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 Susan Georges à Montpellier ...

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FleurOccitane
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Nombre de messages : 5959
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: Susan Georges à Montpellier ...   Susan Georges à Montpellier ... EmptyLun 7 Nov à 16:24

Citation :

Susan Georges à Montpellier ...

Hier, pour la venue de susan georges à montpellier, des individu-es sont venus troubler la messe.
Tout d’abord en proposant gratuitement dans un infokiosque spécialement sélectionné des brochures contre le citoyennisme et sur les contre-sommets du point de vue de celleux qui ne se répandent pas dans les médias pour dire que la violence c’est mal.
Et puis il y avait aussi un tract (A4 plié en deux) édité pour l’occasion (j’en reproduit le contenu à la fin du message et je joins le document imprimable au message)
Et puis quand la messe a commençé, le speech georgien agaçait profondément les contestataires qui le faisaient remarquer de plus en plus bruyamment. La dame pinaillait sur les détails des accords discutés à l’OMC en disant que ce serait mieux si les pays pauvres étaient moins dominés...
A force de grognements, d’exclamations et d’interpellations venues du fond de la salle des courageux se sont levés pour prier les emmerdeureuses de sortir. C’est alors qu’un petit fumigène artisanal fut lancé dans l’hilarité des un-es et la surprise des autres.
Le groupe, avant de partir, lance tout de même à l’attention de susan qu’elle nous emmerde à présenter l’OMC comme le lieu d’un rapport de force entre des états qui, fondamentalement, sont d’accord pour être là, pour faire plus de commerce, faire plus de profits...
Alors que les joyeuxes perturbateurices sont sortis, c’est l’alarme incendie qui se déclenche...
Voili voilou.
Après, le reste des brochures fut donné sur une place de la ville où se retrouvent les jeunes et les paumé-es jusque tard dans la nuit, lesquels ont apprécié particulièrement "actions, mode d’emploi". Ptet que d’autres gens s’amuseront à l’avenir à troubler les messes d’attac. Ce serait bien, parce que celleux d’hier ils sont maintenant grillé-es...

(A bas le) PS : Comme promis, le texte du tract (à lire en n’oubliant pas qu’il s’adressait à des gens particuliers et que donc il se veut plutôt diplomate) :

Contre l’élitisme dans le mouvement social


(Texte écrit à l’occasion de la venue de Susan Georges à Montpellier en octobre 2005. Il aurait pu en être pareillement pour la venue de n’importe quel leader médiatique autoproclamé porte-parole du mouvement altermondialiste : Bernard Cassen, José Bové, Antonio Negri, Olivier Besancenot, Bernard Thibault Il est fortement recommandé de distribuer ce tract avant ou après l’entartage)

Il n’était pas possible de laisser Susan Georges venir tranquillement dire ce qu’il faut penser de la situation politico-économique actuelle sans rappeler que de nombreuses personnes contestent l’hégémonie de quelques intellectuel-les (dont elle fait partie) sur l’ensemble du mouvement de contestation de l’ordre capitaliste. Le mouvement altermondialiste se divise, est divisé, reproduisant encore une fois l’erreur historique faite au XIXe siècle.

A partir du moment où l’on est d’accord sur l’ennemi à combattre, qui a raison sur le meilleur moyen de combattre ? Personne.
Mais Susan Georges et ses comparses ne l’entendent pas ainsi. Pour eux, il s’agit de gagner sur le plan des idées afin de convaincre l’opinion publique et le pouvoir politique (ce qui est la même chose). Il n’est demandé à cette opinion publique que de venir aux débats organisés pour cette élite, de répondre aux sondages selon leur point de vue, de voter pour la gauche anti-libérale et de défiler avec les banderoles des organisations quilles dirigent.
C’est tout.

Dans ce contexte, le pouvoir jugera de l’opportunité de considérer ces intellectuel-les selon leur capacité à contrôler l’opinion pour quelle reste réformiste, en position de demande face à lui, ce qui a pour effet sympathique de le conforter dans sa position d’institution indépassable.

