wapasha Langue pendue
Nombre de messages : 4560 Localisation : Pays des Abers Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: Y a-t-il un psychanalyste dans la salle ? Mer 12 Oct à 1:11 | |
| oulala-mardi 11 octobre 2005, par AgateZeblues Y a-t-il un psychanalyste dans la salle ? LES SOCIÉTÉS AUSSI ONT DES NÉVROSES. LE CAS DES SCANDALES SANITAIRES - Citation :
- La névrose, c’est quand un scénario se répète, malgré soi. On voudrait faire autrement, on sait que c’est pas bon pour soi, mais on n’y arrive pas. La boulimie, par exemple, c’est une névrose : la personne sait qu’elle ne devrait pas se jeter sur la nourriture, qu’elle le regrettera après manger, mais c’est plus fort qu’elle ; elle se gave de nourriture, jusqu’à s’en rendre malade.
La société, c’est comme les individus qui la composent : elle peut être névrosée. Il y a des scénarios qui se répètent. On a beau avoir repéré les symptômes, identifié les mécanismes même, se dire qu’on ne nous y reprendra plus, on n’ y peut rien, ça recommence.
Les différents scandales sanitaires qui se sont succédés ces dernières années, ça me fait penser à un comportement névrotique. C’est toujours la même chose qui se joue. Et comme pour une névrose, les petits bénéfices à court terme supplantent les méfaits de la maladie à long terme.
Dans le genre, le scénario de la téléphonie mobile, c’est du déjà vu. C’est le sujet du documentaire "Téléphonie mobile, sommes-nous tous des cobayes ?" (52 minutes).
Alors voici quelques symptômes communs aux affaires qui mêlent enjeux financiers et sanitaires, histoire de repérer quand ça commence à débloquer sous le chapeau.
On sait tout mais on vous dira rien
L’amiante a été interdite en France, en 1997. Pourtant, en 1924 déjà, c’était le premier procès pour empoisonnement par amiante. Dès 1930, la Grande Bretagne avait pris des mesures de protection pour l’exposition des professionnels. Dans les années 1970, le caractère cancérigène de l’amiante était établi de manière indiscutable. Pourtant, des années 1970 aux années 1990, on a continué à amianter.
Pour le sang contaminé, on savait depuis fin 1984, que le chauffage des produits sanguins inactivait le virus du Sida. Mais, jusqu’à fin 1985, on a distribué et remboursé du sang non chauffé.
Le tabac : dès 1950-1960, les cigarettiers savaient, de manière irréfutable, que la cigarette était cancérigène.
En ce qui concerne la téléphonie mobile, les premières études qui montrent les effets nocifs des micro-ondes datent des années 1960-1970.
Et depuis les années 1960, on connaît le "syndrome des micro-ondes" en raison de l’affaire de l’irradiation de l’ambassade américaine à Moscou, pendant la guerre froide. Dans les années 1950 et jusqu’à la fin des années 1970, les russes, grâce à un système de radars, ont irradié de micro-ondes l’ambassade américaine. 3 ambassadeurs américains sont décédés successivement de cancer. Après étude, on relève une proportion de cancers chez le personnel de 1,5 à 5 fois plus élevée que la moyenne de la population américaine : 15 cancers sur les 31 femmes de l’ambassade (leucémies et cancer des voies génitales essentiellement), proportion anormale d’anémie chez les enfants. C’est l’objet du rapport Lilienfield (1978), repris plus tard par Johnson Liakouris qui met en évidence le "syndrome des micro-ondes".
Depuis la fin des années 1990, il n’est plus possible de douter de la nocivité de la téléphonie mobile : trop d’études existent sur le sujet. Que ce soit pour montrer l’ouverture de la barrière hémato-encéphalique (Salford en 1994, Comobio en 2002), la baisse de l’immunité (Lushnikov en 2001), les cassures d’ADN (REFLEX : étude des plus récentes)
Les experts, c’est un peu comme les blouses blanches dans les pubs pour dentifrices : ça voudrait nous faire passer pour caution scientifique des acteurs payés pour réciter un texte
Pour l’amiante, il y avait une sorte de triumvirat : Bignon, Brochard, Fournier.
Pour la téléphonie mobile, il s’agissait, jusqu’à peu, d’un quatuor : MM. Veyret, De Sèze, Zmirou, Dixault.
Experts, qui sont de tous les rapports officiels aux conclusions rassurantes et dont la presse se fait le relais : rapports Zmirou, Raoul et Lorrain, ART-Ineris, AFSSSE.
Passivité (ou complicité ?) des autorités publiques : il y a urgence à ne rien faire
En 2000, le tribunal administratif de Marseille juge l’Etat responsable de "retard fautif" en matière d’édiction des normes relatives à l’amiante. En France, le premier décret sur les valeurs limites d’exposition est publié en 1977. L’arrêté, classant l’amiante parmi les substances cancérigènes ne date que de 1992. La Justice pointe aussi l’absence de statistiques sur les maladies professionnelles.
