premières victimes de la mondialisation financière. Cependant quand l’effondrement de l’économie en 2001 plongea le pays dans le chaos, cette même classe moyenne découvrit avec horreur et stupéfaction que le néolibéralisme n’apporte ni bonheur, ni liberté et ni démocratie et qu’il a conduit le champion mondial de la privatisation et le meilleur élève du FMI à la ruine.

Le Brésil

En 1980, Lula fonde le Parti des travailleurs et le 27 octobre 2002 il est élu président de la république fédérative du Brésil. La victoire de Lula est celle des principaux mouvements issus de la société civile nés de la résistance à la dictature et au néo-libéralisme qui a suivi « la victoire sur l’oligarchie interne et les vampires étrangers dépend de la mobilisation et de la détermination des mouvements sociaux, populaires et démocratiques [14] ».

Le Brésil est un pays ravagé par la faim. Pourtant c’est l’un des plus grands exportateurs de produits agricoles du monde. La cause est que la totalité des exportations sont entre les mains de groupes étrangers. Pour vaincre la faim, Lula a mis en œuvre la stratégie de Programa Fome Zero (faim zéro). Mais comment une telle stratégie peut-elle réussir lorsqu’on sait que le pays est écrasé par une dette extérieure paralysante ?

Pour sortir du piège de la dette, il faut un ajustement fiscal définitif. Mais comment faire lorsqu’on sait que le système néolibéral interdit d’augmenter les impôts ? Faut-il alors réduire les dépenses et l’investissement publics et demander plus de sacrifice au peuple brésilien dont une grande partie vit en dessous du seuil de pauvreté ?

Le Mexique

Comme la plupart des pays d’Amérique latine, le Brésil souffre de la mainmise des sociétés transcontinentales privées. En plus de la dette extérieure qui absorbe la plupart des ressources du pays et le paralyse, plus de la moitié de la richesse nationale appartient à des capitalistes de l’Amérique du nord.

Au Chiapas - l’un des États les plus pauvres du Mexique - chaque jour des centaines de paysans sont chassés de leur terre. Au nord, des usines ont fermés, des exploitations familiales ont été balayées par des multinationales et les petits commerces par la grande distribution. Des villes entières ont dépéries et des réfugiés économiques errent à la recherche d’un travail.

L’Armée Zapatiste de Libération Nationale (AZLN), groupe révolutionnaire pacifiste est devenu le symbole de la lutte anticapitaliste au Chiapas. En réponse à l’ALENA (l’Accord de libre-échange nord-américain), les Zapatistes se soulevèrent pour dire « Basta » au néolibéralisme et à la mondialisation. Pour les mexicains, lutter contre la globalisation est devenue une question de survie « Et c’est pourquoi nous disons, nous, que la globalisation des puissants, ou plutôt, de l’argent, mange les pays et mange les gens qui vivent dans ces pays. » déclare Marcos, chef Zapatiste.

d- Dans le reste du monde

L’Afrique du Sud


La fin de l’apartheid en 1994 fut l’espoir d’une vie meilleure. Le parti politique d’Afrique du Sud (ANC) signa son premier accord avec la banque mondiale et accepta le programme d’ajustement structurel du FMI. Résultat : privatisation de l’eau, du logement et de l’électricité. Les Sud Africains se rendirent compte que leur vie n’a pas changé et que le visage du néolibéralisme est aussi hideux que celui de l’apartheid.

Le même fléau, les mêmes scénarios en Chine, en Inde, en Corée du Sud, au Taiwan, au Singapour, en Malaisie, en ..., en...

Le programme néolibéral est loin d’être achevé, il est en plein essor et son dynamisme est débordant.

L’espoir dans un battement d’aile d’un papillon

A travers le monde, des mouvements citoyens se créent, s’organisent et accentuent leurs coopérations. Ils forment un réseau intercontinental de communication alternative pour l’humanité et contre le néolibéralisme. Grâce à Internet, l’information circule rapidement entre eux sans intermédiaires censeurs. La presse écrite et audiovisuelle qui appartiennent de plus en plus à des groupe industriels et financiers qui contrôlent le pouvoir économique et qui sont en connivence avec le pouvoir politique sont désormais caducs.
Des rencontres intercontinentales sont organisées entres ces organisations, dans différents continents, pays, villes et villages.

« Nous ne sommes peut-être pas très nombreux, mais nous sommes des hommes et des femmes qui luttons contre le néolibéralisme.

Nous sommes des hommes et des femmes qui luttons partout dans le monde.

Nous sommes des hommes et des femmes qui voulons, pour les cinq continents

Démocratie !
Liberté !
Justice !
Solidarité ! »


Le météorologue Edward Lorenz démontre qu’une variation infinitésimale d’un paramètre insignifiant peut provoquer à plus ou moins longue échéance des changements incommensurables ; pour imager son explication, il dit qu’un battement d’aile de papillon à un point quelconque de la planète peut provoquer plus tard un ouragan à l’autre bout de la terre.

Ceci se vérifie aussi bien dans sociétés humaines : les changements de comportement qui semblent, à première vue, négligeables au départ peuvent déclencher des bouleversements à grande échelle.

Parions que les transformations sociales majeures du futur seront initiées par ces actions citoyennes de prime abord insignifiantes.

Les mouvements sociaux appuyés d’un NON français au référendum sur le projet de traité constitutionnel sera-t-il le battement d’aile de papillon qui balayera le néolibéralisme ?

« Que faire contre les ruses des scélérats ? Se rassembler. » Et nous sommes rassemblés et prêts à lancer une dynamique citoyenne mettant en échec cette issue néolibérale apocalyptique que les autres nous prédisent comme inéluctable.


Citation :
[1] Tali Fahima est une jeune israélienne incarcérée par Israël sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle pour une période de trois à six mois, indéfiniment renouvelable. Pour cause, Fahima a franchi le mur d’apartheid universel pour rendre visite à ses amis palestiniens.

[2] Le libéralisme de Hayek, La découverte, 2001.

[3] http://attac.fr/i407

[4] Etat d’exception permanent : la néorévolution américaine, Rodrigo Zayas, Edition L’esprit des péninsules, 2004.

[5] www.monde-diplomatique.fr

[6] Le grand bond en arrière, Serge Halimi, Fayard, 2004.

[7] L’empire de la honte, Jean Zeigler, Fayard, 2005.

[8] idem 1

[9] idem 1

[10] www.monde-diplomatique.fr

[11] Europe, la trahison des élites, Raoul Marc Jennar, Fayard, 2004.

[12] idem 3

[13] www.france-palestine.org

[14] idem 2
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