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 Thalassa suffit!

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wapasha
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wapasha


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MessageSujet: Thalassa suffit!   Thalassa suffit! EmptySam 24 Sep à 16:07

samedi 24 septembre 2005 (Liberation - 06:00)
Thalassa suffit!

Trente ans que l'émission nous inonde de belles images et de bons sentiments.

Par Raphaël GARRIGOS et Isabelle ROBERTS


Citation :
Vous sentez pas une drôle d'odeur ? Comme un vieux relent de marée, un effluve de fraîchin ? Gagné : c'est Thalassa. «Hosanna !» s'écrie la moitié de la foule en délire. «Vade retro Thalassa», hurle l'autre moitié horrifiée. Car voilà : l'humanité se partage non pas entre ouistes et nonistes, mais entre ceux qui adorent Thalassa et ceux qui l'abhorrent. Le 27 septembre, ça fera trente ans pile que dure l'émission décrite par Geneviève Giard, la nouvelle directrice générale de France 3, avec un à-propos sidérant, comme «le magazine phare» de la chaîne. Point de bougies pour cet anniversaire. Le fondateur Georges Pernoud ­ qui en a sous le bonnet ­ a eu l'idée de les remplacer par trente maquettes de phares mises en jeu par Thalassa vendredi lors d'une soirée spéciale. Les heureux gagnants se verront remettre qui l'amer de Cordouan, qui celui des Sanguinaires. Imaginez : vous vous retrouvez avec un phare de 2,73 m (celui de l'île Vierge)... Mais trente ans, c'est aussi l'heure du bilan, l'occasion rêvée d'écailler Thalassa. Attention aux arêtes.

Liquide amniotique

L'idée de Thalassa, le magazine de la mer (en grec : thalassa, hé hé), naît en 1973 quelque part entre Portsmouth et Le Cap alors qu'un jeune homme vomit tripes et boyaux. Georges Pernoud, cameraman à l'ORTF, découvre la mer sur le 33-Export, engagé dans la première Whitbread. De retour sur terre, il a la révélation : «J'avais compris que, du fait qu'on n'a pas de branchies, il y a un potentiel passionnel important.» Thalassa était né. De quatre personnes au début, l'équipe en est aujourd'hui à 50, tous salariés de la télé publique et non pas d'une lucrative boîte de prod. Tous regroupés à bord d'une péniche amarrée sur la Seine au pied de France Télévisions ! Vertigineux : un peu comme si les frères Bogdanov habitaient dans un satellite en orbite autour de l'immeuble de la télé publique. Résultat : la péniche Thalassa (qui produit également Faut pas rêver) est un genre de camp retranché qui, depuis trente piges, scrute la poiscaille et ceux qui la pêchent. Trente piges aussi de l'infâme générique, à peine lifté au fil des ans : au son d'une mélopée cafardeuse jouée à l'orgue Bontempi, un poisson se transforme lentement, si lentement, en voilier, lequel se mue en coquillage, en boussole, en crabe... Bonjour la madeleine goût surimi.

Georges profond

Vendredi soir, et un tombereau de sardines s'abat sur votre moral : Georges Pernoud apparaît à l'écran, son air bonhomme et définitivement content, ses yeux mi-clos vous indiquant qu'il va vous en faire voir du pays, et que ça va être chouette et sacrément service public. «C'est vrai ça a un côté vieillot voire ringard, reconnaît Pernoud, mais le plateau c'est de l'enrobage, Pernoud, c'est rien.» Taratata, Georges, il ne faut pas se déprécier ainsi : Thalassa sans Georges ne serait qu'un vulgaire Envoyé spécial sauce à l'algue. Qui maîtrise mieux que lui l'art du lancement de reportages ? Exemple : «Tout n'est pas rose au pays du lagon bleu.» Georges, ses chemisettes sur lesquelles nombre de stylistes se sont cassé les dents... Ce bon vieux Georges que ses jeunes collègues charrient gentiment : «Il paraît que vous allez nous faire une démonstration de surf.» Georges qui, invariablement, lève l'ancre de son émission par un «Bon vent !» ad hoc.