Pour la téléphonie mobile, scientifiques indépendants et associations de riverains d’antennes relais réclament, depuis des années, un abaissement des normes relatives aux champs électromagnétiques émis par les antennes. En vain jusqu’ici. Les Russes, justement, ont sur le sujet, des normes qui sont parmi les plus strictes.
Les associations demandent aussi des études épidémiologiques ou des enquêtes sanitaires pour les riverains d’antennes relais. Les autorités publiques s’obstinent à refuser...
La seule enquête sanitaire, à ce jour, est celle de Saint Cyr l’Ecole (faite suite aux pressions des familles d’enfants décédés dans un quartier chapoté d’antennes). L’enquête a effectivement montré qu’il y avait 4 fois plus de cancers du système nerveux central et 2 fois plus de cancers en général, par rapport aux statistiques de référence. Mais, comme d’emblée, l’hypothèse de travail avait exclu que la cause soit l’environnement électromagnétique (en clair : les antennes relais), on peut douter de l’utilité d’une telle enquête. L’explication du nombre de maladies supérieures à la moyenne serait donc... le hasard.
Lobbys : les poids lourds de la manipulation et du mensonge
Ayant connaissance des études qui montraient le caractère cancérigène de la cigarette dès 1950-1960, les cigarettiers ont en conséquence camouflé ces études. Dans les années 1970, ces mêmes cigarettiers ont payé des scientifiques pour fournir des études bidons. Et en 1994, on retrouve les PDG des 7 premiers cigarettiers, qui jurent, la main sur la bible, que la nicotine ne rend pas dépendant. Et que le tabac, non, ce n’est pas préjudiciable à la santé.
Le CPA (Comité Permanent Amiante) a été crée en 1982, lorsque ça commençait à "chauffer" pour l’amiante justement. Son rôle de lobby, le CPA va le faire à fond. "L’amiante, s’il est utilisé correctement, est inoffensif" affirmait, sans blaguer, l’expert Bignon... en 1990. Et le Pr. Fournier, autre expert, de faire adopter par l’Académie de Médecine, un rapport bidon, minorant les effets de l’amiante, en 1996.
Pour la téléphonie mobile, dans les années 1980, Motorola entreprend une vaste étude censée démontrer l’innocuité du portable. Mais, le projet, confié au Dr Carlo, aboutit au contraire des conclusions espérées. Le rapport que devait présenter George Carlo ne sera jamais rendu public. Ce sont d’autres conclusions qui seront publiées.
Les industriels de la téléphonie mobile étant les seuls à avoir les moyens financiers suffisants, il est logique qu’ils soient les principaux commanditaires d’études sur les effets de la téléphonie mobile. Déduire de cet état de fait, qu’il est donc normal que ces études aboutissent à des conclusions rassurantes, voilà qui serait faire un procès d’intention. Personnellement, je m’en garderai bien ; je vous laisse en conclure ce que vous voudrez.
L’AFOM est l’Association Française des Opérateurs Mobiles. Elle regroupe les 3 concurrents : Orange, Bouygues, SFR, qui se sont entendus pour avoir un message commun sur le sujet de la santé, à savoir : il n’existe aucune preuve de la nocivité de la téléphonie mobile. Subtilité du langage : il n’est pas dit que la téléphonie mobile est sans danger, il est dit qu’il n’y a pas de preuves.
Et l’AFOM d’affirmer que si des riverains d’antennes relais se plaignent de divers maux (allant de l’insomnie aux cancers), c’est qu’ils sont "psychologiquement fragiles" (sic) ou que leurs troubles sont dus à "la désinformation pratiquée par certaines associations". (dixit le Délégué Général de l’AFOM dans le documentaire "Téléphonie mobile, sommes-nous tous des cobayes ?")
Finalement, c’est pas très éloigné de ce que déclarait le fameux Bignon en 1995 au sujet de ceux qui réclamaient l’interdiction de l’amiante : "(ils) utilisent la situation pour inquiéter les populations".
Ne pas inquiéter les populations, c’est bien le souci des autorités publiques françaises en matière de téléphonie mobile, cf. le Rapport Zmirou, pour qui, revoir les normes actuelles à la baisse, n’est pas souhaitable, parce que cela inquiéterait le public. Extrait du Rapport Zmirou : "(...) de nouvelles valeurs limites d’exposition seraient arbitraires, illusoires, et sans doute disparates selon les constructeurs ou les pays, accroissant la confusion et les craintes du public."
C’est une belle logique ça : entre prendre le risque que tu te chopes un cancer dans quelques années ou prendre le risque que tu t’inquiètes inutilement, Zmirou a tranché : faut pas que tu t’inquiètes. Parce que l’inquiétude, ça va de soi, ça peut nuire à la consommation.
