wapasha Langue pendue
Nombre de messages : 4560 Localisation : Pays des Abers Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: Des Roms d'Ile-de-France ont été chassés successivement de t Sam 27 Aoû à 16:37 | |
| LE MONDE | 27.08.05 Des Roms d'Ile-de-France ont été chassés successivement de trois terrains en une journée - Citation :
- Vendredi 19 août. L'aube se lève sur les cinquante caravanes plantées depuis plusieurs semaines en bordure de l'autoroute A5, à Réau, dans la ville nouvelle de Sénart (Seine-et-Marne). Il s'agit d'un bidonville de familles roms en cours de sédentarisation. Plusieurs d'entre elles ont d'ailleurs déjà obtenu des logements et du travail dans le secteur.
Un escadron de CRS, réquisitionné par la préfecture sur décision du tribunal administratif, entoure les roulottes et commence à tambouriner sur les tôles déglinguées : "Debout là-dedans ! Tout le monde dehors !" Environ une centaine de personnes, pour la plupart des femmes, des vieillards, dont certains atteints de tuberculose, et une cinquantaine d'enfants sont regroupés sous la pluie battante. Certaines refusent de sortir.
Sous les ordres d'un huissier, un convoi de camions-plateaux débouche sur le terrain boueux. Arrive également le comité de soutien aux familles roms, emmené par Yves Douchin, conseiller municipal à Cesson, une commune voisine. Une discussion s'engage avec l'huissier. Un policier confie : "Faire ça, ce n'est pas mon métier."
On commence à charger les caravanes, à raison de deux par plateau. Le convoi se met en route. La destination n'est pas indiquée aux familles, qui regardent partir leur unique bien. On ne connaît pas précisément les ordres de la préfecture, chargée de "libérer le terrain" .
Le convoi s'arrête dans l'Essonne, au village de Tigery, en bordure d'un champ fraîchement fauché où, déjà, une vingtaine de caravanes d'un premier convoi ont été déposées. Prévenue, la municipalité de Tigery réclame le soutien de la gendarmerie pour s'interposer. Une vive discussion amène l'huissier à faire marche arrière, et les camions à repartir.
Cette fois, retour en Seine-et-Marne, à Sénart, dans la commune de Moissy-Cramayel, où, sans plus de concertation, on recommence à décharger les caravanes. Leurs propriétaires, acheminés dans les voitures particulières des membres du comité de soutien, découvrent leur nouveau cadre de vie : un terrain dit "de grand passage", réservé aux courts séjours.
Elles ne vont pas y rester longtemps, car un médiateur chargé de l'accueil des gens du voyage réagit à son tour, obligeant la préfecture à improviser de nouveau. La décision est prise : retour à la case départ. La nuit est tombée depuis longtemps quand les camions, toujours escortés, ramènent les caravanes à Réau, sur un nouveau terrain.
Les familles, qui, tant bien que mal, ont suivi le parcours, sont épuisées par cette journée d'incertitude. Six caravanes manquent à l'appel, "égarées" au cours de l'opération. Leurs occupants doivent trouver refuge dans ce qui reste du campement.
Pour Yves Douchin, qui se demande s'il ne va pas rendre sa Légion d'honneur, il s'agit d'un acte de " piraterie administrative" . "L'administration préfectorale n'a toujours rien compris , s'insurge-t-il. Elle est toujours prête à renouveler ses plus tragiques forfaits du passé. Toujours au nom de la loi, sans la moindre notion d'humanité."
A la préfecture, on estime que l'objectif de l'opération a été atteint : le terrain occupé par les familles a été libéré.
Jean-François Caltot Article paru dans l'édition du 28.08.05 source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-683021,0.html @+ | |
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