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 Une odeur de moisi dans les cuves du roi du beaujolais

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wapasha
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wapasha


Nombre de messages : 4560
Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Une odeur de moisi dans les cuves du roi du beaujolais Empty
MessageSujet: Une odeur de moisi dans les cuves du roi du beaujolais   Une odeur de moisi dans les cuves du roi du beaujolais EmptySam 27 Aoû à 16:03

samedi 27 août 2005 (Liberation - 06:00)
Une odeur de moisi dans les cuves du roi du beaujolais

Une enquête préliminaire visant le négociant Georges Duboeuf est ouverte. On lui reproche d'avoir panaché illégalement 2500 hectolitres dans son entrepôt.

Par Olivier BERTRAND


Citation :
Le Beaujolais n'avait pas besoin de ça. Alors que le vignoble affronte une rude crise viticole, le principal négociant de la région se retrouve soupçonné de tentative de tromperie. Des vins d'appellations différentes auraient été mélangés dans les chais de Georges Duboeuf pour le millésime 2004. Le parquet de Villefranche-sur-Saône vient d'ouvrir une enquête préliminaire, et l'affaire fait grand bruit, bien au-delà du vignoble.

Empire vinicole. A elle seule, la maison Duboeuf contrôle une partie de la région. Elle fait travailler 400 vignerons et 18 caves coopératives, dont certaines lui vendent la totalité de leur vin. Lorsqu'il se présente à ses clients anglo-saxons, Georges Duboeuf se baptise d'ailleurs «the king of the beaujolais». Parti de peu, il se retrouve à la tête d'un empire viticole. Il a d'abord fait de l'embouteillage dans un camion, lorsqu'il avait une vingtaine d'années. Puis a commencé à choisir des cuvées pour des restaurateurs, avant de devenir négociant, à la fin des années 1950. Aujourd'hui, il commercialise plus de 300 000 hectolitres de vin, en ne possédant que quelques hectares de vigne. Son métier de base ? Eleveur de vin, qu'il achète dans toutes les appellations du Beaujolais, mais aussi un peu en Bourgogne, dans la vallée du Rhône et dans le Bordelais. Il le conserve et le commercialise, avec un don pour la vente qui a tiré la région vers le haut. «Mais il y a quatre ou cinq ans, on s'est heurté à des problèmes de qualité, expose Georges Duboeuf. On a alors décidé de vinifier une partie nous-mêmes, en achetant le raisin.» Il a commencé en 2002 et cette activité ne représente encore que 5 % des volumes. Mais c'est de là que sont venus ses récents ennuis.

Dispatché. En 2004, 120 producteurs ont livré des raisins issus de neuf appellations : beaujolais, beaujolais-villages, et sept des crus sur les dix que compte la région (morgon, brouilly, chenas, etc.). Déchargé à l'entrée de l'entrepôt flambant neuf aux portes de Romanèche-Thorins (Saône-et-Loire), le raisin est passé sur les tables de tri avant d'être dispatché, par tapis roulant, vers les immenses cuves en Inox des différentes appellations. C'est là que se situerait la tentative de tricherie. Des raisins d'appellations différentes auraient été mélangés, des crus complétés avec du beaujolais-villages, et ces panachages interdits auraient été présentés à l'agrément sous l'appellation la plus noble.

Le millésime 2004 était compliqué dans le Beaujolais. Une quantité importante sur tous les terroirs, mais une qualité inégale. Certains villages ont «très bien fait», comme on dit dans la région, d'autres ont donné des raisins au redoutable goût de moisi. La maison Duboeuf aurait-t-elle artificiellement nivelé le millésime ? Le 13 janvier 2005, elle a reçu la visite des douanes, ainsi que de la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes. Cette dernière dispose d'un service interrégional spécialisé dans les fraudes viticoles, et ses agents ont épluché la comptabilité matière (les quantités achetées à chaque viticulteur) de Duboeuf. Ils ont ensuite comparé avec ce qu'il y avait dans les cuves, et se sont aperçus qu'il entrait trop de raisin générique, et pas de crus. Ils en ont déduit qu'il y avait eu un mélange, donc tentative de tromperie.

Plus d'une vingtaine de cuves seraient concernées, ce qui affaiblit sérieusement l'hypothèse d'une étourderie. Les faits porteraient sur 690 hectolitres de crus, et 1 400 hl de beaujolais-villages, selon Georges Duboeuf lui-même. Tout l'enjeu sera de savoir qui a pris la décision de panacher. Georges Duboeuf a-t-il donné l'ordre ? Il affirme que non. «L'erreur», selon lui, viendrait du directeur du site, recruté trois ans plus tôt, et licencié début mai. «Un vinificateur très doué, mais pas très rigoureux», glisse un oenologue de la maison, fidèle du patriarche. «Je ne dis pas qu'il l'a fait volontairement, complète ce dernier. Mais il y a au moins une erreur, une faute grave. Moi, Georges Duboeuf, je n'ai jamais cautionné de tels actes.» Sa maison n'a cependant pas porté plainte, même si le préjudice s'annonce lourd, pour l'entreprise comme pour la région.

Tromperie. Le procès-verbal de la répression des fraudes, très structuré et fort épais, a été adressé à la Direction nationale, puis transmise au parquet de Villefranche-sur-Saône, qui a logiquement ouvert une enquête préliminaire, pour vérifier si les faits sont constitués, et comprendre quelles responsabilités peuvent être envisagées. Si elle est avérée, la tentative de tromperie, qui relève du code de la consommation, peut valoir jusqu'à deux ans de prison, et 37 500 euros d'amende. Cependant, le vrai risque, pour Duboeuf, est commercial.

L'image de la maison ­ et au-delà celle de tout le Beaujolais ­ est menacée par ces pratiques. De gros clients, ces derniers jours, sont aux nouvelles. Certains menacent de refuser leurs commandes. D'autres de renvoyer leurs bouteilles. «Rien n'a été commercialisé, martèle Georges Duboeuf. Il y a eu un processus de début de tentative de tromperie, mais ni l'appellation ni les consommateurs n'ont été lésés.» L'enquête préliminaire devra le confirmer. Elle a été confiée à la brigade de recherche de Villefranche.
source : http://www.liberation.fr/page.php?Article=319511

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