Appel à une mobilisation générale

Citation :: Abrogation du protocole du 26 juin 2003 ! Face à la violence de toutes les formes de précarité : résistance !

Orchestrée par le MEDEF, la précarité ne cesse de gagner du terrain entraînant la misère sociale chez des millions de salariés, chômeurs, immigrés, jeunes… Dans nos branches, l’application du protocole d’accord sur les annexes 8 et 10 se révèle être une véritable catastrophe ! Même les rapports commandés par le Ministère confirment les méfaits du protocole !

Jean-Paul Guillot, expert indépendant missionné par le Ministère de la Culture a eu pour mission de produire des données statistiques sur les secteurs du spectacle vivant et enregistré Le 29 septembre dernier, il présentait donc les premiers résultats de son étude ainsi que ses propositions et préconisations.

Il a établi les premières données chiffrées officielles des réalités des conditions d’emploi dans les domaines du spectacle pour les salariés. Il pointe plusieurs effets encore jamais officiellement reconnus, notamment l’inégalité de traitement entre des personnes aux situations de travail et de salaires similaires et les effets contre-productifs de l’application du SJR, le rapport préconise la distinction entre ce qui relève de l’emploi et ce qui relève du chômage et prône une mise en cohérence entre les deux…

Par ailleurs, dans notre quotidien, nous constatons que l’obtention du régime de l’intermittence du spectacle est toujours plus difficile. La course aux cachets s’est accrue pour un nombre plus important d’entre nous. Nous sommes une bonne partie à devoir accepter des cachets et des conditions de travail au rabais.

Combien d’entre nous ont quitté la profession ou sont tentés de le faire ? Sans parler des difficultés kafkaïennes auxquelles nous nous heurtons quand il s’agit de discuter avec les administrations qui gèrent nos dossiers, administrations dont les salariés subissent eux-mêmes l’amoindrissement des conditions de travail.

Quelques pistes intéressantes dans le rapport : On trouve de bonnes surprises dans le rapport Guillot : le rapport préconise la distinction entre ce qui relève de l’emploi et ce qui relève du chômage et prône une mise en cohérence entre les deux.

Ainsi, l’assurance-chômage devrait retrouver son rôle premier : assurer un revenu de remplacement et non un revenu de complément. En clair, l’indemnité chômage ne doit pas servir à éviter de payer du travail effectué mais non déclaré, donc non rémunéré en salaire direct, bref du travail dissimulé.

Il annonce aussi que la lutte contre la précarité est un objectif à atteindre, en particulier à travers : l’allongement de la durée moyenne des contrats, la prise en compte de la totalité du travail effectué, une redéfinition du recours aux CDD d’usage et des requalifications de contrats en cdi, ainsi que l’élaboration par les partenaires sociaux - avec l’aide de l’Etat - de 8 nouvelles conventions collectives qui remplaceraient l’éparpillement des 20 conventions actuelles, et surtout qui seraient étendues à tous les champs d’activité du secteur.

La CNT Spectacle se réjouit de ces avancées syndicales et met tout en œuvre pour aider les travailleurs à faire respecter leurs droits et améliorer leurs conditions de travail. Pourquoi, en revanche, malgré tous les constats établis par Jean-Paul Guillot, le gouvernement n’a-t-il pas enfin abrogé le protocole de 2003 ? Et comment croire aux mesures préconisées par Guillot dans le contexte actuel des lois antisociales de Villepin ????

Avec sa ” bataille pour l’emploi “, Villepin a en fait commandité l’un des plus grands hold-up sur le droit du travail. Rappelons quelques mesures récentes du gouvernement Villepin :

- la création d’un contrat nouvelle embauche (CNE) pour les entreprises de moins de 20 salariés qui maintient les salariés en période d’essai, donc sans droits, à la merci du moindre licenciement, pendant 2 ans,

-de nouvelles exonérations de cotisations patronales (25 milliards d’euros) qui viennent encore grever les budgets des caisses de protection sociale (Unedic, sécu) - on comprend mieux la croissance des déficits !

Ces mesures constituent des attaques claires des droits des salariés, du Code du travail mais aussi des conventions collectives et elles vont renforcer la précarité. Le patronat est le seul à se frotter les mains grâce aux dernières réformes qui précarisent nos vies. Nous voyons déjà des CNE remplacer des contrats d’intermittent chez les monteurs ! Dans ces conditions comment croire aux beaux rêves dont nous berce M. Jean-Paul Guillot ???

Par ailleurs, le gouvernement Villepin ne peut prendre le risque de froisser ses meilleurs alliés, ceux qui l’aident concrètement à faire passer ses réformes (retraites, sécu, chômage, “cohésion sociale", rma…), en imposant l’inertie sociale : le MEDEF et la CFDT.

Or, actuellement MEDEF et CFDT ne veulent pas voir renégocier les accords UNEDIC des intermittents, avant la conclusion de la nouvelle convention Unedic pour le régime général, qui s’oriente sur une dégressivité des allocations et une baisse des indemnités afin de réduire une nouvelle fois le nombre de chômeurs indemnisés.

Il est donc à prévoir que le protocole de juin 2003 soit prorogé jusqu’à la fin 2006 !!! C’est inacceptable !! Pas de mystère : il faut se mobiliser, construire un rapport de forces ! Aujourd’hui, plus que jamais, il faut se mobiliser pour reconstruire et imposer un nouveau rapport de forces, en notre faveur, pour obtenir des avancées et d’abord l’abrogation claire du protocole.

La CNT appelle toutes les organisations syndicales, les collectifs et les associations à construire ensemble une mobilisation unitaire des salariés dans les secteurs du spectacle vivant et enregistré pour faire face aux attaques patronales et gouvernementales et pour imposer nos droits, contre la précarité :

Mobilisation generale ! !

CNT Culture Spectacle,
33 Rue des Vignoles, 75020,
cnt.culture.spectacle (a) no-log.org,
www.cnt-spectacle.org

http://infoblog.samizdat.net/page.php?p=2796