Le nerf de la guerre : l’argent, le blé, le flouze, la thune, les pépètes quoi...
Si la moitié des hémophiles ont été contaminés, sciemment, c’est à cause de 34 millions de francs. 34 millions de francs, c’était le montant des stocks de sang non chauffé que le CNTS (Centre National de Transfusion Sanguine) ne voulait pas se garder sur les bras.
Si l’amiante a connu un boum entre 1950 et 1970, c’est parce que l’amiante était peu chère, pratique, bref rentable. Cela coïncidait avec l’époque des 30 Glorieuses. Si on a continué à amianter, après 1970 et jusqu’a la fin des années 1990, c’est au nom de l’économie et à cause du chantage à l’emploi dont usait le CPA auprès de l’Etat et des syndicats.
Pour la téléphonie mobile, secteur qui porte l’économie, les chiffres sont tellement colossaux que c’est inutile de faire un dessin. Ca se chiffre en centaines de milliards d’euros. Un truc à 12 chiffres, et moi ma mémoire ne retient pas au delà des 3 chiffres de mon salaire.
Sans parler du poids de la téléphonie mobile en tant qu’annonceur. Les medias en tout genre en savent quelque chose. Est-ce pour ça qu’il n’y a pas d’articles de fond dans les journaux au sujet des dangers des portables et des antennes relais ? Est-ce pour ça qu’il n’ y a pas de magazines de télévision sur le sujet ? Est-ce pour ça que le documentaire "Téléphonie mobile, sommes-nous tous des cobayes ?" a été refusé par toutes les chaînes de télévision ?
Affirmer ça, serait faire un procès d’intention. Personnellement je ne le ferai pas.
Happy End, sauf pour toi camarade
Pour le sang contaminé, le CST savait. Pour l’amiante, l’Etat savait : "faute inexcusable" a jugé le Tribunal Administratif de Marseille en 2000.
Question téléphonie mobile, depuis des années, les autorités publiques connaissent, et les études qui montrent des effets pour la santé (puisqu’elles sont citées dans tous les rapports officiels), et les plaintes des riverains d’antennes relais (les courriers, ils les reçoivent).
Augmentation croissante du nombre de tumeurs au cerveau et de leucémies d’après les statistiques officielles. Il n’empêche...
Pour le sang contaminé, le sous-commandant Garretta a écopé de 4 ans de prison, certes. Mais pour les gradés de service : G. Dufoix, L. Fabius, E. Hervé, c’est non-lieu général. Fabius, candidat à la présidentielle...
Pour l’amiante, des employeurs ont été condamnés, certes. Mais les anciens experts : MM. Bignon, Brochard, Fournier, coulent une retraite pépère, ou bien se sont recyclés dans d’autres labos. En ce qui concerne les ministres des gouvernements de l’époque, c’est silence radio.
Pour le tabac, des procès aux Etats-Unis ont récupéré quelques sous des grandes compagnies. Mais les Philip Morris et autres, ça ne les a pas mis sur la paille pour autant. Quant aux mises en cause individuelles...
Pour la téléphonie mobile, je ne jouerai pas les voyantes de service, je vous laisse faire vos propres prédictions.
Cela dit, ce qui change la donne, entre la téléphonie mobile et le sang contaminé ou même l’amiante et le tabac, c’est le nombre de personnes concernées.
Le nombre de transfusés, en France, en 1985, c’était 4000 personnes. L’amiante, au niveau professionnel, c’était une centaine de professions. Le tabac, dans le monde, aujourd’hui c’est environ 1 Milliard de fumeurs.
Le portable, quant à lui, c’est les 2/3 des français. C’est 2 Milliards de personnes dans le monde (chiffres en constante augmentation). Pour ce qui est des antennes relais, 98% du territoire français est couvert ; après, le risque, ça dépend de la situation et de la distance par rapport à l’antenne, évidemment. Sans parler des nouvelles technologies sans fil, type Wi-fi, Bluetooth, qui se développent à grande vitesse. Comme ça tu pourras pas qu’accuser ton bigophone.
Bref, le sang contaminé c’est 2000 personnes séropositives. L’amiante c’est, aujourd’hui et depuis longtemps déjà, 2000 décès par an, selon les estimations officielles basses. Le tabac, en France, c’est environ 60000 décès par an.
Un cancer peut mettre 10 ou 20 ans, à se déclarer, voire plus. Donc, pour l’instant, comme le disent certains, il n’y a pas de preuves de la dangerosité de la téléphonie mobile : pas assez de morts.
Agate, Agate Zeblues même )
Le documentaire "Téléphonie mobile, sommes-nous tous des cobayes ?" est en téléchargement gratuit et légal sur le lien suivant : http://www.next-up.org/jaquette3film0.php source : http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=1957 @+ | |
|