La Corse paralysée et pratiquement coupée du monde

reuters-ven. sept. 30, 2005 2:22 CEST8
La Corse paralysée et pratiquement coupée du monde

Citation :: AJACCIO (Reuters) - Le trafic maritime était interrompu et l'essence commençait à manquer vendredi en Corse, pratiquement coupée du monde depuis le durcissement du conflit à la SNCM.

Pour la troisième journée consécutive, aucun bateau n'a relié l'île au continent. Quant au trafic aérien, il était très perturbé à Ajaccio et inexistant à Bastia.

L'approvisionnement en essence a été rationné, les stations-service n'étant approvisionnées que sporadiquement en raison du blocage des dépôts pétroliers par les transporteurs.

Les manifestations de soutien aux salariés de la compagnie maritime en voie de privatisation et aux quatre marins du Syndicat des travailleurs corses (STC) interpellés après le détournement du ferry Pascal-Paoli se sont intensifiées ces dernières vingt-quatre heures.

Plus de 80 camions se sont immobilisés à hauteur du rond-point de Furiani, près de Bastia (Haute-Corse), provoquant d'énormes embouteillages.

Près de l'aéroport Campo del Oro, à Ajaccio, des barrages filtrants ont été mis en place afin de retarder l'arrivée des passagers.

L'un des derniers ports encore en service, celui de Bonifacio, a été bloqué vendredi à l'aube, interrompant les liaisons avec la Sardaigne.

Les autorités estiment à près de 4.000 le nombre de vacanciers actuellement bloqués en Corse.

Une délégation de transporteurs s'est rendue à la préfecture de Haute-Corse à Bastia pour réclamer le rétablissement rapide du trafic maritime. Les routiers estiment à plus de 200 le nombre de remorques bloquées sur les quais des ports continentaux.

Par ailleurs, l'Assemblée de Corse a condamné le tir de roquette qui a visé jeudi soir la préfecture de région d'Ajaccio, qui a fait des dégâts mais pas de blessés.

"Derrière les symboles visés, il y a des personnes et puis il y a une tentative de 'corsisation' d'un conflit qui concerne des salariés des deux côtés de la Méditerranée", a déclaré le préfet, Pierre-René Lemas, qui a dénoncé les "tentatives de récupération dérisoires" de cet attentat.

"En écho aux déclarations de certains, j'affirme aimer à la fois la République, la Corse et les Corses, qui désapprouvent d'ailleurs cet acte contre la représentation de l'Etat", a-t-il dit en réponse aux propos d'Edmond Simeoni.

L'élu indépendantiste avait déclaré publiquement devant l'Assemblée de Corse "que les agissements du préfet de Corse montraient qu'il n'aimait ni la Corse ni les Corses".

source

@+

» Quadrillage de la Corse.