C’est ainsi que l’on peut désobéir, mais à visage découvert.
C’est ainsi que l’on peut affronter le pouvoir mais sans violence. De manière symbolique.

Parce que ce qui compte c’est l’image médiatique qui sera renvoyée par les médias à l’opinion publique et au pouvoir (c’est la même chose). Ainsi, en 2012, lorsque la gauche arrivera au pouvoir (il ne faut pas rêver pour 2007), Susan Georges et ses ami-es auront de bonnes chances d’obtenir des postes de ministres. Face à l’absence généralisée de protection sociale dans le monde et au nivellement des revenus que n’aura pas manqué de produire la mondialisation néolibérale, la nouvelle élite au pouvoir agira afin d’instituer un revenu mondial minimum permettant d’accéder à ce que furent les services publics, mais cette fois dans le cadre du marché.

Pourquoi pas.

Mais il existe des gens qui pensent différemment.
Qui ne veulent pas de reconnaissance de la part du pouvoir.
Qui pensent qu’agir à visage découvert c’est faire le jeu du pouvoir, qu’être non-violent face à des forces policières et militaires violentes c’est se tirer une balle dans le pied, que casser la vitrine d’une banque ou saboter les chantiers de construction de prisons c’est porter atteinte concrètement au développement sans fin du contrôle social, de l’aliénation généralisée.

Pourquoi pas ?

C’est alors que Susan Georges et ses ami-es se répandent dans les médias pour se désolidariser de cette seconde manière de voir les choses. Cela décrédibiliserait le mouvement.
En réalité, c’est seulement leur position d’interlocuteur-trices qui est décrédibilisée.
En effet, le pouvoir ne discute qu’avec des gens raisonnables, c’est-à-dire qui ne remettent pas fondamentalement en cause leur position, mais seulement la manière dont ils occupent cette position.
Susan Georges et ses ami-es sont raisonnables.
Ils partagent avec le pouvoir le point de vue élitiste, méritocratique.
Après tout, si Susan Georges et autres intellectuel-les de la gauche sont reconnu-es par les médias et l’opinion, c’est qu’ils le méritent, parce qu’ils ont de bonnes idées, qu’ils sont plus intelligent-es, qu’il faut les écouter.

Partant de là, il leur est impossible d’accepter une contestation anti-élitiste, une contestation qui ne présente pas de leader, qui n’en veut pas, pour la seule et simple raison que cette contestation reconnaît dans l’élitisme les mêmes dominations qu’entre patron-ne et employé-e, propriétaire et locataire, dirigeant-e et dirigé-e, homme et femme
Certain-es pensent que pour combattre ces dominations il ne faut pas renverser ces rapports de force mais qu’il faut en sortir.
Se faire chomeureuses, squatteureuses, autogéré-es, dégenré-es
Partant de là, la question de la violence est une diversion.
Il sagit d’adopter le point de vue des médias (qui nest autre que celui du pouvoir) en considérant qu’il sagit de celui de l’opinion publique. La propagande sur les dispositifs policiers achève d’’entretenir le sentiment d’impuissance. Pourtant, ce dernier nest pas infaillible, il a toujours été mis en danger par la minorité qui ne se laissait pas impressionner par le spectacle de la peur. Il faut savoir que les manifestant-es sont en général des dizaines de fois plus nombreuxes que les effectifs policiers, le déficit en équipement pouvant se combler par la mobilité, l’ingéniosité, la détermination, le nombre.

Dans l’histoire, les soulèvements ont le plus souvent été écrasés parce que leurs forces étaient divisées, parce que les gens faisaient confiance à des élites qui se disputaient la légitimité du pouvoir, voulaient définir des priorités alors qu’il suffisait de laisser chacun-e prendre sa liberté comme ils l’entendaient.

Et puis peu importe de discutailler sur l’utilité concrète de la violence ou pas (en manifestation ou en dehors), puisque en définitive on ne le sait pas.
Ca n’a jamais marché ?
Elle n’a toujours été l’oeuvre que d’une minorité.
Que savons-nous de ce qu’il adviendrait si elle prenait de l’ampleur ?
Rien.

