Paris : les précaires se remobilisent au SJT...

Citation :: Paris : les précaires se remobilisent au SJT...

Aujourd’hui, mardi 13 décembre 2005, nous chômeurs, précaires, intermittents, nous sommes invités, avec ou sans convocation, à une séance d’information obligatoire au SJT, Solidarités et Jalons pour le Travail.

En ce jour de " négociation " Unedic, plusieurs dizaines de chômeurs de longue durée ont droit à un avant goût de ce qui nous attend dès le mois de janvier.

Ils ont en effet reçu une convocation de l’ANPE pour une action de "remobilisation". Leur présence est obligatoire sous peine de radiation immédiate.

De quoi s’agit il ? Certainement pas de propositions de formations adaptées à nos désirs d’emploi : en effet, hors secteurs sous tensions (bâtiment, restauration, nettoyage), les formations sont limitées à quatre mois par l’ANPE. De plus, une note confidentielle adressée à l’ensemble des directions ANPE que nous nous sommes procurée, donne ordre de suspendre les accords pour les formations à partir du 31 décembre 2005 pour tous les demandeurs d’emploi.

Et pour cause, la convention en cours de signature prévoit que les formations devront principalement répondre aux besoins des bassins d’emploi (traduire "les volontés patronales"), et qu’elles ne pourront dans ce cadre et sous peine de sanctions être refusées.

Donc, si l’on convoque aujourd’hui en masse les allocataires de l’ASS, c’est pour autre chose : d’ailleurs le site du SJT, Solidarités et Jalons pour le Travail, nous en donne la teneur. L’organisme propose en effet notamment des bilans de compétences approfondis.

Ces prestations, instaurées par le Pare en 2001, visent avant tout à orienter le demandeur d’emploi vers un métier non choisi en lui montrant qu’il a tout a fait les compétences requises pour faire maçon ou femme de ménage. Contrairement au bilan de compétences classique, le résultat de la prestation n’est pas confidentiel et sera transmis à l’ANPE qui aura ainsi tous les arguments nécessaires pour radier le récalcitrant.

Cette politique de retour à l’emploi forcé, qui passe par des partenaires privés ou publics, et s’inscrit dans la logique de contrôle des chômeurs, est amené à s’amplifier notamment par la mise en commun des dossiers ANPE et UNEDIC des demandeurs d’emploi bénéficiaires d’allocations, ou par l’accord entre l’ANPE et l’association des départements de France sur les Rmistes.
Cela se concrétise par la présence simultanée de l’Unedic, de l’Afpa, de l’Anpe et des partenaires que sont notamment les associations comme SJT, les entreprises d’insertion, les entreprises de travail temporaires et des fédérations professionelles, au sein des maisons de l’emploi.

La colère des précaires s’exprime partout et de diverses manières.
Réquisitions de richesses à Leclerc (Dijon) et à Lenôtre (Paris) le 3 décembre, occupations à chaque date des négociations Unedic à Paris et à Toulouse, série d’interventions dans les ANPE et les forums pour l’emploi à Rouen, prise à partie du directeur de l’ANPE, Christian Charpy, à Nantes et à Paris, information collective à Nantes lors de convocations d’ASS par l’Afpa : pas un jour sans que les précaires ne s’expriment !

Source/auteur : ac-forum
Mis en ligne le mercredi 14 décembre 2005, par Ludo

http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=7368