wapasha Langue pendue
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| Sujet: The Yes Men Mar 10 Mai à 16:00 | |
| mediacritik-10/05/05 The Yes MenRealisateur : Chris Smith - Dan Ollman - Sarah Price Durée : 1 heure, 23 minutes Date de sortie : 01/04/05 - Citation :
- Souriez, vous êtes filmés !
« The Yes Men » est sorti en France le 1er avril 2005. La date est hautement symbolique puisque pour certains, cela ne reste qu’une grosse blague. Pourtant, la satire a la vertu de révéler bien plus de choses qu’une inoffensive pochade.
Tout débute en 1999. La campagne électorale américaine bat son plein. Nos deux compères brocardent Georges W. Bush via une copie de site officiel. Au vu de leur succès, le propriétaire de www.gatt.org leur demande d’en faire autant vis-à-vis de l’OMC. Le parti pris est d’exagérer l’action et le discours de ladite organisation. Certains ne voient que du feu à cette satire : ils vont inviter les Yes Men.
Le film suit donc ces imposteurs au cours de leurs pérégrinations. On les voit sur CNBC, au cours d’un débat, se faire passer pour les responsables des services extérieurs de l’OMC. Bien évidemment, les arguments employés sont outranciers ce qu’il faut pour que la satire prenne sa valeur. Au finale, ils tiennent trois conférences au cours desquelles, ils font monter l’absurde. La première se déroule à Tampere en Finlande. Ils y proposent de dégager du temps libre pour les patrons, tout en gardant un rapport avec les employés. Ils y font également une comparaison esclavage-délocalisation. La deuxième intervention consiste en l’exposé d’un programme de recyclage alimentaire des déchets humains en faveur du tiers-monde. La dernière conférence est l’apothéose de leur parcours : ils y annoncent le démantèlement de l’OMC.
Outre la qualité de leur argumentation inique, il faut retenir de ce film les réactions aux conférences. Si, la conférence de Pattsburg (la deuxième) a fait réagir les étudiants, celle de Tampere n’a en revanche suscité aucune réaction de la part du public. Stupéfiant ! L’énormité des propos a renvoyé aux oubliettes l’éthique et la responsabilité ? Ou bien la politesse s’est abaissée devant l’absurde ? Quoiqu’il en soit, une telle absence de réaction des dirigeants financiers laisse sceptique sur la finalité de leurs actions. Le paradoxe se révèle en fin de film. Mis devant le fait accompli de l’échec de l’OMC, les décideurs vont jusqu'à reconnaître les fautes. Le commerce mondial a aggravé le fossé Nord Sud : les plus riches se sont enrichis et les plus pauvres appauvris. Et l’OMC n’a servi que les pays industrialisés qui ont imposé leur règle aux pays en développement. Alors, pourquoi continuer si tout le monde s’accorde sur le non-sens de ces règles ? Là est la question qui reste sans réponse pour le moment !
Devant ces constats, ce documentaire suit la voie tracée par « The Corporation » en y ajoutant la preuve par l’absurde. L’entreprise possèderait une force structurante qui ne serait pas utilisée à bon escient par nos élites financières. Mais surtout, il crée une interrogation : le libre-échange a-t-il réellement servi le progrès ? Il y répond par des doutes en prenant l’exemple des villes frontalières mexicaines. L’ALENA n’a rien apporté au Mexique et ces villes sont toujours aussi pauvres. Avec cet humour féroce et ce culot salvateur, The Yes Men paraît sans doute un des meilleurs documentaires altermondialistes. Bien loin des méthodes frontales de Michael Moore, il réussit à démontrer et démonter les dérives d’un système pourtant bien pensé à la base. Dès lors, le non-sens que porte ce film prend forme dans les propos de Barry Coates, intervenant dans le film : vit-on pour faire du commerce ou avoir une vie décente ?
McKerr - Citation :
- Lilo - 10/05/05 - 13:21
hilarant ce film mais aussi super flippant vu l'absence de réactions des conférenciers! ça promet ! très bonne critique en tout cas ! :D source : http://www.mediacritik.com/critique.php?id_critique=1226&test_cookie_redirect=1 @+ | |
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