Du reste, il faut reconnaître que les mouvements avec violence ont été plus efficaces que ceux qui restaient pacifiques. D’un côté 68, 86, 95 ou l’an passé le mouvement lycéen qui ont tous obtenu le retrait des projets de loi ou des avancées. De l’autre les manifestations contre la guerre, contre la réforme des retraites, contre la réforme du régime des intermittents tous absolument pacifiques et impuissants.
La différence ?
A un moment les élites intellectuelles de gauche ne contrôlent plus rien. Le pouvoir a peur. Il recule.

Certes, cette lecture de l’utilité de la violence est biaisée. Mais elle a sa logique.
Cette lecture vaut bien celle qui conclut à linutilité de la violence, biaisée par l’ambition de celleux qui veulent apparaître comme interlocuteur-trices du pouvoir.
Il serait d’ailleurs intéressant de s’attarder sur d’autres points de vue comme, par exemple, celui qui serait à la fois non-élitiste et non-violent. Il s’agirait de refuser de participer à toute institution dominatrice : élections, manifestations (qui, en définitive, quelles soit violentes ou non, s’adressent au pouvoir et donc le renforcent dans sa position légitime), école, famille, argent

Il s’agirait de subvenir nous-même à nos besoins, gratuitement en se passant au quotidien du marché et de l’Etat.
Objectif impossible à atteindre ?
Il est néanmoins possible de s’en rapprocher, à condition de ne pas perdre son temps à travailler pour un patron, pour de l’argent.
Il est possible de faire une guérilla douce à l’Etat en devenant assisté-es, en le ruinant.
Cela légitimerait la casse des services publics ?
L’argument de l’assistanat est déjà utilisé, il est trop tard pour sauver les services publics.
Par contre, il est possible de mettre en place des systèmes d’entraide pour une éducation émancipatrice, des soins non chimiques, une sécurité qui implique tout le monde et non pas un corps spécialisé

Et là on voit bien que la question de la violence passe au second plan.
Est-ce quil n’est pas plus violent d’envoyer son enfant à l’école que casser la vitrine d’une multinationale ?
Est-ce quil n’est pas plus violent de mentir consciemment dans les grands médias à propos d’une frange du mouvement altermondialiste (en accréditant l’amalgame avec des terroristes qui mettent des bombes dans les transports en commun), que faire sauter la ligne à haute tension qui transporte de l’énergie nucléaire ?

En conclusion, personne n’a la vérité. Le prétendre c’est mentir.
Dès lors, il faut se satisfaire de toutes les formes de lutte.
Que des intellectuel-les diffusent une conscience anti-capitaliste, c’est tant mieux.
Que des enragé-es détruisent matériellement les outils du Capital, c’est tant mieux.
Que des individualistes se retranchent au quotidien dans des pratiques non marchandes et non-dominatrices, c’est tant mieux.
On peut l’illustrer par l’exemple du référendum sur la Constitution européenne. Fallait-il voter oui, non ou s’abstenir ? Les trois démarches pouvaient se justifier d’un point de vue de gauche anti-capitaliste.
Voter non pour exprimer le rejet de la politique exprimée par ce Traité.
Voter oui pour figer à un certain point l’efficacité des moyens policiers et militaires.
S’abstenir parce que voter légitime des institutions mortifères, que le choix proposé était biaisé.

C’est à chacun de se faire sa propre opinion.
Le Capitalisme n’est pas immortel. Il tombera plus ou moins tôt ou trop tard selon le nombre des actions qui lui porteront atteinte. Peu importe la nature des actions. Le problème tient plus à leur rareté qu’à leur prétendue inefficacité.
Il y a tant de gens qui ne font rien. Il y a tant de militant-es du dimanche qui ont peur de quitter leur travail, de perdre leur confort.
Prenons ce temps !
Vivons pauvres mais libres. Nous en serons que plus heureux !

De : raymond la science
samedi 29 octobre 2005

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=20083
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