De bien belles images en effet

Les King Crabes de la mer de Barents boulottant tout sur leur passage, la misère d'Indiens dépiautant à la main de vieux cargos fichés dans la vase, des ploucs canadiens se mesurant à un concours de pêche sur glace au son de la Compagnie créole, un brise-glace fendant la banquise... Le ressort de Thalassa, analyse Pernoud, «c'est l'évasion colossale». «Quand, dans les bureaux parisiens, on se plaint de cors aux pieds, prêche-t-il, Thalassa permet de se repositionner par rapport au monde.» Et ce à grands coups de belles images : simples, sans forfanterie, ni modernes effets de manche. Ah, ces belles images qui vous nettoient la tête au lave-pont, mais aussi ces bien beaux commentaires, troussés à la façon, appliquée, de jolies rédactions de quatrième. Admirez la puissante métaphore : «Dans la baie d'Hodeïda, le seigneur des eaux traque le requin.» Ou, à propos des quatre mers (Rouge, Noire, Jaune, Blanche) : «Une palette aux reflets changeants, aux pigments contrastés.» Et quand Thalassa évoque les phares ­ ah, les phares, phares de l'émission... ­, on verse carrément dans la poésie : «Le phare, c'est un symbole, c'est un signal, c'est un amer.» Mais les mots dans Thalassa ne se contentent pas d'être beaux, ils sont intelligents aussi. Et les chiffres pleuvent. Combien de carreaux d'opaline bleus au phare de Belle-Ile ? 12 546, mesdames et messieurs ! Et de kilos de caviar embarqués sur le Queen-Mary II ? 30. Et les flamants roses de Camargue ? «14 000 dont 800 bagués !» s'extasie le commentaire.

Mais, bon sang de bois, qui regarde ?


Le téléspectateur de Thalassa a l'air gentil. Elevé au bon grain, plus tout jeune mais en forme, généralement du sexe mâle, il porte son pull-over sur les épaules comme un socialiste en goguette à l'université d'été du PS de La Rochelle. C'est du moins ce qui ressort des interviews de téléspectateurs (Pernoud les appelle «vous les fidèles de Thalassa») réalisées pour l'émission des trente ans. Hormis le pull-over, les chiffres de Médiamétrie confirment le portrait : chaque vendredi, Thalassa attire un ban de téléspectateurs plutôt âgés (33,1 % des plus de 60 ans), plutôt masculins (22,3 % des hommes) et bien peu de ces salauds de jeunes qui préfèrent fumer des pétards en regardant Star Academy sur TF1 ou les séries américaines de M6. Peu importe ces freluquets, l'audience de Thalassa reste à marée haute (désolés) : plus de quatre millions de téléspectateurs en moyenne la saison dernière. Et la marée ne cesse de monter (redésolés) : de 13 % en 1990, l'audience est passée à 19 % l'an dernier. Pour Pernoud, cette augmentation s'explique notamment par l'engouement populaire né autour de manifestations marines comme les Vieux Gréements. Gaffe, cependant, «vous les fidèles de Thalassa», aux conséquences de cette puissante drogue iodée. En novembre 1999, un sinistré des inondations de l'Aude délivrait ce témoignage à Libération : «Vendredi soir, j'ai regardé Thalassa, je me suis couché, tout était normal. Le matin, je me lève : deux mètres d'eau.» Gloups.
source : http://www.liberation.fr/page.php?Article=326067

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Chaniouf
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Chaniouf


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Date d'inscription : 02/05/2005

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MessageSujet: Re: Thalassa suffit!   Thalassa suffit! EmptyDim 25 Sep à 17:47

c'est vrai que comparé a star ac'... où les morues savent danser ou à l'ile de la tentation où les thons et les maqereau s'en donne à coeur joie.. ya rien a dire!
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