wapasha Langue pendue
Nombre de messages : 4560 Localisation : Pays des Abers Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: La ségrégation s’aggrave au sein du laboratoire Sarkozy Mer 14 Sep à 18:24 | |
| humanite-Article paru dans l'édition du 14 septembre 2005. La ségrégation s’aggrave au sein du laboratoire Sarkozy - Citation :
- Le laboratoire de Nicolas Sarkozy commence à produire ses premiers effets. Le président du conseil général des Hauts-de-Seine a notoirement accéléré ces derniers temps dans son fief le train libéral du gouvernement auquel il appartient. Les élus communistes s’en alarment tant la population en ressent douloureusement les premiers symptômes. Catherine Margaté, conseillère générale et maire de Malakoff, présidente du groupe à l’assemblée départementale, accompagnée de plusieurs conseillers généraux communistes de Nanterre, Gennevilliers, Bagneux, Colombes, l’a publiquement déclaré hier matin lors d’une conférence de presse. En tête des préoccupations des élus communistes, le logement. Et tout constat dans les Hauts-de-Seine est pire qu’ailleurs. La politique nationale du logement, relayée par les décisions locales et départementales, est ici caricaturale. On connaît déjà la ségrégation qui règne entre les villes riches et les villes pauvres, celles qui règlent rubis sur l’ongle les amendes de la loi SRU qui pénalise les communes qui ont moins de 20 % de logements sociaux et celles qui avec leur plus de 50 % de HLM paient les pots cassés.
Le danger de l’équilibre
Catherine Margaté a demandé au nom des élus communistes que la loi SRU soit réellement appliquée. Neuilly, La Garenne-Colombes, Boulogne-Billancourt dédaignent leurs administrés mal logés, et que fait Nicolas Sarkozy ? Il met en oeuvre un plan de vente de 4 000 logements, déjà en place au Plessis-Robinson. Ce qui explique le prêt logement 92 et qui fera selon Catherine Margaté « pour demain autant de logements sociaux en moins alors qu’il en manque tant ».
On a beau dresser la liste de tous les problèmes du logement dans les Hauts-de-Seine, ils tournent tous autour d’un seul enjeu, majeur, celui du manque de logements sociaux. « Nous l’exigeons depuis des années, mais si on ne construit pas de logement social, on ne pourra jamais répondre aux nombreuses demandes, celles concernant le logement d’urgence, le logement étudiant (alors que le patron d’Antony, Patrick Devidjian, qui veut retrouver le 25 septembre son siège de député, lorgne sur les terrains de la cité universitaire d’Antony en pleine décrépitude), l’habitat insalubre, la vente à la découpe, les loyers de 1948, etc. », dit Jacques Bourgoin, conseiller et maire de Gennevilliers. Jacques Bourgoin réfute à ce propos la notion « d’équilibre » d’implantation des logements sociaux : « Nous ne voulons pas qu’il y ait 20 % de logements sociaux à Neuilly et que Gennevilliers, qui en a actuellement 60 % sur son territoire, descende à 20 %. On voit bien le danger qui reviendrait en fait à diminuer le nombre de logements sociaux. »
Dans les villes de droite des Hauts-de-Seine, on a trouvé un nouveau moyen d’accentuer la ségrégation sociale : la loi Borloo. Simple, au lieu de s’en tenir à l’égalité : un logement détruit, un logement construit, on commence par détruire, puis promettre de construire... bientôt. C’est encore au Plessis-Robinson que ça se passe, ainsi qu’à Rueil. « Nous, on reconstruit avant de démolir », constate Jacques Bourgoin, qui dénonce l’opacité des statistiques concernant le logement. Le préfet ne fournit plus aucun chiffre sur le nombre de constructions par commune ni même la part du logement social. Mieux dans les Hauts-de-Seine, le comité départemental de l’habitat, instance paritaire, ne se réunit même plus ! Dans la foulée des états généraux du logement qu’ils ont organisés en avril dernier, les élus communistes mettent en oeuvre, avec tous les protagonistes, une charte du logement social. Une première réunion est prévue demain jeudi.
Les faces cachées
Dans le laboratoire de Nanterre, on dissimule les politiques libérales derrière un vocabulaire passe-partout, banalisé. Le conseil général, comme toutes les assemblées départementales de France et de Navarre, débourse des sommes énormes d’aide aux entreprises, pour la formation, le développement international, les affaires économiques. Dans les Hauts-de-Seine, le budget est de 16 millions d’euros. Pendant ce temps, les entreprises délocalisent et licencient : Aircelle (l’État possède 31 % du capital de cette entreprise de l’aéronautique) ferme en 2006 son site de Meudon-la-Forêt avec ses 620 salariés. Thales à Bagneux menace 500 emplois, sans compter le dernier séisme, celui de Hewlett-Packard. Les élus communistes ont demandé qu’en contrepartie des aides publiques les - entreprises ne procèdent à aucune délocalisation, ni suppression d’emploi. Évidemment il n’en est rien : « Nicolas Sarkozy est plus exigeant pour contrôler les érémistes que les entrepreneurs », a dénoncé Catherine Margaté.
La mobilisation de la population est devenue une urgence, de Villeneuve-la-Garenne à Antony, de Malakoff à Nanterre, de Clichy à Bagneux. Avec quelques résultats : les élus communistes ont réussi à étendre l’aide aux familles qui font garder leurs enfants en crèche. Le tramway T2 entre Issy et la Défense a été modernisé avec le doublement des rames, mais la question de la gestion du Syndicat des transports à qui il manque aujourd’hui 200 millions d’euros est toujours d’actualité. Une manifestation régionale est d’ailleurs prévue le 24 septembre à Paris.
Le laboratoire des Hauts-de-Seine a ses faces cachées. Le département est celui d’Île-de-France où il y a le plus d’élèves par classe, il est avant-dernier pour l’accueil des enfants de moins de trois ans en maternelle. Le conseil général débourse 26 millions d’euros pour les 1 700 étudiants de l’université Léonard-de-Vinci, 15 millions pour faire fonctionner ses 92 collèges. Les riches et les pauvres.
Jacques Moran source : http://www.humanite.fr/journal/2005-09-14/2005-09-14-813964 @+ | |
|