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 Aménager le capitalisme : la voie suicidaire

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FleurOccitane
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Nombre de messages : 5959
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 30/04/2005

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MessageSujet: Aménager le capitalisme : la voie suicidaire   Aménager le capitalisme : la voie suicidaire EmptyLun 24 Oct à 17:52

Citation :

Aménager le capitalisme : la voie suicidaire

La publication de Manière de voir du Monde diplomatique (juin-juillet 2005) aborde un sujet devenu hypersensible : « Écologie: le grand défi. » Analyser les enjeux, comprendre l'avenir avec les meilleurs «spécialistes" , on ne mesure jamais la chance dont on bénéficie! La lecture de ce recueil d'articles ne pouvait décevoir que ceux qui espéraient y découvrir une perspective. Pour les autres, le message était connu, l'état du malade est préoccupant, passez-moi le sparadrap!

Un bilan alarmant

Parce qu'en effet, les auteurs qui s'y expriment sont tous conscients dé la gravité de la situation,: tous les clignotants sont au rouge, beaucoup de processus sont probablement irréversibles, les dégâts écologiques et sociaux d'un demi-siècle d'une croissance économique effrénée-sont considérables.
Après le rappel pertinent du souvenir de Bhopal (Inde, décembre 1984) - la plus grande catastrophe industrielle de tous les temps, plusieurs milliers de morts dus à une logique criminelle - le constat énumère lucidement les principales menaces.
Côté environnemental, la planète vit au dessus de ses moyens énergétiques. Durant la seconde moitié du XXe siècle, l'espèce humaine a plus profondément modifié les écosystèmes qu'elle ne fa fait au cours de toute son histoire. Parce qu'il s'agit d'acheminer au plus bas prix possible, vers les zones de consommation, les produits fabriqués dans les pays pratiquant le moins-disant social fiscal et environnemental, l'explosion des transports est, de toute évidence, liée aux mécanismes de la mondialisation néolibérale. La fin du pétrole se rapproche. Avec les tain de croissance actuels, le temps de doublement de la consommation mondiale d'énergie est voisin de cinquante ans.
À l'échelle de la planète, ce sont plus de deux milliards de-tonnes de déchets industriels solides et près de 350 millions de tonnes de détritus dangereux qui sont engendrés chaque année. Entre 1960 et 2025, la ressource en eau par personne sera .passée de 3430 à 667 m3, le seuil d'alerte étant fixé à 2000 m3 l
Côté social, 80 pays ont un revenu par tête inférieur à celui d'il y a dix ans; le nombre de personnes qui vivent avec moins de un dollar par jour ne diminue pas. L'écart entre les 20 % les plus pauvres et les 20 % les plus riches était de 1 à 30 en 1960; il est aujourd'hui de 1 à 80. D'autre part, en 2015, 3 6 mégalopoles compteront plus de 8 millions d'habitants.
Concernant la santé, qui résulte d'un héritage génétique, mais surtout de valeurs culturelles, de l'état de, (environnement et du contexte socio-économique, le bilan est lourd: choléra, dysenterie, typhoïde, maladies transmissibles, infectieuses et parasitaires au sud; cancers, maladies respiratoires et cardio-vasculaires, obésité, allergies au nord.

Le pire est devant nous

Ces experts reconnaissent que la situation va très probablement continuer à se dégrader dans les années qui viennent. L'objectif retenu par le protocole de Kyoto est qualifié de « dérisoire ». Selon l'avis dé plusieurs scientifiques, le but fixé correspond à une réduction de 0,06 % sur une hausse de 2° envisagée pour 2050, soit 3 % de (effort à réaliser pour freiner effectivement le réchauffement. Deux études indépendantes de l'ONU concluaient en avril 2002 que le changement climatique avait vraisemblablement été sous-estimé et 'se situerait plutôt entre 5,8° et 6,9° vers 2100. Et même si l'on parvenait à stabiliser nos rejets de CO2, il faudrait encore plusieurs siècles pour stopper le phénomène! Par ailleurs, si les essais d'OGM en plein champ se généralisent, nous savons que la contamination rendra très vite impossible la culture biologique.

La technique comme panacée

Nos têtes pensantes admettent volontiers que dirigeants et technocrates souffrent d'une nette tendance à ne proposer que des solutions techniques, plutôt que de s'attaquer aux gaspillages induits par le système capitaliste. Le dessalement de l'eau de mer en constitue un exemple, mais l'eau obtenue demeure chère et grosse consommatrice d'énergie. Les marchés potentiels (Mexique, Asie du Sud, Chine, Méditerranée) n'ont pas les moyens d'assumer de tels. projets. C'est la fuite en avant permanente: au lieu de remettre en cause les modes de vie actuels, les politiciens et les hommes d'affaires préfèrent promettre la sortie de la crise par la science et la technique.

