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 Super-profits, licenciements et grève à Besins International

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FleurOccitane
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MessageSujet: Super-profits, licenciements et grève à Besins International   Super-profits, licenciements et grève à Besins International EmptyLun 23 Jan à 2:59

Citation :

Super-profits, licenciements et grève à Besins International
45ème jour de grève à Besins, situé à Montrouge ! !

Comme personne n'en parle, je remets un article trouvé ici

Les Laboratoires Besins International sont implantés à Montrouge depuis 1976, entre rue Périer et rue Morel, avec un effectif de 165 salariés. C'est là qu'un mouvement de grève a démarré contre 28 licenciements. Nous avons interrogé les grévistes.

Besins est un des derniers laboratoires familiaux français dans le secteur de la pharmacie, les autres ayant été rachetés par des multinationales. La maison mère s'est installée à Bruxelles, les Laboratoires de Montrouge sont sa principale filiale. L'actionnaire unique de la holding est Jean Besins. Il coule les jours tranquilles d'une retraite dorée à Monaco. Ce parrain de Stéphanie de Monaco est un intime de longue date de la famille princière. Du beau monde : Jean Besins est classé parmi les 200 plus grosses fortunes françaises.

La société produit des traitements hormonaux de substitution (THS) : testostérone pour les hommes, progestérone et estrogène pour ces dames. Androgel®, à 150 euros (environ) la boîte est un gros marché en Amérique du Nord. Le traitement de la ménopause est vendu dans le monde entier.

Petits salaires et gros dividende

Et tout ça dope les résultats : 102 millions d'euros de chiffre d'affaires pour la filiale de Montrouge en 2004. Les dividendes versés à l'actionnaire unique se montent à 23,4 millions d'euros après impôt, 212% de la masse salariale selon un rapport d'expertise [1]. Faisons les comptes : 11 millions pour 165 employés et 23,4 millions pour un seul actionnaire. Un peu plus que de l'argent de poche pour ce dernier. Ça fournit une petite idée des super-profits dont est capable l'industrie pharmaceutique... sur le dos des salariés et de la Sécurité sociale.

On compte à Besins environ 40% de cadres, 40% de techniciens et 20% d'ouvriers. La forte proportion de cadres est une spécificité de l'industrie pharmaceutique qui est devenue un secteur très surveillé avec toutes sortes de contrôles après les scandales du sang contaminé et de la vache folle. Mais, direz-vous, au moins ça investit et ça réinvestit dans la recherche pour le plus grand bien de notre santé future ? Pas du tout, la recherche est quasiment inexistante chez Besins nous confient les grévistes. Les brevets sont déjà anciens.

Licenciements économiques, vous avez dit ?

Pourquoi donc des licenciements ? Il y a un second lieu de production dans la banlieue de Bruxelles. La direction voudrait spécialiser les sites : à Montrouge les normes de contrôle américaines de la Food and Drug Administration, un passeport très convoité que le site de Montrouge a obtenu pour produire l'hormone mâle ; en Belgique les normes européennes acceptées dans le reste du monde, pour le traitement de la ménopause.

50 % de la production de Montrouge serait donc délocalisée. Cela se traduirait par 28 licenciements. Il ne s'agit pas de dumping social, mais d'un dumping fiscal. « L'objectif d'optimisation fiscale a été explicitement avoué par la direction » nous rapporte Didier Massiou, secrétaire du Comité d'entreprise et fondateur de la section syndicale SUD-Chimie chez Besins. Déjà la société mère s'était délocalisée en Belgique pour éviter les droits de succession sur les entreprises [2] et l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Deux impôts inconnus chez notre voisin.

Pour se justifier, l'entreprise a bien invoqué des difficultés financières, un manque de marge bénéficiaire pour investir. Le Comité d'entreprise a donc commandé un diagnostic comptable pour en avoir le cœur net. L'expert a conclu à une santé florissante de l'entreprise.

Néanmoins la jurisprudence n'interdit pas de licencier sur des hypothèses : aujourd'hui tout va bien, mais demain on ne sait jamais - autrement dit, presque n'importe quel projet de licenciement économique passe la barre du Tribunal. Or la direction s'est appuyée sur des menaces supposées : la polémique, lancée par les américains et les anglais sur les effets du traitement de la ménopause. Mais les études concernent des hormones de synthèse, ce qui n'est pas le cas chez Besins. Puis il y a eu les mesures gouvernementales annonçant le remboursement des produits de marque au prix du générique. Enfin la menace d'un procès américain sur le brevet des hormones masculines. La direction pouvait toujours trouver des arguments et les grévistes ont jugé que porter la contestation devant le Tribunal de grande instance n'était pas la bataille à mener.

Les 28 licenciements ont été annoncés officiellement le 6 septembre en même temps qu'un « Plan de sauvegarde de l'Emploi » (PSE). Coût prévu de ce plan social : 1,6 millions d'euros.

