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 NON à la loi du 23 février 2005

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FleurOccitane
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Nombre de messages : 5959
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

NON à la loi du 23 février 2005 Empty
MessageSujet: NON à la loi du 23 février 2005   NON à la loi du 23 février 2005 EmptyLun 5 Déc à 19:30

Citation :

NON au détournement frauduleux de l’histoire, NON à la loi du 23 février 2005

de Leila Salem

"Il faut que notre sang s’allume
Et que nous prenions feu
Pour que s’émeuvent les spectateurs
Et pour que le monde ouvre enfin les yeux
Non pas sur les dépouilles
Mais sur les plaies des vivants"
Kateb Yacine

Le 23 février 2005, une loi reconnaissant "le rôle positif" de la colonisation française outre-mer, notamment en Afrique du Nord et imposant l’enseignement d’une version glorificatrice de la colonisation dans les écoles fut votée.

"Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit". Article 4 de la dite loi.

Scandalisés, des historiens fustigent cette loi "En ne retenant que le " rôle positif " de la colonisation, cette loi impose un mensonge officiel sur des crimes, sur des massacres allant parfois jusqu’au génocide, sur l’esclavage, sur le racisme hérité de ce passé" s’indignent ces historiens. Ils rédigent alors une pétition "Colonisation : non à l’enseignement d’une histoire officielle" et demandent l’abrogation de l’article 4 de cette loi honteuse.

Ainsi d’après la loi française, la colonisation est une "œuvre positive" et doit être glorifiée dans nos écoles républicaines !

Quel mépris des peuples !

Ce révisionnisme est une insulte pour les peuples et il est indigne du pays qui se définit comme celui des droits de l’homme. La colonisation partout où elle a sévi, en Afrique ou ailleurs, n’a apporté que malheur, destruction et déstructuration sociale.

Pour se justifier, certains affirment que le départ de la France a plongé les anciennes colonies dans la misère et le chao, car ces peuples ne peuvent pas s’administrer seuls et ont besoin de tutelle permanente, et que le passé colonial n’y est pour rien dans leur sous-développement structurel.

Donc cent trente ans de présence française en Algérie, cent trente ans d’humiliation, de violence, de tentative d’éradication du tissu social et des fondements culturels n’ont aucune incidence sur le présent de l’Algérie et que son passé colonial n’a aucun lien de causalité avec son drame actuel ?

Aussi mal que le mal lui-même, sa négation !

"J’entrerai dans vos montagnes ; je brûlerai vos villages et vos moissons ; je couperai vos arbres fruitiers, et alors ne vous en prenez qu’à vous seuls".

Le général Bugeaud a exécuté ses menaces et il ne fut pas le seul ; les généraux de l’armée française : St Arnaud, Montagnac, Cavaignac, Pélissier, Lamoricière avaient élevé la razzia en doctrine. Sous leurs ordres, des milliers d’Algériens furent "enfumés" dans des fours crématoires artisanaux. Massacres systématiques des populations civiles ; douars, villages, villes et cahutes brûlés ; récoltes et vergers détruits.

La relève fut assurée avec autant de talent par leurs successeurs : Bigeard, Salan, Massu et consorts : arrestations, tortures, disparitions, assassinats, viols, etc....

"Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures" voilà des propos tenus non pas par un Le Pen en meeting électoral, mais par Jules Ferry, alors ministre de l’Éducation et initiateur de l’école unique, gratuite, laïque et obligatoire. Cette école était destinée aux bons blancs, mais interdite aux indigènes qui ne doivent guère franchir le cap du certificat d’études.

Jules Ferry et toute la classe politique de l’époque estimaient que l’arabe n’a pas besoin d’un niveau d’instruction élevé ; l’enseignement squelettique qu’on lui dispense doit surtout lui servir à ce qu’il comprenne bien les ordres de ses maîtres et à les exécuter avec application et docilité.

Des générations entières étaient privées de savoir et de connaissance et n’ont connu de cette école que négation de leur histoire et de leur culture.

Maintenir l’autochtone dans l’ignorance, l’exploiter et le mater s’il se révolte, voici donc la devise des colonisateurs. Ainsi le 8 mai 1945 lorsque des Algériens, qui ont participé au sein des forces Alliés comme chair à canon, sont sortis dans la rue pour revendiquer l’égalité et l’autodétermination, la riposte de l’armée coloniale fut impitoyable, bilan : 45000 morts.

Dix ans après, pendant la guerre de libération (1954 - 1962), l’état colonial a tué plus d’un million d’Algériens. Outre ces massacres, la torture a sévi partout en Algérie. Elle était généralisée, institutionnalisée, voire encouragée par les pouvoirs civils et politiques.

Dans ses mémoires, le Général Aussaresses affirme que François Mitterand, à l’époque garde des Sceaux, était au courant de l’assassinat des deux résistants algériens Ali Boumendjel et Larbi Ben M’hidi. Son cabinet avait un fonctionnaire sur place, le juge Bérard qui devait informer Mitterand personnellement. Ce juge aurait encouragé, à mots couverts, Aussaresses, à liquider les deux leaders qui étaient en captivité au moment des faits. Les techniques Nazis de l’électrocution et du gavage par l’eau ont été les armes de torture les plus utilisées. Le criminel de guerre Bigeard soutient que la torture est un "mal nécessaire" et que les colonisateurs pour mater les colonisés sont "obligés " de les torturer. Si la colonisation ne peut éviter ce "mal nécessaire", c’est tout simplement parce qu’elle-même est un mal absolu.

Pendant près de 130 ans, la présence coloniale a eu pour corollaire des pertes humaines massives (en plus des massacres, les peuples colonisés fournissaient le gros des bataillons et surtout servaient de chair à canon aux deux Grandes guerres), un état de non droit incitant les populations à des révoltes incessantes.

Hier, c’était l’Algérie, l’Indochine, aujourd’hui c’est la Palestine et l’Irak : le colonialisme s’avère fidèle à lui même et garde le même visage, celui de l’arrogance, du mensonge, de l’horreur et de la barbarie.

Cette loi inacceptable est contraire au rapprochement des citoyens français et pousse à l’ethnisation des débats et au repli identitaire.

Cette loi est une honte, elle doit être abrogée !

De : Leila Salem
mardi 22 novembre 2005

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=20858
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