La collusion État-capital

Ces cerveaux semblent même comprendre les services rendus par les classes politiques et les intellectuels aux industriels.
À Bhopal, en refusant de poursuivre Union Carbide pour son crime industriel, l'État indien permet à la multinationale d'échapper à ses responsabilités pénales, en échange d'une indemnisation dérisoire.
Déjà, dans les années 1990, les Académies de médecine et des sciences avaient observé un silence religieux concernant le scandale du sang contaminé. Récemment, ces deux prestigieuses institutions viennent de conclure que les OGM ne posent pas de problème particulier de santé publique!
Plus d'un milliard milliard d'êtres humains est sans eau potable; 2,5 milliards sont privés d'un accès à des structures d'assainissement; 8 millions de morts par an sont directement imputables à la consommation d'eau contaminée. Il n'en faut pas plus pour aiguiser les appétits industriels et financiers des grandes entreprises multinationales, d'autant que ces requins sont activement soutenus par... la Banque mondiale et le FMI!
Le gouvernement français se réfugie derrière le secret industriel pour ne pas communiquer les résultats d'études compromettantes concernant les OGM, et tente d'empêcher les maires de petites communes de prendre des arrêtés anti-OGM (ce qui montre le caractère fallacieux de la décentralisation).

Tout sauf la révolution

Bien qu'ils soient donc pleinement conscients de la gravité de la situation, ces experts concluent toujours de la même manière, à quelques nuances près: l'aménagement, la régulation, la correction des défaillances du marché, la « démocratie écologique », la « consommation verte » .
On n'est donc nullement surpris d'apprendre qu'est lancé un appel, pour des états généraux de la « décroissance équitable » en vue... des élections présidentielle et législatives de 2007, autour de Paul Ariès, José Bové, Albert Jacquard, Serge Latouche, Jacques Testart... Des intellectuels au secours du peuple!
Quand on n'a pas le courage de choisir la voie révolutionnaire, il ne reste que l'option réformiste, avec son cortège de compromis, de reniements, de trahisons!
Faudrait-il donc croire qu'une société qui a engendré à la fois un désastre écologique et une régression sociale va subitement offrir des perspectives exaltantes? Faudrait-il croire qu'on va traiter les problèmes en conservant les mêmes institutions politiques, le même système économique, la même organisation sociale, les mêmes circuits commerciaux? Faudrait-il croire qu'on va résoudre une grave crise de civilisation par de nouveaux remaniements ministériels, et que le capitalisme va produire le contraire de ce pourquoi il est conçu, avant de se dissoudre?
Faudrait-il croire les classes politiques, engluées dans l'élitisme et la corruption, capables de reconquérir le pouvoir qu'elles ont elles-mêmes concédé aux groupes de pression (on compte actuellement à Bruxelles plus de 100001obbyistes-pour 626 députés - appartenant aux 200 plus grandes compagnies mondiales)?
Faudrait-il croire au rôle redistributeur de la puissance publique quand les États ne peuvent même plus protéger les populations contre les stratégies prédatrices des grandes firmes commerciales? Faudrait-il croire que des réseaux d'influence délibérant à huis-clos sur des choix de société fondamentaux et alimentant une véritable industrie du mensonge - et qui n'ont aucune responsabilité devant les citoyens - vont permettre d'exercer une réelle démocratie? Faudrait-il croire que la délégation de pouvoir à des « représentants » qui ont abdiqué le leur depuis longtemps peut engendrer d'autres conséquences que de livrer pieds et poings liés à la toute-puissance des firmes privées, au monde des affaires et de la finance, aux accords de l'OMC, des populations en plein désarroi ?
Faudrait-il croire à la vocation de cette OMC de réguler le commerce mondial? Alors que les accords de cette institution concernent les législations et les réglementations des États et de leurs collectivités territoriales, pas une seule de ses règles ne vise les activités des firmes privées, et surtout pas les transactions crapuleuses (crime organisé, fraude, paradis fiscaux)!
Concernant la préservation de l'environnement, en dépit de l'élaboration de politiques publiques, malgré la multiplication des programmes et des dispositifs mis en place depuis plus de trente ans, la dégradation des écosystèmes, la diminution de la biodiversité se sont accélérés : l'accumulation de textes devient même un obstacle à leur mise en application! Non, décidément non, les élections « bourgeoises » ne serviront jamais l'émancipation de l'homme parce qu'elles ne peuvent induire une rupture indispensable qui ne naîtra que de la volonté populaire, de la lutte directe des producteurs et des citoyens, c'est-à-dire à l'usine et dans la rue.

Jean-Pierre Tertrais
groupe La Sociale de la FA

Le Monde libertaire #1410 du 6 au 12 octobre 2005

Mis en ligne par libertad, le Mercredi 19 Octobre 2005, 22:41 dans la rubrique "Ecologie".

http://endehors.org/news/8707.shtml
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