Discutaction
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

 

 H2O : usine à gaz transnationale

Aller en bas 
AuteurMessage
wapasha
Langue pendue
wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

H2O : usine à gaz transnationale Empty
MessageSujet: H2O : usine à gaz transnationale   H2O : usine à gaz transnationale EmptyLun 5 Sep à 15:33

altermonde-levillage-par Gwel@n-dimanche 4 septembre 2005
H2O : usine à gaz transnationale

Citation :
De l’eau dans le gaz sur notre mappemonde ? En Bolivie, la bataille de l’eau précède et alimente celle du gaz. Ici en période de sécheresse, la résurgence du dossier de l’eau nourrit les polémiques sur la gestion de la ressource. Un milliard et demi de personnes n’ont pas accès à une eau saine et propre, chaque année 5 à 10 millions meurent de maladies liées à la mauvaise qualité de l’eau. Ces statistiques [1] alarmantes ne modifient en rien les pratiques, l’homme continue à polluer, à détourner et à épuiser inconsidérément les réserves.

Les institutions internationales (BM, FMI, OMC) préconisent la privatisation et la marchandisation de cette ressource. Des mouvements de citoyens s’organisent pour faire reconnaître l’accès à l’eau douce comme un droit humain inaliénable. La quantité d’eau disponible par habitant sur la planète diminuera considérablement (divisée par 4) : l’or bleu nourrit toutes les passions, convoitises voire conflits. On peut discuter jusqu’à plus soif de la sécheresse, la gestion de la ressource est plus que d’actualité pour ne pas avoir la gueule de bois demain. La rareté est organisée par les « cosmocrates », la violence structurelle véhiculée par la dette, la faim et la soif soûlent les populations du Sud, armant l’insurrection des consciences. 1 homme sur 3 est réduit à boire de l’eau polluée, de nombreuses maladies sont transmises par l’eau de mauvaise qualité (diarrhée, choléra, fièvre typhoïde, dysenterie, hépatite...), selon l’OMS jusqu’à 80 % des maladies sont dus à la consommation d’eau contaminée dans les pays en développement. L’inertie continue d’affecter des milliers de paysans condamnés à l’exode et à la misère sociale alors que l’eau devient un enjeu crucial pour le XXIème siècle. Au Sahel, la désertification et la dégradation de l’environnement privent la population de terres cultivables et d’eau potable, la vouant à la famine (Niger), les remboursements de la dette ont forcé de nombreux pays africains à réduire les services d’assainissement et d’approvisionnement en eau. En Europe, est-ce la fin espérée du système productiviste destructeur substitué par une agriculture durable ?

Eau secours : Soif d’Insurrection

En France, les épisodes de déficit hydrique sont récurrents, la question de l’eau rejoint celle de l’orientation agricole (80% de la consommation estivale), le pays passe au régime sec avec le changement climatique dû au réchauffement de l’air. L’élévation des températures ranime le débat de l’eau, « un patrimoine largement menacé et un bien commun soumis à la pénurie, pollution et corruption [2] ». Les pesticides sont présents dans la totalité des cours d’eau, plus de la moitié des nappes phréatiques et la quasi-totalité des estuaires et des côtes. Une étude au début de l’été révèle que 75 % des eaux sont contaminées par les produits phytosanitaires, les pesticides menaçant à eux seuls 90 % des eaux de surface.

De fait la dépollution (intrants, nitrates..) participe à la croissance et s’avère lucrative, les victimes financent le budget dépollution. Les multinationales de l’eau ont des intérêts à la fois dans les sociétés spécialisées, dans la distribution des engrais, dans la vente des stations d’épuration, dans la redistribution de l’eau aux communes, dans la vente d’eau minérale, dans le recyclage des déchets et même dans les pompes funèbres. La pollution issue de l’agriculture industrielle pèse très lourdement : elle est à l’origine de 25 % du dioxyde de carbone, 60 % méthane (élevage) et 80 % de l’oxyde d’azote émis dans l’atmosphère, principaux gaz à effet de serre responsables du changement climatique, 15 000 t. d’eau sont aussi nécessaires pour produire une tonne de bœuf.

