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 Écologie et capitalisme: Inconciliables

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FleurOccitane
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MessageSujet: Écologie et capitalisme: Inconciliables   Écologie et capitalisme: Inconciliables EmptyLun 7 Nov à 19:22

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Écologie et capitalisme: Inconciliables
Anonyme, samedi, 05/11/2005 - 12:10

Numéro 7, février 2002

Par Pierre Bibeau

La détérioration effréné de l’environnement s’accentuant, nous assistons à un nouveau phénomène : l’écologie politique. Les partis politiques verts ont dépassé le stade de la marginalité et font maintenant partie de coalitions gouvernementales au pouvoir en Belgique, en France et en Allemagne; même le parti vert de Ralph Nader aux USA ne peut plus être ignoré.

L’écologie politique comme mouvement identitaire est apparue à la fin des années 60, avec l’arrivée sur la scène politique de René Dumont. Ingénieur agronome de profession, attiré au départ par les théories productivistes, celui-ci fut par la suite impressionné par les spectaculaires transformation agraires intervenues en Chine après la Révolution de 1949. René Dumont décida alors de mettre en branle un projet politique basé sur le développement durable, anti-capitaliste, dont l’axe central porterait sur la fin du gaspillage des ressources dans les pays riches et l’arrêt du pillage de ces mêmes ressources dans les pays du tiers-monde, eux qui doivent se contenter d’un climat où la survivance des êtres est empreinte de précarité en raison d’un manque de biens élémentaires.

Avec le temps, les thèmes des Verts se sont multipliés : la démographie, la pollution (de tous les types : eau, air, terre) bien sûr, mais aussi l’agriculture bio, le développement durable, la paix, l’énergie renouvelable, etc. En même temps, les théoriciens écologistes ont parfois pris toutes sortes de directions. Certains sont même allés jusqu’à déformer leurs principes, au point où mêmes les chantres du néo-libéralismes peuvent se réclamer de la pensée écologique. Mais peut-on vraiment concilier capitalisme et écologie?

Ici, l’écologie politique tarde à prendre sa place. Le système politique uninominal à un tour ne favorise pas l’éclosion politique d’un tel courant. La remarque s’applique d’ailleurs à tous les autres courants politiques actuellement minoritaires. Les précurseurs du combat écologique ont été, et sont encore souvent, des scientifiques qui continuent à considérer le politique-au sens large- avec un regard réprobateur et sceptique. S’ils s’y investissent, ils le font de manière circonspecte et balisée.

Le politique et l’écologie se manifestent plutôt, ici, par des batailles localisées : regroupement de citoyens contre les usines à cochons; ville de Montréal contre le Ministère du Transport par rapport au dossier de la rue Notre-Dame à Montréal; etc.

En même temps, nos gouvernants ne peuvent plus se soustraire à ces préoccupations légitimes qu’une frange de plus en plus large de la population voient comme étant désormais incontournables. On associe de moins en moins le domaine de l’environement comme relevant de dépenses surperflues. Les préoccupations environnementales légitimes deviennent de plus en plus un calvaire pour les capitalistes qui ne peuvent se sortir de la logique marchande. Ils peuvent chercher à pallier quelque peu, en établissant un systèmes de récupérations (les bacs verts), de traitement des eaux des municipalités ou des papetières, de contrôle des CFC ou des émissions de gaz carboniques, etc. Mais ces mesures demeurent nettement insignifiantes vis-à-vis de la destruction que l’économie capitaliste continue à engendrer.

Les capitalistes n’ont pas le choix : ils se doivent de générer des profits sinon ils vont mourir. Donc, ils préfèrent tuer à petit feu ce qui les entourent plutôt que de voir leurs bénéfices entravés. “Le peuple avant les profits” : ce n’est pas un slogan creux. S’ils continuent à salir la planète comme ils le font, la désolation environnementale sera le lot de la population toute entière.

La logique du profit maximal pousse les compagnies à exploiter les ressources jusqu’à épuisement. La concurrence effréné ne permet aucun répit au capitaliste puisque le compétiteur viendra ravir sa part de marché. C’est ainsi que les richissimes bancs de morue de l’Atlantique se sont appauvris au point où le gouvernement fédéral a dû imposer un moratoire; où la forêt boréale est menacée par les compagnies forestières; où l’épuisement de minerai pour une localité signifie un dépérissement allant jusqu’à la mort de celle-ci (fermeture de Fermont dans les année 80’) et de sa région (région de Chibougamau et de l’Amiante) . Est-ce là tout ce que la bourgeoisie a à offrir ? Un autre monde est-il possible? Envisageable ?

Une autre gestion écologique est possible

Engels, en 1876, cent ans avant René Dumont, affirmait déjà: “L’Homme n’est pas extérieur à la nature, il en fait partie intégrante. C’est le propre de l’Homme d’être le seul à pouvoir connaître les lois de la nature. À nous d’utiliser cette connaissance de manière judicieuse. Étant donné que nous connaissons les lois de la nature, nous pouvons aussi prévoir les conséquences lointaines de nos agissements. Nous pouvons donc maîtriser et limiter des conséquences.”

Le point de vue développé par Engels n’était pas élaboré à partir d’une vision purement axée sur l’écologie dans son cadre actuel. Engels voyait la question de l’environement comme étant inextricablement liée au système social dans lequel vit l’humanité. Il connaissait les affres environnementales auxquelles les classes laborieuses étaient soumises dans les mines d’Angleterre ainsi que les conditions indigentes et d’insalubrité reliées au logement auxquelles ces mêmes classes devaient endurer pour que la bourgeoisie puisse bénéficier de somptueuses villas.

Pour Engels, l’être humain doit vivre en harmonie avec la nature mais il ne peut le faire sous le capitalisme parce que ce système engendre des conditions non-environnementales. Au yeux d’Engels, un autre système était donc nécessaire pour que soit considéré à sa juste valeur les aspects environnementaux. Ce système avait pour nom : le socialisme.

Beaucoup d’écologistes récusent les idées communistes ou se disent ni de gauche, ni de droite. En agissant de la sorte, ils ne peuvent cependant être complètement conséquents avec leurs objectifs. Ils ne font en fait que le travail à moitié et abandonnent en cours de route la nécessité de véritables transformations sociales, lesquelles pourraient engendrer un développement durable.

L'expérience des pays socialistes

Cheminées crachant des fumées noires, villages de pêcheurs à l’abandon, catastrophe nucléaire à Tchernobyl... les anciens pays socialistes de l’Europe de l’Est demeurent dans l’imaginaire de beaucoup de gens comme ayant été une gigantesque catastrophe écologique.

Il faut reconnaître qu’avec nos yeux d’aujourd’hui les pays socialistes ont effectivement commis des erreurs impardonnables. Mais il faut aussi nuancer : tout n’était pas non plus complètement négatif.

Dans les années 30, 40 et 50, les questions environnementales n’avaient pas la cote la plus élevée. Ce constat valait autant dans les pays socialistes, que dans les pays capitalistes d’ailleurs. Cela dit, il est faux de prétendre que les questions écologiques furent systématiquement mises de côté, durant ces années, dans les pays socialistes. Elles n’ont peut-être pas tenu le haut du pavé tout le temps; toutefois une attention particulière leurs étaient consacrée. Mieux, les pays socialistes ont été des précurseurs dans plusieurs domaines. Les ex-pays socialistes d’Europe de l’Est peuvent d’ailleurs se prévaloir d’un bon nombre de réalisations positives incontestables dans le domaine de l’environnement.

Prenons d’abord comme exemple le fait que les Constitutions de ces pays incluaient des références explicites à la protection de l’environement. Un état socialiste se caractérise par le fait que sa législation reflète les intérêts des travailleurs, y compris sur le plan environnemental. Ce n’est donc pas un hasard si les États socialistes furent parmi les premiers à adopter une vaste législation relative à l’environnement.

Comme nous le mentionnions plus haut, des problèmes réels de pollution sévissaient dans les grands centres industriels d’Europe de l’Est... Mais ces régions ne constituaient qu’une petite partie de la superficie du pays, alors que de vastes régions restaient pratiquement inviolées. Cela est tellement vrai qu’aujourd’hui encore plusieurs Européens de l’Ouest passent leurs vacances annuelles en Europe de l’Est pour y profiter d’un environnement naturel auquel ils n’ont plus accès chez eux. En fait, 20 % de la superficie totale de l’URSS était des territoires protégés. Lénine, en pleine guerre civile, fonda la première réserve naturelle protégée dans le delta de la Volga. On y trouve encore des espèces animales et végétales rares ou disparues en Europe de l’Ouest.

C’est un fait reconnu de tous que le transport en commun, dans les anciens pays socialistes, était efficace et utilisé à un coût ridiculement bas. Le transport du fret se faisait majoritairement par le train plutôt que par camion, plus polluant. Le transport en Europe de l’Est engloutissait à peine 13 % de la consommation totale d’énergie -en Tchécoslovaquie, c’était 6%- alors qu’ici, dans les pays capitalistes, cela varie toujours, aujourd’hui, entre 20 et 40 %, selon les pays.

Dans les années 50, un ingénieux système de récupération de la chaleur fut inventé et cela permit de rédurie 2,5 fois l’ancienne consommation d’énergie.

Depuis des années, avec raison, les Verts nous parlent de “prévention” de manière à réduire la production de déchets. Pourtant les produits jetables continuent à pulluler et les monticules de déchets ne désemplissent pas.

Les bacs verts, servant au recyclage, ne sont apparus au Québec à grande échelle que depuis une décade, et encore, certaines régions en sont toujours dépourvues. Pourtant, en ex-RDA, ce système était déjà bien implanté dans les années 80, En 1988, plus de 75 % des déchets plastiques y étaient déjà recyclés.

Pour une société écologique

Les connaissances scientifiques d’aujourd’hui nous permettent de concevoir une société à la fois écologique et moderne. Nous savons qu’une planification efficace permettrait de nourrir tous les habitants de la planète; que la pollution atmosphérique pourrait être diminué de beaucoup et que des sources énergétiques vertes peuvent remplacer les énergies fossilifères et nucléaires (moteur à hydrogène, énergie solaire, éolienne, hydroélectricité); que nos biens peuvent être aisément recyclés. Mais voilà que l’avenir de nos enfants est menacé parce que toutes ces réalisations ne sont pas rentables et prioritaires.

Ce constat est d’autant plus dramatique que les pays occidentaux sont les principaux pollueurs et que ce sont les populations de pays moins avancées qui subissent les pires torts : l’impérialisme a également un côté brun. Seuls les riches peuvent encore jouir des biens de la terre. Dumont avait raison : capitalisme et écologie sont inconciliables.

Soumis par Bolchévik

http://www.cmaq.net/fr/node.php?id=22746
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