Chasse au pauvre à Avignon

Citation :: Chasse au pauvre à Avignon
dimanche 4 décembre 2005 par ELIE CARASSO.

Nous avons reçu une information concernant Avignon et la chasse au pauvre qui est ouverte en période de Noël. Un simple citoyen a pris la plume et écrit à madame le maire de la ville. La presse ne se fait l’écho de ce genre d’évènements qui en pèriode d’offensive sarkosyste n’a pas le vent en poupe. Il était donc naturel que notre site ouvre ses colonnes, publie ce témoignage, et appelle l’ensemble de nos lecteurs à en prendre connaissance.

Madame la Mairesse,

Aujourd’hui 30 novembre 2005 à 15 h, en haut de la rue Republique, sur la placette où se trouve le buste de je ne sais qui ( Aubanel ?), pas moins de 3 voitures de police avec un effectif d’une dizaine de policiers municipaux ont encerclé et enlevé avec une violence insupportable un jeune homme " blanc", assez solide de gabarit, qui tentait de vendre sur le trottoir des objets en bois sculptés ; il avait avec lui son chien noir et à coté de lui son duvet, ce qui ne pardonne pas, un sac de bagage en toile et de menus objets personnels. Ce garçon pauvre , certes, et qui essayait de vendre, ne se livrait à aucun comportement de nature à troubler l’ordre public. Il faut croire que la police municipale a reçu de vous la directive d’interdire toute visibilité de la pauvreté pendant la période des achats de NOËL.

Ce garçon a été maintenu allongé sur le sol, dans le froid, face contre terre, par 2 agents qui s’efforçaient de l’étouffer pour empêcher ses cris de désespoir car il criait de toutes ses forces, de longues minutes durant ; la foule s’assemblait, s’interrogeait : que lui reprochait-on ? Qu’avait-il fait de mal ? A l’évidence, rien, sauf d’exister et d’avoir l’audace de se montrer dans sa pauvreté lors des achats de Noel !

7 ou 8 policiers supplémentaires regardaient les bras ballants et de plus en plus pâles leurs 2 collègues tenter de faire taire et d’ d’enlever de force le malheureux qui combattait pour sa liberté. La foule a vite jugé ce qui se passait et a manifesté son indignation. Un cycliste d’un certain âge a apostrophé avec force l’escouade héroique, une dame âgée s’est indigné que la police n’emporte pas les affaires du garçon, même pas ses lunettes qui restaient sur le sol avec son duvet, son sac de toile et son chien noir. Un policier très intelligent lui a répondu que " si ses affaires vous intéressent, vous n’avez qu’à vous en occuper vous-mêmes", ce qui est très civique pour un agent de police. Les policiers avaient peur ; se sentaient mal à l’aise , ressentaient l’hostilité à leur égard devant leur agression injustifiable et en perdaient la tête. Finalement, au moment de partir en voiture où le jeune homme se débattait et criait encore, un cheffaillon a du donné l’ordre de prendre aussi les hardes du pauvre. Pour ma part, j’ai déclaré publiquement qu’il s’agissait là d’une injustice et de violences destinées à masquer la pauvreté et que je vous écrirai pour protester sur cette affaire. Nul policier ne s’est mêlé de prétendre m’intimider. Ils n’en menaient pas large devant les jeunes qui m’ont approuvé.

Cette agression des pauvres par la Mairie d’Avignon est proprement scandaleuse et contraire aux Droits de l’Homme garantis par la Constitution.

Vous êtes responsable d’enlèvements de force arbitraires et abusifs. Il s’agit là de remise en cause de la liberté des citoyens et des principes de la République.

Je demande à ATTAC et via elle à toutes les associations et partis, syndicats, d’intervenir auprès de vous.

Enfin, je demande à ATTAC de faire les démarches nécessaires pour connaitre l’identité et le sort de la malheureuse victime de la violence municipale afin d’obtenir sa libération et de lui venir en aide. Je préviens un avocat sur son répondeur.

J’envoie mon texte au MONDE et à LIBERATION. J’exprime mon indignation et mon écoeurement. Que nul ne s’étonne des violences en milieu pauvre et non pas immigré. Vu la façon inhumaine dont on les traite, il y a de l’émeute dans l’air. Le gouvernement des incendiaires, prenant la suite de ceux qui ont depuis 20 ans détruit le modèle républicain est le premier responsable.

Vous, Madame la Mairesse, apportez votre contribution hautement caritative aux crimes sociaux de la classe politique. Vous méritez avec tous vos confrères un vrai chambardement ! Si jamais une bande de banlieue vous agresse et vous maltraite, suffoquante sur le sol dix minutes durant, puis vous enlève, elle ne vous aura somme toute rendue que la violence que votre police sur vos ordres commet chaque jour contre les pauvres. Ne comptez pas alors sur ma solidarité. Je défends la République, non une oligarchie cynique et sans scrupules aux ordres des seuls milliardaires.

Elie Carasso, Pr de Philosophie.

http://www.info-impartiale.net/article.php3?id_article=164

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