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 La tradition communiste dans l'anarchisme

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FleurOccitane
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Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: La tradition communiste dans l'anarchisme   La tradition communiste dans l'anarchisme EmptyLun 7 Nov à 17:47

Citation :

RIEN POUR NOUS... TOUT POUR TOUS ET TOUTES !
La tradition communiste dans l'anarchisme


Dans les buts et principes de la NEFAC, il est dit que la fédération est "une organisation de révolutionnaires venant de différents mouvements de résistance et s'identifiant à la tradition communiste dans l'anarchisme (1)". Plusieurs froncent les sourcils en entendant cela et se demandent ce que nous pouvons bien vouloir dire par là. Anarcho-communistes, communistes libertaires, anarchiste-communistes... Autant de contradictions dans les termes ? Y aurait-il eu une alliance secrète entre Marx et Bakounine, Lénine et Makhno, Mao et Pa kin ? Serions-nous des bolcheviks déguiséEs dont la mission est de subvertir l'anarchisme et recruter des petitEs soldats pour "Le Parti" (peu importe lequel) ? Bien sûr que non ! Voyons voir de plus près.

Qu'est-ce que le mot communisme signifie réellement ? Le communisme, c'est la doctrine qui dit que l'on devrait mettre les moyens de production et de distribution ainsi que la richesse produite socialement en commun. C'est le rêve de l'abolition des classes et du salariat, remplacé par une communauté mondiale, sans classe. À notre avis, un communisme réel ne peut que viser à détruire l'État parce que l'État, c'est l'organisation politique servant à la domination d'une classe sur toutes les autres. Tant qu'il y a État, il ne peut pas y avoir communisme parce qu'il y aura nécessairement des classes (en tout cas, au moins une : les bureaucrates).

Bien que tout le monde ne soit pas d'accord là-dessus, il pourrait très bien y avoir communisme et centralisation (comme il pourrait y avoir autogestion et centralisation). Le communisme peut s'apprêter à plusieurs sauces politiques et organisationnelles. Nous, nous sommes pour un mode d'organisation fédéraliste, basé sur la démocratie directe. Ceci dit, un mode anarchiste n'implique pas nécessairement un mode communiste (et vice-versa). Il y a des anarchistes individualistes, des anarchistes collectivistes, des anarchistes mutualistes, etc. Tout comme il y a des communistes autoritaires, des communistes de conseil, des communistes primitivistes, etc. Nous, nous sommes des anarchistes communistes. C'est pourquoi nous disons "anarcho-communistes" ou "communistes libertaires". L'un définissant l'autre.

Les racines de l'anarchisme

L'anarchisme est né et s'est développé dans l'Association Internationale des Travailleurs (AIT ou 1ère Internationale, 1864-72). À l'origine, l'Internationale avait été conçue comme un pacte entre les prolos anglaisES et françaisES afin d'éviter que ces dernierEs ne soient utiliséEs pour briser les grèves des premierEs qui commencaient à s'organiser en syndicats. L'organisation a fait des petits et elle a rapidement regroupé en son sein plus de 2 millions de prolétaires, agissant à la fois comme centre de solidarité --en organisant des collectes dans différents pays pour aider les grévistes des autres, par exemple-- et comme laboratoire révolutionnaire où se côtoyaient plusieurs tendances socialistes. Même s'il y avait eu auparavant des théoricienNEs et des mouvements sociaux qui avaient déblayé le terrain --Proudhon, par exemple--, l'anarchisme comme doctrine et mouvement s'est cristallisé en son sein autour de militantEs comme Bakounine, Cafiero ou James Guillaume et de mouvements comme les horlogerEs du Jura suisse, les artisanNEs italienNEs et françaisES et les ouvrierEs espagnolEs.

Les premierEs anarchistes étaient généralement collectivistes et s'opposaient au 'communisme' défendu par Marx et d'autres. C'est à dire que les ouvrierEs d'une place donnée allait s'emparer de leur outil de travail et le gérer en commun. Ils et elles en seraient les propriétaires collectifs par le biais de leurs associations (un peu comme une coopérative). Le partage des richesses allait se faire essentiellement par une rémunération basée sur la somme de travail fournie par chaque salarié. Le problème, c'est que de cette façon, on risquait d'arriver à une sorte de capitalisme collectif. De plus, on ne garantissait pas la solidarité et ceux et celles qui n'étaient pas salariéEs, n'avaient pas leur mot à dire et devenaient dépendantEs des ouvrierEs. Le sort des femmes, des enfants et des vieux, dans ce modèle était guère plus enviable que dans l'ancien système.