La modification du paysage avec les remembrements et la disparition des haies facilitent l’écoulement des eaux et le ravinement des sols, l’agriculture intensive est en partie responsable de la dégradation de la qualité de l’air, de l’eau et de notre alimentation. L’idée d’une souveraineté alimentaire régionale par la polyculture et la relocalisation de l’économie suit son cours avec l’ « écorégion ». L’eau aujourd’hui n’est plus considérée comme une matière vivante qui se régénère par elle-même, elle est perçue comme un matériau à contrôler pour rentabiliser les investissements d’un nombre restreint de firmes industrielles internationales (Veolia-ex Générale des eaux-Vivendi et Suez-Lyonnaise des eaux). Des assos et ONG se sont mobilisées ainsi pour promouvoir le contrat mondial de l’eau avec pour objectifs de faire reconnaître l’eau comme bien patrimonial de l’humanité et l’accès en eau en quantité et qualité suffisantes pour assurer des besoins vitaux pour tous. Avec la défense de la propriété (et du droit individuel et collectif), la gestion des services d’eau et d’assainissement par le domaine public, l’eau devient une affaire de citoyenneté, de démocratie et vecteur de solidarité : des groupes locaux comme l’ADES (à Grenoble) ont obtenu la remunicipalisation des eaux.

Une Agriculture paysanne au goutte-à-goutte

La gestion de cette ressource limitée, et la pression exercée par les cultures de maïs irriguées sous perfusion (un important soutien financier apporté par la PAC) hydratent les conversations estivales. Le maïs est une culture tropicale qui nécessite environ 3 500 m3 d’eau par hectare (et par an) souvent privilégiée au détriment des cultures de fruits et légumes qui valorisent l’eau. La monoculture de maïs irriguée est une double aberration écologique et économique, elle détruit les sols, porte atteinte à la ressource quantitative et qualitative en eau, avec l’arrosage sans interruption (qui induit une évaporation importante en plein soleil). Les primes européennes, de véritables « pompes » sont versées pour les hectares de maïs irrigués dans de nombreux départements (en Aquitaine, dans les vallées de la Garonne et du Rhône, en Beauce, en Poitou-Charentes et Pays-de-la-Loire) et la collectivité doit aussi financer la construction de réserves d’eau. La France, avec 3 265 m3 d’eau par habitant, possède une ressource en eau qui se situe légèrement en dessous de la moyenne européenne (environ 4 000 m3/habitant). Elle prélève un cinquième environ de ses ressources, 46 % du volume total sont exploités en Belgique, 23 % en Espagne. Une taxe anti-sécheresse, pourrait encourager le monde agricole à moins irriguer, à envisager une conversion dans l’optique d’une autre politique agricole ». Il importe d’accroître aujourd’hui la part de l’agriculture dans le financement des agences de l’eau (aujourd’hui, 1 % par les agriculteurs, 82 % par les particuliers, 14 % par les industriels).

« Les agences bradent le prix de l’eau. La faible redevance indexée sur la consommation est le seul véritable outil dont disposent les agences de l’eau pour modifier l’usage inconsidéré de la ressource aquatique », affirme Que choisir qui préconise des amendements sur le projet de loi sur l’eau. Et de « Créer une écotaxe antisécheresse en relevant le niveau de redevance des gros utilisateurs agricoles, comme les producteurs de maïs » afin d’aider à la reconversion des cultures les plus soiffardes et en aidant les paysans qui modifieraient leur production (50 % de leurs surfaces de maïs par du tournesol ou du colza). De nouvelles orientations politiques (prix rémunérateurs accompagnés de mesures incitatives et/ou pénalités) permettront le changement des modes de production et de culture [3] par la restructuration du bocage et la limitation de l’érosion (remaillage des ensembles talus, haies, fossés) ; les talus ont un effet épurateur, consommateur de nitrates, ils favorisent l’infiltration de l’eau et la biodiversité.

