Peut-on encore rêver ?

altermonde-levillage- jeudi 1er septembre 2005, Mehr Licht
Peut-on encore rêver ?

Citation :

Il n’y a pas si longtemps que le peuple espagnol a statué en disant NON ! Haut et fort : dehors Aznar, dehors le menteur, dehors l’assassin. À qui le prochain tour ? Mais faudra-t-il sans cesse que le peuple meure pour que les choses bougent ? Ne voit-on pas depuis des décennies que nos élus sont des pourris, des menteurs et des va-t-en guerre sans scrupule ? Allons-nous enfin comprendre qu’avant de voter, nous devons non seulement nous poser des questions, mais par tous les moyens mis à notre disposition, exiger de nos politiciens notre volonté ? C’est au peuple de dicter les politiques des futurs gouvernements et non pas aux futurs élus de nous imposer les leurs. Cessons d’avoir peur de nous affirmer et allons-y une fois pour toutes sans détour. Pourquoi pas la révolution sans violence et permanente ?

Les partis politiques proposent chacun leur tour avant les élections leurs programmes et souvent nous choisissons entre le moyen et le pire, mais rarement entre ce que nous désirons et nous ne voulons pas. Alors nous finissons toujours par voter pour un moindre mal, et le moindre mal est tout de même le mal, et le mal nous n’en avons rien à foutre. Le bien que nous souhaitons n’est jamais là. Nous finissons donc par nous retrouver gros Jean comme devant peut importe le parti que nous avons élu.

Quant au bout d’un certain temps, nous constatons que le gouvernement élu ne nous plait pas, oui ! Nous pouvons le changer une fois son mandat terminé... Pourquoi pas avant ? Pourquoi un gouvernement doit-il absolument conserver le pouvoir pendant 7 ans, 5 ans ou 4 ans ? Quand le peuple en a marre il devrait avoir la possibilité de destituer ce gouvernement, après tout il a été mis là par le peuple et pour le peuple. Que faudrait-il faire pour que le peuple décide souverainement, quand ses élus ne remplissent plus leurs promesses, les renvoyer aux calendes grecques ? Pour donner automatiquement le pouvoir à un autre parti ? Non ! Pour donner le pouvoir au parti que le peuple désire réellement. Voilà le hic ! Quel serait ce parti ?

Ce parti serait celui que le peuple aurait désigné comme étant celui qui rejoindrait le plus ses aspirations. Oui ! Mais comment ? Le peuple devrait par un choix écrit et signé, choisir les grandes lignes de ce qu’il souhaite pour son avenir. Plusieurs thèmes seraient proposés : Le chômage, la santé, le social, la sécurité, la défense etc.... Et là où le citoyen aurait coché ses aspirations essentielles, le futur gouvernement devrait s’y tenir mordicus. Les projets jugés farfelus par l’ensemble de la population ne seraient pas les bienvenus et donc inexistants. Pour ce faire, il faudrait aussi que le peuple puisse toujours par le même processus, insérer dans la constitution de nouveaux articles de lois. Ce que nous proposons n’est que le survol d’une idée.

Nous proposons un comité d’hommes politiques choisis parmi tous les membres des partis se présentant aux élections, avec un « ombudsman » [1] pour arbitre. Ce comité aurait pour tâche d’élaborer un questionnaire référendaire que tout citoyen pourrait non seulement consulter mais devrait remplir. Comme il est dit plus haut, il ne serait pas nécessaire d’entrer dans les détails mais seulement proposer les grandes lignes. Les bulletins de participations pourraient être envoyés aux mairies, les citoyens y inscriraient leurs priorités et le tout serait renvoyé au comité central, qui éplucherait sous la surveillance de l’arbitre tous les bulletins.

Les partis politiques pourraient alors selon les propositions faites par les citoyens se bâtir un programme. Le parti dont le programme serait le plus près des aspirations du peuple, aurait plus de chances que les autres de remporter les élections. Nul mensonge, nulle malhonnêteté, nulle guerre non nécessaire ne pourraient avoir lieu, sans que le gouvernement en place encoure une destitution immédiate et automatique. Si les principales aspirations du peuple étaient bafouées, une destitution du gouvernement serait effective. Il s’agirait tout simplement au peuple d’insérer dans la constitution ces obligations. Exemple : Ce n’est pas à Chirac d’instituer l’immunité présidentielle, quand il sait pertinemment que s’il n’était pas président de la république, il passerait comme tous citoyens dans les pattes de la justice. Aucune immunité ne serait acceptable président ou pas. Si soupçonnés de magouilles, même les plus hauts dignitaires de la république devraient passer à la poêle à frire.

Ce que nous présentons est bien mal ficelé, nous le savons, mais une idée est là et nous laissons à plus qualifié la tâche d’élaborer et ensuite de réaliser ce projet. Nous serons probablement traité d’hurluberlu, de doux rêveur ou d’utopiste mais qu’importe, l’essentiel n’est-il pas de pouvoir rêver ? Comme disait Jean Cocteau : « Plus je vieillis, plus je vois que ce qui ne s’évanouit pas ce sont les rêves. »

Mehr Licht.

[1] Ombudsman : protecteur des citoyens.

source : http://altermonde-levillage.nuxit.net/article.php3?id_article=3523

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