Conformément aux obligations légales, il y a eu une série de réunions du Comité d'entreprise. Le plan social a été rédigé par une société extérieure, le cabinet Barthélémy, un cabinet d'avocats qui a produit un document standard avec la panoplie connue : formation, reclassement interne, pré-retraites (aujourd'hui appelées mesures d'âge), un plan qui ne tient pas compte des besoins réels sur le terrain. « Il y a 200 pages, mais c'est creux, et là-dessus on n'avance pas. La direction s'en tient au plan clés en mains, elle privilégie le circuit consultatif du Comité d'entreprise et refuse de recevoir les délégués syndicaux, c'est-à-dire d'entrer dans un cadre de négociations avec une décision à la clé » déclare l'un des syndicalistes. La grève a donc démarré le 30 novembre, pour faire pression sur les négociations qui piétinaient.

[...]

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=49622
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FleurOccitane
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MessageSujet: Re: Super-profits, licenciements et grève à Besins International   Super-profits, licenciements et grève à Besins International EmptyLun 23 Jan à 3:00

(suite)

Citation :

Je t'aime moi non plus

L'histoire du syndicalisme chez Besins est agitée. Une section CGT s'était créée en 1979. Ça avait été perçu comme une attaque personnelle contre la famille Besins, on avait crié au bolchévisme. La gestion de l'entreprise était très paternaliste avec un Jean Besins qui assistait aux mariages et enterrements des membres du personnel. « A l'époque, la religion des salariés était inscrite sur le registre du personnel » se rappelle Didier, un ancien de la boîte.

« Il y a eu des périodes dures. J'ai moi-même subi 5 tentatives de licenciement et un collègue délégué FO a été licencié l'an dernier puis réintégré après 7 mois de bataille » poursuit Didier, « et une période faste, au moment des 35 heures, en 1999, quand l'entreprise a eu un maximum de subventions et que la signature d'un accord avec les syndicats était obligatoire. Tout à coup, ça a été la lune de miel, il fallait signer à tout prix. Mais quand les subventions ont diminué, le dialogue a périclité. Comme les salaires ont continué à être bloqués, on a eu la grève historique, la première chez Besins, en 2002, une cinquantaine de grévistes pour une augmentation de salaire. »

« Les syndicats avaient été une coquille vide ou artificielle, sans vie démocratique" remarque Abdel-Mélik Hassaïne, délégué de SUD. "La CFDT forme la première vraie section syndicale, née avec la grève de 2002. SUD arrive avec le mouvement actuel et rassemble des salariés qui étaient auparavant ailleurs ou nulle part. La grande majorité des grévistes ont adhéré à SUD-Chimie. En fait il n'y a pas de différence entre SUD et les grévistes. Ça fonctionne comme un comité de grève où c'est la base qui décide."

« La direction s'est portée devant le Tribunal d'instance pour contester notre représentativité. C'est classique, puisque SUD n'est pas dans la liste des syndicats privilégiés. Bien sûr le Tribunal a considéré qu'on n'a pas la représentativité puisqu'on n'est qu'une création récente, alors qu'on est pourtant la plus grande section syndicale qui ait jamais vu le jour chez Besins » ajoute Abdel-Mélik qui conclut : « Ça ne nous chagrine pas, parce qu'on ne cherche pas les avantages de la position syndicale, mais seulement à montrer qu'on peut avoir un fonctionnement démocratique. »

25 grévistes, un noyau stable et d'autres qui viennent lors des grandes occasions, comme la manifestation dans les rues de Montrouge, mercredi 7 décembre, jusqu'à l'Hôtel de Ville. « On était moins de 40, mais la manif a été remarquée. Ça s'est bien passé avec le Maire » raconte Rabah Lefouili, délégué CFDT, « la direction nous répète depuis toujours que le Maire nous considère comme indésirables à Montrouge, qu'il y a des plaintes continuelles du voisinage pour le bruit et la circulation. Le Maire a paru surpris d'entendre cela et il nous a dit exactement le contraire, qu'il souhaitait que nous restions, que si on avait besoin de locaux il nous en donnait, etc. »

La lutte, ça paie

La suite ? « Au départ, il y avait seulement une partie de la production en grève [3]. Le tournant a été pris le 15 décembre quand la grève s'est étendue à tout le conditionnement. Du coup, le grand directeur, De Nève, est venu de Belgique, l'après-midi même. Il a négocié avec les sections syndicales et les indemnités qu'on nous proposait ont plus que doublé. Il faut dire que les relations sociales sont tout à fait différentes en Belgique, où les syndicats fonctionnent comme une espèce de service public ! » nous dit Laurent Luzard, fondateur de SUD-Chimie.

La convention collective stipule zéro indemnité avec une ancienneté de moins de deux ans, à peine 4 mois pour 10 ans d'ancienneté et un plafond à 20 mois. Ce sont les indemnités légales. A quoi s'ajoutent les indemnités « préjudicielles ». Les grévistes avaient demandé un plus de 40 mois de salaire brut pour tous. La direction proposait 2 à 10 mois. Finalement l'avancée obtenue prévoit 12 mois pour tous en dessous de 10 ans et de 14 à 16 mois au-dessus. Ce n'est pas un cadeau de Noël, mais un fruit de la lutte.