Les comportements individuels doivent aussi évoluer vers une attitude économe, les touristes sont aussi de véritables pompes à eau (surpopulation estivale). Contre le gaspillage il faut encourager la chasse aux fuites -chasse d’eau à double débit (3/6 litres), la récupération d’eau de pluie, la limitation de la consommation électrique gourmande en eau (refroidissement des centrales thermiques et nucléaires) et dans l’industrie (papeterie, textile, brasserie...) ; privilégier des légumes peu consommateurs d’eau (le melon, la tomate, la courgette) et l’arboriculture (pommes, pêches...) avec des systèmes d’arrosage millimétrés. Adieux golf et piscine privée !

Aqualternatives

Pour sortir de ce système productiviste responsable de crises sociales, environnementales, sanitaires et économiques, des alternatives passent par l’agriculture durable, capable de produire des aliments sains, des emplois, une qualité de vie, et d’assurer une gestion durable des ressources. Elle recouvre au niveau mondial des problèmes de développement tels que l’accès à l’eau, à la nourriture, aux terres cultivables. L’objectif est la production de denrées agricoles de haute qualité nutritionnelle en quantité suffisante, et de travailler en accord avec les écosystèmes naturels. L’agriculture biologique représente un modèle de développement durable agricole s’appuyant sur des traditions de culture et d’élevage, visant l’indépendance énergétique et l’autosuffisance alimentaire, c’est une agriculture plus économe et autonome, sans impact négatif sur les ressources naturelles, la santé et préservant la diversité génétique des systèmes agraires et de leur environnement.

L’élevage intensif gagne du terrain et les cultivateurs préfèrent prendre le risque de dégrader la ressource plutôt que de porter atteinte à leurs revenus. L’agriculture productiviste a un coût énergétique énorme : un aliment voyage beaucoup avant d’arriver dans l’assiette. La sécheresse résulte avant tout d’un problème de gestion de ressource qui peut être surmonté si les pouvoirs publics s’en donnent les moyens, le gouvernement doit mettre en place une vraie politique de l’eau sans céder aux intérêts particuliers, en soutenant des productions agricoles à plus petite échelle et en favorisant la culture de plantes vivrières plus résistantes au manque d’eau : anticiper la sécheresse, réaménager le territoire, et repenser l’agriculture ! La diminution des réserves implique d’agir sur l’origine de la pollution plus que sur ses effets : pour protéger la ressource [4], le principe du " pollueur-payeur " permet de revenir à des pratiques respectueuses de l’environnement en préservant les zones humides, le bocage, en réhabilitant les sols et les milieux riches en espèces animales et végétales, en régulant les inondations et l’invasion des algues vertes. La France doit accepter de se pencher sur les modes de gestion de l’eau participatifs et en sortant de la « pétrolisation » de l’eau, celle de la délégation de service public qui assoiffe aujourd’hui le Sud, les Objectifs du Millénaire prévoient de réduire de moitié le nombre de personnes privées d’accès à l’eau d’ici 2015. Ici, une politique publique volontariste de maintien de la ressource et de reconquête de la qualité de l’eau par une éventuelle taxe doit redéfinir les choix agricoles en lien avec la crise énergétique : la fin de l’or noir annonce-t-elle des perspectives pétillantes pour les bio carburants ou l’hydrogène (pile à combustible) ? Les huiles végétales et éthanols (tournesol, colza, betterave...) prendront-ils le chemin du productivisme pour satisfaire notre soif de consommateur, la PAC indiquera sans nul doute la bulle à suivre. Gwel@n

[1] L’or bleu de M. Barlow et T. Clarke (Fayard)

[2] Le Dossier de l’eau de Marc Laimé « Pénurie, pollution, corruption » (Seuil)

[3] coherence.chez.tiscali.fr réseau de lutte avec Eau et Rivières de Bretagne (créée en 1969)

[4] Directive Cadre Eau (entérinée par l’U.E en 2000) : consultation nationale du public jusqu’au 2 novembre 2005, future politique de l’eau et reconquête de la qualité.

Prochain Forum mondial de l’eau (FAME) prévu à Mexico en Mars 2006
source : http://altermonde-levillage.nuxit.net/article.php3?id_article=3550

@+
Revenir en haut Aller en bas
 
H2O : usine à gaz transnationale
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Usine Howmet en 2004 : 251 licenciements abusifs

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Discutaction :: Parlons-en ... actualité et dossiers de fond :: Ecologie :: Pollution et solutions-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser