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 De la loi d’orientation pour l’école française

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wapasha
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wapasha


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Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: De la loi d’orientation pour l’école française   De la loi d’orientation pour l’école française EmptyMar 17 Mai à 16:17

altermonde.levillage- mardi 17 mai 2005, Matthieu Brabant
LA LOI FILLON VUE D’ALGÉRIE
De la loi d’orientation pour l’école française
UN ARTICLE DE LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE

Article disponible sur le site de La Nouvelle République. (http://www.lanouvellerepublique.com/actualite/lire.php?ida=25702&idc=13)

Une révolte sourde gronde dans les couloirs et les cours de récréation des lycées français. Dans la rue aussi. Les lycéens observent, jugent et jaugent le moindre mouvement, la moindre parole audible du gouvernement, quand il ose en prononcer, des députés, pourchassés par les journalistes, des syndicats d’enseignants, portant des appréciations sévères, et des associations de parents d’élèves revendicatrices des droits de leurs enfants à un avenir prometteur, compromis par le projet de réforme de l’éducation nationale brandie ostensiblement par Fillon, son ministre.

Citation :
Les motifs de ce projet et le rapport annexe montrent très clairement les enjeux du projet : mettre l’école à l’heure des exigences du libéralisme européen, c’est-à-dire en phase avec les exigences du patronat. En d’autres termes, refonder un nouveau système éducatif et définir un nouveau compromis éducatif et social en complète opposition avec ce que connaît la France actuellement, hérité de la période de reconstruction des économies nationales qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale.

C’est une rupture avec l’époque giscardienne du collège unique, avec la réforme Haby de 1975. « La nouvelle loi d’orientation veut aussi inscrire l’effort de l’éducation nationale dans le cadre des engagements européens de la France (objectif stratégique pour 2010 de l’UE, déclaration du conseil européen de Lisbonne de mars 2000, précise le rapport annexe). L’objectif est clair dans le texte, si clair qu’il donne des frissons : « L’école doit préparer les jeunes à trouver un emploi en France et en Europe. » Soit. Mais le rapport enfonce on ne peut mieux le clou en expliquant la nécessité de répondre aux besoins économiques. « L’orientation et les formations proposées aux élèves tiennent compte de leur aspiration, de leurs aptitudes et des perspectives professionnelles liées aux besoins prévisibles de la société et de l’économie » (article 13 complétant l’article L 313-1).

Le terme « prévisible » pose un problème de sens quand l’Etat se désengage du processus de décentralisation libérale vers les collectivités territoriales et de réduction des dépenses publiques. L’école de Jules Ferry apparaît à la droite française trop coûteuse alors que les résultats sont par trop médiocres. Les associations de parents d’élèves montent au créneau et dénoncent les restrictions budgétaires alors que la loi Fillon organise des restrictions budgétaires pour les années à venir. Fillon parle d’échec scolaire. Certes, mais qui sont ces enfants qui subissent l’échec scolaire ? Dans quelles écoles ? Dans quels départements ? Dans quelles familles ? Attention à ne pas désigner les moralisateurs qui écrivent dans leur texte que « la nation fixe comme mission première à l’école de faire partager aux élèves les valeurs de la République ». Cette république qui s’attelle à l’objectif de lutte contre l’échec scolaire et la transmission d’un socle commun de connaissances. Quel socle commun quand celui-ci s’arrête au brevet, un minimum très basique qui rappelle le certificat d’études obligatoire d’antan !

On y ajoutera une note de vie scolaire pour bien mesurer la capacité d’adaptation de l’enfant à la vie en société. Cette note de vie scolaire qui décidera de l’avenir de l’enfant est redoutable en ce qu’elle contient d’ordre moral et d’autorité, socle commun, dit-on. On retrouve de nouveau la vision raciste du député Bénisti qui clamait, il y a peu de temps, d’intégrer les enfants d’immigrés à des cours d’éducation civique à 13 ans, parce que portant une tare originelle, des parents étrangers qui parlent « le patois du pays ». Ces mêmes enfants seront envoyés, à 16 ans, dans « un centre de délinquance fermé ». Ces parents étrangers seront soumis à un dispositif coercitif. La République effectue un « tri » dans cette population scolaire turbulente. Un tri social, à commencer par les enfants d’origine étrangère.

Comment lutter contre tous ces maux que par un dispositif de coercition, comme la réaffirmation du redoublement, considéré par certaines écoles de pédagogues comme inefficace, voire néfaste, à la fin de chaque année. Quid des cycles de mise en œuvre du programme personnalisé de réussite scolaire (PPRS), de l’alternance en 4e, des 6 heures de découverte professionnelle en 3e, de la remise en cause de la maternelle présentée comme possibilité et non comme un droit ? Pour ce dernier point, Fillon a même refusé un amendement des députés verts, réaffirmant le droit à la scolarisation dès trois ans, pourtant inscrit dans la loi de 1989 au prétexte que cela serait trop coûteux. Le projet de loi sur l’avenir de l’école serait aussi une école sans ces parents qui ont actuellement leur mot à dire sur l’orientation de leurs enfants. La coéducation, M. Fillon, rien à voir !

C’est le retour d’une idéologie de droite pure et dure, des dons, des talents, du mérite, des aptitudes du XIXe siècle, où les enseignants seraient revalorisés par la sanction. L’idée de l’éducation pour tous, à la poubelle, car la vision des forces conservatrices travaille dans l’ombre au retour de l’école des jésuites de « papa ». Fillon fait l’impasse sur les contenus des enseignements, les méthodes pédagogiques et les méthodes d’évaluation. Elle renvoie la responsabilité de l’échec scolaire sur les élèves et leurs parents.

La porte est grande ouverte à l’école à plusieurs vitesses où chacun s’en sort selon ses capacités. A l’objectif d’un service public d’éducation, visant à compenser les inégalités socioculturelles et réunir les conditions de l’accès de tous à un haut niveau de savoir et de culture, le ministre de l’Education et son gouvernement restent sourds. C’est l’ère des clones, agents dynamiques du libéralisme mondial. Mais la mobilisation des lycéens en mars dernier a fait reculer le gouvernement qui a tenté une « suspension-dissociation » de la réforme du bac, puis en déclarant l’urgence du projet de loi pour agir vite et imposer ses orientations.

Que les partenaires dans ce combat (lycéens, collégiens, profs et parents) restent vigilants, l’avenir de l’école risque d’être compromis quand les politiques, si loin du quotidien, s’en occupent.
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=2777

@+
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