On est à un tournant de la grève. Les revendications, ça a d'abord été « non aux licenciements », puis « non aux licenciements forcés » et « aucun départ volontaire ne devra être refusé ». Mais la direction résiste, elle semble avoir ciblé un par un les salariés à licencier. « C'est vrai qu'il y a des volontaires au départ. En plus, on s'attend à des retombées déplaisantes après la grève, beaucoup préfèrent partir plutôt que de subir cela » affirme un gréviste.

Prochaine étape : une réunion début janvier entre la Direction, le Comité d'entreprise et l'Inspection du travail qui est l'autorité de tutelle chargée de juger la validité du plan social.

Quel est finalement l'avenir du site ? « La société est harcelée par des demandes de rachat. Probablement ça n'arrivera jamais du vivant de Jean Besins, après c'est autre chose ». Mais on assiste peut-être aujourd'hui à une étape d'un plan de désengagement. D'autre part la superficie du site s'est peu à peu étendue, à coups de rachats sur l'îlot. « La société pourrait être tentée de revendre pour obtenir une plus-value foncière et elle songe peut-être déjà au meilleur montage fiscal à ficeler dans ce but » conclut l'un des syndicalistes présents.

[1] Chiffres tirés de l'expertise comptable demandée par le Comité d'entreprise après l'annonce des licenciements. Le total des dividendes versés à l'actionnaire unique sur les trois dernières années est de 43 Millions d'euros.

[2] Le propriétaire unique n'est plus tout jeune et il a plusieurs enfants.

[3] Licenciés et grévistes sont essentiellement ouvriers et techniciens

[...]

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=49622
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FleurOccitane
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MessageSujet: Re: Super-profits, licenciements et grève à Besins International   Super-profits, licenciements et grève à Besins International EmptyLun 23 Jan à 3:01

(suite)

Citation :

En cadeau, le dernier communiqué de la section Sud Chimie à Besins

Grève chez Besins à Montrouge Faute de vraiment négocier La Direction fait dans la répression et l'intimidation

Aujourd'hui, mercredi 11 janvier, 43° jour de grève au laboratoire pharmaceutique Besins à Montrouge, plus que jamais, la direction montre son embarras et son incapacité à sortir du conflit. En effet, alors qu'elle donne dans l'illégalité depuis le départ, puisqu'elle a lancé son plan social en informant la presse avant le C.E., ce qui constitue au regard du Code du Travail un délit d'entrave, lundi 9 et mardi 10, les 3 militants fondateurs de la section SUD ont été convoqués au commissariat de Montrouge. Le motif est la disparition des clés des Fenwick au début de la grève qui avait amené la direction à faire un constat d'huissier et à faire changer les barillets. Mélik, porte-parole des grévistes, ainsi que les deux autres fondateurs, Didier, secrétaire du C.E. et Laurent sont comme par hasard les 3 noms donnés à la police par la direction. Sur quels critères, l'inspectrice était très gênée quand nous lui avons posé la question. La question que se posent d'ailleurs les grévistes c'est de savoir qui a volé ces clefs alors que la production était déjà totalement bloquée, d'autant que ce "vol" sert les volontés répressives de la direction.

Ce que pensent les grévistes, c'est que quand dans une médiation avec l'inspectrice du travail, la direction s'engage à faire un compte-rendu écrit de la réunion, réunion au cours de laquelle certaines avancées (maigres certes ! ) sur le volontariat, que 8 jours après toujours rien, ce qui énerve d'ailleurs l'inspectrice du travail (que des grévistes ont rencontrée lundi soir), il y aurait peut-être mieux à faire que de donner des noms à la police pour essayer de diviser le personnel et de casser SUD.

L'unité du personnel est au-dessus de ces basses pratiques. La suite maintenant, c'est une rencontre avec le groupe local d'ATTAC jeudi, et la tentative de trouver des contacts dans l'usine belge (la 2° du groupe) pour informer les autres salariés du groupe de la situation à Montrouge.

Aujourd'hui, plus que jamais, les grévistes sont écœurés par un patron trop occupé à utiliser les 23 millions € de dividendes qu'il s'est distribué au titre de 2004 pour écouter les salariés qui refusent un plan social à l'économie dans une entreprise extrêmement florissante (23M€ de dividende pour 101M€ de chiffre d'affaire).

Pour tout contact La Garenne-Colombes le 11 janvier 2006 51 Jean Bonal 92250 - La Garenne-Colombes Tél : 01 42 42 71 82 Fax : 01 42 42 95 27 Mail : solidaires-92 -at- wanadoo.f

anonyme article:49622 Lhh
le vendredi 13 janvier 2006 à 23h04

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=49622
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