La critique du modèle collectiviste s'est développée dans les années 1870. "Le type d'anarchisme qui apparaît dans un collectivisme plus élaboré est le communisme. C'est l'idée qu'il n'est pas suffisant que les moyens de production soient la propriété de tous et de toutes, mais que les produits du travail doivent aussi être mis en commun et distribués selon la formule : "De chacunE selon ses moyens à chacunE selon ses besoins". L'argument communiste est le suivant : tout humain a droit à la pleine valeur de son travail, mais il est impossible de calculer la valeur du travail d'un seul humain, car le travail de chacunE est englobé dans le travail de touTEs, et des travaux différents ont des valeurs différentes. Il vaut donc mieux que l'économie toute entière soit aux mains de la société dans son ensemble, et que le système des salaires et des prix soit aboli. (2)"

Par rapport au collectivisme, qui ne s'intéressait qu'aux producteurs et ne donnait de droits et voix au chapitre aux gens qu'en tant que tel, le communisme avait l'avantage de libérer les femmes qui le voulaient de leur mari en abolissant l'idée de salaire familial et donc ouvrait la porte à la reconnaissance de tout le travail dit féminin qui autrement était caché. Autrement dit, alors que le collectivisme ne valorise que la production sociale de la richesse, le communisme reconnait à la fois production et reproduction sociale et postule que tous et toutes, sans exception, ont également droit à la richesse produite socialement qu'ils et elles aient participé directement ou pas à sa production.

C'est en 1880, au congrès de la Fédération Jurassienne [la fédération des ouvrierEs du Jura Suisse, principal foyer libertaire dans le monde, avec l'Espagne et l'Italie], que pour la première fois un congrès anarchiste se prononça en faveur du communisme comme mode d'organisation économique. Voici comment le révolutionnaire italien Carlo Cafiero défendait la thèse communiste lors de ce congrès : "On ne peut pas être anarchiste sans être communiste. En effet, la moindre idée de limitation contient déjà elle-même des germes d'autoritarisme. Elle ne pourrait pas se manifester sans engendrer immédiatement la loi, le juge, le gendarme. Nous devons être communistes, car c'est dans le communisme que nous réaliserons la vraie égalité. Nous devons être communistes, parce que le peuple, qui ne comprend pas les sophismes collectivistes, comprend parfaitement le communisme comme les amis Reclus et Kropotkine l'on déjà fait remarquer. Nous devons être communistes, parce que nous sommes des anarchistes, parce que l'anarchie et le communisme sont les deux termes nécessaires de la Révolution. (3)"

"Les personnalités marquantes du mouvement anarchiste de la fin du XIXe et du début du XXe siècle --comme les Kropotkine, Malatesta, Reclus, Grave, Faure, Goldman, Berkman, Rocker, etc.--étaient communistes. Partant du collectivisme, et en réaction contre Marx, ils et elles postulèrent une forme d'anarchisme révolutionnaire plus élaborée --un anarchisme contenant une critique des plus minutieuses de la société actuelle et des propositions pour la société future. C'est l'anarchisme de ceux et celles qui acceptent la lutte de classe mais ont une vision du monde plus large. (...) Depuis les années 1870, le principe du communisme est admis par la plupart des organisations anarchistes révolutionnaires. (4)"

Vu comme ça, on pourrait sembler vivre strictement dans le passé. Et pourtant, nous tirons aussi certaines de nos aspirations de ce qu'est devenu depuis le courant anarcho-communiste. Parmi nos influences plus récentes, citons en vrac : la revue Noir et Rouge dans les années cinquante qui avait tenté une réactualisation de l'anarchisme, l'organisation révolutionnaire anarchiste dans les années 1970 qui tentait, dans le contexte post-soixante-huit d'avoir une pratique plateformiste organisée, l'explosion anarcho-punk (surtout pour le DIY) et différentes organisations actuelles comme Alternative Libertaire et l'OCL en France, l'AF en Angleterre ou le WSM en Irlande. Dans les influences non-strictement anarchistes mais toujours libertaires à notre sens, citons en vrac : les surréalistes, les situationnistes (surtout Vaneigem), Socialisme ou Barbarie et Castoriadis, les mouvements autonomistes allemands et italiens, le mouvement d'écologie sociale, les divers courants féministes et les différents courants communistes de conseil et ultra-gauche.

anonyme article:45258 camille
le 1er/11/2005 à 22h20

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=45258
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